Mme Lequeux

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ACTIVITES PHYSIQUES ADAPTEES
et EDUCATION THERAPEUTIQUE
DU PATIENT CARDIAQUE
Présenté par des membres de l’équipe de réadaptation cardiaque
du centre les Hautois :
Dr Pierre LEMAIRE cardiologue
Marie Françoise LEQUEUX Masseur-kinésithérapeute
Caroline GRISON Masseur-kinésithérapeute
INTERET DE L’ACTIVITE PHYSIQUE
CHEZ LES CARDIAQUES

apports de l’épreuve d’effort

réadaptation après infarctus

conclusion
INTERET DE L’ACTIVITE PHYSIQUE
CHEZ LES CARDIAQUES
Mécanismes d’action du reconditionnement à l’effort


↘activité sympathique
↗activité parasympathique
◦ ↘résistances artérielles
◦ effet antithrombotique
◦ ↘arythmie

↘pression artérielle
◦ amélioration compliance artérielle
◦ ↘tonus sympathique

↘poids
◦ amélioration profil lipidique
◦ amélioration équilibre glucidique
développement de l’angiogénèse
INTERET DE L’ACTIVITE PHYSIQUE
CHEZ LES CARDIAQUES
bénéfices cliniques
étude de Wannaméthée
 étude PET
 étude de Corpus Christi
 étude NEHDP
 Méta analyse d’Oldridge
 Méta analyse d’O’Connor

INTERET DE L’ACTIVITE PHYSIQUE CHEZ LES
CARDIAQUES
Morts subites en réadaptation cardiaque

circonstances de survenue

mécanismes étiologiques

étiologies :
◦ cardiopathies génétiques
 Myocardiopathie hypertrophique (MCH)
 anomalie de naissance des coronaires
 dysplasie arythmogène du VD
 anomalie du QT
 syndrôme de WPW
 syndrôme de Brugada
◦ cardiopathies acquises
 coronaropathie
 myopéricardite
◦ les conditions d’exercice
◦ le dopage
◦ la charge d’entraînement
APPORTS DE L’EPREUVE D’EFFORT

contre indications
Rao, Insf card décompensée, troubles du rythme graves, péricardite
évolutive, phlébite récente, IDM < 3 jours, thrombus intra
ventriculaire, HTAP>60 mmHg, CMO sévère

les informations obtenues par l’évaluation à
l’effort
◦
◦
◦
◦

capacité maximale d’effort
symptômes déclenchés par l’EE
profil tensionnel
rythme cardiaque
les autres informations
◦ déterminer la fréquence cardiaque d’entraînement
◦ évaluer les progrès
REENTRAINEMENT APRES IDM

Contenu d’un programme de réadaptation
◦ bilan préalable
◦ programme de reconditionnement :
 détermination de l’intensité
 détermination des sessions de reconditionnement

Que conseiller après réadaptation
conclusion
EDUCATION THERAPEUTIQUE
DEFINITION
« l’Education Thérapeutique du Patient devrait permettre aux patients
d’acquérir et de conserver les capacités et les compétences qui les
aident à vivre de manière optimale leur vie avec leur maladie. Il s’agit,
par conséquent, d’un processus permanent, intégré dans les soins et
centré sur le patient. L’éducation implique des activités organisées de
sensibilisation, d’information, d’apprentissage de l’autogestion et de
soutien psychologique concernant la maladie, le traitement prescrit, les
soins, le cadre hospitalier et de soins, les informations organisationnelles
et les comportements de santé et de maladie. Elle vise à aider les
patients et leurs familles à comprendre la maladie et le traitement,
coopérer avec les soignants, vivre plus sainement et maintenir ou
améliorer leur qualité de vie. »
Définition établie en 1998 de l’OMS région Europe et
ensuite reprise par la HAS et l’INPES en 2007
Eduquer ≠ informer
Changer nos habitudes
professionnelles
Professionnels de santé :
Attitude directive, prescriptive
Relation de partenariat avec le patient
Les obligations à remplir pour
pratiquer l’ETP

Pour les structures de soins : dossier à
constituer, répondre à un cahier des charges.

Pour l’intervenant (médecin, diététicien, infirmier,
kinésithérapeute, éducateur APA, psychologue, ergothérapeute)
être sensibilisé et être formé
(connaitre et appliquer la démarche de l’ETP)
L’EDUCATION THERAPEUTIQUE
LES 4 ETAPES :
1- le diagnostic éducatif
2- le contrat d’éducation
3- la planification et la mise en œuvre des séances
d’ETP (individuelle ou collective)
4- l’évaluation
1- le diagnostic éducatif


Ecoute attentive du patient
Objectif : relever les besoins
d’apprentissage, pour les proposer au
patient
2- le contrat d’éducation
Avec le consentement éclairé du patient
3- la planification et la mise en
œuvre des séances d’ETP
Mission du coordinateur de l’équipe de
cardiologie et de l’équipe intervenante en
ETP
4- l’évaluation

des compétences acquises
QUELLE PEUT ETRE LA DEMARCHE
EDUCATIVE D’UN SERVICE DE
READAPTAION CARDIAQUE
CONCERNANT LA REPRISE DE
L’ACTIVITE PHYSIQUE D’UN PATIIENT
APRES EVENEMENT CARDIOLOGIQUE ?

OBJECTIF
Lutter contre la sédentarité et
Rendre le patient autonome dans la gestion
de son activité physique d’endurance au
sein de sa vie quotidienne
PREPARER LA DEMARCHE
EDUCATIVE





Créer un référentiel de compétences
Elaborer les séances éducatives (utiliser ou
créer les outils pédagogiques nécessaires aux
apprentissages)
Evaluer les compétences du patient
Evaluer la motivation du patient
Evaluer et améliorer la performance
pédagogique de nos pratiques.
LES CONDITIONS D’APPLICATION






Sensibiliser régulièrement l’équipe à l’ETP
Encourager la formation
Avoir le même discours au sein de l’équipe : être
d’accord sur les contenus des séances éducatives
Planifier les réunions constructives avec l’équipe
Disposer de moyens (temps +++, personnel, locaux,
matériels)
Actualiser les connaissances
AVOIR LE MEME DISCOURS !
Quelques mises au point…



Activité physique : « tout mouvement corporel produit
par la contraction des muscles entraînant une dépense
énergétique au dessus de la dépense de repos » Elle
comprend donc tous les mouvements de la vie
quotidienne, ceux effectués lors du temps de travail
comme lors des loisirs.
Sport : activité physique codifiée et organisée,
compétitive ou non, pratiquée dans un cadre
réglementé.
Type d’AP : endurance, force, assouplissements,
équilibre.
Sommes nous d’accord?
LES RECOMMANDATIONS DES SOCIETES
SAVANTES CONCERNANT LA PRATIQUE DE
L’ACTIVITE PHYSIQUE
Sources : groupes d’experts AHA, INSERM, OMS, SOFMER, SFC. 2010

Pratiquer une AP de loisir, d’intensité
modérée, d’au moins 30 min pour un
total de 150 min par semaine.

Possibilité de répartir les 30 min d’AP en
3 séquences de 10 min sur la journée.
LES RECOMMANDATIONS
Conseillé d’associer :
 exercices de renforcement musculaire
adapté (usage d’haltères de 1kg à1,5 kg.
2 jours par semaine non consécutifs)
 gymnastique en alternance avec les
AP d’endurance pour développer ou
entretenir le système musculo-articulaire.
PRECISIONS

Choix de l’AP : notion de PLAISIR condition
sine qua non pour que l’engagement dans la
pratique soit durable.

Type d’activité priorisée : ENDURANCE
Activité pendant laquelle les chaines
musculaires bougent de manière rythmée,
durant une période prolongée.
Exemple : Marche, natation, vélo…
LES RECOMMANDATIONS
Intensité : MODEREE
« Pour les évènements cardiaques subits, c’est l’intensité
de l’activité, et non sa fréquence ou sa durée, qui
semble avoir le plus d’effets préjudiciables. Le choix
d’activités à faible risque et l’adoption d’un
comportement prudent lors de la pratique de toute
activité peuvent réduire au maximum la fréquence et la
gravité des évènements cardiaques et maximiser les
effets bénéfiques d’une AP régulière »
OMS, 2010
Intensité : MODEREE
 Choix
des AP (notion de capacité
physique à considérer)
 Dosage
de l’effort
Exemples d’AP et de leur niveau d’intensité en fonction de l’âge
activité très faible
activité légère
Activités professionnelles et domestiques
Position assise : secrétariat, ordinateur, repas
Position debout : vente, surveillance, arroser, bricoler,
repasser, cuisiner, faire les poussières
Avec déplacements légers : enseignement, garde d’enfants,
faire les courses, marche lente
Déplacements motorisés : voiture, bus, train.
Modérée à l’intérieur: nettoyer, balayer, peindre, poncer,
porter des charges de 6 kgs en montant les escaliers
Modérées à l’extérieur : tondeuse autotractée, semailles,
ramassage de feuilles, désherber, taille d’arbustes,
bêchage en terre légère
Travail actif en extérieur ou intérieur : usage d’une
tondeuse manuelle à plat, scier, élaguer, bêcher en terre
lourde, porter des charges de 7 à 10 kgs en montant les
escaliers
Travail de force : maçonnerie, pelletage, travaux de
menuiserie lourde, déménager
activité modérée
activité intense
Age
˂ 40
ans
Age
40 à 64
ans
Age
65 à 80
ans
Age
˃ 80
ans
Exemples d’AP et de leur niveau d’intensité
en fonction de l’âge
activité légère
activité modérée
activité intense
Activités physiques de loisirs et de sports
Pétanque, bowling, billard, pêche, stretching, équitation au
pas, musique, chant
Marche lente (moins de 5 km/h)
Marche rapide (5 à 7 km/h = d'un bon pas) ou lente en
montée, natation (brasse lente), aquagym, ping pong, canoé
(détente), vélo (15 à moins de 20 km/h), rameur,
équitation (trot), patins à glace, à roulettes, entrainement
en club de mise en forme, golf, voile, badminton de plage,
danse,Taï Chi, gymnastique, yoga
Trottinement (moins de 8 km/h), marche rapide en
montée, randonnée en moyenne montagne, kayak, tennis
en double (hors compétition), ski de descente
Jogging (8 km/h), course (10 km/h), vélo rapide
(˃ 20 km/h) ou vélo en montée, nage rapide, crawl,
gymnastique intense, corde à sauter, sports de ballon en
collectif, sports de combat, squash, escalade, skate
Age
˂ 40
ans
Age
40 à 64
ans
Age
65 à 80
ans
Age
˃ 80
ans
Intensité : MODEREE
 Choix
des AP (notion de capacité
physique à considérer)
 Dosage
de l’effort
Intensité : MODEREE
Dosage de l’effort
Fait appel à la perception et évaluation des signes
cliniques :
Reconnaitre un état d’essoufflement normal : obtenir un
léger état d’essoufflement permettant l’échange verbal
pendant l’effort.
Percevoir un niveau d’effort mesuré entre 12 et 14 sur
l’échelle de BORG
Consigne supplémentaire : respecter la FC
sécurité.
ECHELLE DE BORG
perception de l’effort
6
pas d’effort
7
extrêmement léger
8
9
très léger
10
11
léger
12
13
relativement difficile
14
15
difficile
16
17
très difficile
18
19
extrêmement difficile
20
effort maximal
EXEMPLES DE COMPETENCES A ACQUERIR POUR LE
PATIENT
compétence : repérer des activités de loisirs et de sport et
orienter ses choix
Objectifs
spécifiques
contenu
méthode
support
Évaluation
autoévaluation
Identifier les AP
proscrites ou
conditionnées à
autorisation médicale
Proscrites :
Haltérophilie et tout
effort statique trop
intense, plongée sous
marine, parachutisme,
sports en
compétition..
Avec autorisation
médicale : sport de
combat, jogging, ski
alpin..
Exposé interactif
paperboard
Test de connaissance
Repérer des AP
PLAISIR
Orienter les choix
Echanges avec le
groupe
Repérer des AP
adaptées à ses
capacités physiques
Orienter les choix
Envisager des
objectifs réalisables
Questionnaire
distribué en fin de
séance (annexe
Reprise individuelle
si besoin
EXEMPLES DE COMPETENCES A ACQUERIR POUR LE PATIENT
compétence : construire sa séance d’entrainement en endurance
Objectifs
spécifiques
contenu
méthode
support
Comprendre l'intérêt
de l'entrainement en
endurance
Augmente la capacité respiratoire et améliore le
système cardio-vasculaire. Par ce mode
d'entrainement la capacité à faire un travail prolongé
sans fatigue excessive est améliorée. Principe : les
poumons transportent + d'0² avec moins de
difficulté,
le coeur est + efficace, il "pompe"
mieux, la circulation sanguine est améliorée, l'apport
d'0² au niveau des cellules est favorisé. Au fur et à
mesure des entrainements, la FC au repos diminue =
le coeur "s'économise". Le mode de travail en
endurance permet aussi d'accroitre la capacité de
lipolyse au niveau de l'organisme.
Exposé
participatif
paperboard
comprendre les
modalités de
l'entrainement en
endurance
S'entrainer au quotidien en augmentant
progressivement la durée de ses activités d'intensité
modérée (rester en aisance respiratoire et autour de
sa FC de travail cf. tableaux des compétences 5,6 )
Donner exple de la marche qui est idéale à condition
que l'effort fourni soit suffisant en durée et en
intensité.
Respecter les
différentes phases de
l’entrainement en
endurance
Distinguer 3 phases à la séance d’entrainement.
La recommandation min des 30 min par séance se
décompose en 3 temps successifs : échauffement (5 à
10 min)
Phase de maintien de l’effort (15 à 20 min)
Phase de récupération (5 min)
Expliquer le but de chacune de ces phases
Préciser que c’’est la 2e phase qu’il faut progr ↗
jusqu’à 50 min idéalement
Schéma de
la séance
d’entrainem
ent
paperboard
Évaluation
auto
évaluation
EXEMPLES DE COMPETENCES A ACQUERIR POUR LE
PATIENT
compétence : avoir un comportement sécuritaire adapté à
la situation de crise
Objectifs spécifiques
contenu
méthode
support
Évaluation
autoévaluation
Identifier les signaux
d'alarme corporels à
respecter
Douleur thoracique, essoufflement anormal,
fatigue intense, sensation de malaise,
transpiration excessive, FC élevée, troubles du
rythme détecté, maux de tête, douleur
musculaire ou articulaire intense et brutale.
Exposé
participatif
paperboard
Test de
connaissance
Faire face à la situation
déclenchée
Arrêter immédiatement l'effort en cours.
Respirer calmement. Analyser la situation :
Situation non urgente (douleur musculaire,
articulaire, petit malaise hypoglycémique
resucré Situation semi-urgente car cessation
des troubles (appeler les proches, rentrer,
consulter le médecin) URGENCE si poursuite
ou aggravation des troubles.
Questionnemen
t Echanges de
savoirs dans le
groupe
Exposé
interactif Etude
de cas
paperboard
Test de
connaissance
Prendre la décision
d'appeler les secours
En situation d'urgence : Douleur thoracique qui
ne cède pas à l'arrêt de l'effort ni après emploi
du spray vasodilatateur Tachycardie ne cédant
pas ou majorée à l'arrêt de l'effort ;
Sensation de malaise proche de la syncope ;
Angoisse extrême proche de la panique.
Citer les n° d'appel d'urgence : en France
depuis un téléphone fixe ou un portable→ 15
ou 18. Depuis un autre pays de la CE→112
Appeler et rester calme, préciser du mieux
possible sa situation géographique
Exposé
participatif
paperboard
Test de
connaissance
EXEMPLES DE COMPETENCES A ACQUERIR POUR LE
PATIENT
compétence : s’avoir à qui s’adresser en cas de
démotivation
Objectifs
spécifiques
contenu
methode
support
"Nourrir" sa
motivation
Apprécier ses acquis et vouloir
les conserver, se valoriser
(valoriser ses progrès, ses
efforts engagés...)
Associer ses proches à son
projet de pratique, rester en
contact avec des "patients
moteurs", pratiquer de l'AP en
collectif, s'initier à de nouvelles
activités (réimpulsion
motivationnelle)
Exposé participatif
paperboard
Solliciter de
l'aide,
ne pas rester
isolé
S'adresser, adhérer aux
associations de patients ou
clubs
Consulter les sites en ligne
(associations de patients, la
FFC*...)
Aborder le sujet avec le
médecin pour rechercher la
raison de la démotivation...
Présentation du club
Coeur et Santé qui utilise
les locaux de notre
service. Présentation de
l'association sport et
santé qui utilise les locaux
de l'Etablissement.
Contacts, rencontres avec
des référents de ces
associations et les
patients du Centre
Affichage des
clubs Coeur
et Santé de la
région, des
adresses des
sites en ligne
Evaluation
autoévaluation
CONCLUSION
Professionnels de santé, notre mission :
Promouvoir la pratique régulière des AP de
bien être
En prévention I :
Diffuser largement les recommandations actuelles
d’AP pour la population générale
 En prévention II :
Rendre le patient autonome dans sa pratique en
respectant ses goûts et les précautions liées à sa
maladie.

SOURCES

http://whqlibdoc.who.int/publications/2010/9789242599978_fre.pdf
(Recommandations mondiales sur l’activité physique
pour la santé, OMS)2010

RECOMMANDATIONS du Groupe Exercice Réadaptation Sport
(GERS) DE LA SOCIETE FRANCAISE DE CARDIOLOGIE
CONCERNANT LA PRATIQUE DE LA READAPTATION
CARDIOVASCULAIRE CHEZ L’ADULTE :
http://www.sfcardio.fr/groupes/groupes/exercice�readaptation�spor
t/
EDUCATION THERAPEUTIQUE
DEFINITION
« l’Education Thérapeutique du Patient devrait permettre aux patients
d’acquérir et de conserver les capacités et les compétences qui les
aident à vivre de manière optimale leur vie avec leur maladie. Il s’agit,
par conséquent, d’un processus permanent, intégré dans les soins et
centré sur le patient. L’éducation implique des activités organisées de
sensibilisation, d’information, d’apprentissage de l’autogestion et de
soutien psychologique concernant la maladie, le traitement prescrit, les
soins, le cadre hospitalier et de soins, les informations organisationnelles
et les comportements de santé et de maladie. Elle vise à aider les
patients et leurs familles à comprendre la maladie et le traitement,
coopérer avec les soignants, vivre plus sainement et maintenir ou
améliorer leur qualité de vie. »
Définition établie en 1998 de l’OMS région Europe et
ensuite reprise par la HAS et l’INPES en 2007
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