drainage percutané des abcès prostatique et des vésicules

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INTV8
DRAINAGE PERCUTANÉ DES ABCÈS
PROSTATIQUE ET DES VÉSICULES SÉMINALES
H.RAJHI, F.SNENE, M.ALOUI, A. BOUZOUITA, M.CHEBIL, N.MNIF.
Service d’imagerie médicale . Hôpital Charles Nicolle, Boulevard 9 Avril.
Bab Souika. Tunis. Tunisie.
Introduction
•
Les abcès prostatiques et des vésicules séminales
sont une entité rare.
•
L’utilisation intempestive d’antibiotiques et les
signes cliniques peu spécifiques de cette pathologie
ont rendu l’imagerie indispensable pour le diagnostic
positif.
Introduction
•
Les techniques d'imagerie (échographie et TDM) donnent
la clé diagnostique de cette pathologie. Elles permettent
de surcroît son traitement par drainage percutané.
•
Un drainage percutané bien conduit et associé à une
antibiothérapie ciblée, permettent d’obtenir de bons
résultats reléguant la chirurgie aux rares échecs de l'abord
percutané.
Introduction
•
L’objectif de notre exposé est de présenter une vue
d’ensemble du drainage percutanée par voie
transglutéale des abcès pelviens.
•
Les thèmes discutés comprendront:
- Un bref rappel anatomique pour un drainage sécurisé.
- Le matériel et la technique de drainage d’usage dans notre
service.
- Les avantages de ce type de traitement.
Matériels et méthodes
•
Étude rétrospective comportant 5 observations de patients
de sexe masculin colligées à l’hopital Charles Nicolle.
•
L’âge moyen est de 51 ans.
•
Ces patients ont tous bénéficié d’une TDM abdominopelvienne avec injection de PC iodé +/- échographie
pelvienne.
Age
Antécédents
Signes cliniques
Biologie
Imagerie
(TDM )
Traitement
(en + du
drainage)
60
diabète
Fièvre, Dl pelviennes,
infection urinaire
Hyperleuco,
ECBU+ à
staph aureus
Abcès prostatique
de 3 cm.
quinolones,+a
minoside. KT
sus pubien.
53
Diabète
Douleurs pelviennes
SIB
Collection
multiloculée
centrée sur la
prostate
C3G+aminosid
es.
49
Hépatite B,
stérilité
secondaire
Fièvre, dysurie,
troubles digestifs.
Hyperleuco,
CRP+,
azoospermie,
BK+.
Abcès de 7 cm de la
vésicule séminale
droite. Agénésie
rénale droite.
C3G+
aminosides.
KT sus pubien.
34
Maladie de
Crohn
Poussée de Crohn,
fièvre, douleurs
pelviennes.
Anémie,
hyperleucocy
tose, VS
élevée.
Abcès de 5 cm de la
vésicule séminale
droite. Iléite
terminale.
Corticoides,
ATB.
58
Diabète, HTA.
Dl pelviennes, Brûlures
mictionelles, diarrhée.
Hyperleuco,
ECBU+ à
E.Coli.
Collection sous
vésicale bilobée de
4cm de Gd axe.
ATB, KT sus
pubien.
Matériels et méthodes
•
Un drainage sous scanner par voie transglutéale a été décidé
pour tous les patients après élimination des contre
indications (Trouble de l’hémostase, patient non compliant,
abord percutané dangereux).
•
Les patients recevaient également une antibiothérapie à
large spectre choisie initialement de manière empirique puis
adaptée à l’antibiogramme quand cela était nécessaire.
Drainage
Une bonne connaissance préalable de l’anatomie de cette
région est nécessaire:
1- éviter les structures vasculaires
( vaisseaux iliaques, pédicules fessiers
supérieur et inférieur, artère et veines
honteuses internes).
2- et nerveuses (nerfs fessiers supérieur
et inférieur, nerf grand sciatique,
nerf honteux interne).
Drainage
•
Dans certains cas d’abcès pelviens, le drainage percutané est
difficile à réaliser car il n'existe pas de trajet sécurisé
(interposition des organes et de structures nobles). Le
drainage postérieur par voie transglutéale a donc été la
technique utilisée.
Matériels de drainage
- Produit d’anesthésie locale (10 ml de chlorhydrate
de lidocaïne).
- Guide fil rigide.
- Drain de ponction directe 10 ou 12 French
avec trous latéraux et terminaison enroulée
en queue de cochon pour meilleur maintien.
- Robinets 3 voies et fils de suture.
-Bocal en aspiration.
- Pansement stérile.
Technique de drainage dite de Seldinger:
(Après consentement éclairé du patient.)
1- patient en décubitus ventral, voie d’abord transglutéale.
(attention à ne pas mettre en contact le drain et l’anneau
du scanner).
2- repérage de la collection purulente par une hélice d’images.
3- asepsie rigoureuse et anesthésie locale au point de
ponction.
4- introduction d’une aiguille et modification de son inclinaison
si besoin.
5- introduction du guide suivi du drain.
6- vérification de la position du drain par une hélice de contrôle
et retrait du guide.
Technique du drainage dite de Seldinger:
(Après consentement éclairé du patient.)
7- prélèvement bactériologique.
8- Bonne fixation du drain à la peau.
9- Raccord du drain à un bocal de Redon
en aspiration via un robinet 3 voies.
10- Dernier contrôle afin de détecter
de probables complications.
11- Expliquer au patient les consignes
de repos.
•
Le point de ponction était choisi aussi proche que possible
du sacrum, si possible à hauteur du ligament sacro-épineux .
Le nerf grand sciatique est situé plus latéralement et peut
ainsi être évité.
Le ligament sacro-épineux (3) s’étend
depuis le sacrum jusqu’à son insertion
sur l’épine sciatique et marque la
frontière inférieure de la grande
échancrure sciatique).
Résultats
•
Tous les abcès intrapelviens étaient ponctionnés avec succès
avec l’approche postérieure transglutéale avec succès. Le
drainage était bien toléré chez tous les patients.
•
Les drains étaient laissés en place 8 jours en moyenne.
L’ablation du drain était décidé après 48 heures de l’arrêt de
l’écoulement au niveau du drain ainsi qu’une disparition de la
collection sur la TDM de contrôle.
•
Sur un recul d’au moins 8 mois, 4 patients ont guéri.
Un patient dont le diabète est mal équilibré et dont la
collection était multiloculée a récidivé et a nécessité un
nouveau geste percutané avec bonne évolution.
Discussion
Les abcès prostatiques et des vésicules séminales sont une
entité rare. Ceux de la prostate ne représentent que 0.5 à
2.5% des affections prostatiques.
• Cette entité atteint les personnes à la 5ème et à la 6ème
décade de vie comme c’est le cas dans notre série.
• Le germe le plus fréquemment isolée est le Staph Aureus.
Les facteurs favorisants sont un diabète, une obstruction
urinaire basse, une immunodépression, une insuffisance
rénale chronique, les sondes à demeure…
Dans notre série, le diabète était le facteur de risque le plus
important.
•
Discussion
•
Avec l’usage intempestif des antibiotiques, le profil
bactériologiques des abcès prostatiques a subi un grand
changement. Des études récentes rapportent l’isolement
d’E.Coli et de bacilles gram négatif entériques dans ces
collections.
•
La survenue de ces abcès dans une population à risque
(immunodépression, diabète…) rend indispensable la
culture du germe et ainsi l’ajustement de
l’antibiothérapie après le drainage.
Discussion
•
Le drainage percutané par voie antérieure sous contrôle
radiologique est une technique bien acceptée dans le
traitement des abcès intra-abdominaux.
•
Dans le cas d'abcès pelviens , l'interposition de la vessie,
d'anses digestives ou de vaisseaux entre la paroi et l' abcès
ne permet pas un abord antérieur percutané.
•
Pour s’affranchir de ces limites techniques et anatomiques,
l’utilisation d’une voie transvaginale ou transrectale a été
proposée mais toutes deux ont des limites.
Discussion
•
Ainsi, la voie postérieure transglutéale apporte une solution
sûre avec une approche directe des abcès pelviens profonds
quand la voie antérieure n’est pas réalisable.
•
Le drainage par voie transglutéale est un drainage sous
péritonéal. (on évite ainsi le risque d’essaimage de germes
au niveau de l’espace intrapéritonéal).
Discussion
•
La TDM autorisant un bon repérage des structures
vasculaires et nerveuses lors de la mise en place du
matériel de drainage.
•
Son utilisation comme moyen de guidage permet de
certifier que l’extrémité distale de l’aiguille cathéter
utilisée pour la ponction initiale est bien en place au centre
de l’abcès.
•
Ceci est particulièrement important en cas de petits abcès
qui sont une cible plus difficile à atteindre et pour lesquels
un placement inadéquat du drain peut être observé.
Discussion
•
•
•
•
•
L’abord transglutéal requière une connaissance précise de
l’anatomie de la région.
Le foramen sciatique supérieur est un espace ovale bordée par le
sacrum en postérieur, le ligament sacroépineux en inférieur,
l’ischion antérieurement et l’ilion en supérieur.
Le muscle Piriforme passe au centre de ce foramen. En avant de
lui passe le plexus sacré qui se continue en inférieur par le nerf
sciatique.
Ce foramen est aussi traversé par les pédicules vasculaires
fessiers supérieur et inférieur.
Le point de ponction transglutéal idéal est le ligament
sacroépineux (sous le plan du Piriforme) aussi proche que
possible de son insertion sacrée; le patient étant en procubitus.
Radiographics: CT-guided Transgluteal Drainage of Deep Pelvic Abscesses:
Indications,Technique, Procedure-related Complications,and Clinical Outcome
Discussion
•
La plupart des auteurs utilisent majoritairement, comme
dans notre centre, la technique de Seldinger. Celle-ci
permet un positionnement précis du drain puisqu’en cas de
première insertion imparfaite de l’aiguille, elle peut être
aisément replacée, ce qui n’est pas le cas d’un drain,
lorsque l’on utilise la technique par ponction directe.
•
Les voies transvaginale et transrectale ont des efficacités
équivalentes. Elles sont toutefois douloureuses, moins bien
tolérées psychologiquement et exposent plus à la chute de
drain (lors de la défécation par exemple).
Discussion
•
Malgré la densité et la proximité des structures vasculaires
pelviennes, une seule complication vasculaire grave a été
rapportée dans la littérature, ayant nécessité une
embolisation de l’artère pudendale interne (21 dans ref 2).
De même, aucun déficit séquellaire liée à une atteinte
nerveuse n’est rapportée dans la littérature.
•
Bien que beaucoup moins décrits dans la littérature que les
voies antérieures, les drainages transglutéaux ne semblent
donc pas avoir un taux de complication plus élevé que
d’autres voies d’abrords plus classiques.
Conclusion
Le drainage percutané par voie postérieure transglutéale guidé
par la tomodensitométrie est une technique simple, sure, bien
tolérée et efficace pour le traitement des abcès pelviens
profonds . Les résultats de notre étude suggèrent que ce type
de drainage peut être utilisée en première intention pour
traiter les abcès pelviens profonds non accessibles par une
voie antérieure ou comme alternative à la chirurgie.
Conclusion
La réalisation de ce geste dans des conditions de
sécurité optimales impose une connaissance
précise de la radio-anatomie de cette région et une
maitrise de la technique sans lesquelles des
complications ne peuvent être évitées.
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