Evenements indésirables liées aux soins

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EVENEMENTS INDISERABLES
LIES AUX SOINS
SERVICE MEDECINE LEGALE BAB EL OUED
Dr: L. MEROUANI
DEFINITION
Un événement indésirable lié aux soins peut être défini comme
un événement défavorable pour le patient, consécutif aux
stratégies et actes de diagnostic, de traitement, de prévention,
ou de réhabilitation.
Autrement dit , c’est un évènement ou une circonstance
associé aux soins qui aurait pu entraîner ou a entraîné une
atteinte pour un patient et dont on souhaite qu’il ne se
produise pas de nouveau ».
Les événements indésirables sont considérés comme ayant un
caractère de gravité (événement indésirable grave, EIG) « à
partir du moment où ils sont cause d’hospitalisation ou ils
entrainent une prolongation de l’hospitalisation, une
incapacité à la sortie de l’unité ou un risque vital. »
Un effet indésirable grave est un effet ayant entraîné :
une hospitalisation ou une prolongation de l'hospitalisation
du patient ;
une incapacité ou une invalidité permanente du patient ;
la mise en jeu du pronostic vital du patient ;
une anomalie congénitale pour la descendance du patient ;
ou le décès du patient.
EPIDEMIOLOGIE
Nombre : Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS),
« plus de 30 000 patients décèdent chaque année
d'accidents médicaux en France »(2010).
Selon la deuxième étude ENEIS (Enquête nationale sur les
événements indésirables liés aux soins), 275 000 et 395 000
EIG surviendraient chaque année dans les hôpitaux et
cliniques français, soit environ neuf cents (900) EIG par jour.
Près de 380 seraient évitables car liés à des erreurs
médicales.
CAUSES
Selon les études ENEIS 2004 et 2010, les EIG sont « associés en
partie à une pratique médicale sous-optimale, une perte de
temps, une rupture dans la continuité des soins, des déviances
diverses, par rapport à des protocoles, des règles ou des
recommandations ».
Elles relèvent un nombre important de « défaillances
humaines des professionnels, de supervision insuffisante des
collaborateurs, une mauvaise organisation ou encore de déficit
de communication entre professionnels ».
1. EIG « inévitables »
Une part importante de ces événements est inévitable, car «
ils résultent de risques auxquels le patient est exposé dans le
cadre de soins optimaux », selon l'ENEIS. Ils touchent plus
fréquemment des patients fragiles, âgés, souvent déjà dans
un mauvais état de santé.
2. EIG « évitables »
 Les EIG « évitables » représentent 160 000 à 290 000 cas par
an. Ils n'auraient pas eu lieu « si les soins avaient été
conformes à la prise en charge considérée comme
satisfaisante au moment de leur survenue ».
 Ce sont les actes invasifs (endoscopies, etc.) et chirurgicaux
qui sont à l'origine du plus grand nombre d'EIG « évitables »,
suivis par l'administration de produits de santé (médicaments
et dispositifs médicaux implantables, comme les pacemakers)
et, enfin, par les infections nosocomiales
3. Hospitalisation
 Un patient sur dix rentrants à l'hôpital subit un évènement
indésirable lié aux soins. «85 % des problèmes posés dans
les accidents sont dus à des problèmes d'organisation. »,
 Près de 70 % des EIG sont causés par une hospitalisation,
actuelle (55 %) ou antérieure (15 %).
 50 % des EIG seraient liés à des actes invasifs, 50 % aux
produits de santé (dont 38,7 % de médicaments).
 Les infections nosocomiales (contractées lors de
l'hospitalisation) sont de gravité variable er représentent 750
000 cas par an. Ils sont la cause directe de 4 000 décès par
an, dont près de 30 % seraient évitables
4. EIG médicamenteux
 La
moitié
des
EIG
serait
due
à
des
erreurs
médicamenteuses. Ainsi, les EIG médicamenteux sont en
cause dans quasiment la moitié des cas d'EIG ayant
entraîné une hospitalisation.
 Près
de la moitié des EIG médicamenteux sont évitables
(50 % pour les EIG médicamenteux causant des
hospitalisations, 42 % des EIG médicamenteux survenant
au cours d'une hospitalisation).
 20
% des EIG « évitables » survenus à l'hôpital ou en
clinique sont associés à des médicaments (accident
médicamenteux).
 Peu de progrès ont été enregistrés avec les anticoagulants,
avec des traitements compliqués qui peuvent être difficiles
à gérer par des patients âgés.
CONSEQUENCES
Le
plus
souvent,
l'EIG
entraîne
un
prolongement
d'hospitalisation, mais également une incapacité à la sortie de
l'hôpital, et, plus rarement, la mort.
À partir d'extrapolations d'études étrangères, la seconde ENEIS
(2010) estime entre 10 000 et 15 000, le nombre de décès liés
aux soins chez les malades hospitalisés en France.
PROJET DE LUTTE CONTRE LES EIG
Les hôpitaux pourraient être astreints à une enquête après
chaque EIG ou décès, ce qui permettrait de disposer d'une
base de données nationales et de mettre en place des
mesures correctrices.
Des
associations
nosocomiales
et
d'aide
aux
d'accidents
victimes
médicaux
d'infections
réclame
un
signalement obligatoire des EIG et des « sanctions
dissuasives » pour les établissements qui ne s'y plieraient
pas.
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