Principe de la chimie pertinent à la pharmacologie

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Pharmacologie et thérapeutiques UE 2.11
IFSI 1ère année
Toxicité et interactions
médicamenteuses
F. Bengeloun – jan. 2015
Toxicité des médicaments
= ensemble des manifestations toxiques, indésirables,
consécutives à l’administration d’un médicament
 Toxicité aigue : se manifeste rapidement, voire
immédiatement après une prise unique ou à court
terme après plusieurs prises rapprochées
Exemple : surdosage médicamenteux (par erreur de
posologie ou tentative de suicide)
Toxicité chronique : elle se manifeste à retardement
après administration répétée et prolongée d’un
médicament
Exemple : irritation ou ulcération digestive après
administration répétée d’un anti-inflammatoire non
stéroïdien (AINS)

Toxicité des médicaments
Risque tératogène : il s’agit du risque de malformation
chez le foetus après administration de certains médicaments,
dits tératogènes, chez la femme enceinte. La période la plus
critique correspond aux trois premiers mois de grossesse
– Exemple : malformation de type phocomélie (insertion
des mains et des pieds directement sur le tronc)
observées dans les années 60 chez les nouveau-nés
de mère ayant pris du thalidomide (utilisé à cette
époque comme hypnotique).

Toxicité des médicaments

Risque mutagène : il s’agit de la modification de
caractéristiques génétiques sous l’influence des
médicaments

Risque cancérigène : certains médicaments peuvent
favoriser l’apparition ou accélérer le développement d’un
cancer
Pharmacodépendances
Un sujet en état de dépendance vis-à-vis d’un médicament (cas
des stupéfiants tout particulièrement) est incapable d’en
contrôler l’usage.
L’état de dépendance (ou de toxicomanie dans le cas
d’utilisation de substances toxicomanogènes à des
fins non thérapeutiques) est deux ordres
• Dépendance psychique: liée à la sensation de « plaisir » à
consommer le toxique
• Dépendance physique : il s’agit d’une adaptation physiologique
de l’organisme au produit qui fait s’accompagner tout arrêt
de consommation (sevrage) de manifestations physiques
Pharmacodépendance
La pharmacodépendance peut être ou non accompagnée de
tolérance (ou accoutumance) sa traduisant par la réduction
progressive de l’activité du produit concerné, obligeant le
consommateur à augmenter régulièrement les doses
utilisées
– Les symptômes de sevrage sont particulièrement sévères
(d’ordre neurovégétatifs essentiellement) lors de la
dépendance aux stupéfiant (morphine, héroïne, opium…)
voire à l’alcool (crise de délirium tremens).
– D’autres médicaments (hypnotiques, anxiolytiques, …) ou
certaines drogues « licites » (tabac, alcool, café…) sont
également susceptibles d’induire un état de dépendance
psychique et/ou physique.
Effets indésirables et secondaires
Il s’agit de l’apparition d’effets non souhaités se développant
plus ou moins rapidement parallèlement à l’effet
pharmacologique
recherché
– Il peut s’agir d’effets secondaires (latéraux) qui sont connus,
souvent observé et prévisible
• Exemples :
– sécheresse buccale ou rétention urinaire après
administration d’un antispasmodique anticholinergique
– Somnolence après administration d’antihistaminiques
(antiallergiques)
Effets indésirables et secondaires
Certains effets dits indésirables (toxiques) qui sont
inattendus, et semblent plus souvent liés à l’état du patient
et à ses caractéristiques physiologiques
Exemples :
- Allergie aux sulfamides caractérisés par des éruptions
cutanées, des plaques érythémateuses…
NB : Certains produits sans activité pharmacologique
(substance inerte comme le lactose) peuvent induire des
effets indésirables (« effet nocebo »), ou à l’inverse un effet
thérapeutique (« effet placebo »)
Interactions médicamenteuses
Dans certains cas, lorsqu’un médicament est administré
simultanément avec un autre médicament (voire certains
aliments ou alcool), il peut se produire des effets
pharmacologiques ou toxiques différents de ceux qu’il
exerce seul
• Certaines interactions médicamenteuses permettent
d’accroître l’efficacité d’un traitement et sont utilisés dans
ce but
• De nombreuses interactions ne sont toutefois pas
souhaitées et entraînent des effets secondaires
Interactions médicamenteuses
Synergie: Interaction entre deux médicaments présentant
une activité pharmacologique identique. L’intensité de
l’association est supérieure à celle que l’on pourrait avoir
avec l’un des médicaments administré seul
Synergie : A + B > A et B

• Potentialisation : Elle s’exerce entre deux médicaments
dont l’activité pharmacologique est différente.
L’intensité de l’activité de l’un des deux médicaments est
supérieure à celle que l’on pourrait observer, pour une
posologie identique, lors d’une administration isolée
Interactions médicamenteuses
• Antagonisme : Il s’agit d’une interaction entre deux
médicaments dont l’activité pharmacologique est identique
ou différente. Dans ce cas, l’administration simultanée de
deux médicaments entraîne l’inhibition partielle ou
complète de l’action de l’un d’entre eux
• Dans le cas précis d‘une intoxication médicamenteuse, il est
parfois possible d’utiliser pour le traitement une substance
qui va antagoniser les effets toxiques du médicament, on
parle alors d’antidote
– Exemple : naloxone utilisé lors d’intoxications aiguës
morphiniques
Antagonisme : A + B < A et B
Interactions médicamenteuses
Interactions d’ordre pharmacocinétique
Ces interactions se manifestent lors de la résorption, de la
distribution, du métabolisme ou de l’élimination d’un médicament
=> augmentation ou une diminution de la concentration
plasmatique et tissulaire du médicament
=> modification de l’intensité de l’activité pharmacologique
- Si augmentation de concentration du médicament, les effets
seront majorés et pourront parfois entraîner des effets toxiques
- Si baisse de concentration conduira à une diminution, voire à
une disparition de l’efficacité thérapeutique du médicament

Interactions médicamenteuses
Interactions d’ordre pharmacodynamique
Ces interactions se manifestent au niveau de l’organe cible et
plus précisément au niveau des sites d’action des médicaments
Il est possible d’observer aussi bien une modification de
l’intensité que de la nature de l’effet pharmacologique recherché.
Les mécanismes de ces interactions s’expliquent par exemple :
– Par l’effet synergique de deux médicaments agissant sur le même
récepteur
– Par une compétition entre un agoniste et un antagoniste vis-à-vis
d’un même récepteur
– Par un antagonisme physiologique entre deux médicaments à
l’action opposée (hypoglycémiant et hyperglycémiant, par
exemple)

Interactions médicamenteuses
Conséquences des interactions médicamenteuses
Les IM sont d’une importance particulièrement importantes pour
les médicaments à marge thérapeutique étroite (ex :
cardiotoniques, anticoagulants..)
La fréquence actuelle des associations médicamenteuses
(polythérapie) expose d’autant plus au risque d’apparitions
d’interactions

Toutes ne revêtent pas toutefois la même importance et il faut en
pratique, tenir compte des interactions ayant une importance
clinique significative
• Associations contre-indiquées
• Associations déconseillées
• Associations nécessitant des précautions d’emploi
• Association à prendre en compte
Incompatibilités médicamenteuses
Ne pas confondre interactions et incompatibilités médicamenteuses
Les incompatibilités médicamenteuses surviennent en dehors de
l’organisme et résultent d’une incompatibilité de nature physicochimique entre plusieurs principes actifs ou entre un principe actif et
un excipient
– Ces incompatibilités ont une importance particulière lors de
l’administration des médicaments par voie injectable, notamment en
perfusion. Elles peuvent se manifester par l’apparition d’un trouble ou
d’une coloration anormale
– Elles doivent être connues du personnel infirmier, responsable des
conditions d’administration des médicaments
Merci pour votre attention…
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