PSYCHOLOGIE SOCIALE ET GENRE: EXPÉRIENCES Représentations intergroupes de sexe Les représentations sociales pour les nuls: On doit la formulation de la théorie des représentations sociales (RS) à Serge Moscovici, introduit en 1961 dans une de ses recherches. RS = connaissances partagées par un groupe, construites en son sein, concernant certains objets. Ce savoir ne résulterait pas de l’agrégation de connaissances individuelles mais d’une élaboration commune. On ne peut considérer une représentation sociale indépendamment de son ancrage social. Elle va être différente selon les groupes sociaux à l’intérieur d’une même société. Représentations intergroupes de sexe Selon Abric (1994), les représentations sociales rempliraient quatre fonctions essentielles : - Fonction de savoir (comprendre et expliquer la réalité); - Fonction identitaire (se situer par rapport à autrui); - Fonction d’orientation des conduites; - Fonction justificatrice (opinions, comportements). Une RS serait constituée d’un noyau central (ou système central) et d’éléments périphériques (ou système périphérique). Représentations intergroupes de sexe Les éléments centraux vont déterminer le poids et la valeur de tous les autres éléments de la représentation. Le noyau central agit comme un filtre perceptif. Le noyau central a une fonction génératrice. Le noyau central a une fonction organisatrice. Le noyau central et stable et normatif. Les éléments périphériques protègent la stabilité du noyau central = fonction adaptative. Ils défendent le noyau contre la diversité des contextes et des individualités Ils neutralisent les contradictions entre certains éléments issus du contexte et le noyau central Représentations intergroupes de sexe Rapide présentation des RS fonction de connaissances les RIG remplissent-elles cette fonction? Oui! Les RIG contiennent des éléments explicatifs. Noyau central = éléments stéréotypiques. Asymétrie des rapports de sexe = rapports dominants – dominés. Même comportement = explication différente selon le genre de l’acteur reproduit l’asymétrie de genre. Groupe collection = prestige élevé l’individu dispose d’un vaste choix de définitions de son individualité. Groupe agrégat = prestige faible l’individu va définir son identité et être défini par ce qui différencie son groupe du groupe dominant. Représentations intergroupes de sexe Dominants – dominés partagent ces représentations chacun y trouve matière à compréhension et justification de sa position. Résultat reproduction de la hiérarchie des groupes. Concernant les 3 études: 3 facteurs manipulés: Position statutaire = dominante – subordonnée. Contexte = familial - professionnel. Cause de l’asymétrie = compétence – action positive. Etude 1: contexte familiale professionnel + égalité statutaire = production stéréotypique professionnel > familiale. Représentations intergroupes de sexe Participants: 40 F + 40 G en 1er année psycho. Utilisation de 2 scénarios PRO - PRIV Anticipation de comportements = 3 + 3 sur 8 cpts stéréotypiques H/F Explication des cpts choisis = traits masculins – féminins. Hypothèse: stéréotypie + forte PRO pour cpts et explications. Résultats: calcul score comportements anticipés (CA) et attributions (AT). Corrélations entre scores élevés = atteste le lien entre les 2. Pas d’effet du sexe des participants sur CA. Représentations intergroupes de sexe Interaction contexte – sexe du personnage: PRO: + de CA M pour François et PRIV: + de CA M pour Sophie mais pas significatifs. + de CA M en PRO qu’en PRIV pour François et + de CA F en PRIV qu’en PRO pour Sophie. Stéréotypie sexuelle: M pour François en pro et M pour Sophie en PRIV. Pas d’effet du sexe des participants sur AT. AT pour François + M que pour Sophie (très marqué en PRO) Stéréotypie: François perçu comme M et Sophie perçue comme F. Représentations intergroupes de sexe Résultats conformes aux attentes. Effet du contexte sur l’asymétrie statutaire et l’activation de stéréotypes. Donc, étude 2: si relation asymétrique attendue vs inattendue, alors descriptions différentes? Participants: 20 F + 20 G en 1er année psycho. Utilisation de 2 scénarios DM - DF Procédure identique… Hypothèse: DM = activation stéréotypique pour justification de position dominante, DF = ? Sophie + M que François ou équivalence. Représentations intergroupes de sexe Corrélations entre scores élevés = atteste le lien entre les 2. Pas d’effet du sexe des participants sur CA. Interaction position – sexe du personnage pour CA. DM: + de CA M pour François (mais pas significatifs) et pas de tendance en PRIV. François: plus de CA M en DM qu’en DF et Sophie: plus de CA M en DF qu’en DM Pas de Z significatif avec l’indice central. Interaction position – sexe du personnage pour AT. Représentations intergroupes de sexe DM: François = M et Sophie = F, DF: François = ambigüité et Sophie = M. Position dominante = traits masculins. Hypothèse vérifiée mais surtout pour AT plus que CA. Position sociale > genre = idée de « différences de sexes enracinées » mises à mal. Vision androcentrique des hiérarchie de pouvoirs attribution de mérite politique des quotas = stéréotypes féminins? étude 3. Participants: 28 F + 19 G en 1er année psycho. Utilisation de 2 scénarios COMP – DPOS. Représentations intergroupes de sexe Hypothèse: perception + F de Sophie dans DPOS que COMP. Corrélations entre scores élevés = atteste le lien entre les 2. Interaction cause – sexe du participant pour CA tendancielle mais ns. Interaction cause – sexe du personnage pour CA ns. + de CA M pour François en DPOS. Pour COMP, ns. Interaction cause – sexe du participant pour CA tendancielle mais ns. + AT M en DPOS qu’en COMP. + AT M pour François que pour Sophie. Représentations intergroupes de sexe Interaction cause – sexe du personnage pour AT ns + de AT M pour François en DPOS. Pour COMP, ns. + AT M en DPOS qu’en COMP pour François. Hypothèse infirmée. Explication = quand le - de X compense l’absence de + de Y… Interaction cause – sexe du participant pour CA tendancielle mais ns. + AT M en DPOS qu’en COMP. + AT M pour François que pour Sophie.