Les Kouriles, périphéries insulaires de la Russie : le point de vue du Japon,
entre mémoire et revendication, différentes formes d'expression d'un contentieux
Au Japon, tout particulièrement sur l'île d'Hokkaido, la mémoire des îles Kouriles méridionales, qu'ils appellent
"Territoires du Nord" (Northern Territories / Hoppôryôdo), est entretenue de diverses manières, à travers différents
"lieux de mémoire". Leur "restitution" est revendiquée par des organisations politiques à travers des mobilisations
aux formes variées.
Ces documents en donnent quelques illustrations. (source du dossier documentaire sur les Iles Kouriles :
Géoconfluences)
Le traité russo-japonais de 1855 accordait les îles Kouriles à la Russie à l’exception des quatre îles méridionales proches
d’Hokkaido. En 1875, la Russie cédait au Japon l'intégralité des îles Kouriles en échange de Sakhaline.
La guerre russo-japonaise de 1905, puis la Seconde guerre mondiale ont compliqué la situation. Le traité de San Francisco
(1951) stipulait en effet que les îles Kouriles devaient être cédées à la Russie. Mais le Japon considère que les îles Kouriles
méridionales doivent lui revenir. Aux yeux des japonais, les quatre îles situées au sud de l'archipel des Kouriles se rattachent
à Hokkaido.
Ce contentieux, dont les enjeux en termes de maîtrise des ressources (halieutiques, hydrocarbures) ne sont pas négligeables,
est un des obstacles à la signature d'un traité de paix entre les deux pays.
La situation reste tendue et les "incidents" ne sont pas rares. Ainsi, le 16 août 2006, un pêcheur japonais avait été abattu par
des gardes-côtes russes, alors qu'il travaillait dans une zone dont la souveraineté est contestée. [16]