Module 2 : Désordre immunitaires et infectieux

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MODULE 2 : DÉSORDRES IMMUNITAIRES ET INFECTIEUX ...................... 61
Les types d’agressions et les agents agresseurs .................................................................... 62
Les désordres immunologiques ........................................................... 64
Les hypersensibilités ..................................................................................................................... 65
Les maladies auto-immunes .......................................................................................................... 69
Les rejets de greffes.................................................................................................................... 69
L’immunodéficience ........................................................................................................................ 70
Concepts clés à retenir ..................................................................................................................71
Évaluations formatives .................................................................................................................. 72
Laboratoire 4 : Les techniques aseptiques ............................................. 73
Les désordres infectieux ................................................................ 82
L’infection, la maladie et l’étiologie............................................................................................ 82
Caractéristiques des maladies infectieuses............................................................................. 86
Le cycle infectieux ou évolution d’une maladie infectieuse.................................................. 90
Laboratoire 5 : Chaîne de contagion.................................................... 92
La chaine épidémiologique............................................................................................................. 96
Concept clé à retenir ................................................................................................................... 103
Évaluations formatives ................................................................................................................ 104
Les agents agresseurs infectieux............................................................................................. 107
Laboratoire 6 : Agents pathogènes et micoorganismes de l’environnement .........108
Concept clé à retenir ................................................................................................................... 122
Prévention des infections
Module 2, Désordres
60
MODULE 2 : DESORDRES IMMUNITAIRES ET INFECTIEUX
Objectif intermédiaire : Distinguer les désordres infectieux et
immunologiques dans les situations à risques
Objectifs
d’apprentissage
Contenu
Activités
pédagogiques
♦ Décrire les principaux
agents agresseurs et
types d’agression
♦ Expliquer les types
d’hypersensibilité et
l’immunodéficiences
• Maladies infectieuses, agressions non Exposé informel,
♦ Décrire et expliquer
les processus
infectieux et les
mécanismes de
transmission des
maladies infectieuses
• Cycle infectieux, virulence, potentiel Exposé informel,
♦ Décrire et expliquer le
pouvoir pathogène des
principaux
microorganismes
• Bactérioses,
Évaluation
formative
Exercices
lecture
infectieuses.
• Hypersensibilités.
• Immunodéficiences.
En lien avec les pathologies suivantes : Réaction
allergique, Choc anaphylactique, SIDA.
d’agression, susceptibilité de l’hôte,
origines de l’infection.
• Chaîne de contagion
circonstances
d’infections.
Durée : 14hrs
(épidémiologique),
favorisantes,
viroses,
formes
mycoses,
parasitoses.
En lien avec les pathologies suivantes : SIDA,
Influenza,
Méningite,
Gastro-entérite,
Tuberculose, Hépatite, Brûlures, SRAS, SARMERV.
Exposé informel,
lecture
Labo Techniques
aseptiques
lecture
Mise en situation
Labo Technique
aseptique
Labo Chaine de
contagion
Tableau
synthèse
Mise en
situation
Exercices
Mise en
situation
Exposé informel,
lecture
Étude de cas
Labo Agents
agresseurs
Exercices
Étude de cas
Conditions de
réalisation
Individuellement,
en classe,
durant une heure,
sans les notes de
cours
%
Évaluations sommatives
Tâche
Critères d’évaluation
Répondre
à
des
questions et des mises
en situation permettant
de
distinguer
les
désordres infectieux et
immunologiques dans les
situations à risques
• Description juste de manifestations
cliniques, du processus évolutif et
des
complications
possibles.
désordres
infectieux
ou
immunologiques.
• Établissement d’hypothèses plausibles
quant à la nature des désordres
infectieux ou immunologiques.
• Reconnaissance juste du pouvoir
pathogène ou épidémiologique de
divers désordres.
• Reconnaissance juste du mode de
transmission de divers désordres.
• Utilisation juste de la terminologie
des sciences de la santé.
Prévention des infections
Module 2, Désordres
20
61
Les types d’agressions et les agents agresseurs
Réflexion :
Qu’ont en commun le virus de la grippe, une bactérie responsable d’une
méningite, des rayons ultraviolets, le venin d’une guêpe, le pollen d’une
plante, le matériau d’une prothèse et une cellule cancéreuse ?
LES
LES AGRESSIONS
AGRESSIONS
soit
AGRESSIONS
soit
par
par
Ex.: Neisseria meningitidis
produisent
produisent
Ex.: méningococcémie
amenant
(maladies infectieuses)
Ex.: méningite cérébro-spinal
(maladies non infectieuses)
Ex.: cancer
font intervenir
font intervenir
SYSTÈME DE DÉFENSE
Définitions
Agresseur :
Tout agent biologique, physique ou chimique pouvant menacer l’équilibre
physiologique d’un être humain.
Agression :
Processus au cours duquel un agent agresseur pénètre dans notre corps et
provoque un déséquilibre physiologique.
Infection :
Agression infectieuse par envahissement et développement
microorganisme pathogène qui provoque des lésions chez un hôte.
Affection :
Agression infectieuse ou non causés par des agents biologiques, physiques,
chimiques ou résultant de réactions particulières de l’organisme. Maladie
Agent infectieux :
Agresseurs, microorganismes, que l’on regroupe en catégorie, virus et prions,
bactéries, mycètes, protozoaires et métazoaires (parasites).
Prévention des infections
Module 2, Désordres
d’un
62
Il existe divers types d’agents agresseurs qui occasionnent différentes agressions
Tentez de compléter le tableau suivant avec les termes ci-dessous
Agresseurs physiques,
Composés chimiques,
Infections virales,
Paludisme,
Téniase,
Allergènes,
Empoisonnement,
Infection métazoaires,
Protozoaires,
Tétanos,
Agressions
Bactéries,
Greffes d’organes,
Mycose,
Réactions de rejet,
Rougeole,
Agents agresseurs
Brûlure à l’acide,
Déséquilibres immunitaires,
Mycètes (champignons),
Surdose de médicaments,
Traumatismes corporels
Exemples
Virus
Agressions
Infectieuses
Infections bactériennes ou
bacétrioses
Candidose,
histoplasmose
Infection protozoaires
Métazoaires
Coup de soleil, fracture
Agressions
non infectieuses Traumatismes toxiques
Composés chimiques
Allergie, maladies autoimmunes
Greffons allogéniques
Parmi ces agressions déterminez dans quel cas des mesures particulières de protections
ou de contrôle sont importantes ?
Prévention des infections
Module 2, Désordres
63
LES DESORDRES IMMUNOLOGIQUES
À lire :
À faire :
À voir :
Marieb, Biologie humaine, pages 453 à 461
Marieb, Cahier d’activités, pages 217 à 224 #29, 30, 35 et 36
Les désordres immunologiques font parties des agressions non infectieuses. Le
système immunitaire peut, comme l’ensemble des systèmes du corps, subir des
déséquilibres. Ces déséquilibres peuvent être causé par des agents agresseurs causant
une affection ou par une défaillance du système lui-même. Il se met à fonctionner mais
de manière exagérée, anarchique ou déficiente, ce qui donne naissance aux déséquilibres
immunitaires.
Associez le désordre à la bonne définition ?
Hypersensibilités,
rejets de greffes,
déficits immunitaires maladies auto-immunes.
-
Aussi connu sous le terme allergie. Réactions
immunitaires anormales vigoureuses au cours desquelles le système
immunitaire cause des lésions tissulaires en combattant ce qu’il perçoit comme
une menace mais qui ne représenterait aucun danger.
-
Réactions immunitaires au cours desquelles le
système immunitaire est incapable de produire les effecteurs cellulaires ou
humoraux nécessaires à une réaction normale. Ce type de désordres est
souvent héréditaire ou congénital ou acquis (SIDA)
-
Réactions immunitaires au cours desquelles le
système immunitaire est dans l’incapacité de faire la différence entre le soi et
le non-soi, ce qui implique que les cellules du corps sont perçues comme des
intrus et sont détruites.
-
Réactions immunitaires à l’introduction de cellules
ayant un CMH différents (non soi).
Parmi ces désordres, déterminez dans quel cas des mesures particulières de protections
ou de contrôle sont importantes ?
Prévention des infections
Module 2, Désordres
64
Les hypersensibilités
Les réactions d’hypersensibilité sont des manifestations pathologiques qui résultent
de la mise en jeu anormale des réactions immunitaires. Ces réactions exagérées et
défavorables peuvent se manifester sous différents aspects. Il y a quatre grands types
d’hypersensibilité, I ou immédiate, II, III et IV ou retardés. Cette classification est
basée selon leur vitesse de réaction et le mécanisme en jeu. Les types I, II et III sont à
médiation humorale, c’est-à-dire qu’elles font intervenir des anticorps. L’hypersensibilité
de type IV est à médiation cellulaire et fait appel aux lymphocytes T. Les
hypersensibilités sont causées par une rencontre avec un antigène nommé, allergène.
Hypersensibilités de types I
L’hypersensibilité de type I est importante à connaître pour un technicien ambulancier
car elle peut provoquer un état de choc (choc anaphylactique). Cependant elle ne
demande pas de mesure de prévention et de contrôle particulière. Elle est causée par
des anticorps de la classe des IgE, lesquelles entraînent la libération de médiateurs
chimiques par les granulocytes basophiles et les mastocytes (basophile hors de la
circulation sanguine) lors d’un contact avec un allergène particulier. Ce type
d’hypersensibilité peut être génétique ou causé par des facteurs environnementaux
(stress, pollution, …). Les principaux allergènes impliqués dans ce type d’allergie sont les
pollens, les aliments, les médicaments, les piqûres d’insectes, … Ces allergènes utilisent
les portes d’entrée respiratoire et digestive qui sont des sites qui induisent une plus
forte production d’IgE.
La réaction d’hypersensibilité de type I est divisée en deux étapes, la sensibilisation
et la crise allergique ou réactions secondaires. La sensibilisation est une étape
silencieuse, sans symptôme, c’est l’étape préliminaire. L’allergène entre en contact pour la
première fois avec les lymphocytes B de l’organisme qui perçoivent un élément non
dangereux comme un agresseur. Ceux-ci réagissent de en s’activant, en se multipliant et
en produisant des plasmocytes et des cellules mémoires. Les plasmocytes et ces cellules
mémoires assurent la production non pas des IgG (anticorps normaux de la réaction
humorale), mais des anticorps de la classe des IgE. Ces anticorps se fixe sur des
granulocytes basophiles. L’allergène se fixe sur les IgE se qui provoque la libération
d’histamine par les basophiles. Lors de la sensibilisation, il s’écoule 15 jours entre le
contact et le début de la crise allergique. Les IgE fixés sur les basophiles ne sont pas
dégradé et demeure présent dans l’organisme.
Prévention des infections
Module 2, Désordres
65
Lors d’un contact subséquent, la crise, l’allergène fixe rapidement les
immunoglobulines IgE fixés ou celles qui seront produites par les cellules mémoires. Il y a
réaction allergènes–anticorps à la surface des basophiles. La création du complexe Ag-Ac
provoque la dégranulation des basophiles, c’est-à-dire la libération de médiateurs
chimiques comme l’histamine par les cellules. Ces médiateurs chimiques sont responsables
des différents symptômes de la crise allergique. Les médiateurs chimiques agissent sur
les vaisseaux sanguins et provoquent leur vasodilatation ce qui implique de la rougeur et
de la chaleur. Ils provoques aussi une augmentation de la perméabilité des capillaire, plus
de sortie que d’entrée, ce qui cause l’œdème ainsi qu’une augmentation de la sécrétion de
mucus, caractérisé par l’écoulement nasal, la larmoiement, … On peut qualifier la réaction
d’hypersensibilité de type 1 à une réaction inflammatoire étendue (rhume des foins) ou
généralisée (choc anaphylactique).
Prévention des infections
Module 2, Désordres
66
Les hypersensibilités de types II
Les réactions d’hypersensibilité de type II dépendent des anticorps et d’antigènes
particuliers, des allo ou auto-antigènes. Ces antigènes sont présents chez des individus
d’une même espèce, mais génétiquement différents. La réaction allo-antigène avec
l’anticorps active les protéines du complément qui attaquent les cellules et les lysent. De
beaux exemples d’hypersensibilité de type II sont les groupes sanguins ABO et Rh, les
allo-antigène (A, B ou D sont présent à la surface des globules rouges et certains
anticorps d’individu non compatible peuvent réagir avec ceux-ci et provoquer une
hémolyse.
La maladie hémolytique du nouveau-né nous permet d’expliquer ce type
d’hypersensibilité. Si la maman est Rh négatif et que le fœtus qu’elle porte est Rh +, il
peut y avoir en fin de grossesse ou lors de l’accouchement un contact entre le sang de la
mère et du bébé. Cette stimulation entraîne chez la mère une production d’anticorps
anti-D qui aura peut d’effet sur cet enfant. Cependant, lors d’une grossesse subséquente,
le contact entre le sang du fœtus et celui de la mère ou simplement le passage des
anticorps à travers le placenta peut déclencher une réaction immunitaire immédiate et
intense pouvant causer des dommages importants chez le bébé, la destruction des
globules rouges
Est-ce que ce désordre exige des mesures particulières de protections ou de contrôle ?
Prévention des infections
Module 2, Désordres
67
Les hypersensibilités de type IV
Les hypersensibilités de type IV ou retardé sont des réactions à médiation cellulaire.
Ces réactions font intervenir des T cytotoxiques et des macrophages responsables de
l’inflammation. Il n’y a donc pas d’intervention d’anticorps dans ce type d’hypersensibilité.
La réaction exige néanmoins une sensibilisation (rencontre avec l’allergène), La réaction
se manifeste de 24 à 72 heures après l’infection de l’allergène, par une réaction
inflammatoire localisée au site d’inoculation avec nécrose, légère fièvre et sensation de
malaise général. La réaction la plus typique de ce type d’hypersensibilité est la réaction à
la tuberculine. Les dermatites de contact sont aussi des hypersensibilités de type IV.
Est-ce que ce désordre exige des mesures particulières de protections ou de contrôle ?
Prévention des infections
Module 2, Désordres
68
Les maladies auto-immunes
Le maintien de l’intégrité de l’organisme impose au système immunitaire une double
mission, éliminer les agresseurs et protéger les structures de l’organisme. La perte de la
capacité de distinguer le soi du non soi est à l’origine de troubles et d’affections diverses
qui portent le nom de maladies auto-immunes. Dans ces maladies, le système immunitaire
s’attaque à certaines structures faisant partie du soi. La plupart des maladies autoimmunes apparaissent soit à la puberté ou vers la cinquantaine et évoluent par poussées
successives séparées par des périodes de rémission plus ou moins longues. Leurs causes
peuvent être génétique ou environnemental.
Est-ce que ce désordre exige des mesures particulières de protections ou de contrôle ?
Les rejets de greffes
Les greffes qui sont reconnues comme du non-soi et sont rejetées. Premièrement les
lymphocytes T cytotoxiques ne reconnaissent pas le CMH de la cellule et le perçoit
comme un CMH modifié ce qui entraîne la lyse des cellules et leur phagocytose par les
macrophagocytes ou encore par la production d’anticorps, qui à leur tour active le
complément qui lyse les cellules des vaisseaux sanguins qui irriguent le tissu greffé.
Certains endroits du corps sont considérés comme site privilégié. Par exemple l’œil, parce
qu’il présente une faible circulation sanguine, donc moins de défense (anticorps,
phagocytes, …) y ont accès. D’autres, comme l’encéphale, possèdent peu de circulation
lymphatique et une circulation sanguine particulière, la barrière hémato-encéphalique.
Complétez le tableau suivant
Types de greffes
Autogreffe
Isogreffe
Allogreffe
Xénogreffe
Origine de la greffe
Chance de réussite
Le succès des greffes est souvent lié à l’utilisation d’immunosupresseurs qui
préviennent les réponses immunitaires dirigées contre les greffes.
Est-ce que ce désordre exige des mesures particulières de protections ou de contrôle ?
Prévention des infections
Module 2, Désordres
69
L’immunodéficience
L’immunodéficience ou déficit immunitaire résultent de réponses immunitaires
anormales ou insuffisantes pour assurer l’élimination d’un agent infectieux. Ce phénomène
entraîne une plus grande susceptibilité aux infections en plus d’augmenter le risque de
certains cancers. Cette insuffisance peut concerner soit la phagocytose, l’immunité
humorale ou cellulaire. Certains de ces déficits sont d’origine héréditaire et d’autres
sont des déficits acquis au cours de la vie d’un individu. Elle peut être congénitale, c’està-dire due à des gènes défectueux ou absents. Elle peut aussi être acquise, c’est-à-dire
par la prise de certains médicaments, un traitement, un cancer ou par la présence d’un
agent infectieux.
Prévention des infections
Module 2, Désordres
70
Concepts clés à retenir
• Les agressions sont causées par des agents infectieux ou par des agents noninfectieux.
• Des affections non-infectieuses sont causées par des agents physiques et/ou par
des agents chimiques. Elles peuvent aussi résulter d’un dérèglement de certains
organes, y compris le système immunitaire.
• Les infections et les agressions microbiennes entraînent presque toujours une
réaction de défense de la part de l’organisme.
• Les réactions d’hypersensibilité sont des réactions défavorables causées par
l’intervention de certains effecteurs immunitaires de manière vigoureuse contre un
éléments non agresseurs, allergènes.
• Les réactions d’hypersensibilité de type I et II sont des réactions à médiation
humorale, l’hypersensibilité de type IV est à médiation cellulaire.
• Les réactions d’hypersensibilité de type I impliquent la participation des IgE en
réponse à l’allergène.
• Le déroulement des réactions d’hypersensibilité de type I se divise en deux étapes,
la sensibilisation et la crise allergique.
• La crise allergique est causée par la dégranulation des granulocytes basophiles
libérant des médiateurs chimiques qui causent l’inflammation (œdème, vasodilatation
et bronchospasmes = choc).
• Le choc anaphylactique, la rhinite allergique, l’asthme, l’eczéma atopique, ainsi que
les allergies alimentaires sont les principales manifestations cliniques associées aux
hypersensibilités de types I.
• Les réactions d’hypersensibilité de type II sont causées par l’action des anticorps
contre des auto-antigènes, la maladie hémolytique du nouveau-né est un exemple de
cette réaction.
• Les réactions d’hypersensibilité de types IV sont des réactions à médiation
cellulaire induite par des lymphocytes T la réaction tuberculine et les dermatites de
contact sont des manifestations de cette hypersensibilité.
• Les déficits immunitaires résultent de réponses immunitaires insuffisantes, les
déficits primaires sont d’origines génétiques, les déficits secondaires sont acquis et
consécutifs à des infections ou à certains traitements.
• Les maladies auto-immunes sont causées par l’incapacité du système immunitaire de
maintenir la tolérance vis-à-vis du soi immunologique d’un individu.
Prévention des infections
Module 2, Désordres
71
Évaluations formatives
1.
La rhinite allergique est une
a) Hypersensibilité de type I
b) Hypersensibilité de type II
c) Hypersensibilité de type III
d) Hypersensibilité de type IV
e) Tout ce qui précède
2. La dermatite de contact est une
a) Hypersensibilité de type I
b) Hypersensibilité de type II
c) Maladie auto-immune
d) Hypersensibilité de type IV
e) Déficit immunitaire
3. La réaction à une transfusion de sang incompatible est une
a) Hypersensibilité de type I
b) Hypersensibilité de type II
c) Hypersensibilité de type III
d) Hypersensibilité de type IV
e) Tout ce qui précède
4. Définissez l'hypersensibilité ?
5. Nommez un médiateur libéré lors d'une réaction d'hypersensibilité anaphylactique et
expliquez son effet en faisant un lien avec un mécanisme de défense non spécifique ?
6. a) Quel type de greffe (autogreffe, isogreffe, allogreffe ou xénogreffe) est la plus
compatible?
b) la moins compatible ?
c) Expliquez le rôle de la réponse immunitaire dans une greffe de tissu incompatible?
7. Quel est l'effet d'une immunodéficience ?
8. Nommez les différents désordres et dites pour lesquels vous devez appliquer des
mesures de préventions et de contrôles particulières ?
Prévention des infections
Module 2, Désordres
72
LABORATOIRE 4 : LES TECHNIQUES ASEPTIQUES
Buts
• Connaître les règles de sécurité,
• S'initier aux techniques aseptiques
Matériel
• Gélose nutritive en Pétri
• Écouvillons stériles
• Saline stérile
• Brûleur
• Bouillon stérile
• Crayon gras
• Écouvillons non stériles
• Saline non stérile
• Anse de platine
• Désinfectant
L’asepsie
L'élève en soins préhospitaliers devra être particulièrement conscient de l'existence
des microorganismes et de l'importance de prévenir leur propagation et de les contrôler
pour éviter une contamination toujours possible de lui-même ou de son patient. Que ce
soit en laboratoire ou dans le cadre de sa future profession, la manipulation en présence
de microorganismes lui demandera des techniques spéciales dont le but sera toujours de
prévenir la contamination de sa personne ou des autres .
En milieu hospitalier ou lors de votre travail préhospitalier, il y aura parfois présence
de fortes concentrations de microorganismes. Ceux-ci doivent toujours être considérés
comme potentiellement dangereux. Afin d’éviter les risques de contaminations, on doit
suivre rigoureusement certaines règles de sécurité.
⇒ Se laver les mains avant et après toutes manipulations.
⇒ Porter des gants, si nécessaire.
⇒ Porter lunettes, masque, écran facial et respirateur si nécessaire.
⇒ Porter un sarrau boutonné ou blouse afin d'éviter de contaminer les vêtements.
⇒ Choisir et manipuler adéquatement l’équipement en disposant le matériel sur
l’aire de travail de manière à être le plus à l'aise possible pour travailler et en
connaissant bien l’ensemble des techique avant de commencer les manipulations.
⇒ Nettoyer les surfaces de travail avec un désinfectant adéquat avant et après
toutes manipulations.
⇒ Entretenir et utiliser convenablement l’équipement
⇒ Gérer convenablement les déchets.
Prévention des infections
Module 2, Désordres
73
Le matériel
Dans les laboratoires de microbiologie, nous devons utiliser divers instruments
permettant d'observer et de manipuler les micro-organismes d'une façon sécuritaire. La
petitesse de ces formes de vie de même que leur pouvoir potentiellement pathogène,
pour certaines espèces, expliquent l'utilisation d'un matériel spécialisé. Voici une liste
non exhaustive du matériel pouvant être utilisé, microscope, anse de platine, écouvillon,
désinfectant, autoclave, étuve, …
Pour isoler, identifier ou conserver les bactéries, il est nécessaire de les faire croître
et reproduire dans des conditions optimales. Les milieux de culture contiennent tous les
éléments qui permettront une croissance normale des bactéries. Ces éléments sont de
différentes natures, des métabolites énergétiques, des facteurs de croissance, des
facteurs de départ et des ions minéraux essentiels.
Les milieux de culture peuvent être liquides, sous forme de bouillon, ou solides, sous
forme de gélose. Le milieu de culture liquide de base contient des extraits de viande de
bœuf (bouillon de bœuf). Pour les milieux solides, on ajoute au milieu liquide une gélatine
extraite d'une algue et qui porte le nom d'agar. À ces milieux on pourra aussi ajouter
divers éléments. Certains permettront de cultiver des espèces ou groupes bactériens
ayant des exigences différentes. D’autres éléments quant à eux permettront de
sélectionner et/ou d’identifier des espèces précises.
Il est important de savoir que lorsqu'on ensemence des bactéries sur un milieu solide
(une gélose), celles-ci vont se multiplier et former une petite masse visible qui porte le
nom de colonie bactérienne. Une colonie bactérienne est donc constituée d'un nombre
très élevé de bactéries, c'est en fait une population homogène de même nature.
Prévention des infections
Module 2, Désordres
74
Vous devrez identifier et connaître les fonctions du matériel présenté et qui est
couramment utilisé dans un laboratoire de microbiologie. Pour ce faire, suite à la
présentation par le professeur du matériel, tentez d’associer le nom à la bonne fonction
et à l’instrument.
Noms :
Microscope,
Boîte de Pétri,
Autoclave,
Étuve,
Écouvillon,
Gélose en Pétri,
Désinfectant,
Anse de platine
Culture en bouillon,
Fonctions :
a)
d)
c)
d)
e)
f)
g)
h)
i)
Appareil d'optique permettant l'observation des microorganismes.
Instrument servant à ensemencer des microorganismes sur un milieu de culture.
Instrument servant à prélever des échantillons.
Contenant servant à recevoir un milieu de culture solide à base d'agar (gélose).
Milieu liquide servant au développement des microorganismes.
Produit chimique antimicrobien utilisé pour le nettoyage des objets ou des surfaces.
Appareil servant à la stérilisation des milieux de culture et des instruments.
Boîte contenant un milieu solide permettant le développement des microorganismes.
Appareil servant à la croissance des cultures à des températures adéquates.
Instruments : Voir le numéro apposé sur l’appareil.
Inscrire les résultats dans le tableau suivant.
Noms
Fonctions Instruments
Microscope
Autoclave
Anse de platine
Culture en bouillon
Désinfectant
Écouvillon
Gélose en Pétri
Étuve
Boîte de Pétri
Prévention des infections
Module 2, Désordres
75
La gestion des déchets
En milieu préhospitalier, la gestion des déchets est primordiale. Il y a 5 étapes : le tri,
l’entreposage, le transport, le traitement et l’élimination. Lire l’annexe 4, pages 73 à 75
du Guide de référence en préventions des infections (ASSTSAS) ainsi que l’annexe C,
pages 67 à 73 dans Prévention des risques infectieux dans les services préhospitaliers
d’urgence et les pages 51 et 52 du même ouvrage.
Prévention des infections
Module 2, Désordres
76
Les techniques d'asepsie
En milieu préhospitalier, l’application des règles d’asepsie est très importante. Par une
mauvaise technique aseptique, on risque de se contaminer et de contaminer les patients
ou toutes autres personnes avec qui on aura un contact. Dans le laboratoire de
microbiologie, des règles d’asepsie similaires sont applicables en plus de règles
spécifiques aux différentes techniques employées.
Afin d’éviter les contaminations il est important de toujours être conscient(e) que les
bactéries sont présentes partout au niveau de notre environnement (air, objet, peau,
etc.) et qu'elles risquent de venir contaminer notre espace de travail à tout moment.
Cependant, la stérilisation n’est pas nécessaire pour tous les articles qui servent aux
soins. Certains peuvent être seulement nettoyé ou désinfecté.
Associez le terme à la définition appropriée :
1- Désinfection
2- Stérilisation
3- Antisepsie
4- Asepsie
5- Nettoyer
a) C'est une méthode pour inhiber la croissance et la multiplication des bactéries.
Les différences entre la désinfection et l'antisepsie sont étroitement liées à la
concentration de la substance en question.
b) C’est l’absence de bactéries vivantes. La technique aseptique consiste à éviter la
contamination du malade et des objets.
c) C’est le fait de débarrasser les objets de matière organique ou d’impureté qui les
souillent, réalisé avec de l’eau, des détergents et une action mécanique. Essentiel
et précèdent toutes autres techniques.
c) C'est une méthode pour tuer les microbes pathogènes sur des objets. Les agents
chimiques utilisés pour la désinfection sont dits désinfectant.
d) C'est une méthode pour détruire tous les microbes pathogènes et non
pathogènes, végétatifs et sporulés.
Prévention des infections
Module 2, Désordres
77
Pour éviter que des microorganismes indésirables viennent contaminer notre surface
de travail, il faut travailler de façon aseptique. Cela suppose que vous devez respecter
scrupuleusement les règles suivantes :
⇒ La plupart des instruments de travail doivent être stérilisés
⇒ Avant et après les manipulations, le matériel doit être stériliser et la
surface de travail désinfecter.
Pour appliquer la technique aseptique sur les instruments, surface et sur le patient, il
est important de connaître les différentes possibilités.
Pour rendre aseptique tous les objets résistant à la température élevée et à
l'humidité, on utilise l’autoclave pour la stérilisation. Les objets stérilisés sont placés
dans un système fermé. En utilisant la pression de vapeur, la température peut être
d’environ 121°C Le temps de stérilisation dure généralement entre 15 et 20 minutes.
Dans ce cas-là, tous les micro-organismes peuvent être tués.
L’ébullition, dans l’eau à 100°C pendant 5 à 10 minutes, peut aussi être utilisée pour
stériliser. Cependant, elle possède des limites car certains microorganismes (bactéries
sporulées) ne sont pas détruits par cette méthode.
Il est aussi possible, en cas d’urgence, d’utiliser l’incinération pour les instruments
métallique.
Les rayons ultraviolets peuvent être utilisés pour les instruments ou surface qui ne
peuvent être soumis à la chaleur ou au liquide. Ces rayons peuvent réduire de la flore
microbienne.
Pour certaines surfaces ou instruments, la stérilisation est impossible alors
l’antisepsie est employée. L’alcool est un agent antiseptique, l’éthanol et l'isopropanol
sont les plus actifs. Cependant il est important de savoir que la présence d’eau est
nécessaire à son action et à sa rapidité d’action. L'alcool absolu est peu actif, on utilise
alors de l'alcool à 70%
Les dérivés iodés (teinture d’iode, alcool iodé, lugol ou composés iodophores) sont aussi
utilisés comme antiseptique. La teinture d’iode à 5% et l’alcool iodé à 1% sont des
solutions alcooliques, alors que le lugol est une solution aqueuse d’iode. Les composés
appelés iodophores n’ont pas les inconvénients des solutions aqueuses ou alcooliques. Ils
ne brûlent pas et ne tachent pas, ils demandent cependant un temps d’application
d’environ 5 minutes pour être efficaces, contrairement au solution alcoolique ou aqueuse.
Prévention des infections
Module 2, Désordres
78
Expérimentation
Afin de visualiser l’importance de la technique aseptique, vous allez faire les
manipulations suivantes, une première série sans technique aseptique et une seconde
en utilisant la technique.
Technique non aseptique
1- Identifier la gélose sur la portion contenant le milieu de culture.
2- Placer la gélose, couvercle en haut, sur la surface de travail.
3- Prendre un écouvillon non stérile et le mouiller avec la solution saline non stérile
4- Ouvrir la boîte de Pétri
5- Déposer l’écouvillon sur la gélose et faire un mouvement de va et vient.
6- Fermer la boîte de Pétri
Technique aseptique
1- Laver les mains
2- Laver la surface de travail avec le désinfectant
3- Identifier la gélose sur la portion contenant le milieu de culture.
4- Placer la gélose, couvercle en haut, sur la surface de travail.
5- Prendre un écouvillon stérile et le mouiller avec la solution saline stérile
6- Entrouvrir la boîte de Pétri
7- Déposer l’écouvillon sur la gélose et faire un mouvement de va et vient.
8- Fermer la boîte de Pétri
9- Laver la surface de travail avec le désinfectant
Résultats
Les résultats sont observés au laboratoire suivant. Vérifier l’absence de croissance
des bactéries, prouvant l’application d’une bonne technique aseptique.
Prévention des infections
Module 2, Désordres
79
Ensemencement d’une gélose
La technique d’ensemencement est utilisée pour faire l’étude des bactéries. Elle
consiste à étaler des bactéries sur un milieu de culture solide (gélose) afin de les faire
croître. On peut appliquer cette technique avec des échantillons variés, bouillon, plaie,
etc.
Après une démonstration effectuée par le professeur, vous pratiquez la technique
aseptique d’ensemencement. Il est très important que chacune et chacun d'entre vous,
se familiarise avec cette manipulation, car vous aurez à l'employer durant la session.
1234567891011121314151617181920-
Laver les mains et la surface de travail avec le désinfectant
Disposer sur l’aire de travail tout le matériel nécessaire en prenant soin d’être à
l’aise pour travailler et allumer le brûleur
Identifier la gélose sur la portion contenant le milieu de culture.
Placer la gélose, couvercle en haut, sur la surface de travail.
Prendre l’anse de platine et la stériliser en la passant dans la flamme
De la même main qui tient l’anse, avec le petit doigt, ouvrir le tube de bouillon,
placé dans la main opposée.
Stériliser l’ouverture du tube à la flamme
Insérer l’anse de platine dans le tube (il n’est pas nécessaire de voir du liquide dans
l’orifice).
Stériliser de nouveau l’ouverture du tube à la flamme et le refermer.
Entrouvrir la gélose et y introduire jusqu’à l’opposé de l’ouverture, l’anse de
platine, sans toucher au bord de la boîte
Déposer l’anse sur la gélose et faire un mouvement de va et vient.
Retirer l’anse et refermer la boîte de Pétri.
Tourner d’un quart de tour la boîte de Pétri.
Entrouvrir la boîte de Pétri de nouveau et y introduire l’anse de
platine sans toucher au bord de la boîte.
Déposer l’anse sur l’extrémité de l’étalement précédent et refaire un mouvement
de va et vient.
Retirer l’anse et refermer la boîte de Pétri.
Répéter deux autres fois et terminer le mouvement de va et vient plus large vers
le centre de la gélose.
Retirer l’anse et refermer la boîte de Pétri.
Retourner la boîte de Pétri couvercle sur la table.
Placer la boîte de Pétri dans l’étuve à 37°C pour 24 heures. Elles y resteront
pendant environ 24 heures pour permettre le développement des microorganismes.
Elles sont ensuite placées dans le réfrigérateur pour ralentir leur développement
jusqu'à la prochaine séance de travaux pratiques.
Prévention des infections
Module 2, Désordres
80
Résultats
Les résultats sont observés au laboratoire suivant. Vérifier la croissance des
bactéries. Un bon ensemencement à partir d’une gélose stérile et d’un bouillon de
culture pur donne un étalement contenant qu’une seule forme, couleur et grosseur de
colonies bactériennes.
Avez-vous fait un bon ensemencement selon la technique aseptique?
Prévention des infections
Module 2, Désordres
81
LES DESORDRES INFECTIEUX
L’infection, la maladie et l’étiologie
Il existe un équilibre fragile entre les défenses du corps humain et le pouvoir
pathogène des microorganismes. Si les défenses résistent à l’agression, l’homéostasie est
maintenue. Sinon, l’équilibre est brisé et le microorganisme déclenche une infection qui
entraîne une affection, une maladie.
Pour cette introduction au désordre infection, utiliser les pages 81 à pour répondre au
questions suivantes :
1- Quelle est la différence entre infection et maladie ?
2- Quelle est l’étiologie d’une maladie infectieuse ?
3- Nommez deux provenances d’agents pathogènes et donnez le terme spécifique utilisé
pour les identifier ?
4- Qu’est-ce qu’un porteur de germe ?
5- Distinguez les termes signes, symptômes et syndrome ?
Prévention des infections
Module 2, Désordres
82
6- Vrai ou faux, toutes les maladies infectieuses se transmettent d’un hôte à un autre
directement. Expliquez pourquoi ?
7- Définir infection nosocomiale ?
8- Nommez des manifestations cliniques non spécifiques et faire un lien avec les
mécanismes de défense ? quelle est la manifestation la plus générale
9- Quelle est la différence entre incidence et prévalence ?
10- Associez le terme à la définition ?
1) Infection endogène
4) Agent opportuniste
2) Porteur de germe
5) infection exogène
3) infection nosocomiale
a) Infection causée par des agents infectieux qui proviennent de l’extérieur de
l’organisme.
b) Iinfection exogène contractée lors d’un séjour à l’hôpital.
c) Infection causée par une rupture d’équilibre entre l’hôte est la flore
d) Individus hébergeant, sans symptômes des microorganismes autres que la flore
normale.
e) Agent infectieux provenant de l’organisme lui-même, qui profite d’une rupture
d’équilibre avec l’hôte pour provoquer une maladie infectieuse
Prévention des infections
Module 2, Désordres
83
11- Associez la définition au bon terme ?
1) maladie endémique
5) bactériémie
2) pandémie
6) virémie
3) septicémie
7) toxémie
4) maladie épidémique
8) maladie sporadique
a) Une maladie qui n’apparaît qu’occasionnellement et par cas isolé
b) La présence de virus dans le sang.
c) Une maladie qui est contractée par un grand nombre de personnes d’une région
donnée durant un laps de temps relativement court
d) La présence d’une toxine dans le sang (tétanos).
e) Une maladie qui est constamment présente dans une population
f) Lorsque des bactéries gagnent la circulation sanguine et s’y reproduisent.
g) Lorsque des bactéries gagnent la circulation sanguine.
h) Une maladie épidémique à l’échelle mondiale
12- Associez la forme d’infection à la définition ?
1) infraclinique
5) régionale
2) aïgu
6) systémique
3) persistante
7) lente
4) locale
a) Infection progressive où les symptômes spécifiques apparaissent plusieurs années
après le contact avec l’agent infectieux.
b) Infection qui affecte un territoire réduit, superficielle ou profond.
c) Infection qui se caractérise par l’intensité des symptômes observés
d) Infection inapparente, asymptomatique
e) Infection où l’agent infectieux pathogène séjourne longuement voir définitivement
dans l’organisme.
f) Infection qui se caractérise par le fait que les agents infectieux atteignent les
ganglions lymphatiques.
g) Infection qui se caractérise par un envahissement à tout l’organisme de l’agent
infectieux.
Prévention des infections
Module 2, Désordres
84
L’infection est un processus au cours duquel un agent pathogène pénètre chez un hôte,
s’installe dans ses tissus et s’y multiplie. La maladie se déclare lorsque l’invasion d’un
organisme par l’agent agresseur infectieux produit un changement quelconque qui altère
l’état de santé. Elle se caractérise par l’incapacité d’une partie ou de la totalité d’un
organisme à s’adapter ou à remplir normalement ses fonctions. Donc lorsque la présence
de l’agent agresseur perturbe les activités physiologiques normales et se manifeste par
divers signes cliniques, c’est la maladie.
Ces processus complexes (infection et maladie) nécessite certaines conditions
essentielles.
- Premièrement, l’agent infectieux doit parvenir jusqu’à l’hôte (mode de
transmission).
- Ensuite, il doit contourner les barrières naturelles et s’introduire dans les tissus
de l’hôte. Il doit échapper aux mécanismes de défenses, se fixer aux cellules,
coloniser les tissus ou s’introduire dans les cellules afin de se multiplier.
- Par la suite, il peut produire certaines substances, ou perturber certaines
activités physiologiques de la cellule ou du tissu de l’hôte provoquant ainsi les
signes et symptômes de la maladie. Une fois que la maladie s’est déclarée,
l’individu infecté peut se rétablir complètement, souffrir de séquelles
temporaires ou permanentes ou mourir. Il est donc essentiel de faire le lien entre
les infections et les mécanismes physiopathologiques.
L’étiologie est l’étude des causes des maladies. Dans le cas des maladies infectieuses,
la cause de la maladie est un agent pathogène, un microorganisme ou un parasite.
Certaines maladies infectieuses peuvent être causé par plusieurs agents pathogènes
différents comme la globulonéphrite (inflammation des reins), la pneumonie, la méningite
et la péritonite. De même certains agents pathogènes peuvent être responsable de
plusieurs maladies. Par exemple, Mycobactérium tuberculosis joue un rôle dans des
maladies des poumons, de la peau, des os et des organes internes.
Prévention des infections
Module 2, Désordres
85
Caractéristiques des maladies infectieuses
Une fois que l’on connaît l’étiologie, on doit identifier d’autres éléments importants de
la maladie infectieuse, la provenance de l’agent agresseur, les manifestations cliniques
observables, le mode de transmission de la maladie, sa fréquence, sa gravité, sa durée et
l’étendue des dommages causés par l’agent agresseur
La provenance des agents pathogènes
On doit déterminer l’origine de l’infection afin de savoir d’où provient l’agent
agresseur en cause. L’infection est dite d’origine endogène quand les agents infectieux
proviennent de l’organisme lui-même, microorganismes commensaux de la flore normale.
Ceux-ci profitent d’une rupture d’équilibre dans leur relation avec l’hôte et entraînent
une maladie infectieuse. D’autres fois, ces microorganismes gagnent d’autres endroits du
corps où ils se multiplient et causent une infection et une maladie. Dans ce dernier cas,
on donne le nom d’agents pathogènes opportunistes. Tant qu’ils résident dans leur habitat
normal, ils ne provoquent pas de maladie, mais ils deviennent pathogènes lorsque
l’organisme est affaibli ou moins résistant ou lorsque les conditions sont modifiées et
avantageuses pour leur développement.
Certains individus sont porteurs de microorganismes autres que la flore normale. Ils
sont dits porteurs de germes, ces individus ne sont pas affectés par ce pathogène, mais
peuvent le transmettre à d’autres individus qui pourront en êtres affectés. Neisseria
meningitidis, Streptococcus pneumoniae, certains adénovirus sont des exemples
fréquents de pathogènes présents sur des individus porteurs de germe.
L’infection est dite d’origine exogène quand les agents infectieux proviennent de
l’extérieur de l’organisme, c’est-à-dire de l’environnement. La contamination ou la
transmission se fait par l’intermédiaire d’humains infectés, d’animaux ou de
l’environnement soit directement (sécrétion, MTS) ou indirectement (air, eau, …).
Lorsque l’on parle d’infections nosocomiales, c’est-à-dire, contractées lors d’un séjour
à l’hôpital, ce sont des infections exogènes.
Prévention des infections
Module 2, Désordres
86
Les manifestations cliniques
Lorsqu’un agent agresseur produit une infection et une maladie, ils entraînent des
modifications particulières des structures et des fonctions du corps. Ces altérations se
manifestent de plusieurs façons, des symptômes, modification des fonctions de
l’organisme comme de la douleur, un malaise et des signes, des modifications objectives
que l’on peut observer et mesurer comme les écoulements, les éruptions, le gonflement,
la sudation, la couleur, les changements de fréquence cardiaque et respiratoire, la
pression artérielle, la fièvre, les céphalées, la paralysie, etc Un ensemble spécifique de
symptômes et/ou de signes accompagne certaines maladies, c’est le syndrome, par
exemple, la congestion, l’écoulement nasal épais et verdâtres, la toux, l’expectoration de
sécrétions purulentes, la dyspnée sont des manifestations d’une atteinte des voies
respiratoires. On diagnostique une maladie en évaluant les signes et les symptômes et en
les associant aux résultats des cultures et des analyses de laboratoire.
Plusieurs manifestations cliniques accompagnent les infections. Certaines sont non
spécifiques, c’est-à-dire qu’elles sont le dénominateur commun à de nombreuses
infections. La manifestation la plus générale d’une infection locale ou régionale est la
réaction inflammatoire. Quelle que soit l’infection, la rougeur, la chaleur, l’œdème et la
douleur traduisent la présence d’un agent agresseur. Le suffixe «ite» que l’on retrouve
dans la plupart des termes désignant les différentes infections montre bien l’universalité
de cette réaction que l’on observe à différents niveaux.
Voies respiratoires :
Voies digestives :
Voies génito-urinaires :
œil, oreille :
pharyngite, laryngite, bronchite, etc
gastro-entérite
urétrite, cystite, néphrite, salpingite
conjonctivite, otite
Etc
Un certain nombre d’agressions sont dites purulentes car il y a production de pus. Le
pus est formé d’agents agresseurs morts ou vivants et de globules blancs morts. Lors
d’une infection superficielle, le pus s’écoule spontanément à l’extérieur. Cependant, dans
une infection profonde, le pus demeure emprisonné et forme un abcès. Ce pus est très
infectieux, de par la présence d’agent agresseur vivant.
La fièvre est une autre manifestation clinique d’une infection. Elle est caractérisée
par une température rectale de 38,4°C ou par une température buccale supérieure à
37,8°C. Lors d’une infection, la température se situe entre 40 et 41°C. Cependant, il est à
noter que certaines personnes montrent des réponses fébriles alors que d’autres ne
montrent aucune réponse.
D’autres signes peuvent accompagner une infection, une augmentation de la fréquence
cardiaque, l’accélération du pouls, l’augmentation de la fréquence respiratoire, la
transpiration, la sensation de fatigue, la lassitude, des réactions eczémateuses ou
hémorragiques, des manifestations neuromusculaires, cardio-respiratoires ou gastrointestinales.
Prévention des infections
Module 2, Désordres
87
Le mode de transmission
On classe les maladies infectieuses en fonction de leur comportement chez un hôte et
dans une population donnée. Toutes maladies qui se transmettent d’un hôte à un autre
directement ou indirectement s’appelle une maladie transmissible (herpès génital, fièvre
typhoïde, tuberculose) ou même contagieuse (varicelle, rougeole) lorsqu’elles se
transmettent facilement. Une maladie non transmissible ne se transmet pas d’un hôte à
l’autre, elle est habituellement causée par un microorganisme de la flore (infection
endogène) ou par un microorganisme qui réside à l’extérieur du corps et ne provoque une
maladie qui lorsqu’il pénètre dans le corps (tétanos).
La fréquence d’une maladie
L’importance d’une maladie dépend beaucoup de sa fréquence. L’incidence d’une maladie
correspond au nombre de nouveaux cas apparus dans la population exposée durant une
période donnée. Tandis que la prévalence est le nombre total de cas (nouveaux et
anciens) dans la population exposée peut importe le moment où la maladie est apparue. La
fréquence est l’un des critères utilisés pour classer les maladies selon les aspects de la
diffusion dans les populations. Si une maladie n’apparaît qu’occasionnellement et pas cas
isolé, il s’agit d’une maladie sporadique. Si une maladie est constamment présente dans
une population, il s’agit d’une maladie endémique. Si un grand nombre de personnes d’une
région donnée contractent une maladie donnée durant un laps de temps relativement
court, il s’agit d’une maladie épidémique. Une maladie épidémique à l’échelle mondiale est
une pandémie.
La gravité et la durée d’une maladie et l’étendue des dommages
On distingue plusieurs formes cliniques d’infections selon l’étendue des territoires
infectés, la nature et l’intensité des symptômes et la rapidité d’évolution, ou encore en
fonction de l’étendu des dommages causés.
- Des maladies aiguës se caractérisent par l’intensité des symptômes observés et une
évolution rapide (grippe).
- Une maladie qui se situe ente l’état aigu et l’état chronique est une maladie subaiguë
(leucoencéphalite sclérosante).
- Lors d’infections persistantes, les agents pathogènes séjournent longuement voire
définitivement, dans l’organisme, on parle de maladie chronique (tuberculose,
hépatite B).
- Une maladie latente est causé par une infection lente et progressive où les
symptômes reliés à la présence des agents pathogènes apparaissent plusieurs
années après le contact avec l’agent infectieux (Zona, herpès).
Prévention des infections
Module 2, Désordres
88
- Dans certains cas, l’infection est inapparente, on dit qu’elle est asymptomatique ou
subclinique, l’individu peut être porteur de germe.
- Les infections locales sont celles qui affectent un territoire réduit, superficielles
ou profondes.
- Les infections régionales ou focales surviennent lorsque les agents infectieux
atteignent les ganglions lymphatiques ou la circulation sanguine.
- Lors d’infections généralisées ou systémiques, l’agent pathogène envahit tout
l’organisme par suite de leur passage dans les vaisseaux sanguins ou lymphatiques.
Lorsque des bactéries gagnent la circulation sanguine, on parle de bactériémie et si
elles s’y reproduisent on parle de septicémie. La présence d’une toxine dans le sang est
une toxémie (tétanos). Une virémie est la présence de virus dans le sang.
Prévention des infections
Module 2, Désordres
89
Le cycle infectieux ou évolution d’une maladie infectieuse
Après qu’un microorganisme a vaincu les défenses de l’hôte, l’évolution de la maladie
est à peu près la même, quelques soit l’infection. Cette évolution se déroule en 5 périodes
Associer la période avec la définition ?
période de déclin,
période d’état,
période d’incubation
période prodromique ou invasion,
période de convalescence ou la guérison,
-
: Intervalle de temps entre l’introduction du
microbe dans l’organisme et la manifestation des premiers signes et symptômes.
Cette phase silencieuse est de longueur fixe ou variable selon la maladie, dépendant
de la nature du microorganisme, de son degré de pathogénécité, du nombre d’agents
infectieux et de la résistance de l’hôte. Durant cette période, l’agent pathogène est
généralement transmissible (contagion).
-
: Intervalle de temps relativement courte qui suit
la période d’incubation caractérisée par la manifestation des premiers symptômes.
-
: C’est la phase aiguë de l’invasion durant laquelle
les signes et les symptômes atteignent leur intensité maximale. Ces derniers sont
freinés par la réponse de défense (réaction immunitaire) qui réussissent à vaincre
l’agent pathogène. Si l’agent pathogène n’est pas neutralisé ou si le traitement
échoue, on assiste à une accentuation et une aggravation de la condition pouvant
même allez jusqu’à la mort.
-
: Durant cette période, les signes et symptômes
s’estompent. Cette période est souvent présente suite à l’administration d’un
traitement efficace.
-
: Cette période est caractérisée par une reprise
de force de l’hôte et un rétablissement. C’est le retour à l’homéostasie. Il est
important de noter que pour certaine maladie, la contagion demeure présente même
durant la période de convalescence.
Pour chacune des périodes soulignez les mots clés qui l’identifie ?
Prévention des infections
Module 2, Désordres
90
Tentez d’associer les étapes du cycle infectieux avec leur description
Cycle
Cycle infectieux
infectieux
Caract(ristiques
P(riode
est
!"
Peut
&tre
#"
est
est
$"
Variable
Asymptomatique
et
Silencieuse
Ex: !% jours pour la varicelle
Contagieuse
De courte dur(e
De dur(e variable
Apparition des premiers sympt'mes
et
Sympt'mes non sp(cifiques Ex: fi)vre
Apparition des signes cliniques
et
Signes sp(cifiques * l+agresseur
Contagieuse
est
/"
intervention
%"
est
De dur(e variable
Signes et sympt'mes diminuent
et
M(canismes de d(fenses
ou Intervention m(dicales
R(tablissement
-fonctions normalis(es.
et
Si non
Complications, s(quelles
mort
R(paration tissulaire
Dans ce texte identifiez les 5 étapes du cycle infectieux en donnant les particularités
pour cette infection ?
Prévention des infections
Module 2, Désordres
91
LABORATOIRE 5 : CHAINE DE CONTAGION
Buts
• Observer la facilité avec laquelle les microorganismes sont transmis
Matériel
• Gants jetables
• Gélose nutritive
• Écouvillon stérile
• Saline stérile
• Anse de platine
• Bonbons contaminé ou non dans des boîtes de Pétri identifié par un numéro
http://jpp-estella.net/Page%20Blague.htm
Cette expérience a été tirée, avec permission de l’éditeur, et ensuite modifiée de : Primrose, S.B. 1982. A synthetic epidemic.
Sourcebook of experiments for the teaching of microbiology. Society for General Microbiology (London).
Prévention des infections
Module 2, Désordres
92
La chaine de contagion
Au cours d’une infection, il se produit généralement une suite bien définie
d’événement. De plus certaines conditions sont essentielles à l’établissement d’une
infection et de la maladie infectieuse. On utilise un modèle pour illustrer le cycle de
propagation de la maladie infectieuse, il s’agit de la chaîne épidémiologique. Cette chaîne
de contagion ou chaîne épidémiologique est constituée de six éléments.
Sur la figure suivante, tentez de placer les éléments de la chaîne de contagion ou chaîne
épidémiologique et de les lier à l’aide d’une action (placer un verbe pour chaque flèche)
La porte de sortie du réservoir,
Le réservoir de cet agent,
Le mode de transmission,
L’agent pathogène,
L’hôte réceptif,
La porte d’entrée dans l’hôte
La chaîne épidémiologique
Fait intervenir
Prévention des infections
Module 2, Désordres
93
Expérimentation
Après avoir frotté le bonbon potentiellement contaminé dans leurs mains, les
étudiants se serrent la main, afin de provoquer une transmission de « l’infection ». Pour
obtenir des résultats interprétables, cet exercice doit être exécuté dans un ordre
précis, attendre les consignes avant de débuter. Par la suite, un ensemencement en
gélose est fait et on tentera de déterminer la source de la contamination.
1- Identifier adéquatement votre gélose
2- Mettre des gants
3- Prendre un bonbon, tous les étudiants reçoivent un bonbon. Il est à noter qu’un de
ces bonbons est contaminé avec une bactérie
4- Au signal, faire rouler fermement le bonbon à l'intérieur de vos mains et en incluant
vos doigts.
5- Remettre le bonbon dans la boîte de Pétri (à partir de maintenant vous ne devez
toucher à rien avec vos mains contaminées !).
6- Au signal du professeur, l’étudiant nommé par son numéro serre fermement la main
droite d'un autre étudiant de son groupe identifié par le professeur.
7- L'échange des poignées de mains continue de cette manière en écoutant les
consignes du professeur jusqu'à la fin de la séquence.
8- Tous les étudiants peuvent alors enlever le gant de la main gauche et le déposer
dans le sac de déchets biomédicaux prévus à cette fin.
9- Les étudiants procèdent par écouvillonnage (i.e. avec un écouvillon préalablement
humidifié dans la saline) pour prélever un échantillon de la paume et
des doigts de la main qui a été serrée (droite). Cet échantillon est
déposé sur la surface de la boîte de Pétri de la façon illustrée sur la
figure
10- Retirer tous les gants et les déposer dans le sac de déchets biomédicaux prévus à
cette fin. Déposer aussi les écouvillons contaminés.
11- Laver les mains de manière rigoureuse.
12- Tous les étudiants procèdent ensuite à la striation en trois étapes
à l’aide d’une anse de platine tel qu’indiquer dans la figure. Les
techniques de striation sur gélose permettent de diminuer la
quantité d'inoculum pour obtenir des colonies isolées
13- Toutes les boîtes de Pétri sont ensuite incubées à 25°C pendant 48
heures
Prévention des infections
Module 2, Désordres
94
Résultats
1- Examiner les boîtes de Pétri et noter si vous observez des colonies rouges isolées.
2- Prendre les résultats des autres étudiants et remplir le tableau suivant :
# étudiants
Contamination
Présence
Absence
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
3- Identifier l'étudiant qui avait le bonbon contaminé.
La recherche de l'étudiant (e) initiateur (trice) vous donnera un aperçu de la complexité
de la tâche des épidémiologistes face à une épidémie.
Prévention des infections
Module 2, Désordres
95
La chaine épidémiologique
La chaîne de contagion ou chaîne épidémiologique est constituée de six éléments :
l’agent pathogène, le réservoir de cet agent, la porte de sortie du réservoir, le mode de
transmission, la porte d’entrée dans l’hôte et l’hôte réceptif. Chacun des éléments de la
chaîne épidémiologique est important lorsque l’on parle de propagation. Voici une
description de l’ensemble des éléments.
Les agents pathogènes
Réflexion : Certains microorganismes ont un pouvoir pathogène important, d’autres
moins. Par exemple, le virus du SIDA est très pathogène et celui du rhume
beaucoup moins. Qu’est ce qui détermine cette différence de comportement au
niveau du pouvoir pathogène d’un microbe ?
La virulence est le degré de pathogénicité d’un agent agresseur ou son aptitude à se
développer dans un organisme hôte et à y provoquer des troubles morbides. La
pathogénicité est la capacité de causer une maladie. La virulence se différencie de la
pathogénicité par son aspect quantitatif et mesurable. On mesure la virulence par le taux
de morbidité ou par le taux de mortalité, c’est-à-dire le pourcentage d’individus d’une
population atteints de la maladie et le pourcentage d’individus mourant de cette
infection. La virulence est déterminée par plusieurs facteurs relevant de l’agent
pathogène et de l’hôte agressé.
- Le pouvoir invasif, qui se réfère à la capacité de l’agent infectieux de s’introduire
dans les tissus de l’organisme agressé.
- La nature et la force du pouvoir pathogène, qui correspondent à la capacité de
l’agresseur de causer des dommages importants chez l’hôte.
- Le pouvoir toxinogène, qui représente la capacité de produire des toxines.
- La sensibilité et la capacité de défense de l’hôte.
Il faut aussi prendre en considération la persistance de l’agent agresseur, c’est-à-dire
sa résistance face aux défenses du corps (résistance à la phagocytose par la capsule des
bactéries) et sa résistance au moyen pris pour l’éliminer (résistance aux antibiotiques)
Avant de s’installer dans les tissus ou cellules d’un organisme hôte, l’agent agresseur
doit franchir les barrières naturelles de cet hôte. La première barrière est la peau. Les
portes d’entrée les plus fréquentes à ce niveau sont des lésions microscopiques, des
blessures, des coupures ou brûlures. Au niveau des muqueuses des voies respiratoire,
l’agent agresseurs doit résister à l’action de l’appareil muco-ciliaire. Tandis qu’au niveau
des muqueuses digestives, l’agent agresseur doit lutter contre l’acidité et les enzymes
digestives.
Prévention des infections
Module 2, Désordres
96
Une fois les barrières franchies, l’agent agresseur doit se fixer et adhérer aux
cellules de l’hôte afin de ne pas être chassé par différents processus (miction,
déglutition, etc). Les agents agresseurs possèdent plusieurs modes de fixation découlant
de forces d’attractions, de relations entre des molécules (adhésines ou ligands) de
l’agent infectieux et de la cellule hôte ou d’interaction entre des protéines spécifiques
(récepteurs). Les protozoaires font appel à divers mécanismes pour se fixer aux cellules,
surtout l’interaction spécifique entre des structures anatomiques et des récepteurs à la
surface des cellules de l’hôte. Les mycètes n’ont pas de moyens précis de fixation, ils
utilisent plutôt leur pouvoir invasif et destructif (pouvoir pathogène) afin de s’implanter
chez l’hôte. Chez les bactéries, plusieurs composés ou structures facilitent la fixation,
certains composés de la paroi, les pilis, la capsule, etc Les virus utilisent la présence de
récepteurs cellulaires spécifiques de l’hôte afin de se fixer. Il est important de noter
que les virus à enveloppe possèdent un avantage sur les virus nus quant à leur pouvoir de
fixation. Les helminthes possèdent des structures, crochets, ventouses ou les deux, qui
leur permettent une fixation sur les cellules hôte.
L’agent agresseur, une fois dans l’hôte et fixer, doit échapper aux défenses. En
échappant aux mécanismes de défense, l’agent agresseur peut se multiplier et survivre
longtemps dans l’organisme causant une infection chronique ou difficile à traiter.
Certains agents agresseurs ont la capacité de contourner les défenses non spécifiques
de l’hôte, en s’attaquant aux cellules phagocytaires, en bloquant l’action de protéines
antimicrobienne, en se développant à l’intérieur des cellules de l’hôte. D’autres agents
agresseurs disposent de plusieurs moyens pour échapper aux défenses spécifiques de
l’hôte, en détruisant les anticorps, en faisant varier leurs déterminants antigéniques, en
faisant du mimétisme moléculaire (en prenant apparence de leur hôte) ou en induisant
une immunosupression.
Après s’être introduit et fixé dans l’organisme, les agents agresseurs peuvent se
multiplier localement, envahir les tissus profonds ou gagner la circulation lymphatique ou
sanguine, se propager le long des nerfs et atteindre le système nerveux central. Cette
invasion et cette propagation font partie du pouvoir infectieux des agents agresseurs.
Certains agents agresseurs possèdent la propriété de produire des substances
toxiques susceptibles d’endommager les tissus de l’hôte ou de perturber l’activité
physiologique chez l’hôte ou de provoquer des réactions immunitaires inappropriées.
Certains protozoaires renferment des produits toxiques qui endommagent les cellules ou
les tissus de l’hôte, des enzymes principalement. Chez les mycètes, les toxines se
nomment mycotoxines et elles sont responsables d’intoxication alimentaires, de
syndrome hépatique, hémorragiques et rénaux et peuvent aussi avoir un pouvoir
cancérigène. Une bonne partie du potentiel d’agression des bactéries repose sur leur
Prévention des infections
Module 2, Désordres
97
capacité de produire des toxines. Ces produits agissent même à faible dose et sont
antigéniques donc provoquent la formation d’anticorps. Les toxines bactériennes
provoquent des lésions, nécroses tissulaires, altèrent les activités physiologiques ou
favorisent la dissémination dans l’organisme. Il y a deux types de toxines sécrétées par
les bactéries, les exotoxines et les endotoxines. Les exotoxines sont produites dans le
cytoplasme et est libérée à l’extérieur et diffusent dans les liquides environnants. Les
endotoxines sont libérées au moment où les bactéries sont lysées.
Les virus sont des parasites intracellulaires qui perturbent généralement le
fonctionnement cellulaire en prenant le contrôle des activités cellulaires afin d’assurer
leur réplication. Certains virus ont aussi un pouvoir cancérogène important.
Certains agents infectieux ne libèrent aucune toxine ou substances susceptibles de
causer des dommages, mais vont plutôt, par leur seule présence induire des dommages
immunopathologiques, destruction de cellules ou tissus sous l’action de réactions
immunitaires induites par l’hôte pour tenter de se débarrasser de l’agresseur. Ces effets
sont surtout causés par les réactions inflammatoires et les réactions d’hypersensibilité.
Les réservoirs et les portes de sortie
Pour qu’il y est une infection, il faut avoir une source de microorganisme, un réservoir.
Quelles sont les deux sources (réservoirs) possible d’un microorganisme ?
Les portes de sortie des réservoirs vivants sont des parties du corps infectées à
partir desquelles les microorganismes peuvent s’échapper.
Quelles sont les deux portes de sortie habituelle d’un réservoir vivant ?
Quelles sont les autres portes de sortie possible d’un réservoir humain ?
Les portes de sortie des réservoirs physiques ou objet inanimé sont les poussières,
les aérosols ou l’objet lui-même.
Prévention des infections
Module 2, Désordres
98
La transmission et les portes d’entrées
L’agent responsable d’une maladie peut se transmettre d’un réservoir à un hôte
réceptif selon cinq modes :
1-
ou transmission interpersonnelle est
la propagation d’un agent pathogène par le contact physique entre une source et
un hôte réceptif, aucun objet ne joue de rôle intermédiaire. Le toucher, le baiser
et les relations sexuelles en sont des exemples. La transmission entre un être
humain et un animal peut aussi se faire par ce mode, comme pour la rage.
2-
se fait par l’intermédiaire d’un objet
inanimé, mouchoir de papier, tissu, serviette, literie, tapis, verre, jouet, pièce de
monnaie, thermomètre, seringue, etc, ce sont des vecteurs passifs.
3-
a lieu lorsque les agents pathogènes
se propagent par des gouttelettes de mucus qui parcourent uniquement de
courtes distances. Ces gouttelettes sont expulsées dans l’air par un individu qui
tousse, éternue, rit ou parle, et elles parcourent moins d’un mètre. La grippe, la
méningite, la coqueluche sont des exemples de maladies avec ce mode de
transmission
4-
se fait par la propagation d’un agent
pathogène fdsur une longue distance par un intermédiaire comme l’eau, la
nourriture ou l’air, le sang et autres liquides organiques. La transmission d’origine
hydrique se fait par de l’eau contaminée. La transmission d’origine alimentaire se
fait par l’ingestion d’aliment insuffisamment cuit ou mal réfrigéré ou mal préparé.
La transmission par voie aérienne est dans cette catégorie car l’air devient le
véhicule pour l’agent agresseur. L’agent pathogène est disséminé et parcoure plus
d’un mètre (rougeole, tuberculose, …)
5-
se fait par l’intermédiaire d’un animal
qui transporte l’agent pathogène d’un hôte à l’autre. Les arthropodes (moustique,
tique, poux, puces, …) sont le principal groupe de vecteurs. Ces vecteurs sont
considérés comme actif dans la propagation.
Prévention des infections
Module 2, Désordres
99
Tentez de déterminer le mode de transmission à l’aide du texte précédent
Mode de transmission
Peut %tre
Transmission
Contact sexuel& avec pus&
objet contamin!
Ex:MTS& giardiase
A!rosol dans l"air transporter
# moins d"un m$tre
Ex: Influenza
Transmission
Transmission
Par eau& nourriture
Transmission
Par moustique
Ex:salmonellose
Ex:malaria
Malgré le fait que l’organisme possède plusieurs défenses qui s’opposent à la
pénétration d’un microorganisme agresseur, ces défenses peuvent être brisées ou
inefficaces, et laisser entrer l’agent infectieux. Les portes d’entrées sont les
muqueuses, la peau et le dépôt direct de microbes sous la peau ou les membranes
(voies parentérales) (piqûres, morsures).
Il existe plusieurs portes d’entrées possibles, la porte d’entrée respiratoire, la
porte d’entrée digestive, la porte d’entrée cutanéo-muqueuse, la porte d’entrée
parentérale et la porte d’entrée génito-urinaire ou placentaire.
Prévention des infections
Module 2, Désordres
100
Tentez de déterminer de quelle porte d’entrée il est question dans la description ?
Porte
Porte d%entr#e
d%entr#e
Peut !tre
Traumatisme
Ex:T#tanos
Poussi$res" a#rosols
Ex: Virus du rhume"
tuberculose
Eaux" aliments
Ex: Saphylococcus aureus
Voie sexuelle
transplacentaire
Ex: Syphilis" herp$s" VIH
Directement dans sang
Ex: paludisme" h#patite B"
VIH
Les hôtes réceptifs et les facteurs prédisposant
Réflexion : Un enfant est plus sensible aux infections qu’un adulte. Les amérindiens ont
été décimés par la maladie lors de la découverte des Amériques. La
tuberculose est une maladie reliée à des facteurs sociaux et
environnementaux. Ces affirmations, qui ne semblent avoir aucun lien entre
elles, serait-elles reliées par un facteur commun ? Comment se fait-il que le
virus de la grippe soit plus contagieux durant l’hiver ? Pourquoi une catastrophe
naturelle augmente les risques d’épidémies ? Pourquoi les personnes
hospitalisées sont plus sensibles aux infections ?
L’infection est un processus dynamique qui met en jeu à la fois l’action de l’agent
pathogène et la réponse de l’hôte. Donc, en plus de la virulence (aptitude d’un agent
agresseur à se développer dans un organisme hôte et à y provoquer des troubles
morbides), la susceptibilité de l’hôte constitue un facteur déterminant dans le
développement de l’infection. Certains de ces facteurs sont relatifs à l’individu, alors que
d’autres sont reliés à l’environnement,
Prévention des infections
Module 2, Désordres
101
Nommez des facteurs relatifs à l’individu (5) et à l’environnement (2) ?
Prévention des infections
Module 2, Désordres
102
Concept clé à retenir
• On appelle infection le processus au cours duquel un agent pathogène pénètre chez
un hôte, s’installe dans ses tissus et perturbe les activités physiologiques normales
• Selon l’intensité et l’évolution des symptômes, on classe les infections en aiguës, à
symptômes non spécifiques, persistantes et lentes.
• La réaction inflammatoire, la fièvre, le pus sont des manifestations d’une infection.
• Les maladies infectieuses sont contagieuses si elles se propagent dans la population
• Les infections peuvent prendre la forme de cas sporadiques, d’épidémies, de
pandémies ou d’endémies.
• La virulence désigne le degré de pathogénicité d’un agent agresseur exprimé par sa
facilité de proliférer chez un hôte et par la gravité de la maladie qu’il cause.
• Les principaux facteurs de la virulence sont la capacité de franchir les barrières
naturelles, d’adhérer aux cellules de l’hôte ou d’y pénétrer, d’échapper aux
mécanismes de défense de l’hôte.
• Le pouvoir d’invasion de certains agents infectieux repose sur leur capacité de
contourner les défenses de l’hôte par la destruction des cellules phagocytaires, par
le parasitisme intracellulaire, par les variations antigéniques, la destruction des
anticorps et l’immunosupression.
• Les agents agresseurs exercent leur pouvoir pathogène en sécrétant des produits
toxiques, en détournant des éléments nutritifs ou en provoquant des réactions
immunopathologiques .
• Les infections peuvent être exogène ou endogène selon qu’elles sont causées par des
agents infectieux provonant de l’extérieur ou de l’intérieur du corps
• Selon l’étendue du territoire concerné, on classe les infections en infections,
locales, régionales et générales.
• L’incubation, l’invasion ou la période prodromique, la période d’état, la période de
déclin et la période de convalescence sont les quatre phases du cycle infectieux. Les
infections sont parfois accompagnées de complications ou de séquelles
• La transmission d’une infection met en jeu une chaîne de contagion dont les maillons
sont l’agent infectieux, le réservoir, la porte de sortie, le mode de transmission, la
porte d’entrée et l’hôte réceptif.
• Les circonstances favorisantes sont des facteurs qui augmentent le risque
d’infection
• La susceptibilité de l’hôte constitue un élément important du développement d’une
infection. Elle dépend de facteurs génétiques, de l’âge et des états physiologique,
nutritionnel et émotionnel de l’hôte.
• Les facteurs environnementaux constituent un autre groupe de facteurs de
vulnérabilité à l’infection (salubrité, hygiène publique, la pollution, les conditions
géographiques et climatiques).
Prévention des infections
Module 2, Désordres
103
Évaluations formatives
1.
Associez la définition au bon terme ?
1) Infection
4) Virulence
2) Pathogénicité
3) Épidémiologie
5) Chaîne de contagion
a) Capacité de causer une maladie
b) Ensemble d’éléments intervenant dans un ordre déterminé lors de la transmission
d’une infection
c) Aptitude d’un agent agresseur à se développer dans un hôte et à y provoquer des
troubles morbides
d) L’occurrence des maladies transmissibles ou non ainsi que des facteurs qui favorise
leur apparition ou leur propagation dans une population.
e) Processus au cours duquel un agent pathogène pénètre, s’installe, se multiplie et
perturbe les activités physiologiques normales d’un hôte.
2.
Faites un schéma de la chaîne de contagion ou chaîne épidémiologique, en expliquant
et liant chacun des éléments ?
3.
Quel élément, relatif à l’hôte, est souvent considéré comme circonstances
favorisantes, peuvent intervenir lors d’une infection ?
4.
Nommez les éléments relatifs à l’environnement, souvent considérés comme
circonstances favorisantes, pouvant intervenir lors d’une infection ?
5.
Faire un schéma explicatif du cycle infectieux, en mentionnant les différentes
phases et leur définition, précisez les moments de contagion, l’apparition des
symptômes et leurs caractéristiques ?
6.
Nommez les réservoirs possibles de l’agent infectieux ?
Prévention des infections
Module 2, Désordres
104
7.
Comment un agent infectieux peut sortir de son réservoir a) physique et b) humain ?
8.
Nommez les modes de transmission possibles en vous appuyant d’exemple ?
9.
Nommez les portes d’entrée possible d’un agent agresseur en appuyant d’exemple ?
10. Vrai ou faux. Justifiez
a) Les agents infectieux sont obligés de se multiplier, de se propager, sinon l’infection
est impossible.
b) La manifestation des premiers symptômes non spécifiques, d’une infection
caractérisent la période d’état.
c) Les modes de transmission n’ont aucun lien avec la physiologie ou la morphologie de
l’agent agresseur.
d) L’administration d’un traitement efficace permet de voir apparaître la période de
déclin.
e) Une prise de cortisone ou un stress prolongé intense agit directement sur la
réponse de l’hôte à l’agression.
f) Durant la période d’incubation, les premiers signes et symptômes de la maladie
apparaissent.
g) La manifestation clinique la plus courante de l’infection est la formation de pus.
h) Durant période d’incubation, l’agent pathogène est généralement transmissible
(contagion).
i) Une activité anormale de la glande corticosurrénale peut occasionner une
susceptibilité ou influencer la réponse de l’hôte à une infection.
e) La période d’invasion présente les signes et les symptômes d’une intensité maximale.
Prévention des infections
Module 2, Désordres
105
11.
Nommez les mécanismes de fixation ou d’adhésion possible des agents infectieux ?
12. Nommez différents mécanismes utilisés par les agents infectieux, pour échapper
aux défenses de l’hôte ?
13. Nommez quelques façons (5) que les agents infectieux utilisent pour provoquer des
dommages ou des perturbations chez l’hôte ?
Prévention des infections
Module 2, Désordres
106
Les agents agresseurs infectieux
Une agression infectieuse ou une infection est provoquée par la pénétration,
l’envahissement et le développement d’un microorganisme pathogène dans l’organisme. En
proliférant dans les tissus ou en sécrétant des toxines, l’envahisseur cause des lésions et
des troubles physiopathologiques.
Des affections infectieuses sont causées par des agents agresseurs infectieux comme
les virus et prions, les bactéries, les protozoaires, les mycètes et les métazoaires.
Chacun de ces groupes possède des caractéristiques qui leur sont propres et qui
permettent de les différencier. Ces caractéristiques touchent à la fois leur structure,
leur mobilité et leur physiologie (nutrition, reproduction,…)
Les virus et prions, les bactéries, les protozoaires et les mycètes sont classés dans un
groupe d’agents agresseurs infectieux que l’on nomme les microorganismes. Les
métazoaires sont une classe à part, car ils ne partagent pas les caractéristiques
communes des microorganismes en ce qui a trait par exemple à l’unicellularité. Cependant,
l’ensemble de ces organismes peuvent causer des pathologies à l’homme et sont donc des
agents agresseurs infectieux.
Prévention des infections
Module 2, Désordres
107
LABORATOIRE 6 : AGENTS PATHOGENES ET
MICOORGANISMES DE L’ENVIRONNEMENT
Buts
Reconnaître les caractéristiques fondamentales des microorganismes.
Faire la distinction entre les grandes classes de microorganismes
Observer différents microorganismes
Prendre conscience que les microorganismes sont omniprésents dans notre
environnement extérieur et corporel.
• Être capable de reconnaître les lieux de prédilection du développement des
microorganismes.
•
•
•
•
Matériel
• Microscope
• Géloses nutritives
• Solution saline stérile
• Lames préparées
• Écouvillons
• Compteur de colonies
Les agents pathogènes
Les agents pathogènes vivants sont représentés par les microorganismes et les parasites
pluricellulaires. Les microorganismes sont omniprésents dans l’environnement. Nous
sommes continuellement exposés à ces organismes microscopiques qui proviennent du sol,
de l’eau, de l’air ainsi que des autres êtres humains et animaux. La plupart des
microorganismes sont inoffensifs, seulement une centaine sur 500 000 s’avèrent
pathogènes et causes des maladies infectieuses.
Les microorganismes se différencient des autres êtres vivants par un certain nombre de
propriétés dont quelques-unes unes sont fondamentales, l’unicellularité, la taille
microscopique, le haut potentiel métabolique, l’omniprésence et l’abondance. La
classification moderne permet de décrire plusieurs groupes de microorganismes et
chacun de ces groupes se distingue par des caractéristiques qui lui sont propres.
Prévention des infections
Module 2, Désordres
108
Complétez le tableau synthèse qui présente les grands groupes d’agents pathogène et
leurs principales caractéristiques ?
Caractères
Parasites
Organisation
cellulaire
Protozoaires
Mycètes
Unicellulaire
Virus
Unicellulaire
et
coenocytique
Eucaryote
Chitine
Eucaryote
Eucaryote
Paroi
--
Aucune
Motilité
Selon
Type
nutritionnel
Hétérotrophe Hétérotrophe Hétérotrophe
Non
Photosynthèse Non
Prévention des infections
Bactéries
--
Selon l’espèce
--
Selon l’espèce
Module 2, Désordres
--
109
Expérimentation, Étude de divers microorganismes
Faire l’observation des lames au microscope ou des spécimens. Faire un schéma des
microorganismes observés et mentionner pour chacun le groupe auxquels ils
appartiennent, la pathologie qu’ils causent et leurs principales caractéristiques.
Nom
Trichomonas
vaginalis
Neisseria
meningitidis
Candida albicans
Tenia saginata
Clostridium tetani
Ascaris
Amoeba proteus
Rhizopus
Groupe
Pathologies
Caractéristiques
Nom
Groupe
Pathologies
Caractéristiques
Prévention des infections
Module 2, Désordres
110
Étude des microorganismes de l’environnement extérieur et corporel
De toutes les espèces vivantes, les microorganismes sont les plus abondants. Leur
petite taille, impliquant un potentiel métabolique important et un très haut taux de
reproduction, peut expliquer cette abondance. Ils sont de plus omniprésents, c'est-àdire présents dans tous les milieux, air, eau, sol, tissus animaux et végétaux. On ne peut
les distinguer à l'œil nu, étant des êtres unicellulaires, mais ils sont partout.
Les microorganismes se retrouvent en grande quantité dans les lieux publics qui sont
caractérisés par un va-et-vient incessant d'individu. C'est pourquoi les institutions
d'enseignement sont des milieux privilégiés pour le monde microbien. De même, de par
son caractère public, le milieu hospitalier doit tenir compte de l'omniprésence de ces
êtres vivants car ils peuvent être potentiellement dangereux pour la santé du personnel
et des bénéficiaires. C'est pourquoi la propreté et les techniques aseptiques sont si
importantes lorsque l'on travaille dans le domaine de la santé.
En plus de leur omniprésence dans l’environnement extérieur, les microorganismes sont
aussi présents dans l’environnement corporel. Ces microorganismes sont habituellement
des espèces inoffensives qui élisent domicile sur l’organisme ou hôte dans un endroit
favorable pour leur croissance. On leur donne le nom d’espèces commensales. Ils
constituent la flore corporelle. Cette flore commensale n’est pas indispensable au
maintien de la vie de l’hôte. Cependant, elle intervient dans le déroulement de certaines
activités physiologiques et constitue une arme de défense de par son effet de barrière.
En agissant sur le milieu, certains microorganismes suppriment ou influencent
négativement l’installation ou la prolifération d’espèces pathogènes, assurant ainsi une
certaine protection pour l’hôte.
Prévention des infections
Module 2, Désordres
111
Expérimentation, Inventaire des microorganismes de l’environnement
Pour ce laboratoire, vous allez ensemencer des milieux de culture avec différents
échantillons du milieu environnant.
1- Identifier chacune des boîtes de Pétri, par vos initiales et le prélèvement, à l'aide
d'un crayon gras sur la portion contenant la gélose.
Boîte #A
Toux (une pour l’ensemble du groupe)
Boîte #B
Air (une pour l’ensemble du groupe)
Boîte #1
Cheveux
Boîte #2
première demi
Doigt
deuxième demie
Dessous du bras
Boîte#3
première demie
Bouche
deuxième demie
Surface de travail
Boîte#4
première demie
Votre choix sur le corps
deuxième demie
Votre choix
2- Prélèvement de l'échantillon
- Pour la Boîte #A Toux, ouvrir la boîte et la placer directement devant la bouche.
Tousser violemment en direction de la boîte. Remettre le couvercle et retourner
la boîte sur la surface de travail.
- Pour la Boîte #B Air, enlever le couvercle de la boîte et déposer la sur votre
surface de travail pour la durée du laboratoire. Remettre ensuite le couvercle et
retourner la boîte sur la surface de travail.
- Pour la Boîte #1 Cheveux, enlever le couvercle de la boîte et mettre une mèche
de cheveux en contact avec la gélose, frotter ensuite la surface du milieu de
culture avec cette mèche, déposer un cheveu sur la gélose. Remettre le couvercle
et retourner la boîte sur la surface de travail.
- Pour la Boîte #2, première demie, doigt, enlever le couvercle de la boîte et
toucher à la surface de la gélose, frotter ensuite légèrement la surface du milieu
de culture avec le doigt. Remettre le couvercle et retourner la boîte sur la
surface de travail.
- Pour la Boîte #2, deuxième demie, dessous de bras, humidifier un écouvillon avec
une solution saline stérile et frotter une petite surface du dessous de bras.
Enlever le couvercle de la boîte et faire un ensemencement de la gélose avec
l'écouvillon contaminé. Remettre le couvercle et retourner la boîte sur la surface
de travail.
- Pour la Boîte #3, première demie, bouche, mettre un écouvillon dans la bouche et
frotter une petite surface. Enlever le couvercle de la boîte et faire un
ensemencement de la gélose avec l'écouvillon contaminé. Remettre le couvercle et
retourner la boîte sur la surface de travail.
Prévention des infections
Module 2, Désordres
112
- Pour la Boîte #3, deuxième demie, surface de travail, humidifier un écouvillon
avec une solution saline stérile et frotter une petite surface. Enlever le
couvercle de la boîte et faire un ensemencement de la gélose avec l'écouvillon
contaminé. Remettre le couvercle et retourner la boîte sur la surface de travail.
- Pour la Boîte #4, première demie, votre choix, avec un écouvillon humidifié avec
une solution saline stérile faire un prélèvement sur une portion du corps de votre
choix. Enlever le couvercle de la boîte et faire un ensemencement de la gélose
avec l'écouvillon contaminé. Remettre le couvercle et retourner la boîte sur la
surface de travail.
- Pour la Boîte #4, deuxième demie, votre choix, avec un écouvillon stérile
humidifié ou non, dépendant de votre choix, faire un prélèvement. Enlever le
couvercle de la boîte et faire un ensemencement de la gélose avec l'écouvillon
contaminé. Remettre le couvercle et retourner la boîte sur la surface de travail.
3- Placer les boîtes de Pétri identifiées et ensemencées en une seule pile.
4- Déposer dans l'étuve à une température de 37°C. Elles y resteront pendant environ
24 heures pour permettre le développement des microorganismes. Elles sont
ensuite placées dans le réfrigérateur pour ralentir leur développement jusqu'à la
prochaine séance de laboratoire.
Prévention des infections
Module 2, Désordres
113
Résultats
Compléter le tableau suivant en y inscrivant la description des milieux
d’échantillonnage et vos prédictions par rapport au nombre de microorganismes.
Lors de la lecture de vos résultats, observer chacune de vos pétri et déterminer le
nombre d’amas ou colonies présents en plus de déterminer le nombre différent par la
forme et la couleur. Inscrire les résultats obtenus dans le tableau et comparer avec
vos prédictions.
#
Description
Résultats attendus
+
+/-
-
Résultats obtenus
# amas
total
# amas
différents
A
B
1
2a
2b
3a
3b
4a
4b
Prévention des infections
Module 2, Désordres
114
Les métazoaires
Les helminthes ou vers sont des organismes pluricellulaires aux corps allongés,
cylindriques ou plats. Leur taille est variable de quelques mm à plusieurs centimètres,
voire plusieurs mètres. Malgré la présence d’organes spécialisés et des tissus organisés,
leur structure est simple. Dans de nombreux cas certains organes sont atrophiés et
mêmes absents (appareil digestif) puisqu’ils vivent dans un hôte (intestin) où ils peuvent
palier à cette absence (substances nutritives prêtes à être absorbées).
Leur reproduction se fait par voie sexuée, cependant ils ne se reproduisent pas
directement à l’intérieur de l’hôte mais procède plutôt à un cycle évolutif qui comprend
un ensemble de transformations. Lors d’un cycle évolutif simple, la vie du parasite ne se
fait que dans un seul hôte à l’exception d’une phase libre dans le milieu extérieur sous
forme d’œufs, de larves ou de kystes. On parle d’un cycle évolutif complexe lorsque les
transformations successives se déroulent dans des hôtes différents. Le stade larvaire
se déroule dans un ou des hôte(s) qualifié d’intermédiaire. L’hôte définitif abrite l’adulte
http://www.unilim.fr/theses/2003/sante/2003limo100a/these_body.html
Prévention des infections
Module 2, Désordres
115
Les mycètes
Les mycètes sont des organismes eucaryotes non photosynthétiques, hétérotrophes
(organisme incapable d’élaborer les composés organiques qui le composent et qui doit les
trouver déjà formés dans l’environnement). Ils ne possèdent pas d’appareil de locomotion,
ce qui les différentie des protozoaires. Les mycètes pathogènes sont parasites et
causent des mycoses.
Les mycètes présentent une organisation cellulaire particulière. Ils sont constitués de
filaments ramifiés, nommés hyphes. L’ensemble des hyphes forme le mycélium, la partie
végétative du mycètes. Lorsque le mycète entre dans un cycle reproductif par spores,
des organes de fructifications apparaissent sur le mycélium, cet ensemble porte le nom
de thalle. Le mycélium peut se développer presque indéfiniment et les mycètes peuvent
atteindre des dimensions qui les rendent visibles.
Le mode de nutrition des mycètes se fait par diffusion, ils sécrètent des enzymes qui
leur permettent d’hydrolyser les éléments nutritifs et de les rendre absorbables. Les
conditions de développement de la plupart des mycètes sont des conditions impropres
pour la croissance de protozoaires et de bactéries. Le pH optimal se situe entre 3,8 et
5,6. De plus, ces microorganismes, sont capables de croître dans des milieux fortement
hypertoniques (concentration élevée) en sucre ou en sels. L’ensemble des antibiotiques
qui affectent la croissance bactérienne n’a aucun effet sur les mycètes.
Les protozoaires
Les protozoaires sont donc hétérotrophes. Une des propriétés importantes de ce
groupe est la motilité. D’ailleurs, la classification des protozoaires repose sur la nature
de leur appareil locomoteur et les caractéristiques de leurs cycles biologiques.
La majorité des protozoaires ont une vie aquatique libre, mais certains présentent des
cycles biologiques particuliers, ensemble d’étapes où alternent des passages dans
l’environnement, dans un hôte ou successivement dans plusieurs hôtes (exemple
Plasmodium malariae, Giardia lamblia,…)
Afin de se développer, les protozoaires doivent être dans des conditions particulières.
La température optimum de développement de ces organismes se situe entre 15°C et
25°C (maximum 40°C). Ces organismes requièrent des conditions de pH avoisinant la
neutralité, pH entre 6 et 8. Les protozoaires ingèrent de petites particules organiques
en suspension par phagocytose ou par osmose, en absorbant, à travers leur membrane, de
petites molécules organiques solubles présentent dans les liquides de l’hôte.
Prévention des infections
Module 2, Désordres
116
La plupart des protozoaires pathogènes (parasites de l’homme) sont capables de
former des kystes lorsque les conditions ambiantes sont défavorables comme la
dessiccation, l’absence d’éléments nutritifs, l’acidité, … Un kystes est une enveloppe dans
laquelle s’enferme le protozoaire afin de résister à des conditions environnementales
défavorables. La formation de kyste fait partie intégrante du cycle biologique, en
facilitant la transmission d’un hôte à un autre. Le mode de reproduction des protozoaires
est essentiellement asexué par fission binaire (processus semblable à la mitose) ou par
un cycle biologique complexe et exceptionnellement par reproduction sexuée.
Les bactéries ou microorganismes procaryotes
Les procaryotes sont des microorganismes dont l’organisation cellulaire est simple,
caractérisée par l’absence d’un vrai noyau, un petit nombre d’organites spécialisés et un
seul chromosome libre dans le cytoplasme. Les bactéries sont les principaux
représentant du groupe des procaryotes. Les procaryotes sont des cellules de très
petites tailles, 100 fois plus petite que la cellule eucaryote. L’organisation cellulaire de
ces cellules est simple.
Une bactérie typique est constituée d’une paroi qui entoure la membrane
cytoplasmique, de cytoplasme, de nombreux ribosomes (organites cellulaires responsables
de la synthèse des protéines) et d’un appareil nucléaire (chromosome). À ces éléments
constants (obligatoires) chez toutes les bactéries, peut s’ajouter d’autres éléments
anatomiques particuliers (facultatifs) :
- La capsule est une enveloppe plus ou moins épaisse et visqueuse qui recouvre la
paroi. Cet élément participe indirectement au pouvoir pathogène des bactéries en
favorisant leur adhérence aux cellules épithéliales de l’hôte et en inhibant la
phagocytose, ce qui prive l’hôte d’un moyen de défense efficace
- Les pilis sont des prolongements cytoplasmiques qui recouvrent la surface de
certaines bactéries. Ces éléments participent aussi au pouvoir pathogène des
bactéries en permettant à ces dernières d’adhérer aux cellules de l’hôte.
- De nombreuses espèces bactériennes sont capables de se déplacer à l’aide d’un
appareil locomoteur formé de un ou plusieurs flagelles. Ces déplacements sont
utiles pour se rendre aux sources nutritives ou pour s’éloigner des déchets.
- Certaines bactéries ont la capacité de former des endospores, structures de
résistance qui permettent de survivre malgré des conditions environnementales
défavorables. Ils se forment à l’intérieur du cytoplasme de la bactérie, quant
celle-ci est placée dans des conditions défavorables. Les endospores entrent
Prévention des infections
Module 2, Désordres
117
alors en dormance jusqu’au retour des conditions favorables, à ce moment, ils
germent et donnent naissance à de nouvelles bactéries. Les endospores se
retrouvent dans le sol et sont véhiculées par les poussières. Ils montrent une
grande résistance à la température (thermorésistant), ils peuvent résister à une
ébullition (100°C) de plus d’une heure. De plus, ils sont insensibles aux
antibiotiques et résistants aux radiations.
Les bactéries sont des microorganismes hétérotrophes, elles doivent donc trouver
dans l’environnement des éléments nutritif sous forme organique (carbone, azote).
Plusieurs facteurs physiques influencent le développement des bactéries, l’eau, la
température, le pH et l’oxygène
L’eau est indispensable au développement des microorganismes et donc des bactéries.
Certaines espèces bactériennes sont sensibles à la dessiccation (action de se dessécher
par perte d’eau), elles ne peuvent survivre que dans des milieux humides comme les
muqueuses. D’autres espèces sont résistantes à la dessiccation et peuvent survivre de
longues périodes dans le pus, les expectorations (expulsion par la bouche de sécrétions
provenant des voies respiratoires), les selles, le sang.
Le pH joue un rôle important dans le développement des bactéries car il influe sur
l’activité enzymatique. La zone de pH adéquat pour la survie, la croissance et la
reproduction des procaryotes est très variable.
La température est un facteur d’importance capitale. Elle influence directement le
développement car l’ensemble des processus (réactions enzymatiques) est influencé par
la température. Chaque espèce possède sa propre température optimale de
développement et ses limites de survie (température minimale et maximale).
L’oxygène est un autre facteur physique important dans le développement des
bactéries. Le comportement envers l’oxygène est très différent, certaines bactéries
vivent en milieu aérobique et d’autres en milieu anaérobique.
La majorité des espèces bactériennes se reproduisent par scissiparité. Ce mode de
reproduction asexuée est plus simple que la mitose des cellules eucaryotes. Cette
reproduction conduit à la formation de deux cellules filles identiques, à moins de
mutation (modification brusque, stable et héréditaire d’un gène). De ce fait, la population
bactérienne formée par les générations successives, issues d’une cellule initiales est
constituée de clone.
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Module 2, Désordres
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Les virus ou microorganismes acaryotes
Les virus forment un groupe de microorganismes très particulier qui diffèrent de tous
les organismes vivants connus par de nombreux caractères morphologiques et
physiologiques. Premièrement, les virus ne possèdent pas d’organisation cellulaire
proprement dite, on dit qu’ils sont acaryotes. À cause de ce caractère, les virus ont un
mode de reproduction particulier. Pour se reproduire, ils détournent les cellules qu’ils
infectent, de leurs activités normales et induisent la fabrication de nouveaux virus en
utilisant la machinerie de la cellule. Ce mode de reproduction les confère le nom de
parasite (organisme qui vit aux dépens de son hôte) intracellulaire (dans la cellule)
obligatoire (organisme qui est obligé de vivre aux dépens de son hôte).
Les virus sont des microorganismes de très petite taille, que l’on peut observer
uniquement en microscopie électronique. Leur taille varie de 15 à 40 nm (10-9m)
comparativement aux eucaryotes dont la taille se situe aux alentours de 150 000nm
(150µm) et celle des procaryotes entre 1000 et 3000nm (1 à 3µm).
Le virus est constitué de deux éléments obligatoires, la capside et l’acide nucléique. La
capside est une boîte, une coque, formée de molécules de protéines, les capsomères, à
l’intérieur de laquelle se trouve l’acide nucléique (ADN ou ARN) contenant l’information
génétique, le génome. La disposition des capsomères donne la forme au virus. Le matériel
génétique du virus est constitué soit d’un brin d’ADN ou d’un brin d’ARN, mais jamais les
2. Le génome viral est d’une très grande simplicité, ne dépassant pas 10 gènes pour les
plus petit virus. Cette pauvreté génétique explique 2 aspects importants des virus, leur
structure et leur parasitisme intracellulaire. Pour former des protéines structurales, un
organisme utilise l’information contenue dans ces gènes, comme le virus possède un
nombre limite de gènes, la diversité des protéines structurales est limitée. Afin
d’assurer un bon fonctionnement des activités métaboliques, l’organisme doit procéder à
la synthèse d’enzymes. Comme le virus ne possède que peu d’information génétique, le
nombre et la diversité des enzymes pouvant être synthétisé est restreint. Donc, s’il n’y a
pas d’enzyme, le virus ne peut avoir de métabolisme propre. Il doit alors s’introduire dans
une cellule hôte et utiliser les enzymes et la machinerie cellulaire pour assurer sa survie
et surtout sa reproduction. On le qualifie donc de parasite intracellulaire obligatoire.
Chez certains virus, la capside est entourée d’une couche externe, l’enveloppe.
L’enveloppe est fait des structures cellulaires emportées par le virus lors de sa sortie de
la cellule hôte. Elle est formée soit d’un fragment de la membrane cytoplasmique, soit
d’un fragment de la membrane nucléaire. C’est une double couche de lipides, d’origine
cellulaire, contenant des protéines et des glycoprotéines, d’origine virale. Cet élément
structural influe sur le mode de transmission des virus. La présence de cette enveloppe
rend le virus plus fragile, il est alors sensible à la température (thermolabilité, perte de
Prévention des infections
Module 2, Désordres
119
propriétés lorsqu’une élévation de température se produit), à l’hydrolyse par des
enzymes (processus métabolique au cours duquel une molécule est décomposée par
l’addition d’une molécule d’eau) et à l’absence d’eau ou d’humidité. Cette fragilité oblige le
virus à utiliser un mode de transmission direct (sécrétions, voies cutanées, morsures,…).
Au contraire, les virus ne possédant pas d’enveloppe sont plus résistants, donc leur mode
de transmission peut se faire de manière indirecte, par les selles, le sol, l’eau, …
Il existe plusieurs types de protéines virales, la plus grande majorité entre dans la
constitution de la capside et d’autres font saillis à la surface de l’enveloppe, spicules.
D’autres protéines ont des propriétés fonctionnelles importantes dans certains
processus physiologiques comme le contrôles de réaction chimique lors de la fixation du
virus à la cellule hôte, la lyse de la membrane ou la reproduction. Outre les protéines
constituant la capside, certain virus possèdent des protéines de surface. Ces molécules
forment des excroissances de forme et de longueur variables qui traversent l’enveloppe.
Ces protéines constituent des structures de fixation aux cellules cibles.
Les protéines de surface sont des éléments antigéniques, c’est-à-dire qui stimule le
système immunitaire. Lors de cette stimulation, il y a production de cellules mémoires.
Cependant, certain virus présente des protéines de surface très instables, ce qui
implique que la mémoire immunitaire créée n’est plus adéquate lors des changements.
Lorsque l’on parle d’immunité humorale acquise par vaccination, on est confronté à la
même problématique. Les virus ayant des protéines de surface stable, c’est-à-dire
toujours semblables, permettent l’acquisition d’une immunité humorale stable et de
produire un vaccin à long terme. Tandis que les virus dont les protéines de surface
changent continuellement, l’immunité acquise est non stable et le vaccin est à court
terme.
La multiplication des virus ou réplication virale ou cycle viral est un processus
complexe qui ne ressemble en rien à la reproduction des autres microorganismes. Elle est
étroitement liée à leur incapacité de réaliser des activités métaboliques autonomes. Pour
se reproduire le virus pénètre dans les cellules, détournent les activités métaboliques de
ces dernières à leur profit, afin de fabriquer de nouveaux virus. C’est une prise d’otage.
Comme le virus prend possession de la cellule, il va s’en dire que la synthèse des
constituants cellulaires est arrêtée et que le métabolisme est déréglé, ce qui diminue ou
bloque toutes les activités de la cellule et entraîne éventuellement sa mort.
Il y a deux grandes
intracellulaire. Durant la
mais il est complètement
les liquides biologiques,
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étapes au cycle viral, la phase extracellulaire et la phase
phase extracellulaire, le virus est libre dans l’environnement,
inactif, il est dépourvu d’activité propre. On le retrouve dans
dans l’eau, dans les aérosols en suspension dans l’air, …
Module 2, Désordres
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Cependant, il est potentiellement infectieux. À partir du moment où il se fixe sur une
cellule, il entame sa phase intracellulaire. La phase intracellulaire constitue la phase de
multiplication. Elle est divisée en 6 étapes
1- Fixation du virus à des récepteurs spécifiques sur la membrane plasmatique de la cellule hôte.
2- Pénétration du virus à l’intérieur de la cellule hôte. Cette pénétration peut prendre différente
forme dépendamment de la nature du virus.
3- Décapsidation du virus, c’est-à-dire désagrégation de la capside sous l’action de certaines
enzymes des lysosomes. À la fin de cette étape, le virus n’existe plus en tant qu’entité. Il n’y a
plus dans la cellule que le génome (ADN ou ARN) et il est invisible.
4- Réplication des constituant viraux à l’intérieur de la cellule. Le virus fournit l’information
génétique et détourne la cellule de ses activités afin qu’elle assure la production de ces
constituants. Elle fournit l’énergie, les enzymes et les matériaux. Cette étape se divise en 2
phases distinctes, la réplication de l’acide nucléique virale et la synthèse des protéines virales.
5- L’assemblage des constituants viraux permet la construction de nouveaux virus (protéines de la
capside et acide nucléique du génome).
6- La sortie du virus de la cellule hôte peut se faire de différentes façons, éclatement de la cellule,
bourgeonnement ou par des canalicules. L’éclatement ou lyse cellulaire est le mode habituel de
sortie des virus nus (sans enveloppe), le bourgeonnement caractérise les virus à enveloppe. C’est
au moment de la sortie, que les virus possédant une enveloppe, s’entourent soit d’un fragment de
la membrane plasmatique ou nucléaire.
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Les prions
Les prions forment un groupe particulier d’agent infectieux. Leur nature et leur
pathogenèse sont encore mal connues. Ils seraient constitués de protéines et dépourvus
d’information génétique. Ils s’attaquent à l’homme et provoquent des encéphalopathies
spongiformes, dégénérescence du cerveau entraînant la mort par suite d’altérations
grave et irréversible du tissu nerveux. Un exemple bien connu de maladie causée par un
prion est la maladie de Creutzfeldt-Jakob. Ce sont des particules très résistantes. Ils
résistent aux agents physico-chimiques usuels et aux températures élevées (120°C
pendant 20 minutes)
Concept clé à retenir
• Les vers parasites ou helminthes sont soumis à des cycles évolutifs plus ou moins
complexes comportant un ou plusieurs hôtes et pouvant passer par l’environnement.
• Les mycètes est formés de filaments (hyphes) dont l’ensemble donne le myclélium.
• Les mycètes sont des microorganismes résistants (acide, antibiotique, absence d’oxygène).
• Les protozoaires se caractérisent par leur motilité, qui dirige leur classification.
• Certains protozoaires forment, dans des conditions environnementales
défavorables, des structures de résistance, des kystes.
• Les bactéries sont des microorganismes procaryotes constituées d’un appareil
nucléaire (chromosome unique), de plasmide, d’une membrane, de ribosome, de
cytoplasme et d’une paroi.
• Les bactéries peuvent présenté des éléments facultatifs comme, une capsule, des
pili et fimbiae, un ou des flagelles, …
• Les endospores sont des éléments thermorésistants et chimiorésistant permettant
à la bactérie de survivre dans des conditions environnementales défavorables.
• Les bactéries se reproduisent par scissiparité.
• Les virus diffèrent des autres organismes vivants par l’absence d’organisation
cellulaire, la présence d’un seul acide nucléique, l’absence de système producteur
d’énergie et leur parasitisme obligatoire.
• L’unité structurale du virus est une capside (capsomères) et un acide nucléique. Une
enveloppe et des protéines de surfaces (spicules) s’ajoutent parfois.
• L’acide nucléique du virus lui confère l’état de parasite intracellulaire obligatoire.
• Les protéines de surface présentes sur certains virus sont utilisées dans le principe
de vaccination mais certains virus changent ces protéines rendant la mémoire créer
par la vaccin inadéquate.
• Le cycle viral comprend la phase extracellulaire et la phase intracellulaire. Cette
dernière comporte 6 étapes, la fixation, la pénétration, la décapsidation, la
réplication, l’assemblage et la sortie.
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