Calcium et ostéoporose - Un rôle important dans la prévention

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DOSSIER
Calcium et ostéoporose
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Un rôle important dans la prévention
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...
À propos du THS
Aujourd’hui
les prescriptions de
l’hormonothérapie
substitutive étant
limitées, l’intérêt
se porte vers
d’autres stratégies
préventives, dont
tout un ensemble
de nutriments qui
affectent ou
interagissent avec
le squelette
et sont susceptibles
de contribuer
à la réduction du
risque de fractures
ostéoporotiques.
Certains nutriments favorisent de façon spécifique l’acquisition et le maintien du capital
osseux depuis l’enfance jusqu’à un âge avancé. Les apports en calcium et en vitamine D
influencent la production d’hormones contrôlant les flux intestinaux et rénaux du calcium
et du phosphate inorganique, les deux constituants essentiels du minéral osseux.
L
e calcium intervient dans de
nombreuses fonctions de
l’organisme tels que la coagulation sanguine ou la contraction
musculaire et joue un rôle particulièrement important dans la minéralisation de l’os par les dépôts de
sels de phosphate de calcium sur la
trame protéique (d’autres sels de
calcium sont également présents
dans la matière minérale).
La formation osseuse
L’accrétion osseuse (dépôt du calcium) se fait à vitesse constante jusqu’à deux ans avant la puberté puis
elle s’accélère à l’adolescence, le pic
maximal osseux étant atteint entre
20 et 25 ans. Ensuite, le bilan se
négativise, la résorption osseuse
devient supérieure à l’accrétion
osseuse, bref la perte osseuse est
inéluctable. Toutefois, on peut limiter
l’importance de cette perte osseuse
et cela dès l’adolescence par les
apports calciques suffisants combinés à l’exercice physique. Dans les
cinq ans suivant la ménopause, la
perte osseuse est dix fois plus importante, soit 3 % par an contre à 0,3 %
auparavant. En effet, la carence
estrogénique est responsable des
modifications microarchitecturales et
d’une forte accélération du remodelage osseux, ce qui conduit à une
plus grande fragilité osseuse.
Si la relation entre consommation de
calcium et gain de masse osseuse
dans tous les groupes d’âge est
admise et soulignée, encore faut-il
que les rations calciques consommées soient suffisantes, c’est-à-dire
de 900 à 1 000 mg/jour chez l’adolescent et l’adulte et de 1 200 mg/
jour en période de ménopause. Les
produits laitiers sont les sources
essentielles du calcium (par exemple
Professions Santé Infirmier Infirmière N° 63 • mai 2005
un verre du lait ou un yaourt apporte
environ 150 mg) ; les légumes verts
et secs, les fruits et les eaux minérales
apportent un bon complément. En
cas d’intolérance au lactose (diarrhée,
ballonnements, borborygmes), qui
est la conséquence d’un déficit en lactase intestinale congénital ou secondaire de diverses affections, il est
conseillé de ne pas consommer de
lait à jeun ou de choisir le lait délactosé et de privilégier les laitages avec
les repas. Il convient aussi de rappeler
qu’un grand nombre de facteurs
influencent la biodisponibilité du calcium consommé, à savoir la quantité
de calcium retenue dans l’organisme
après excrétion fécale et urinaire. En
sachant que l’équilibre calcique dans
l’organisme est régulé par trois hormones : le 1-25 dihydroxycalciférol,
dérivé de la vitamine D qui augmente
l’absorption calcique au niveau intestinal, la parathormone (hormone
hypercalcémiante) et la thyrocalcitonine (hormone hypocalcémiante).
Modifications du calcium
En outre, l’absorption digestive du
calcium peut être modifiée par les
altérations pathologiques du tube
digestif, par les éventuelles prises
médicamenteuses et par l’alimentation : à titre d’exemple, le lactose
et les glucides simples sont facteurs
facilitant l’absorption, tandis que les
fibres alimentaires ou le soja sont
des facteurs limitants. A noter, à
propos des calculs rénaux oxalocalciques (75 % des cas des calculs),
une alimentation riche en calcium
diminue justement l’absorption des
oxalates et leur excrétion, et par là,
la formation de lithiase.
De nombreuses études ont fait
apparaître l’effet positif des apports
en calcium et en vitamine D sur la
santé osseuse tout au long de la
vie, sur la croissance osseuse de
l’enfant et de l’adolescent comme
dans la prévention de perte de la
masse minérale osseuse chez
l’adulte et la personne âgée.
Les protéines alimentaires
Plus récemment, les protéines alimentaires sont considérées comme
un troisième aliment ayant un impact
osseux spécifique. Comme l’explique
le Pr J.P. Bonjour (Genève), « d’une
part les protéines exercent une
influence stimulatrice sur la production et l’action du facteur de croissance IGF1 (un facteur clé dans la
régulation du métabolisme phosphocalcique et osseux, et d’autre
part, ils freinent la résorption
osseuse en ayant une action inhibitrice des cytokines TNF alpha ». En
d’autres termes, l’insuffisance d’apport en protéines a des conséquences extrêmement très délétères
sur la santé osseuse, même en présence d’apports normaux en calcium
et en vitamine D.
LC
Le Dr L. Mardon (Groupe ostéoporose, INRA) cite des polyphénols, les vitamines C, E et A, la
vitamine K (les concentrations
sériques sont réduites chez les
personnes atteintes de fractures
ostéoporotiques), les acides
gras essentiels, le magnésium
(une déficience sévère perturbe
l’homéostasie squelettique et
conduit à une hypocalcémie), le
potassium (il rétablit l’équilibre
Na/K en épargnant le squelette)
et les oligoéléments tels que le
strontium, le zinc, le cuivre et le
manganèse.
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