MODULE 2 : DÉSORDRES IMMUNITAIRES ET INFECTIEUX ...................... 61 Les types d’agressions et les agents agresseurs .................................................................... 62 Les désordres immunologiques ........................................................... 64 Les hypersensibilités ..................................................................................................................... 65 Les maladies auto-immunes .......................................................................................................... 69 Les rejets de greffes.................................................................................................................... 69 L’immunodéficience ........................................................................................................................ 70 Concepts clés à retenir ..................................................................................................................71 Évaluations formatives .................................................................................................................. 72 Laboratoire 4 : Les techniques aseptiques ............................................. 73 Les désordres infectieux ................................................................ 82 L’infection, la maladie et l’étiologie............................................................................................ 82 Caractéristiques des maladies infectieuses............................................................................. 86 Le cycle infectieux ou évolution d’une maladie infectieuse.................................................. 90 Laboratoire 5 : Chaîne de contagion.................................................... 92 La chaine épidémiologique............................................................................................................. 96 Concept clé à retenir ................................................................................................................... 103 Évaluations formatives ................................................................................................................ 104 Les agents agresseurs infectieux............................................................................................. 107 Laboratoire 6 : Agents pathogènes et micoorganismes de l’environnement .........108 Concept clé à retenir ................................................................................................................... 122 Prévention des infections Module 2, Désordres 60 MODULE 2 : DESORDRES IMMUNITAIRES ET INFECTIEUX Objectif intermédiaire : Distinguer les désordres infectieux et immunologiques dans les situations à risques Objectifs d’apprentissage Contenu Activités pédagogiques ♦ Décrire les principaux agents agresseurs et types d’agression ♦ Expliquer les types d’hypersensibilité et l’immunodéficiences • Maladies infectieuses, agressions non Exposé informel, ♦ Décrire et expliquer les processus infectieux et les mécanismes de transmission des maladies infectieuses • Cycle infectieux, virulence, potentiel Exposé informel, ♦ Décrire et expliquer le pouvoir pathogène des principaux microorganismes • Bactérioses, Évaluation formative Exercices lecture infectieuses. • Hypersensibilités. • Immunodéficiences. En lien avec les pathologies suivantes : Réaction allergique, Choc anaphylactique, SIDA. d’agression, susceptibilité de l’hôte, origines de l’infection. • Chaîne de contagion circonstances d’infections. Durée : 14hrs (épidémiologique), favorisantes, viroses, formes mycoses, parasitoses. En lien avec les pathologies suivantes : SIDA, Influenza, Méningite, Gastro-entérite, Tuberculose, Hépatite, Brûlures, SRAS, SARMERV. Exposé informel, lecture Labo Techniques aseptiques lecture Mise en situation Labo Technique aseptique Labo Chaine de contagion Tableau synthèse Mise en situation Exercices Mise en situation Exposé informel, lecture Étude de cas Labo Agents agresseurs Exercices Étude de cas Conditions de réalisation Individuellement, en classe, durant une heure, sans les notes de cours % Évaluations sommatives Tâche Critères d’évaluation Répondre à des questions et des mises en situation permettant de distinguer les désordres infectieux et immunologiques dans les situations à risques • Description juste de manifestations cliniques, du processus évolutif et des complications possibles. désordres infectieux ou immunologiques. • Établissement d’hypothèses plausibles quant à la nature des désordres infectieux ou immunologiques. • Reconnaissance juste du pouvoir pathogène ou épidémiologique de divers désordres. • Reconnaissance juste du mode de transmission de divers désordres. • Utilisation juste de la terminologie des sciences de la santé. Prévention des infections Module 2, Désordres 20 61 Les types d’agressions et les agents agresseurs Réflexion : Qu’ont en commun le virus de la grippe, une bactérie responsable d’une méningite, des rayons ultraviolets, le venin d’une guêpe, le pollen d’une plante, le matériau d’une prothèse et une cellule cancéreuse ? LES LES AGRESSIONS AGRESSIONS soit AGRESSIONS soit par par Ex.: Neisseria meningitidis produisent produisent Ex.: méningococcémie amenant (maladies infectieuses) Ex.: méningite cérébro-spinal (maladies non infectieuses) Ex.: cancer font intervenir font intervenir SYSTÈME DE DÉFENSE Définitions Agresseur : Tout agent biologique, physique ou chimique pouvant menacer l’équilibre physiologique d’un être humain. Agression : Processus au cours duquel un agent agresseur pénètre dans notre corps et provoque un déséquilibre physiologique. Infection : Agression infectieuse par envahissement et développement microorganisme pathogène qui provoque des lésions chez un hôte. Affection : Agression infectieuse ou non causés par des agents biologiques, physiques, chimiques ou résultant de réactions particulières de l’organisme. Maladie Agent infectieux : Agresseurs, microorganismes, que l’on regroupe en catégorie, virus et prions, bactéries, mycètes, protozoaires et métazoaires (parasites). Prévention des infections Module 2, Désordres d’un 62 Il existe divers types d’agents agresseurs qui occasionnent différentes agressions Tentez de compléter le tableau suivant avec les termes ci-dessous Agresseurs physiques, Composés chimiques, Infections virales, Paludisme, Téniase, Allergènes, Empoisonnement, Infection métazoaires, Protozoaires, Tétanos, Agressions Bactéries, Greffes d’organes, Mycose, Réactions de rejet, Rougeole, Agents agresseurs Brûlure à l’acide, Déséquilibres immunitaires, Mycètes (champignons), Surdose de médicaments, Traumatismes corporels Exemples Virus Agressions Infectieuses Infections bactériennes ou bacétrioses Candidose, histoplasmose Infection protozoaires Métazoaires Coup de soleil, fracture Agressions non infectieuses Traumatismes toxiques Composés chimiques Allergie, maladies autoimmunes Greffons allogéniques Parmi ces agressions déterminez dans quel cas des mesures particulières de protections ou de contrôle sont importantes ? Prévention des infections Module 2, Désordres 63 LES DESORDRES IMMUNOLOGIQUES À lire : À faire : À voir : Marieb, Biologie humaine, pages 453 à 461 Marieb, Cahier d’activités, pages 217 à 224 #29, 30, 35 et 36 Les désordres immunologiques font parties des agressions non infectieuses. Le système immunitaire peut, comme l’ensemble des systèmes du corps, subir des déséquilibres. Ces déséquilibres peuvent être causé par des agents agresseurs causant une affection ou par une défaillance du système lui-même. Il se met à fonctionner mais de manière exagérée, anarchique ou déficiente, ce qui donne naissance aux déséquilibres immunitaires. Associez le désordre à la bonne définition ? Hypersensibilités, rejets de greffes, déficits immunitaires maladies auto-immunes. - Aussi connu sous le terme allergie. Réactions immunitaires anormales vigoureuses au cours desquelles le système immunitaire cause des lésions tissulaires en combattant ce qu’il perçoit comme une menace mais qui ne représenterait aucun danger. - Réactions immunitaires au cours desquelles le système immunitaire est incapable de produire les effecteurs cellulaires ou humoraux nécessaires à une réaction normale. Ce type de désordres est souvent héréditaire ou congénital ou acquis (SIDA) - Réactions immunitaires au cours desquelles le système immunitaire est dans l’incapacité de faire la différence entre le soi et le non-soi, ce qui implique que les cellules du corps sont perçues comme des intrus et sont détruites. - Réactions immunitaires à l’introduction de cellules ayant un CMH différents (non soi). Parmi ces désordres, déterminez dans quel cas des mesures particulières de protections ou de contrôle sont importantes ? Prévention des infections Module 2, Désordres 64 Les hypersensibilités Les réactions d’hypersensibilité sont des manifestations pathologiques qui résultent de la mise en jeu anormale des réactions immunitaires. Ces réactions exagérées et défavorables peuvent se manifester sous différents aspects. Il y a quatre grands types d’hypersensibilité, I ou immédiate, II, III et IV ou retardés. Cette classification est basée selon leur vitesse de réaction et le mécanisme en jeu. Les types I, II et III sont à médiation humorale, c’est-à-dire qu’elles font intervenir des anticorps. L’hypersensibilité de type IV est à médiation cellulaire et fait appel aux lymphocytes T. Les hypersensibilités sont causées par une rencontre avec un antigène nommé, allergène. Hypersensibilités de types I L’hypersensibilité de type I est importante à connaître pour un technicien ambulancier car elle peut provoquer un état de choc (choc anaphylactique). Cependant elle ne demande pas de mesure de prévention et de contrôle particulière. Elle est causée par des anticorps de la classe des IgE, lesquelles entraînent la libération de médiateurs chimiques par les granulocytes basophiles et les mastocytes (basophile hors de la circulation sanguine) lors d’un contact avec un allergène particulier. Ce type d’hypersensibilité peut être génétique ou causé par des facteurs environnementaux (stress, pollution, …). Les principaux allergènes impliqués dans ce type d’allergie sont les pollens, les aliments, les médicaments, les piqûres d’insectes, … Ces allergènes utilisent les portes d’entrée respiratoire et digestive qui sont des sites qui induisent une plus forte production d’IgE. La réaction d’hypersensibilité de type I est divisée en deux étapes, la sensibilisation et la crise allergique ou réactions secondaires. La sensibilisation est une étape silencieuse, sans symptôme, c’est l’étape préliminaire. L’allergène entre en contact pour la première fois avec les lymphocytes B de l’organisme qui perçoivent un élément non dangereux comme un agresseur. Ceux-ci réagissent de en s’activant, en se multipliant et en produisant des plasmocytes et des cellules mémoires. Les plasmocytes et ces cellules mémoires assurent la production non pas des IgG (anticorps normaux de la réaction humorale), mais des anticorps de la classe des IgE. Ces anticorps se fixe sur des granulocytes basophiles. L’allergène se fixe sur les IgE se qui provoque la libération d’histamine par les basophiles. Lors de la sensibilisation, il s’écoule 15 jours entre le contact et le début de la crise allergique. Les IgE fixés sur les basophiles ne sont pas dégradé et demeure présent dans l’organisme. Prévention des infections Module 2, Désordres 65 Lors d’un contact subséquent, la crise, l’allergène fixe rapidement les immunoglobulines IgE fixés ou celles qui seront produites par les cellules mémoires. Il y a réaction allergènes–anticorps à la surface des basophiles. La création du complexe Ag-Ac provoque la dégranulation des basophiles, c’est-à-dire la libération de médiateurs chimiques comme l’histamine par les cellules. Ces médiateurs chimiques sont responsables des différents symptômes de la crise allergique. Les médiateurs chimiques agissent sur les vaisseaux sanguins et provoquent leur vasodilatation ce qui implique de la rougeur et de la chaleur. Ils provoques aussi une augmentation de la perméabilité des capillaire, plus de sortie que d’entrée, ce qui cause l’œdème ainsi qu’une augmentation de la sécrétion de mucus, caractérisé par l’écoulement nasal, la larmoiement, … On peut qualifier la réaction d’hypersensibilité de type 1 à une réaction inflammatoire étendue (rhume des foins) ou généralisée (choc anaphylactique). Prévention des infections Module 2, Désordres 66 Les hypersensibilités de types II Les réactions d’hypersensibilité de type II dépendent des anticorps et d’antigènes particuliers, des allo ou auto-antigènes. Ces antigènes sont présents chez des individus d’une même espèce, mais génétiquement différents. La réaction allo-antigène avec l’anticorps active les protéines du complément qui attaquent les cellules et les lysent. De beaux exemples d’hypersensibilité de type II sont les groupes sanguins ABO et Rh, les allo-antigène (A, B ou D sont présent à la surface des globules rouges et certains anticorps d’individu non compatible peuvent réagir avec ceux-ci et provoquer une hémolyse. La maladie hémolytique du nouveau-né nous permet d’expliquer ce type d’hypersensibilité. Si la maman est Rh négatif et que le fœtus qu’elle porte est Rh +, il peut y avoir en fin de grossesse ou lors de l’accouchement un contact entre le sang de la mère et du bébé. Cette stimulation entraîne chez la mère une production d’anticorps anti-D qui aura peut d’effet sur cet enfant. Cependant, lors d’une grossesse subséquente, le contact entre le sang du fœtus et celui de la mère ou simplement le passage des anticorps à travers le placenta peut déclencher une réaction immunitaire immédiate et intense pouvant causer des dommages importants chez le bébé, la destruction des globules rouges Est-ce que ce désordre exige des mesures particulières de protections ou de contrôle ? Prévention des infections Module 2, Désordres 67 Les hypersensibilités de type IV Les hypersensibilités de type IV ou retardé sont des réactions à médiation cellulaire. Ces réactions font intervenir des T cytotoxiques et des macrophages responsables de l’inflammation. Il n’y a donc pas d’intervention d’anticorps dans ce type d’hypersensibilité. La réaction exige néanmoins une sensibilisation (rencontre avec l’allergène), La réaction se manifeste de 24 à 72 heures après l’infection de l’allergène, par une réaction inflammatoire localisée au site d’inoculation avec nécrose, légère fièvre et sensation de malaise général. La réaction la plus typique de ce type d’hypersensibilité est la réaction à la tuberculine. Les dermatites de contact sont aussi des hypersensibilités de type IV. Est-ce que ce désordre exige des mesures particulières de protections ou de contrôle ? Prévention des infections Module 2, Désordres 68 Les maladies auto-immunes Le maintien de l’intégrité de l’organisme impose au système immunitaire une double mission, éliminer les agresseurs et protéger les structures de l’organisme. La perte de la capacité de distinguer le soi du non soi est à l’origine de troubles et d’affections diverses qui portent le nom de maladies auto-immunes. Dans ces maladies, le système immunitaire s’attaque à certaines structures faisant partie du soi. La plupart des maladies autoimmunes apparaissent soit à la puberté ou vers la cinquantaine et évoluent par poussées successives séparées par des périodes de rémission plus ou moins longues. Leurs causes peuvent être génétique ou environnemental. Est-ce que ce désordre exige des mesures particulières de protections ou de contrôle ? Les rejets de greffes Les greffes qui sont reconnues comme du non-soi et sont rejetées. Premièrement les lymphocytes T cytotoxiques ne reconnaissent pas le CMH de la cellule et le perçoit comme un CMH modifié ce qui entraîne la lyse des cellules et leur phagocytose par les macrophagocytes ou encore par la production d’anticorps, qui à leur tour active le complément qui lyse les cellules des vaisseaux sanguins qui irriguent le tissu greffé. Certains endroits du corps sont considérés comme site privilégié. Par exemple l’œil, parce qu’il présente une faible circulation sanguine, donc moins de défense (anticorps, phagocytes, …) y ont accès. D’autres, comme l’encéphale, possèdent peu de circulation lymphatique et une circulation sanguine particulière, la barrière hémato-encéphalique. Complétez le tableau suivant Types de greffes Autogreffe Isogreffe Allogreffe Xénogreffe Origine de la greffe Chance de réussite Le succès des greffes est souvent lié à l’utilisation d’immunosupresseurs qui préviennent les réponses immunitaires dirigées contre les greffes. Est-ce que ce désordre exige des mesures particulières de protections ou de contrôle ? Prévention des infections Module 2, Désordres 69 L’immunodéficience L’immunodéficience ou déficit immunitaire résultent de réponses immunitaires anormales ou insuffisantes pour assurer l’élimination d’un agent infectieux. Ce phénomène entraîne une plus grande susceptibilité aux infections en plus d’augmenter le risque de certains cancers. Cette insuffisance peut concerner soit la phagocytose, l’immunité humorale ou cellulaire. Certains de ces déficits sont d’origine héréditaire et d’autres sont des déficits acquis au cours de la vie d’un individu. Elle peut être congénitale, c’està-dire due à des gènes défectueux ou absents. Elle peut aussi être acquise, c’est-à-dire par la prise de certains médicaments, un traitement, un cancer ou par la présence d’un agent infectieux. Prévention des infections Module 2, Désordres 70 Concepts clés à retenir • Les agressions sont causées par des agents infectieux ou par des agents noninfectieux. • Des affections non-infectieuses sont causées par des agents physiques et/ou par des agents chimiques. Elles peuvent aussi résulter d’un dérèglement de certains organes, y compris le système immunitaire. • Les infections et les agressions microbiennes entraînent presque toujours une réaction de défense de la part de l’organisme. • Les réactions d’hypersensibilité sont des réactions défavorables causées par l’intervention de certains effecteurs immunitaires de manière vigoureuse contre un éléments non agresseurs, allergènes. • Les réactions d’hypersensibilité de type I et II sont des réactions à médiation humorale, l’hypersensibilité de type IV est à médiation cellulaire. • Les réactions d’hypersensibilité de type I impliquent la participation des IgE en réponse à l’allergène. • Le déroulement des réactions d’hypersensibilité de type I se divise en deux étapes, la sensibilisation et la crise allergique. • La crise allergique est causée par la dégranulation des granulocytes basophiles libérant des médiateurs chimiques qui causent l’inflammation (œdème, vasodilatation et bronchospasmes = choc). • Le choc anaphylactique, la rhinite allergique, l’asthme, l’eczéma atopique, ainsi que les allergies alimentaires sont les principales manifestations cliniques associées aux hypersensibilités de types I. • Les réactions d’hypersensibilité de type II sont causées par l’action des anticorps contre des auto-antigènes, la maladie hémolytique du nouveau-né est un exemple de cette réaction. • Les réactions d’hypersensibilité de types IV sont des réactions à médiation cellulaire induite par des lymphocytes T la réaction tuberculine et les dermatites de contact sont des manifestations de cette hypersensibilité. • Les déficits immunitaires résultent de réponses immunitaires insuffisantes, les déficits primaires sont d’origines génétiques, les déficits secondaires sont acquis et consécutifs à des infections ou à certains traitements. • Les maladies auto-immunes sont causées par l’incapacité du système immunitaire de maintenir la tolérance vis-à-vis du soi immunologique d’un individu. Prévention des infections Module 2, Désordres 71 Évaluations formatives 1. La rhinite allergique est une a) Hypersensibilité de type I b) Hypersensibilité de type II c) Hypersensibilité de type III d) Hypersensibilité de type IV e) Tout ce qui précède 2. La dermatite de contact est une a) Hypersensibilité de type I b) Hypersensibilité de type II c) Maladie auto-immune d) Hypersensibilité de type IV e) Déficit immunitaire 3. La réaction à une transfusion de sang incompatible est une a) Hypersensibilité de type I b) Hypersensibilité de type II c) Hypersensibilité de type III d) Hypersensibilité de type IV e) Tout ce qui précède 4. Définissez l'hypersensibilité ? 5. Nommez un médiateur libéré lors d'une réaction d'hypersensibilité anaphylactique et expliquez son effet en faisant un lien avec un mécanisme de défense non spécifique ? 6. a) Quel type de greffe (autogreffe, isogreffe, allogreffe ou xénogreffe) est la plus compatible? b) la moins compatible ? c) Expliquez le rôle de la réponse immunitaire dans une greffe de tissu incompatible? 7. Quel est l'effet d'une immunodéficience ? 8. Nommez les différents désordres et dites pour lesquels vous devez appliquer des mesures de préventions et de contrôles particulières ? Prévention des infections Module 2, Désordres 72 LABORATOIRE 4 : LES TECHNIQUES ASEPTIQUES Buts • Connaître les règles de sécurité, • S'initier aux techniques aseptiques Matériel • Gélose nutritive en Pétri • Écouvillons stériles • Saline stérile • Brûleur • Bouillon stérile • Crayon gras • Écouvillons non stériles • Saline non stérile • Anse de platine • Désinfectant L’asepsie L'élève en soins préhospitaliers devra être particulièrement conscient de l'existence des microorganismes et de l'importance de prévenir leur propagation et de les contrôler pour éviter une contamination toujours possible de lui-même ou de son patient. Que ce soit en laboratoire ou dans le cadre de sa future profession, la manipulation en présence de microorganismes lui demandera des techniques spéciales dont le but sera toujours de prévenir la contamination de sa personne ou des autres . En milieu hospitalier ou lors de votre travail préhospitalier, il y aura parfois présence de fortes concentrations de microorganismes. Ceux-ci doivent toujours être considérés comme potentiellement dangereux. Afin d’éviter les risques de contaminations, on doit suivre rigoureusement certaines règles de sécurité. ⇒ Se laver les mains avant et après toutes manipulations. ⇒ Porter des gants, si nécessaire. ⇒ Porter lunettes, masque, écran facial et respirateur si nécessaire. ⇒ Porter un sarrau boutonné ou blouse afin d'éviter de contaminer les vêtements. ⇒ Choisir et manipuler adéquatement l’équipement en disposant le matériel sur l’aire de travail de manière à être le plus à l'aise possible pour travailler et en connaissant bien l’ensemble des techique avant de commencer les manipulations. ⇒ Nettoyer les surfaces de travail avec un désinfectant adéquat avant et après toutes manipulations. ⇒ Entretenir et utiliser convenablement l’équipement ⇒ Gérer convenablement les déchets. Prévention des infections Module 2, Désordres 73 Le matériel Dans les laboratoires de microbiologie, nous devons utiliser divers instruments permettant d'observer et de manipuler les micro-organismes d'une façon sécuritaire. La petitesse de ces formes de vie de même que leur pouvoir potentiellement pathogène, pour certaines espèces, expliquent l'utilisation d'un matériel spécialisé. Voici une liste non exhaustive du matériel pouvant être utilisé, microscope, anse de platine, écouvillon, désinfectant, autoclave, étuve, … Pour isoler, identifier ou conserver les bactéries, il est nécessaire de les faire croître et reproduire dans des conditions optimales. Les milieux de culture contiennent tous les éléments qui permettront une croissance normale des bactéries. Ces éléments sont de différentes natures, des métabolites énergétiques, des facteurs de croissance, des facteurs de départ et des ions minéraux essentiels. Les milieux de culture peuvent être liquides, sous forme de bouillon, ou solides, sous forme de gélose. Le milieu de culture liquide de base contient des extraits de viande de bœuf (bouillon de bœuf). Pour les milieux solides, on ajoute au milieu liquide une gélatine extraite d'une algue et qui porte le nom d'agar. À ces milieux on pourra aussi ajouter divers éléments. Certains permettront de cultiver des espèces ou groupes bactériens ayant des exigences différentes. D’autres éléments quant à eux permettront de sélectionner et/ou d’identifier des espèces précises. Il est important de savoir que lorsqu'on ensemence des bactéries sur un milieu solide (une gélose), celles-ci vont se multiplier et former une petite masse visible qui porte le nom de colonie bactérienne. Une colonie bactérienne est donc constituée d'un nombre très élevé de bactéries, c'est en fait une population homogène de même nature. Prévention des infections Module 2, Désordres 74 Vous devrez identifier et connaître les fonctions du matériel présenté et qui est couramment utilisé dans un laboratoire de microbiologie. Pour ce faire, suite à la présentation par le professeur du matériel, tentez d’associer le nom à la bonne fonction et à l’instrument. Noms : Microscope, Boîte de Pétri, Autoclave, Étuve, Écouvillon, Gélose en Pétri, Désinfectant, Anse de platine Culture en bouillon, Fonctions : a) d) c) d) e) f) g) h) i) Appareil d'optique permettant l'observation des microorganismes. Instrument servant à ensemencer des microorganismes sur un milieu de culture. Instrument servant à prélever des échantillons. Contenant servant à recevoir un milieu de culture solide à base d'agar (gélose). Milieu liquide servant au développement des microorganismes. Produit chimique antimicrobien utilisé pour le nettoyage des objets ou des surfaces. Appareil servant à la stérilisation des milieux de culture et des instruments. Boîte contenant un milieu solide permettant le développement des microorganismes. Appareil servant à la croissance des cultures à des températures adéquates. Instruments : Voir le numéro apposé sur l’appareil. Inscrire les résultats dans le tableau suivant. Noms Fonctions Instruments Microscope Autoclave Anse de platine Culture en bouillon Désinfectant Écouvillon Gélose en Pétri Étuve Boîte de Pétri Prévention des infections Module 2, Désordres 75 La gestion des déchets En milieu préhospitalier, la gestion des déchets est primordiale. Il y a 5 étapes : le tri, l’entreposage, le transport, le traitement et l’élimination. Lire l’annexe 4, pages 73 à 75 du Guide de référence en préventions des infections (ASSTSAS) ainsi que l’annexe C, pages 67 à 73 dans Prévention des risques infectieux dans les services préhospitaliers d’urgence et les pages 51 et 52 du même ouvrage. Prévention des infections Module 2, Désordres 76 Les techniques d'asepsie En milieu préhospitalier, l’application des règles d’asepsie est très importante. Par une mauvaise technique aseptique, on risque de se contaminer et de contaminer les patients ou toutes autres personnes avec qui on aura un contact. Dans le laboratoire de microbiologie, des règles d’asepsie similaires sont applicables en plus de règles spécifiques aux différentes techniques employées. Afin d’éviter les contaminations il est important de toujours être conscient(e) que les bactéries sont présentes partout au niveau de notre environnement (air, objet, peau, etc.) et qu'elles risquent de venir contaminer notre espace de travail à tout moment. Cependant, la stérilisation n’est pas nécessaire pour tous les articles qui servent aux soins. Certains peuvent être seulement nettoyé ou désinfecté. Associez le terme à la définition appropriée : 1- Désinfection 2- Stérilisation 3- Antisepsie 4- Asepsie 5- Nettoyer a) C'est une méthode pour inhiber la croissance et la multiplication des bactéries. Les différences entre la désinfection et l'antisepsie sont étroitement liées à la concentration de la substance en question. b) C’est l’absence de bactéries vivantes. La technique aseptique consiste à éviter la contamination du malade et des objets. c) C’est le fait de débarrasser les objets de matière organique ou d’impureté qui les souillent, réalisé avec de l’eau, des détergents et une action mécanique. Essentiel et précèdent toutes autres techniques. c) C'est une méthode pour tuer les microbes pathogènes sur des objets. Les agents chimiques utilisés pour la désinfection sont dits désinfectant. d) C'est une méthode pour détruire tous les microbes pathogènes et non pathogènes, végétatifs et sporulés. Prévention des infections Module 2, Désordres 77 Pour éviter que des microorganismes indésirables viennent contaminer notre surface de travail, il faut travailler de façon aseptique. Cela suppose que vous devez respecter scrupuleusement les règles suivantes : ⇒ La plupart des instruments de travail doivent être stérilisés ⇒ Avant et après les manipulations, le matériel doit être stériliser et la surface de travail désinfecter. Pour appliquer la technique aseptique sur les instruments, surface et sur le patient, il est important de connaître les différentes possibilités. Pour rendre aseptique tous les objets résistant à la température élevée et à l'humidité, on utilise l’autoclave pour la stérilisation. Les objets stérilisés sont placés dans un système fermé. En utilisant la pression de vapeur, la température peut être d’environ 121°C Le temps de stérilisation dure généralement entre 15 et 20 minutes. Dans ce cas-là, tous les micro-organismes peuvent être tués. L’ébullition, dans l’eau à 100°C pendant 5 à 10 minutes, peut aussi être utilisée pour stériliser. Cependant, elle possède des limites car certains microorganismes (bactéries sporulées) ne sont pas détruits par cette méthode. Il est aussi possible, en cas d’urgence, d’utiliser l’incinération pour les instruments métallique. Les rayons ultraviolets peuvent être utilisés pour les instruments ou surface qui ne peuvent être soumis à la chaleur ou au liquide. Ces rayons peuvent réduire de la flore microbienne. Pour certaines surfaces ou instruments, la stérilisation est impossible alors l’antisepsie est employée. L’alcool est un agent antiseptique, l’éthanol et l'isopropanol sont les plus actifs. Cependant il est important de savoir que la présence d’eau est nécessaire à son action et à sa rapidité d’action. L'alcool absolu est peu actif, on utilise alors de l'alcool à 70% Les dérivés iodés (teinture d’iode, alcool iodé, lugol ou composés iodophores) sont aussi utilisés comme antiseptique. La teinture d’iode à 5% et l’alcool iodé à 1% sont des solutions alcooliques, alors que le lugol est une solution aqueuse d’iode. Les composés appelés iodophores n’ont pas les inconvénients des solutions aqueuses ou alcooliques. Ils ne brûlent pas et ne tachent pas, ils demandent cependant un temps d’application d’environ 5 minutes pour être efficaces, contrairement au solution alcoolique ou aqueuse. Prévention des infections Module 2, Désordres 78 Expérimentation Afin de visualiser l’importance de la technique aseptique, vous allez faire les manipulations suivantes, une première série sans technique aseptique et une seconde en utilisant la technique. Technique non aseptique 1- Identifier la gélose sur la portion contenant le milieu de culture. 2- Placer la gélose, couvercle en haut, sur la surface de travail. 3- Prendre un écouvillon non stérile et le mouiller avec la solution saline non stérile 4- Ouvrir la boîte de Pétri 5- Déposer l’écouvillon sur la gélose et faire un mouvement de va et vient. 6- Fermer la boîte de Pétri Technique aseptique 1- Laver les mains 2- Laver la surface de travail avec le désinfectant 3- Identifier la gélose sur la portion contenant le milieu de culture. 4- Placer la gélose, couvercle en haut, sur la surface de travail. 5- Prendre un écouvillon stérile et le mouiller avec la solution saline stérile 6- Entrouvrir la boîte de Pétri 7- Déposer l’écouvillon sur la gélose et faire un mouvement de va et vient. 8- Fermer la boîte de Pétri 9- Laver la surface de travail avec le désinfectant Résultats Les résultats sont observés au laboratoire suivant. Vérifier l’absence de croissance des bactéries, prouvant l’application d’une bonne technique aseptique. Prévention des infections Module 2, Désordres 79 Ensemencement d’une gélose La technique d’ensemencement est utilisée pour faire l’étude des bactéries. Elle consiste à étaler des bactéries sur un milieu de culture solide (gélose) afin de les faire croître. On peut appliquer cette technique avec des échantillons variés, bouillon, plaie, etc. Après une démonstration effectuée par le professeur, vous pratiquez la technique aseptique d’ensemencement. Il est très important que chacune et chacun d'entre vous, se familiarise avec cette manipulation, car vous aurez à l'employer durant la session. 1234567891011121314151617181920- Laver les mains et la surface de travail avec le désinfectant Disposer sur l’aire de travail tout le matériel nécessaire en prenant soin d’être à l’aise pour travailler et allumer le brûleur Identifier la gélose sur la portion contenant le milieu de culture. Placer la gélose, couvercle en haut, sur la surface de travail. Prendre l’anse de platine et la stériliser en la passant dans la flamme De la même main qui tient l’anse, avec le petit doigt, ouvrir le tube de bouillon, placé dans la main opposée. Stériliser l’ouverture du tube à la flamme Insérer l’anse de platine dans le tube (il n’est pas nécessaire de voir du liquide dans l’orifice). Stériliser de nouveau l’ouverture du tube à la flamme et le refermer. Entrouvrir la gélose et y introduire jusqu’à l’opposé de l’ouverture, l’anse de platine, sans toucher au bord de la boîte Déposer l’anse sur la gélose et faire un mouvement de va et vient. Retirer l’anse et refermer la boîte de Pétri. Tourner d’un quart de tour la boîte de Pétri. Entrouvrir la boîte de Pétri de nouveau et y introduire l’anse de platine sans toucher au bord de la boîte. Déposer l’anse sur l’extrémité de l’étalement précédent et refaire un mouvement de va et vient. Retirer l’anse et refermer la boîte de Pétri. Répéter deux autres fois et terminer le mouvement de va et vient plus large vers le centre de la gélose. Retirer l’anse et refermer la boîte de Pétri. Retourner la boîte de Pétri couvercle sur la table. Placer la boîte de Pétri dans l’étuve à 37°C pour 24 heures. Elles y resteront pendant environ 24 heures pour permettre le développement des microorganismes. Elles sont ensuite placées dans le réfrigérateur pour ralentir leur développement jusqu'à la prochaine séance de travaux pratiques. Prévention des infections Module 2, Désordres 80 Résultats Les résultats sont observés au laboratoire suivant. Vérifier la croissance des bactéries. Un bon ensemencement à partir d’une gélose stérile et d’un bouillon de culture pur donne un étalement contenant qu’une seule forme, couleur et grosseur de colonies bactériennes. Avez-vous fait un bon ensemencement selon la technique aseptique? Prévention des infections Module 2, Désordres 81 LES DESORDRES INFECTIEUX L’infection, la maladie et l’étiologie Il existe un équilibre fragile entre les défenses du corps humain et le pouvoir pathogène des microorganismes. Si les défenses résistent à l’agression, l’homéostasie est maintenue. Sinon, l’équilibre est brisé et le microorganisme déclenche une infection qui entraîne une affection, une maladie. Pour cette introduction au désordre infection, utiliser les pages 81 à pour répondre au questions suivantes : 1- Quelle est la différence entre infection et maladie ? 2- Quelle est l’étiologie d’une maladie infectieuse ? 3- Nommez deux provenances d’agents pathogènes et donnez le terme spécifique utilisé pour les identifier ? 4- Qu’est-ce qu’un porteur de germe ? 5- Distinguez les termes signes, symptômes et syndrome ? Prévention des infections Module 2, Désordres 82 6- Vrai ou faux, toutes les maladies infectieuses se transmettent d’un hôte à un autre directement. Expliquez pourquoi ? 7- Définir infection nosocomiale ? 8- Nommez des manifestations cliniques non spécifiques et faire un lien avec les mécanismes de défense ? quelle est la manifestation la plus générale 9- Quelle est la différence entre incidence et prévalence ? 10- Associez le terme à la définition ? 1) Infection endogène 4) Agent opportuniste 2) Porteur de germe 5) infection exogène 3) infection nosocomiale a) Infection causée par des agents infectieux qui proviennent de l’extérieur de l’organisme. b) Iinfection exogène contractée lors d’un séjour à l’hôpital. c) Infection causée par une rupture d’équilibre entre l’hôte est la flore d) Individus hébergeant, sans symptômes des microorganismes autres que la flore normale. e) Agent infectieux provenant de l’organisme lui-même, qui profite d’une rupture d’équilibre avec l’hôte pour provoquer une maladie infectieuse Prévention des infections Module 2, Désordres 83 11- Associez la définition au bon terme ? 1) maladie endémique 5) bactériémie 2) pandémie 6) virémie 3) septicémie 7) toxémie 4) maladie épidémique 8) maladie sporadique a) Une maladie qui n’apparaît qu’occasionnellement et par cas isolé b) La présence de virus dans le sang. c) Une maladie qui est contractée par un grand nombre de personnes d’une région donnée durant un laps de temps relativement court d) La présence d’une toxine dans le sang (tétanos). e) Une maladie qui est constamment présente dans une population f) Lorsque des bactéries gagnent la circulation sanguine et s’y reproduisent. g) Lorsque des bactéries gagnent la circulation sanguine. h) Une maladie épidémique à l’échelle mondiale 12- Associez la forme d’infection à la définition ? 1) infraclinique 5) régionale 2) aïgu 6) systémique 3) persistante 7) lente 4) locale a) Infection progressive où les symptômes spécifiques apparaissent plusieurs années après le contact avec l’agent infectieux. b) Infection qui affecte un territoire réduit, superficielle ou profond. c) Infection qui se caractérise par l’intensité des symptômes observés d) Infection inapparente, asymptomatique e) Infection où l’agent infectieux pathogène séjourne longuement voir définitivement dans l’organisme. f) Infection qui se caractérise par le fait que les agents infectieux atteignent les ganglions lymphatiques. g) Infection qui se caractérise par un envahissement à tout l’organisme de l’agent infectieux. Prévention des infections Module 2, Désordres 84 L’infection est un processus au cours duquel un agent pathogène pénètre chez un hôte, s’installe dans ses tissus et s’y multiplie. La maladie se déclare lorsque l’invasion d’un organisme par l’agent agresseur infectieux produit un changement quelconque qui altère l’état de santé. Elle se caractérise par l’incapacité d’une partie ou de la totalité d’un organisme à s’adapter ou à remplir normalement ses fonctions. Donc lorsque la présence de l’agent agresseur perturbe les activités physiologiques normales et se manifeste par divers signes cliniques, c’est la maladie. Ces processus complexes (infection et maladie) nécessite certaines conditions essentielles. - Premièrement, l’agent infectieux doit parvenir jusqu’à l’hôte (mode de transmission). - Ensuite, il doit contourner les barrières naturelles et s’introduire dans les tissus de l’hôte. Il doit échapper aux mécanismes de défenses, se fixer aux cellules, coloniser les tissus ou s’introduire dans les cellules afin de se multiplier. - Par la suite, il peut produire certaines substances, ou perturber certaines activités physiologiques de la cellule ou du tissu de l’hôte provoquant ainsi les signes et symptômes de la maladie. Une fois que la maladie s’est déclarée, l’individu infecté peut se rétablir complètement, souffrir de séquelles temporaires ou permanentes ou mourir. Il est donc essentiel de faire le lien entre les infections et les mécanismes physiopathologiques. L’étiologie est l’étude des causes des maladies. Dans le cas des maladies infectieuses, la cause de la maladie est un agent pathogène, un microorganisme ou un parasite. Certaines maladies infectieuses peuvent être causé par plusieurs agents pathogènes différents comme la globulonéphrite (inflammation des reins), la pneumonie, la méningite et la péritonite. De même certains agents pathogènes peuvent être responsable de plusieurs maladies. Par exemple, Mycobactérium tuberculosis joue un rôle dans des maladies des poumons, de la peau, des os et des organes internes. Prévention des infections Module 2, Désordres 85 Caractéristiques des maladies infectieuses Une fois que l’on connaît l’étiologie, on doit identifier d’autres éléments importants de la maladie infectieuse, la provenance de l’agent agresseur, les manifestations cliniques observables, le mode de transmission de la maladie, sa fréquence, sa gravité, sa durée et l’étendue des dommages causés par l’agent agresseur La provenance des agents pathogènes On doit déterminer l’origine de l’infection afin de savoir d’où provient l’agent agresseur en cause. L’infection est dite d’origine endogène quand les agents infectieux proviennent de l’organisme lui-même, microorganismes commensaux de la flore normale. Ceux-ci profitent d’une rupture d’équilibre dans leur relation avec l’hôte et entraînent une maladie infectieuse. D’autres fois, ces microorganismes gagnent d’autres endroits du corps où ils se multiplient et causent une infection et une maladie. Dans ce dernier cas, on donne le nom d’agents pathogènes opportunistes. Tant qu’ils résident dans leur habitat normal, ils ne provoquent pas de maladie, mais ils deviennent pathogènes lorsque l’organisme est affaibli ou moins résistant ou lorsque les conditions sont modifiées et avantageuses pour leur développement. Certains individus sont porteurs de microorganismes autres que la flore normale. Ils sont dits porteurs de germes, ces individus ne sont pas affectés par ce pathogène, mais peuvent le transmettre à d’autres individus qui pourront en êtres affectés. Neisseria meningitidis, Streptococcus pneumoniae, certains adénovirus sont des exemples fréquents de pathogènes présents sur des individus porteurs de germe. L’infection est dite d’origine exogène quand les agents infectieux proviennent de l’extérieur de l’organisme, c’est-à-dire de l’environnement. La contamination ou la transmission se fait par l’intermédiaire d’humains infectés, d’animaux ou de l’environnement soit directement (sécrétion, MTS) ou indirectement (air, eau, …). Lorsque l’on parle d’infections nosocomiales, c’est-à-dire, contractées lors d’un séjour à l’hôpital, ce sont des infections exogènes. Prévention des infections Module 2, Désordres 86 Les manifestations cliniques Lorsqu’un agent agresseur produit une infection et une maladie, ils entraînent des modifications particulières des structures et des fonctions du corps. Ces altérations se manifestent de plusieurs façons, des symptômes, modification des fonctions de l’organisme comme de la douleur, un malaise et des signes, des modifications objectives que l’on peut observer et mesurer comme les écoulements, les éruptions, le gonflement, la sudation, la couleur, les changements de fréquence cardiaque et respiratoire, la pression artérielle, la fièvre, les céphalées, la paralysie, etc Un ensemble spécifique de symptômes et/ou de signes accompagne certaines maladies, c’est le syndrome, par exemple, la congestion, l’écoulement nasal épais et verdâtres, la toux, l’expectoration de sécrétions purulentes, la dyspnée sont des manifestations d’une atteinte des voies respiratoires. On diagnostique une maladie en évaluant les signes et les symptômes et en les associant aux résultats des cultures et des analyses de laboratoire. Plusieurs manifestations cliniques accompagnent les infections. Certaines sont non spécifiques, c’est-à-dire qu’elles sont le dénominateur commun à de nombreuses infections. La manifestation la plus générale d’une infection locale ou régionale est la réaction inflammatoire. Quelle que soit l’infection, la rougeur, la chaleur, l’œdème et la douleur traduisent la présence d’un agent agresseur. Le suffixe «ite» que l’on retrouve dans la plupart des termes désignant les différentes infections montre bien l’universalité de cette réaction que l’on observe à différents niveaux. Voies respiratoires : Voies digestives : Voies génito-urinaires : œil, oreille : pharyngite, laryngite, bronchite, etc gastro-entérite urétrite, cystite, néphrite, salpingite conjonctivite, otite Etc Un certain nombre d’agressions sont dites purulentes car il y a production de pus. Le pus est formé d’agents agresseurs morts ou vivants et de globules blancs morts. Lors d’une infection superficielle, le pus s’écoule spontanément à l’extérieur. Cependant, dans une infection profonde, le pus demeure emprisonné et forme un abcès. Ce pus est très infectieux, de par la présence d’agent agresseur vivant. La fièvre est une autre manifestation clinique d’une infection. Elle est caractérisée par une température rectale de 38,4°C ou par une température buccale supérieure à 37,8°C. Lors d’une infection, la température se situe entre 40 et 41°C. Cependant, il est à noter que certaines personnes montrent des réponses fébriles alors que d’autres ne montrent aucune réponse. D’autres signes peuvent accompagner une infection, une augmentation de la fréquence cardiaque, l’accélération du pouls, l’augmentation de la fréquence respiratoire, la transpiration, la sensation de fatigue, la lassitude, des réactions eczémateuses ou hémorragiques, des manifestations neuromusculaires, cardio-respiratoires ou gastrointestinales. Prévention des infections Module 2, Désordres 87 Le mode de transmission On classe les maladies infectieuses en fonction de leur comportement chez un hôte et dans une population donnée. Toutes maladies qui se transmettent d’un hôte à un autre directement ou indirectement s’appelle une maladie transmissible (herpès génital, fièvre typhoïde, tuberculose) ou même contagieuse (varicelle, rougeole) lorsqu’elles se transmettent facilement. Une maladie non transmissible ne se transmet pas d’un hôte à l’autre, elle est habituellement causée par un microorganisme de la flore (infection endogène) ou par un microorganisme qui réside à l’extérieur du corps et ne provoque une maladie qui lorsqu’il pénètre dans le corps (tétanos). La fréquence d’une maladie L’importance d’une maladie dépend beaucoup de sa fréquence. L’incidence d’une maladie correspond au nombre de nouveaux cas apparus dans la population exposée durant une période donnée. Tandis que la prévalence est le nombre total de cas (nouveaux et anciens) dans la population exposée peut importe le moment où la maladie est apparue. La fréquence est l’un des critères utilisés pour classer les maladies selon les aspects de la diffusion dans les populations. Si une maladie n’apparaît qu’occasionnellement et pas cas isolé, il s’agit d’une maladie sporadique. Si une maladie est constamment présente dans une population, il s’agit d’une maladie endémique. Si un grand nombre de personnes d’une région donnée contractent une maladie donnée durant un laps de temps relativement court, il s’agit d’une maladie épidémique. Une maladie épidémique à l’échelle mondiale est une pandémie. La gravité et la durée d’une maladie et l’étendue des dommages On distingue plusieurs formes cliniques d’infections selon l’étendue des territoires infectés, la nature et l’intensité des symptômes et la rapidité d’évolution, ou encore en fonction de l’étendu des dommages causés. - Des maladies aiguës se caractérisent par l’intensité des symptômes observés et une évolution rapide (grippe). - Une maladie qui se situe ente l’état aigu et l’état chronique est une maladie subaiguë (leucoencéphalite sclérosante). - Lors d’infections persistantes, les agents pathogènes séjournent longuement voire définitivement, dans l’organisme, on parle de maladie chronique (tuberculose, hépatite B). - Une maladie latente est causé par une infection lente et progressive où les symptômes reliés à la présence des agents pathogènes apparaissent plusieurs années après le contact avec l’agent infectieux (Zona, herpès). Prévention des infections Module 2, Désordres 88 - Dans certains cas, l’infection est inapparente, on dit qu’elle est asymptomatique ou subclinique, l’individu peut être porteur de germe. - Les infections locales sont celles qui affectent un territoire réduit, superficielles ou profondes. - Les infections régionales ou focales surviennent lorsque les agents infectieux atteignent les ganglions lymphatiques ou la circulation sanguine. - Lors d’infections généralisées ou systémiques, l’agent pathogène envahit tout l’organisme par suite de leur passage dans les vaisseaux sanguins ou lymphatiques. Lorsque des bactéries gagnent la circulation sanguine, on parle de bactériémie et si elles s’y reproduisent on parle de septicémie. La présence d’une toxine dans le sang est une toxémie (tétanos). Une virémie est la présence de virus dans le sang. Prévention des infections Module 2, Désordres 89 Le cycle infectieux ou évolution d’une maladie infectieuse Après qu’un microorganisme a vaincu les défenses de l’hôte, l’évolution de la maladie est à peu près la même, quelques soit l’infection. Cette évolution se déroule en 5 périodes Associer la période avec la définition ? période de déclin, période d’état, période d’incubation période prodromique ou invasion, période de convalescence ou la guérison, - : Intervalle de temps entre l’introduction du microbe dans l’organisme et la manifestation des premiers signes et symptômes. Cette phase silencieuse est de longueur fixe ou variable selon la maladie, dépendant de la nature du microorganisme, de son degré de pathogénécité, du nombre d’agents infectieux et de la résistance de l’hôte. Durant cette période, l’agent pathogène est généralement transmissible (contagion). - : Intervalle de temps relativement courte qui suit la période d’incubation caractérisée par la manifestation des premiers symptômes. - : C’est la phase aiguë de l’invasion durant laquelle les signes et les symptômes atteignent leur intensité maximale. Ces derniers sont freinés par la réponse de défense (réaction immunitaire) qui réussissent à vaincre l’agent pathogène. Si l’agent pathogène n’est pas neutralisé ou si le traitement échoue, on assiste à une accentuation et une aggravation de la condition pouvant même allez jusqu’à la mort. - : Durant cette période, les signes et symptômes s’estompent. Cette période est souvent présente suite à l’administration d’un traitement efficace. - : Cette période est caractérisée par une reprise de force de l’hôte et un rétablissement. C’est le retour à l’homéostasie. Il est important de noter que pour certaine maladie, la contagion demeure présente même durant la période de convalescence. Pour chacune des périodes soulignez les mots clés qui l’identifie ? Prévention des infections Module 2, Désordres 90 Tentez d’associer les étapes du cycle infectieux avec leur description Cycle Cycle infectieux infectieux Caract(ristiques P(riode est !" Peut &tre #" est est $" Variable Asymptomatique et Silencieuse Ex: !% jours pour la varicelle Contagieuse De courte dur(e De dur(e variable Apparition des premiers sympt'mes et Sympt'mes non sp(cifiques Ex: fi)vre Apparition des signes cliniques et Signes sp(cifiques * l+agresseur Contagieuse est /" intervention %" est De dur(e variable Signes et sympt'mes diminuent et M(canismes de d(fenses ou Intervention m(dicales R(tablissement -fonctions normalis(es. et Si non Complications, s(quelles mort R(paration tissulaire Dans ce texte identifiez les 5 étapes du cycle infectieux en donnant les particularités pour cette infection ? Prévention des infections Module 2, Désordres 91 LABORATOIRE 5 : CHAINE DE CONTAGION Buts • Observer la facilité avec laquelle les microorganismes sont transmis Matériel • Gants jetables • Gélose nutritive • Écouvillon stérile • Saline stérile • Anse de platine • Bonbons contaminé ou non dans des boîtes de Pétri identifié par un numéro http://jpp-estella.net/Page%20Blague.htm Cette expérience a été tirée, avec permission de l’éditeur, et ensuite modifiée de : Primrose, S.B. 1982. A synthetic epidemic. Sourcebook of experiments for the teaching of microbiology. Society for General Microbiology (London). Prévention des infections Module 2, Désordres 92 La chaine de contagion Au cours d’une infection, il se produit généralement une suite bien définie d’événement. De plus certaines conditions sont essentielles à l’établissement d’une infection et de la maladie infectieuse. On utilise un modèle pour illustrer le cycle de propagation de la maladie infectieuse, il s’agit de la chaîne épidémiologique. Cette chaîne de contagion ou chaîne épidémiologique est constituée de six éléments. Sur la figure suivante, tentez de placer les éléments de la chaîne de contagion ou chaîne épidémiologique et de les lier à l’aide d’une action (placer un verbe pour chaque flèche) La porte de sortie du réservoir, Le réservoir de cet agent, Le mode de transmission, L’agent pathogène, L’hôte réceptif, La porte d’entrée dans l’hôte La chaîne épidémiologique Fait intervenir Prévention des infections Module 2, Désordres 93 Expérimentation Après avoir frotté le bonbon potentiellement contaminé dans leurs mains, les étudiants se serrent la main, afin de provoquer une transmission de « l’infection ». Pour obtenir des résultats interprétables, cet exercice doit être exécuté dans un ordre précis, attendre les consignes avant de débuter. Par la suite, un ensemencement en gélose est fait et on tentera de déterminer la source de la contamination. 1- Identifier adéquatement votre gélose 2- Mettre des gants 3- Prendre un bonbon, tous les étudiants reçoivent un bonbon. Il est à noter qu’un de ces bonbons est contaminé avec une bactérie 4- Au signal, faire rouler fermement le bonbon à l'intérieur de vos mains et en incluant vos doigts. 5- Remettre le bonbon dans la boîte de Pétri (à partir de maintenant vous ne devez toucher à rien avec vos mains contaminées !). 6- Au signal du professeur, l’étudiant nommé par son numéro serre fermement la main droite d'un autre étudiant de son groupe identifié par le professeur. 7- L'échange des poignées de mains continue de cette manière en écoutant les consignes du professeur jusqu'à la fin de la séquence. 8- Tous les étudiants peuvent alors enlever le gant de la main gauche et le déposer dans le sac de déchets biomédicaux prévus à cette fin. 9- Les étudiants procèdent par écouvillonnage (i.e. avec un écouvillon préalablement humidifié dans la saline) pour prélever un échantillon de la paume et des doigts de la main qui a été serrée (droite). Cet échantillon est déposé sur la surface de la boîte de Pétri de la façon illustrée sur la figure 10- Retirer tous les gants et les déposer dans le sac de déchets biomédicaux prévus à cette fin. Déposer aussi les écouvillons contaminés. 11- Laver les mains de manière rigoureuse. 12- Tous les étudiants procèdent ensuite à la striation en trois étapes à l’aide d’une anse de platine tel qu’indiquer dans la figure. Les techniques de striation sur gélose permettent de diminuer la quantité d'inoculum pour obtenir des colonies isolées 13- Toutes les boîtes de Pétri sont ensuite incubées à 25°C pendant 48 heures Prévention des infections Module 2, Désordres 94 Résultats 1- Examiner les boîtes de Pétri et noter si vous observez des colonies rouges isolées. 2- Prendre les résultats des autres étudiants et remplir le tableau suivant : # étudiants Contamination Présence Absence 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 3- Identifier l'étudiant qui avait le bonbon contaminé. La recherche de l'étudiant (e) initiateur (trice) vous donnera un aperçu de la complexité de la tâche des épidémiologistes face à une épidémie. Prévention des infections Module 2, Désordres 95 La chaine épidémiologique La chaîne de contagion ou chaîne épidémiologique est constituée de six éléments : l’agent pathogène, le réservoir de cet agent, la porte de sortie du réservoir, le mode de transmission, la porte d’entrée dans l’hôte et l’hôte réceptif. Chacun des éléments de la chaîne épidémiologique est important lorsque l’on parle de propagation. Voici une description de l’ensemble des éléments. Les agents pathogènes Réflexion : Certains microorganismes ont un pouvoir pathogène important, d’autres moins. Par exemple, le virus du SIDA est très pathogène et celui du rhume beaucoup moins. Qu’est ce qui détermine cette différence de comportement au niveau du pouvoir pathogène d’un microbe ? La virulence est le degré de pathogénicité d’un agent agresseur ou son aptitude à se développer dans un organisme hôte et à y provoquer des troubles morbides. La pathogénicité est la capacité de causer une maladie. La virulence se différencie de la pathogénicité par son aspect quantitatif et mesurable. On mesure la virulence par le taux de morbidité ou par le taux de mortalité, c’est-à-dire le pourcentage d’individus d’une population atteints de la maladie et le pourcentage d’individus mourant de cette infection. La virulence est déterminée par plusieurs facteurs relevant de l’agent pathogène et de l’hôte agressé. - Le pouvoir invasif, qui se réfère à la capacité de l’agent infectieux de s’introduire dans les tissus de l’organisme agressé. - La nature et la force du pouvoir pathogène, qui correspondent à la capacité de l’agresseur de causer des dommages importants chez l’hôte. - Le pouvoir toxinogène, qui représente la capacité de produire des toxines. - La sensibilité et la capacité de défense de l’hôte. Il faut aussi prendre en considération la persistance de l’agent agresseur, c’est-à-dire sa résistance face aux défenses du corps (résistance à la phagocytose par la capsule des bactéries) et sa résistance au moyen pris pour l’éliminer (résistance aux antibiotiques) Avant de s’installer dans les tissus ou cellules d’un organisme hôte, l’agent agresseur doit franchir les barrières naturelles de cet hôte. La première barrière est la peau. Les portes d’entrée les plus fréquentes à ce niveau sont des lésions microscopiques, des blessures, des coupures ou brûlures. Au niveau des muqueuses des voies respiratoire, l’agent agresseurs doit résister à l’action de l’appareil muco-ciliaire. Tandis qu’au niveau des muqueuses digestives, l’agent agresseur doit lutter contre l’acidité et les enzymes digestives. Prévention des infections Module 2, Désordres 96 Une fois les barrières franchies, l’agent agresseur doit se fixer et adhérer aux cellules de l’hôte afin de ne pas être chassé par différents processus (miction, déglutition, etc). Les agents agresseurs possèdent plusieurs modes de fixation découlant de forces d’attractions, de relations entre des molécules (adhésines ou ligands) de l’agent infectieux et de la cellule hôte ou d’interaction entre des protéines spécifiques (récepteurs). Les protozoaires font appel à divers mécanismes pour se fixer aux cellules, surtout l’interaction spécifique entre des structures anatomiques et des récepteurs à la surface des cellules de l’hôte. Les mycètes n’ont pas de moyens précis de fixation, ils utilisent plutôt leur pouvoir invasif et destructif (pouvoir pathogène) afin de s’implanter chez l’hôte. Chez les bactéries, plusieurs composés ou structures facilitent la fixation, certains composés de la paroi, les pilis, la capsule, etc Les virus utilisent la présence de récepteurs cellulaires spécifiques de l’hôte afin de se fixer. Il est important de noter que les virus à enveloppe possèdent un avantage sur les virus nus quant à leur pouvoir de fixation. Les helminthes possèdent des structures, crochets, ventouses ou les deux, qui leur permettent une fixation sur les cellules hôte. L’agent agresseur, une fois dans l’hôte et fixer, doit échapper aux défenses. En échappant aux mécanismes de défense, l’agent agresseur peut se multiplier et survivre longtemps dans l’organisme causant une infection chronique ou difficile à traiter. Certains agents agresseurs ont la capacité de contourner les défenses non spécifiques de l’hôte, en s’attaquant aux cellules phagocytaires, en bloquant l’action de protéines antimicrobienne, en se développant à l’intérieur des cellules de l’hôte. D’autres agents agresseurs disposent de plusieurs moyens pour échapper aux défenses spécifiques de l’hôte, en détruisant les anticorps, en faisant varier leurs déterminants antigéniques, en faisant du mimétisme moléculaire (en prenant apparence de leur hôte) ou en induisant une immunosupression. Après s’être introduit et fixé dans l’organisme, les agents agresseurs peuvent se multiplier localement, envahir les tissus profonds ou gagner la circulation lymphatique ou sanguine, se propager le long des nerfs et atteindre le système nerveux central. Cette invasion et cette propagation font partie du pouvoir infectieux des agents agresseurs. Certains agents agresseurs possèdent la propriété de produire des substances toxiques susceptibles d’endommager les tissus de l’hôte ou de perturber l’activité physiologique chez l’hôte ou de provoquer des réactions immunitaires inappropriées. Certains protozoaires renferment des produits toxiques qui endommagent les cellules ou les tissus de l’hôte, des enzymes principalement. Chez les mycètes, les toxines se nomment mycotoxines et elles sont responsables d’intoxication alimentaires, de syndrome hépatique, hémorragiques et rénaux et peuvent aussi avoir un pouvoir cancérigène. Une bonne partie du potentiel d’agression des bactéries repose sur leur Prévention des infections Module 2, Désordres 97 capacité de produire des toxines. Ces produits agissent même à faible dose et sont antigéniques donc provoquent la formation d’anticorps. Les toxines bactériennes provoquent des lésions, nécroses tissulaires, altèrent les activités physiologiques ou favorisent la dissémination dans l’organisme. Il y a deux types de toxines sécrétées par les bactéries, les exotoxines et les endotoxines. Les exotoxines sont produites dans le cytoplasme et est libérée à l’extérieur et diffusent dans les liquides environnants. Les endotoxines sont libérées au moment où les bactéries sont lysées. Les virus sont des parasites intracellulaires qui perturbent généralement le fonctionnement cellulaire en prenant le contrôle des activités cellulaires afin d’assurer leur réplication. Certains virus ont aussi un pouvoir cancérogène important. Certains agents infectieux ne libèrent aucune toxine ou substances susceptibles de causer des dommages, mais vont plutôt, par leur seule présence induire des dommages immunopathologiques, destruction de cellules ou tissus sous l’action de réactions immunitaires induites par l’hôte pour tenter de se débarrasser de l’agresseur. Ces effets sont surtout causés par les réactions inflammatoires et les réactions d’hypersensibilité. Les réservoirs et les portes de sortie Pour qu’il y est une infection, il faut avoir une source de microorganisme, un réservoir. Quelles sont les deux sources (réservoirs) possible d’un microorganisme ? Les portes de sortie des réservoirs vivants sont des parties du corps infectées à partir desquelles les microorganismes peuvent s’échapper. Quelles sont les deux portes de sortie habituelle d’un réservoir vivant ? Quelles sont les autres portes de sortie possible d’un réservoir humain ? Les portes de sortie des réservoirs physiques ou objet inanimé sont les poussières, les aérosols ou l’objet lui-même. Prévention des infections Module 2, Désordres 98 La transmission et les portes d’entrées L’agent responsable d’une maladie peut se transmettre d’un réservoir à un hôte réceptif selon cinq modes : 1- ou transmission interpersonnelle est la propagation d’un agent pathogène par le contact physique entre une source et un hôte réceptif, aucun objet ne joue de rôle intermédiaire. Le toucher, le baiser et les relations sexuelles en sont des exemples. La transmission entre un être humain et un animal peut aussi se faire par ce mode, comme pour la rage. 2- se fait par l’intermédiaire d’un objet inanimé, mouchoir de papier, tissu, serviette, literie, tapis, verre, jouet, pièce de monnaie, thermomètre, seringue, etc, ce sont des vecteurs passifs. 3- a lieu lorsque les agents pathogènes se propagent par des gouttelettes de mucus qui parcourent uniquement de courtes distances. Ces gouttelettes sont expulsées dans l’air par un individu qui tousse, éternue, rit ou parle, et elles parcourent moins d’un mètre. La grippe, la méningite, la coqueluche sont des exemples de maladies avec ce mode de transmission 4- se fait par la propagation d’un agent pathogène fdsur une longue distance par un intermédiaire comme l’eau, la nourriture ou l’air, le sang et autres liquides organiques. La transmission d’origine hydrique se fait par de l’eau contaminée. La transmission d’origine alimentaire se fait par l’ingestion d’aliment insuffisamment cuit ou mal réfrigéré ou mal préparé. La transmission par voie aérienne est dans cette catégorie car l’air devient le véhicule pour l’agent agresseur. L’agent pathogène est disséminé et parcoure plus d’un mètre (rougeole, tuberculose, …) 5- se fait par l’intermédiaire d’un animal qui transporte l’agent pathogène d’un hôte à l’autre. Les arthropodes (moustique, tique, poux, puces, …) sont le principal groupe de vecteurs. Ces vecteurs sont considérés comme actif dans la propagation. Prévention des infections Module 2, Désordres 99 Tentez de déterminer le mode de transmission à l’aide du texte précédent Mode de transmission Peut %tre Transmission Contact sexuel& avec pus& objet contamin! Ex:MTS& giardiase A!rosol dans l"air transporter # moins d"un m$tre Ex: Influenza Transmission Transmission Par eau& nourriture Transmission Par moustique Ex:salmonellose Ex:malaria Malgré le fait que l’organisme possède plusieurs défenses qui s’opposent à la pénétration d’un microorganisme agresseur, ces défenses peuvent être brisées ou inefficaces, et laisser entrer l’agent infectieux. Les portes d’entrées sont les muqueuses, la peau et le dépôt direct de microbes sous la peau ou les membranes (voies parentérales) (piqûres, morsures). Il existe plusieurs portes d’entrées possibles, la porte d’entrée respiratoire, la porte d’entrée digestive, la porte d’entrée cutanéo-muqueuse, la porte d’entrée parentérale et la porte d’entrée génito-urinaire ou placentaire. Prévention des infections Module 2, Désordres 100 Tentez de déterminer de quelle porte d’entrée il est question dans la description ? Porte Porte d%entr#e d%entr#e Peut !tre Traumatisme Ex:T#tanos Poussi$res" a#rosols Ex: Virus du rhume" tuberculose Eaux" aliments Ex: Saphylococcus aureus Voie sexuelle transplacentaire Ex: Syphilis" herp$s" VIH Directement dans sang Ex: paludisme" h#patite B" VIH Les hôtes réceptifs et les facteurs prédisposant Réflexion : Un enfant est plus sensible aux infections qu’un adulte. Les amérindiens ont été décimés par la maladie lors de la découverte des Amériques. La tuberculose est une maladie reliée à des facteurs sociaux et environnementaux. Ces affirmations, qui ne semblent avoir aucun lien entre elles, serait-elles reliées par un facteur commun ? Comment se fait-il que le virus de la grippe soit plus contagieux durant l’hiver ? Pourquoi une catastrophe naturelle augmente les risques d’épidémies ? Pourquoi les personnes hospitalisées sont plus sensibles aux infections ? L’infection est un processus dynamique qui met en jeu à la fois l’action de l’agent pathogène et la réponse de l’hôte. Donc, en plus de la virulence (aptitude d’un agent agresseur à se développer dans un organisme hôte et à y provoquer des troubles morbides), la susceptibilité de l’hôte constitue un facteur déterminant dans le développement de l’infection. Certains de ces facteurs sont relatifs à l’individu, alors que d’autres sont reliés à l’environnement, Prévention des infections Module 2, Désordres 101 Nommez des facteurs relatifs à l’individu (5) et à l’environnement (2) ? Prévention des infections Module 2, Désordres 102 Concept clé à retenir • On appelle infection le processus au cours duquel un agent pathogène pénètre chez un hôte, s’installe dans ses tissus et perturbe les activités physiologiques normales • Selon l’intensité et l’évolution des symptômes, on classe les infections en aiguës, à symptômes non spécifiques, persistantes et lentes. • La réaction inflammatoire, la fièvre, le pus sont des manifestations d’une infection. • Les maladies infectieuses sont contagieuses si elles se propagent dans la population • Les infections peuvent prendre la forme de cas sporadiques, d’épidémies, de pandémies ou d’endémies. • La virulence désigne le degré de pathogénicité d’un agent agresseur exprimé par sa facilité de proliférer chez un hôte et par la gravité de la maladie qu’il cause. • Les principaux facteurs de la virulence sont la capacité de franchir les barrières naturelles, d’adhérer aux cellules de l’hôte ou d’y pénétrer, d’échapper aux mécanismes de défense de l’hôte. • Le pouvoir d’invasion de certains agents infectieux repose sur leur capacité de contourner les défenses de l’hôte par la destruction des cellules phagocytaires, par le parasitisme intracellulaire, par les variations antigéniques, la destruction des anticorps et l’immunosupression. • Les agents agresseurs exercent leur pouvoir pathogène en sécrétant des produits toxiques, en détournant des éléments nutritifs ou en provoquant des réactions immunopathologiques . • Les infections peuvent être exogène ou endogène selon qu’elles sont causées par des agents infectieux provonant de l’extérieur ou de l’intérieur du corps • Selon l’étendue du territoire concerné, on classe les infections en infections, locales, régionales et générales. • L’incubation, l’invasion ou la période prodromique, la période d’état, la période de déclin et la période de convalescence sont les quatre phases du cycle infectieux. Les infections sont parfois accompagnées de complications ou de séquelles • La transmission d’une infection met en jeu une chaîne de contagion dont les maillons sont l’agent infectieux, le réservoir, la porte de sortie, le mode de transmission, la porte d’entrée et l’hôte réceptif. • Les circonstances favorisantes sont des facteurs qui augmentent le risque d’infection • La susceptibilité de l’hôte constitue un élément important du développement d’une infection. Elle dépend de facteurs génétiques, de l’âge et des états physiologique, nutritionnel et émotionnel de l’hôte. • Les facteurs environnementaux constituent un autre groupe de facteurs de vulnérabilité à l’infection (salubrité, hygiène publique, la pollution, les conditions géographiques et climatiques). Prévention des infections Module 2, Désordres 103 Évaluations formatives 1. Associez la définition au bon terme ? 1) Infection 4) Virulence 2) Pathogénicité 3) Épidémiologie 5) Chaîne de contagion a) Capacité de causer une maladie b) Ensemble d’éléments intervenant dans un ordre déterminé lors de la transmission d’une infection c) Aptitude d’un agent agresseur à se développer dans un hôte et à y provoquer des troubles morbides d) L’occurrence des maladies transmissibles ou non ainsi que des facteurs qui favorise leur apparition ou leur propagation dans une population. e) Processus au cours duquel un agent pathogène pénètre, s’installe, se multiplie et perturbe les activités physiologiques normales d’un hôte. 2. Faites un schéma de la chaîne de contagion ou chaîne épidémiologique, en expliquant et liant chacun des éléments ? 3. Quel élément, relatif à l’hôte, est souvent considéré comme circonstances favorisantes, peuvent intervenir lors d’une infection ? 4. Nommez les éléments relatifs à l’environnement, souvent considérés comme circonstances favorisantes, pouvant intervenir lors d’une infection ? 5. Faire un schéma explicatif du cycle infectieux, en mentionnant les différentes phases et leur définition, précisez les moments de contagion, l’apparition des symptômes et leurs caractéristiques ? 6. Nommez les réservoirs possibles de l’agent infectieux ? Prévention des infections Module 2, Désordres 104 7. Comment un agent infectieux peut sortir de son réservoir a) physique et b) humain ? 8. Nommez les modes de transmission possibles en vous appuyant d’exemple ? 9. Nommez les portes d’entrée possible d’un agent agresseur en appuyant d’exemple ? 10. Vrai ou faux. Justifiez a) Les agents infectieux sont obligés de se multiplier, de se propager, sinon l’infection est impossible. b) La manifestation des premiers symptômes non spécifiques, d’une infection caractérisent la période d’état. c) Les modes de transmission n’ont aucun lien avec la physiologie ou la morphologie de l’agent agresseur. d) L’administration d’un traitement efficace permet de voir apparaître la période de déclin. e) Une prise de cortisone ou un stress prolongé intense agit directement sur la réponse de l’hôte à l’agression. f) Durant la période d’incubation, les premiers signes et symptômes de la maladie apparaissent. g) La manifestation clinique la plus courante de l’infection est la formation de pus. h) Durant période d’incubation, l’agent pathogène est généralement transmissible (contagion). i) Une activité anormale de la glande corticosurrénale peut occasionner une susceptibilité ou influencer la réponse de l’hôte à une infection. e) La période d’invasion présente les signes et les symptômes d’une intensité maximale. Prévention des infections Module 2, Désordres 105 11. Nommez les mécanismes de fixation ou d’adhésion possible des agents infectieux ? 12. Nommez différents mécanismes utilisés par les agents infectieux, pour échapper aux défenses de l’hôte ? 13. Nommez quelques façons (5) que les agents infectieux utilisent pour provoquer des dommages ou des perturbations chez l’hôte ? Prévention des infections Module 2, Désordres 106 Les agents agresseurs infectieux Une agression infectieuse ou une infection est provoquée par la pénétration, l’envahissement et le développement d’un microorganisme pathogène dans l’organisme. En proliférant dans les tissus ou en sécrétant des toxines, l’envahisseur cause des lésions et des troubles physiopathologiques. Des affections infectieuses sont causées par des agents agresseurs infectieux comme les virus et prions, les bactéries, les protozoaires, les mycètes et les métazoaires. Chacun de ces groupes possède des caractéristiques qui leur sont propres et qui permettent de les différencier. Ces caractéristiques touchent à la fois leur structure, leur mobilité et leur physiologie (nutrition, reproduction,…) Les virus et prions, les bactéries, les protozoaires et les mycètes sont classés dans un groupe d’agents agresseurs infectieux que l’on nomme les microorganismes. Les métazoaires sont une classe à part, car ils ne partagent pas les caractéristiques communes des microorganismes en ce qui a trait par exemple à l’unicellularité. Cependant, l’ensemble de ces organismes peuvent causer des pathologies à l’homme et sont donc des agents agresseurs infectieux. Prévention des infections Module 2, Désordres 107 LABORATOIRE 6 : AGENTS PATHOGENES ET MICOORGANISMES DE L’ENVIRONNEMENT Buts Reconnaître les caractéristiques fondamentales des microorganismes. Faire la distinction entre les grandes classes de microorganismes Observer différents microorganismes Prendre conscience que les microorganismes sont omniprésents dans notre environnement extérieur et corporel. • Être capable de reconnaître les lieux de prédilection du développement des microorganismes. • • • • Matériel • Microscope • Géloses nutritives • Solution saline stérile • Lames préparées • Écouvillons • Compteur de colonies Les agents pathogènes Les agents pathogènes vivants sont représentés par les microorganismes et les parasites pluricellulaires. Les microorganismes sont omniprésents dans l’environnement. Nous sommes continuellement exposés à ces organismes microscopiques qui proviennent du sol, de l’eau, de l’air ainsi que des autres êtres humains et animaux. La plupart des microorganismes sont inoffensifs, seulement une centaine sur 500 000 s’avèrent pathogènes et causes des maladies infectieuses. Les microorganismes se différencient des autres êtres vivants par un certain nombre de propriétés dont quelques-unes unes sont fondamentales, l’unicellularité, la taille microscopique, le haut potentiel métabolique, l’omniprésence et l’abondance. La classification moderne permet de décrire plusieurs groupes de microorganismes et chacun de ces groupes se distingue par des caractéristiques qui lui sont propres. Prévention des infections Module 2, Désordres 108 Complétez le tableau synthèse qui présente les grands groupes d’agents pathogène et leurs principales caractéristiques ? Caractères Parasites Organisation cellulaire Protozoaires Mycètes Unicellulaire Virus Unicellulaire et coenocytique Eucaryote Chitine Eucaryote Eucaryote Paroi -- Aucune Motilité Selon Type nutritionnel Hétérotrophe Hétérotrophe Hétérotrophe Non Photosynthèse Non Prévention des infections Bactéries -- Selon l’espèce -- Selon l’espèce Module 2, Désordres -- 109 Expérimentation, Étude de divers microorganismes Faire l’observation des lames au microscope ou des spécimens. Faire un schéma des microorganismes observés et mentionner pour chacun le groupe auxquels ils appartiennent, la pathologie qu’ils causent et leurs principales caractéristiques. Nom Trichomonas vaginalis Neisseria meningitidis Candida albicans Tenia saginata Clostridium tetani Ascaris Amoeba proteus Rhizopus Groupe Pathologies Caractéristiques Nom Groupe Pathologies Caractéristiques Prévention des infections Module 2, Désordres 110 Étude des microorganismes de l’environnement extérieur et corporel De toutes les espèces vivantes, les microorganismes sont les plus abondants. Leur petite taille, impliquant un potentiel métabolique important et un très haut taux de reproduction, peut expliquer cette abondance. Ils sont de plus omniprésents, c'est-àdire présents dans tous les milieux, air, eau, sol, tissus animaux et végétaux. On ne peut les distinguer à l'œil nu, étant des êtres unicellulaires, mais ils sont partout. Les microorganismes se retrouvent en grande quantité dans les lieux publics qui sont caractérisés par un va-et-vient incessant d'individu. C'est pourquoi les institutions d'enseignement sont des milieux privilégiés pour le monde microbien. De même, de par son caractère public, le milieu hospitalier doit tenir compte de l'omniprésence de ces êtres vivants car ils peuvent être potentiellement dangereux pour la santé du personnel et des bénéficiaires. C'est pourquoi la propreté et les techniques aseptiques sont si importantes lorsque l'on travaille dans le domaine de la santé. En plus de leur omniprésence dans l’environnement extérieur, les microorganismes sont aussi présents dans l’environnement corporel. Ces microorganismes sont habituellement des espèces inoffensives qui élisent domicile sur l’organisme ou hôte dans un endroit favorable pour leur croissance. On leur donne le nom d’espèces commensales. Ils constituent la flore corporelle. Cette flore commensale n’est pas indispensable au maintien de la vie de l’hôte. Cependant, elle intervient dans le déroulement de certaines activités physiologiques et constitue une arme de défense de par son effet de barrière. En agissant sur le milieu, certains microorganismes suppriment ou influencent négativement l’installation ou la prolifération d’espèces pathogènes, assurant ainsi une certaine protection pour l’hôte. Prévention des infections Module 2, Désordres 111 Expérimentation, Inventaire des microorganismes de l’environnement Pour ce laboratoire, vous allez ensemencer des milieux de culture avec différents échantillons du milieu environnant. 1- Identifier chacune des boîtes de Pétri, par vos initiales et le prélèvement, à l'aide d'un crayon gras sur la portion contenant la gélose. Boîte #A Toux (une pour l’ensemble du groupe) Boîte #B Air (une pour l’ensemble du groupe) Boîte #1 Cheveux Boîte #2 première demi Doigt deuxième demie Dessous du bras Boîte#3 première demie Bouche deuxième demie Surface de travail Boîte#4 première demie Votre choix sur le corps deuxième demie Votre choix 2- Prélèvement de l'échantillon - Pour la Boîte #A Toux, ouvrir la boîte et la placer directement devant la bouche. Tousser violemment en direction de la boîte. Remettre le couvercle et retourner la boîte sur la surface de travail. - Pour la Boîte #B Air, enlever le couvercle de la boîte et déposer la sur votre surface de travail pour la durée du laboratoire. Remettre ensuite le couvercle et retourner la boîte sur la surface de travail. - Pour la Boîte #1 Cheveux, enlever le couvercle de la boîte et mettre une mèche de cheveux en contact avec la gélose, frotter ensuite la surface du milieu de culture avec cette mèche, déposer un cheveu sur la gélose. Remettre le couvercle et retourner la boîte sur la surface de travail. - Pour la Boîte #2, première demie, doigt, enlever le couvercle de la boîte et toucher à la surface de la gélose, frotter ensuite légèrement la surface du milieu de culture avec le doigt. Remettre le couvercle et retourner la boîte sur la surface de travail. - Pour la Boîte #2, deuxième demie, dessous de bras, humidifier un écouvillon avec une solution saline stérile et frotter une petite surface du dessous de bras. Enlever le couvercle de la boîte et faire un ensemencement de la gélose avec l'écouvillon contaminé. Remettre le couvercle et retourner la boîte sur la surface de travail. - Pour la Boîte #3, première demie, bouche, mettre un écouvillon dans la bouche et frotter une petite surface. Enlever le couvercle de la boîte et faire un ensemencement de la gélose avec l'écouvillon contaminé. Remettre le couvercle et retourner la boîte sur la surface de travail. Prévention des infections Module 2, Désordres 112 - Pour la Boîte #3, deuxième demie, surface de travail, humidifier un écouvillon avec une solution saline stérile et frotter une petite surface. Enlever le couvercle de la boîte et faire un ensemencement de la gélose avec l'écouvillon contaminé. Remettre le couvercle et retourner la boîte sur la surface de travail. - Pour la Boîte #4, première demie, votre choix, avec un écouvillon humidifié avec une solution saline stérile faire un prélèvement sur une portion du corps de votre choix. Enlever le couvercle de la boîte et faire un ensemencement de la gélose avec l'écouvillon contaminé. Remettre le couvercle et retourner la boîte sur la surface de travail. - Pour la Boîte #4, deuxième demie, votre choix, avec un écouvillon stérile humidifié ou non, dépendant de votre choix, faire un prélèvement. Enlever le couvercle de la boîte et faire un ensemencement de la gélose avec l'écouvillon contaminé. Remettre le couvercle et retourner la boîte sur la surface de travail. 3- Placer les boîtes de Pétri identifiées et ensemencées en une seule pile. 4- Déposer dans l'étuve à une température de 37°C. Elles y resteront pendant environ 24 heures pour permettre le développement des microorganismes. Elles sont ensuite placées dans le réfrigérateur pour ralentir leur développement jusqu'à la prochaine séance de laboratoire. Prévention des infections Module 2, Désordres 113 Résultats Compléter le tableau suivant en y inscrivant la description des milieux d’échantillonnage et vos prédictions par rapport au nombre de microorganismes. Lors de la lecture de vos résultats, observer chacune de vos pétri et déterminer le nombre d’amas ou colonies présents en plus de déterminer le nombre différent par la forme et la couleur. Inscrire les résultats obtenus dans le tableau et comparer avec vos prédictions. # Description Résultats attendus + +/- - Résultats obtenus # amas total # amas différents A B 1 2a 2b 3a 3b 4a 4b Prévention des infections Module 2, Désordres 114 Les métazoaires Les helminthes ou vers sont des organismes pluricellulaires aux corps allongés, cylindriques ou plats. Leur taille est variable de quelques mm à plusieurs centimètres, voire plusieurs mètres. Malgré la présence d’organes spécialisés et des tissus organisés, leur structure est simple. Dans de nombreux cas certains organes sont atrophiés et mêmes absents (appareil digestif) puisqu’ils vivent dans un hôte (intestin) où ils peuvent palier à cette absence (substances nutritives prêtes à être absorbées). Leur reproduction se fait par voie sexuée, cependant ils ne se reproduisent pas directement à l’intérieur de l’hôte mais procède plutôt à un cycle évolutif qui comprend un ensemble de transformations. Lors d’un cycle évolutif simple, la vie du parasite ne se fait que dans un seul hôte à l’exception d’une phase libre dans le milieu extérieur sous forme d’œufs, de larves ou de kystes. On parle d’un cycle évolutif complexe lorsque les transformations successives se déroulent dans des hôtes différents. Le stade larvaire se déroule dans un ou des hôte(s) qualifié d’intermédiaire. L’hôte définitif abrite l’adulte http://www.unilim.fr/theses/2003/sante/2003limo100a/these_body.html Prévention des infections Module 2, Désordres 115 Les mycètes Les mycètes sont des organismes eucaryotes non photosynthétiques, hétérotrophes (organisme incapable d’élaborer les composés organiques qui le composent et qui doit les trouver déjà formés dans l’environnement). Ils ne possèdent pas d’appareil de locomotion, ce qui les différentie des protozoaires. Les mycètes pathogènes sont parasites et causent des mycoses. Les mycètes présentent une organisation cellulaire particulière. Ils sont constitués de filaments ramifiés, nommés hyphes. L’ensemble des hyphes forme le mycélium, la partie végétative du mycètes. Lorsque le mycète entre dans un cycle reproductif par spores, des organes de fructifications apparaissent sur le mycélium, cet ensemble porte le nom de thalle. Le mycélium peut se développer presque indéfiniment et les mycètes peuvent atteindre des dimensions qui les rendent visibles. Le mode de nutrition des mycètes se fait par diffusion, ils sécrètent des enzymes qui leur permettent d’hydrolyser les éléments nutritifs et de les rendre absorbables. Les conditions de développement de la plupart des mycètes sont des conditions impropres pour la croissance de protozoaires et de bactéries. Le pH optimal se situe entre 3,8 et 5,6. De plus, ces microorganismes, sont capables de croître dans des milieux fortement hypertoniques (concentration élevée) en sucre ou en sels. L’ensemble des antibiotiques qui affectent la croissance bactérienne n’a aucun effet sur les mycètes. Les protozoaires Les protozoaires sont donc hétérotrophes. Une des propriétés importantes de ce groupe est la motilité. D’ailleurs, la classification des protozoaires repose sur la nature de leur appareil locomoteur et les caractéristiques de leurs cycles biologiques. La majorité des protozoaires ont une vie aquatique libre, mais certains présentent des cycles biologiques particuliers, ensemble d’étapes où alternent des passages dans l’environnement, dans un hôte ou successivement dans plusieurs hôtes (exemple Plasmodium malariae, Giardia lamblia,…) Afin de se développer, les protozoaires doivent être dans des conditions particulières. La température optimum de développement de ces organismes se situe entre 15°C et 25°C (maximum 40°C). Ces organismes requièrent des conditions de pH avoisinant la neutralité, pH entre 6 et 8. Les protozoaires ingèrent de petites particules organiques en suspension par phagocytose ou par osmose, en absorbant, à travers leur membrane, de petites molécules organiques solubles présentent dans les liquides de l’hôte. Prévention des infections Module 2, Désordres 116 La plupart des protozoaires pathogènes (parasites de l’homme) sont capables de former des kystes lorsque les conditions ambiantes sont défavorables comme la dessiccation, l’absence d’éléments nutritifs, l’acidité, … Un kystes est une enveloppe dans laquelle s’enferme le protozoaire afin de résister à des conditions environnementales défavorables. La formation de kyste fait partie intégrante du cycle biologique, en facilitant la transmission d’un hôte à un autre. Le mode de reproduction des protozoaires est essentiellement asexué par fission binaire (processus semblable à la mitose) ou par un cycle biologique complexe et exceptionnellement par reproduction sexuée. Les bactéries ou microorganismes procaryotes Les procaryotes sont des microorganismes dont l’organisation cellulaire est simple, caractérisée par l’absence d’un vrai noyau, un petit nombre d’organites spécialisés et un seul chromosome libre dans le cytoplasme. Les bactéries sont les principaux représentant du groupe des procaryotes. Les procaryotes sont des cellules de très petites tailles, 100 fois plus petite que la cellule eucaryote. L’organisation cellulaire de ces cellules est simple. Une bactérie typique est constituée d’une paroi qui entoure la membrane cytoplasmique, de cytoplasme, de nombreux ribosomes (organites cellulaires responsables de la synthèse des protéines) et d’un appareil nucléaire (chromosome). À ces éléments constants (obligatoires) chez toutes les bactéries, peut s’ajouter d’autres éléments anatomiques particuliers (facultatifs) : - La capsule est une enveloppe plus ou moins épaisse et visqueuse qui recouvre la paroi. Cet élément participe indirectement au pouvoir pathogène des bactéries en favorisant leur adhérence aux cellules épithéliales de l’hôte et en inhibant la phagocytose, ce qui prive l’hôte d’un moyen de défense efficace - Les pilis sont des prolongements cytoplasmiques qui recouvrent la surface de certaines bactéries. Ces éléments participent aussi au pouvoir pathogène des bactéries en permettant à ces dernières d’adhérer aux cellules de l’hôte. - De nombreuses espèces bactériennes sont capables de se déplacer à l’aide d’un appareil locomoteur formé de un ou plusieurs flagelles. Ces déplacements sont utiles pour se rendre aux sources nutritives ou pour s’éloigner des déchets. - Certaines bactéries ont la capacité de former des endospores, structures de résistance qui permettent de survivre malgré des conditions environnementales défavorables. Ils se forment à l’intérieur du cytoplasme de la bactérie, quant celle-ci est placée dans des conditions défavorables. Les endospores entrent Prévention des infections Module 2, Désordres 117 alors en dormance jusqu’au retour des conditions favorables, à ce moment, ils germent et donnent naissance à de nouvelles bactéries. Les endospores se retrouvent dans le sol et sont véhiculées par les poussières. Ils montrent une grande résistance à la température (thermorésistant), ils peuvent résister à une ébullition (100°C) de plus d’une heure. De plus, ils sont insensibles aux antibiotiques et résistants aux radiations. Les bactéries sont des microorganismes hétérotrophes, elles doivent donc trouver dans l’environnement des éléments nutritif sous forme organique (carbone, azote). Plusieurs facteurs physiques influencent le développement des bactéries, l’eau, la température, le pH et l’oxygène L’eau est indispensable au développement des microorganismes et donc des bactéries. Certaines espèces bactériennes sont sensibles à la dessiccation (action de se dessécher par perte d’eau), elles ne peuvent survivre que dans des milieux humides comme les muqueuses. D’autres espèces sont résistantes à la dessiccation et peuvent survivre de longues périodes dans le pus, les expectorations (expulsion par la bouche de sécrétions provenant des voies respiratoires), les selles, le sang. Le pH joue un rôle important dans le développement des bactéries car il influe sur l’activité enzymatique. La zone de pH adéquat pour la survie, la croissance et la reproduction des procaryotes est très variable. La température est un facteur d’importance capitale. Elle influence directement le développement car l’ensemble des processus (réactions enzymatiques) est influencé par la température. Chaque espèce possède sa propre température optimale de développement et ses limites de survie (température minimale et maximale). L’oxygène est un autre facteur physique important dans le développement des bactéries. Le comportement envers l’oxygène est très différent, certaines bactéries vivent en milieu aérobique et d’autres en milieu anaérobique. La majorité des espèces bactériennes se reproduisent par scissiparité. Ce mode de reproduction asexuée est plus simple que la mitose des cellules eucaryotes. Cette reproduction conduit à la formation de deux cellules filles identiques, à moins de mutation (modification brusque, stable et héréditaire d’un gène). De ce fait, la population bactérienne formée par les générations successives, issues d’une cellule initiales est constituée de clone. Prévention des infections Module 2, Désordres 118 Les virus ou microorganismes acaryotes Les virus forment un groupe de microorganismes très particulier qui diffèrent de tous les organismes vivants connus par de nombreux caractères morphologiques et physiologiques. Premièrement, les virus ne possèdent pas d’organisation cellulaire proprement dite, on dit qu’ils sont acaryotes. À cause de ce caractère, les virus ont un mode de reproduction particulier. Pour se reproduire, ils détournent les cellules qu’ils infectent, de leurs activités normales et induisent la fabrication de nouveaux virus en utilisant la machinerie de la cellule. Ce mode de reproduction les confère le nom de parasite (organisme qui vit aux dépens de son hôte) intracellulaire (dans la cellule) obligatoire (organisme qui est obligé de vivre aux dépens de son hôte). Les virus sont des microorganismes de très petite taille, que l’on peut observer uniquement en microscopie électronique. Leur taille varie de 15 à 40 nm (10-9m) comparativement aux eucaryotes dont la taille se situe aux alentours de 150 000nm (150µm) et celle des procaryotes entre 1000 et 3000nm (1 à 3µm). Le virus est constitué de deux éléments obligatoires, la capside et l’acide nucléique. La capside est une boîte, une coque, formée de molécules de protéines, les capsomères, à l’intérieur de laquelle se trouve l’acide nucléique (ADN ou ARN) contenant l’information génétique, le génome. La disposition des capsomères donne la forme au virus. Le matériel génétique du virus est constitué soit d’un brin d’ADN ou d’un brin d’ARN, mais jamais les 2. Le génome viral est d’une très grande simplicité, ne dépassant pas 10 gènes pour les plus petit virus. Cette pauvreté génétique explique 2 aspects importants des virus, leur structure et leur parasitisme intracellulaire. Pour former des protéines structurales, un organisme utilise l’information contenue dans ces gènes, comme le virus possède un nombre limite de gènes, la diversité des protéines structurales est limitée. Afin d’assurer un bon fonctionnement des activités métaboliques, l’organisme doit procéder à la synthèse d’enzymes. Comme le virus ne possède que peu d’information génétique, le nombre et la diversité des enzymes pouvant être synthétisé est restreint. Donc, s’il n’y a pas d’enzyme, le virus ne peut avoir de métabolisme propre. Il doit alors s’introduire dans une cellule hôte et utiliser les enzymes et la machinerie cellulaire pour assurer sa survie et surtout sa reproduction. On le qualifie donc de parasite intracellulaire obligatoire. Chez certains virus, la capside est entourée d’une couche externe, l’enveloppe. L’enveloppe est fait des structures cellulaires emportées par le virus lors de sa sortie de la cellule hôte. Elle est formée soit d’un fragment de la membrane cytoplasmique, soit d’un fragment de la membrane nucléaire. C’est une double couche de lipides, d’origine cellulaire, contenant des protéines et des glycoprotéines, d’origine virale. Cet élément structural influe sur le mode de transmission des virus. La présence de cette enveloppe rend le virus plus fragile, il est alors sensible à la température (thermolabilité, perte de Prévention des infections Module 2, Désordres 119 propriétés lorsqu’une élévation de température se produit), à l’hydrolyse par des enzymes (processus métabolique au cours duquel une molécule est décomposée par l’addition d’une molécule d’eau) et à l’absence d’eau ou d’humidité. Cette fragilité oblige le virus à utiliser un mode de transmission direct (sécrétions, voies cutanées, morsures,…). Au contraire, les virus ne possédant pas d’enveloppe sont plus résistants, donc leur mode de transmission peut se faire de manière indirecte, par les selles, le sol, l’eau, … Il existe plusieurs types de protéines virales, la plus grande majorité entre dans la constitution de la capside et d’autres font saillis à la surface de l’enveloppe, spicules. D’autres protéines ont des propriétés fonctionnelles importantes dans certains processus physiologiques comme le contrôles de réaction chimique lors de la fixation du virus à la cellule hôte, la lyse de la membrane ou la reproduction. Outre les protéines constituant la capside, certain virus possèdent des protéines de surface. Ces molécules forment des excroissances de forme et de longueur variables qui traversent l’enveloppe. Ces protéines constituent des structures de fixation aux cellules cibles. Les protéines de surface sont des éléments antigéniques, c’est-à-dire qui stimule le système immunitaire. Lors de cette stimulation, il y a production de cellules mémoires. Cependant, certain virus présente des protéines de surface très instables, ce qui implique que la mémoire immunitaire créée n’est plus adéquate lors des changements. Lorsque l’on parle d’immunité humorale acquise par vaccination, on est confronté à la même problématique. Les virus ayant des protéines de surface stable, c’est-à-dire toujours semblables, permettent l’acquisition d’une immunité humorale stable et de produire un vaccin à long terme. Tandis que les virus dont les protéines de surface changent continuellement, l’immunité acquise est non stable et le vaccin est à court terme. La multiplication des virus ou réplication virale ou cycle viral est un processus complexe qui ne ressemble en rien à la reproduction des autres microorganismes. Elle est étroitement liée à leur incapacité de réaliser des activités métaboliques autonomes. Pour se reproduire le virus pénètre dans les cellules, détournent les activités métaboliques de ces dernières à leur profit, afin de fabriquer de nouveaux virus. C’est une prise d’otage. Comme le virus prend possession de la cellule, il va s’en dire que la synthèse des constituants cellulaires est arrêtée et que le métabolisme est déréglé, ce qui diminue ou bloque toutes les activités de la cellule et entraîne éventuellement sa mort. Il y a deux grandes intracellulaire. Durant la mais il est complètement les liquides biologiques, Prévention des infections étapes au cycle viral, la phase extracellulaire et la phase phase extracellulaire, le virus est libre dans l’environnement, inactif, il est dépourvu d’activité propre. On le retrouve dans dans l’eau, dans les aérosols en suspension dans l’air, … Module 2, Désordres 120 Cependant, il est potentiellement infectieux. À partir du moment où il se fixe sur une cellule, il entame sa phase intracellulaire. La phase intracellulaire constitue la phase de multiplication. Elle est divisée en 6 étapes 1- Fixation du virus à des récepteurs spécifiques sur la membrane plasmatique de la cellule hôte. 2- Pénétration du virus à l’intérieur de la cellule hôte. Cette pénétration peut prendre différente forme dépendamment de la nature du virus. 3- Décapsidation du virus, c’est-à-dire désagrégation de la capside sous l’action de certaines enzymes des lysosomes. À la fin de cette étape, le virus n’existe plus en tant qu’entité. Il n’y a plus dans la cellule que le génome (ADN ou ARN) et il est invisible. 4- Réplication des constituant viraux à l’intérieur de la cellule. Le virus fournit l’information génétique et détourne la cellule de ses activités afin qu’elle assure la production de ces constituants. Elle fournit l’énergie, les enzymes et les matériaux. Cette étape se divise en 2 phases distinctes, la réplication de l’acide nucléique virale et la synthèse des protéines virales. 5- L’assemblage des constituants viraux permet la construction de nouveaux virus (protéines de la capside et acide nucléique du génome). 6- La sortie du virus de la cellule hôte peut se faire de différentes façons, éclatement de la cellule, bourgeonnement ou par des canalicules. L’éclatement ou lyse cellulaire est le mode habituel de sortie des virus nus (sans enveloppe), le bourgeonnement caractérise les virus à enveloppe. C’est au moment de la sortie, que les virus possédant une enveloppe, s’entourent soit d’un fragment de la membrane plasmatique ou nucléaire. Prévention des infections Module 2, Désordres 121 Les prions Les prions forment un groupe particulier d’agent infectieux. Leur nature et leur pathogenèse sont encore mal connues. Ils seraient constitués de protéines et dépourvus d’information génétique. Ils s’attaquent à l’homme et provoquent des encéphalopathies spongiformes, dégénérescence du cerveau entraînant la mort par suite d’altérations grave et irréversible du tissu nerveux. Un exemple bien connu de maladie causée par un prion est la maladie de Creutzfeldt-Jakob. Ce sont des particules très résistantes. Ils résistent aux agents physico-chimiques usuels et aux températures élevées (120°C pendant 20 minutes) Concept clé à retenir • Les vers parasites ou helminthes sont soumis à des cycles évolutifs plus ou moins complexes comportant un ou plusieurs hôtes et pouvant passer par l’environnement. • Les mycètes est formés de filaments (hyphes) dont l’ensemble donne le myclélium. • Les mycètes sont des microorganismes résistants (acide, antibiotique, absence d’oxygène). • Les protozoaires se caractérisent par leur motilité, qui dirige leur classification. • Certains protozoaires forment, dans des conditions environnementales défavorables, des structures de résistance, des kystes. • Les bactéries sont des microorganismes procaryotes constituées d’un appareil nucléaire (chromosome unique), de plasmide, d’une membrane, de ribosome, de cytoplasme et d’une paroi. • Les bactéries peuvent présenté des éléments facultatifs comme, une capsule, des pili et fimbiae, un ou des flagelles, … • Les endospores sont des éléments thermorésistants et chimiorésistant permettant à la bactérie de survivre dans des conditions environnementales défavorables. • Les bactéries se reproduisent par scissiparité. • Les virus diffèrent des autres organismes vivants par l’absence d’organisation cellulaire, la présence d’un seul acide nucléique, l’absence de système producteur d’énergie et leur parasitisme obligatoire. • L’unité structurale du virus est une capside (capsomères) et un acide nucléique. Une enveloppe et des protéines de surfaces (spicules) s’ajoutent parfois. • L’acide nucléique du virus lui confère l’état de parasite intracellulaire obligatoire. • Les protéines de surface présentes sur certains virus sont utilisées dans le principe de vaccination mais certains virus changent ces protéines rendant la mémoire créer par la vaccin inadéquate. • Le cycle viral comprend la phase extracellulaire et la phase intracellulaire. Cette dernière comporte 6 étapes, la fixation, la pénétration, la décapsidation, la réplication, l’assemblage et la sortie. Prévention des infections Module 2, Désordres 122 Prévention des infections Module 2, Désordres 123