le cortex rhinal) et le cortex parahippocampique (ou post-rhinal
chez le rat) pouvaient également avoir un rôle déterminant
dans la mémoire déclarative. Les études anatomiques ont révélé
que l’hippocampe entretient des projections denses et récipro-
ques avec ces différents cortex qui forment ensemble une bou-
cle hippocampo-corticale. Les modèles dominants de la littéra-
ture proposent que cet ensemble de structures (figure 4) sert de
support à la mémoire épisodique (Squire et Zola-Morgan, 1991 ;
Eichenbaum, 1999). Le rôle de l’hippocampe serait de combiner
les différents composants des souvenirs apportés initialement
par les différentes voies corticales convergeant d’abord vers les
cortex perirhinal et parahippocampique, puis vers le cortex
entorhinal avant de rejoindre l’hippocampe et retourner, en
empruntant un chemin inverse, vers les cortex sensoriels et
associatifs d’origine, permettant l’acquisition rapide de nouvel-
les informations.
Cependant, ce modèle ne prend pas en compte la fimbria-
fornix, l’autre voie entrée/sortie qui met en relation l’hippo-
campe avec le cortex préfrontal et les structures sous-corticales
et lui apporte son innervation cholinergique. Des données
obtenues chez le rat ont d’ailleurs permis de mettre en évidence
des dissociations entre lésion du fornix et lésions du cortex
périrhinal, démontrant ainsi que des informations de natures
différentes transitent par les deux voies d’entrée/sortie de l’hip-
pocampe. On sait d’ailleurs depuis longtemps que le lobe tem-
poral médian n’est pas la seule structure cérébrale importante
dans les processus mnésiques chez l’homme. Les études de
patients atteints du syndrome de Korsakoff (maladie dégénéra-
tive, liée à l’abus d’alcool, qui se caractérise par un syndrome
amnésique global) ont montré l’importance des structures
diencéphaliques, notamment des corps mamillaires, du noyau
antérieur et dorso-médian du thalamus et du faisceau mamillo-
thalamique (figure 3A). Le syndrome amnésique résultant du
syndrome de Korsakoff est très proche de celui décrit après
atteinte du LTM bien que les patients ne soient pas conscients
d’avoir des problèmes mnésiques et aient tendance à fabuler,
différences généralement attribuées à un syndrome frontal,
conséquence de l’atteinte diencéphalique. Au niveau neuropa-
thologique, il est toujours difficile de déterminer si le syndrome
amnésique peut être obtenu après l’atteinte d’un seul de ces
composants. Cependant, des cas d’amnésie ont été rapportés
après des atteintes des corps mamillaires liées au syndrome de
Korsakoff ou à des composantes thalamiques (Victor et al.,
1971), données retrouvées chez l’animal. Le débat concernant la
possibilité d’induire un syndrome amnésique par des lésions
restreintes à certaines composantes diencéphaliques chez
Hippocampe
Fimbria/fornix
Thalamus
Corps mamillaires
Amygdale
AB
Connexions de
l’hippocampe Vers les corps
mamillaires
Fimbria - fornix
Gyrus denté
CA1
Subiculum
Vers les cortex
Cortex
entorhinal
Figure 3
.
A) L’hippocampe en situation anatomique au sein du lobe temporal médian ;
B) Le faisceau perforant transmet les afférences corticales à l’hippocampe et innerve les trois principales composantes hippocampiques : le gyrus
denté (GD), et les champs amoniens CA1, CA3 et le subiculum. Les connexions intrinsèques de l’hippocampe forment une boucle trisynaptique
à l’intérieur de la structure. Les axones des cellules granulaires du GD (dentata) envoient des axones vers CA3, fibres appelées fibres moussues.
CA3 envoie ses axones vers CAI par des fibres appelées les collatérales de Schaeffer qui se terminent sur les dendrites des cellules pyramidales de
CA1. CA1 envoie des fibres soit directement, soit indirectement (après relais dans le subiculum) vers les cortex entorhinal et périrhinal. CA1 et
subiculum envoient, de plus, des fibres directes au niveau des aires associatives du cortex.
La fimbria-fornix est une voie septo-hippocampique qui est la principale entrée/sortie mettant en relation l’hippocampe avec les structures
sous-corticales et le cortex préfrontal. Les afférences proviennent de neurones originaires du noyau septal médian, de l’hypothalamus et du tronc
cérébral. Ils innervent toutes les régions de l’hippocampe et principalement le GD. Une composante importante de cette entrée est cholinergique.
Certaines fibres issues du subiculum forment le fornix. Ces fibres efférentes rejoignent directement le septum latéral, le thalamus (noyau
antérieur), les corps mamillaires et le cortex préfrontal médian.
P. Gisquet-Verrier
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E
´pilepsies, vol. 18, Numéro spécial, septembre 2006
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