le handicap psychique

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Une catégorie de handicap délicate à
identifier, complexe à traiter mais
d’importance croissante :
Handicap psychique, environnement
collectif et organisation
Y. Fronda – IMT/TEM
[email protected]
Qu’est-ce qu’un handicap psychique ?
Définition (OMS) :
« conséquences de troubles relationnels de
l’individu vis—à--vis de lui-même et de son
entourage (…) il est le plus souvent la conséquence
d’une maladie psychiatrique du domaine de la névrose
grave ou de la psychose.
Il faut distinguer le handicap psychique du handicap
mental car il n’implique pas de déficience intellectuelle
mais vise leur mise en œuvre ».
Qu’est-ce qu’un handicap psychique ?
Le handicap psychique génère le plus
souvent des troubles du comportement
et des troubles affectifs, perturbant
l’adaptation sociale.
Il s’agit d’un état durable ou épisodique
avec périodes de rémission.
Qu’est-ce qu’un handicap psychique ?
Selon la loi française de 2005, est considéré comme un handicap
« toute limitation d'activité ou restriction de participation à la vie en
société subie dans son environnement par une personne en raison
d'une altération substantielle, durable ou définitive d'une ou plusieurs
fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques,
d'un polyhandicap ou d'un trouble de santé invalidant. »
Le terme handicap désigne la limitation des possibilités d'interaction
d'un individu avec son environnement, causée par une déficience
provoquant une incapacité, permanente ou non. Il exprime une
déficience vis-à-vis d'un environnement, que ce soit en termes
d'accessibilité, d'expression, de compréhension ou d'appréhension. Il
s'agit donc plus d'une notion sociale que d'une notion médicale.
Exemples de pathologies/symptômes…
Hyperactivité, troubles du sommeil
Labilité, hypersensibilité, difficultés relationnelles
Anxiété et phobies
Dépression
Addictions et troubles liés à la consommation de drogues ou d'alcool,
troubles de comportement alimentaires (facteurs de comorbidité)
Troubles obsessionnels compulsifs (TOCs)
Névrose invalidante, bipolarité (ex PMD), personnalités « borderline »
Autres pathologies graves psychiatriquement répertoriées (autisme, troubles
paranoïaques, psychotiques, schizophréniques….)
Conséquences au quotidien
Troubles de la mémoire et de la concentration qui
amènent des difficultés d’apprentissage (scolarité…), à
suivre une conversation.
Des attitudes et des comportements inadaptés dans la
vie quotidienne, dûs à une mauvaise interprétation du
message venant de l’extérieur (parole, environnement).
Une grande fatigabilité, troubles du sommeil,
somnolence.
Conséquences au quotidien
Une incompréhension des personnes ignorantes de la
pathologie qui accentue le phénomène d’indifférence et
de rejet de la société. Du coup, une certaine irritabilité,
voire agressivité se développe (cercles vicieux).
Un discours ambivalent et/ou discordant.
Des variations importantes du comportement.
Les chiffres
« On estime à 700 000 le nombre des personnes
présentant un handicap psychique (650 000 celui des
handicapés mentaux) »
« Le poids médico-socio-économique du handicap
mental et psychique est important, il correspondant à
20 % à 25 % de la clientèle des médecins généralistes »
Le poids et les conséquences, humaines et sociales, du
handicap psychique
« En 2005, on estimait à plus d’un tiers de la population française
les personnes ayant souffert d’au moins un trouble mental au cours
de leur vie et à une sur cinq celles qui en avaient souffert dans
l’année en cours, les troubles anxieux étant les plus fréquents (12-13
% des personnes interrogées) suivis par les troubles de l’humeur (811%).
Toujours en 2005, le diagnostic d’état dépressif sévère avait touché,
dans l’année précédente, 2-3% de la population en France et
l’anxiété généralisée 1-2 %.
Le poids et les conséquences, humaines et sociales,
du handicap psychique
Sur une vie entière, les troubles d’allure psychotiques avaient
touché environ 3 % de la population et le diagnostic de
schizophrénie un peu moins de 1%.
Les personnes touchées par un trouble bipolaire sont estimées de
1% à 10% de la population mondiale, de façon comparable sur
l’ensemble des pays de la planète).
Les pathologies psychiatriques sont en 2006 au premier rang des
causes médicales à l’origine d’une attribution de pension
d’invalidité, 2ème cause médicale d’arrêt de travail et 4ème cause
d’affection de longue durée.
Le poids et les conséquences, humaines
et sociales, du handicap psychique
Des risques importants de suicide : en 2005, le taux brut de décès en
France par suicide était de 18 pour 100 000 habitants (contre) 11 pour
100 000 habitants pour l’ensemble des (27 états membres de l’Union
européenne). Les personnes soufrant de troubles mentaux et de
pathologies psychiatriques sont à haut risque de décès par suicide.
Les conséquences des troubles mentaux et des pathologies
psychiatriques sont lourdes autant pour la personne (individu) qui en
souffre que pour sa famille (social).
Le coût direct et indirect des troubles mentaux et des pathologies
psychiatriques a été estimé en 2005 à 3 à 4 % du PIB de l’Union
Européenne.
En résumé…
« un comportement triste, inadapté au contexte, une
certaine irritabilité caractérisent souvent la personne
ayant des troubles psychologiques ».
Mais des formes de handicap parfois moins invalidantes
scolairement, voire des profils de personnalité
socialement valorisés (ex : bipolarité).
Ce qui n’en rend pas forcément la vie de la personne
handicapée plus aisée, ni l’espérance de vie plus longue.
Le handicap psychique,
une forme difficile à cerner
Une forme de handicap a priori moins visible
Peu d’habitude sociale à le considérer comme un
handicap
Question des limites de la catégorisation du handicap
psychique :
Caractériel(le)s ?
Sensibles ?
Colériques ?
Imprévisibles ?
Compliqué(e)s ?
Procrastination ? ...
Le handicap psychique, une forme difficile à
traiter pour l’organisation
Peu d’équipements envisageables (espace de travail, ergonomie des
outils de travail)
Des mesures avant tout managériales (adoucir les relations, fonctions
moins exposées, rythme de travail, télétravail…)
Des mesures souvent peu ou pas normalisées/normalisables
Reposant avant tout sur la compréhension et l’acceptation des
managers de proximité, dans un cadre largement informel
Mais en liens directs avec les Risques Psycho-Sociaux (enjeux
médiatiques, juridiques, financiers)
Quel apports possibles des TIC
pour la personne ?
i-applications (internet fixe) :
forums d’échange spécialisés
applications internet de suivi-monitoring médical…
m-applications (terminaux mobiles) :
Monitoring/autoserveillance médicale, suivi de l’humeur…
Usages parfois détournés (ex : Mr Mood)
Automédication partielle (dictionnaires médicaux…)
applications domotiques :
ex : TOC, mais avec quel accompagnement psychologique ?
enjeux éthiques :
Capacité de l’individu à s’auto-observer
Risques de l’auto-médication
Quel apports possibles des TIC
pour l’organisation ?
Remontée d’informations d’alerte, même limitées, via les
systèmes d’information de Gestion des Ressources
Humaines (entretiens annuels, contextes de formation…)
Alimentation des réseaux humains (GRH) de suivi et de
gestion des Risques Psycho-Sociaux
Enjeux éthiques forts (confidentialité, confiance, statut de
handicapé à double tranchant)
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