du métier à la formation

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Programmes, référentiels et
curricula : du métier à la formation
mardi 20 mai 2014
Jackie FOURNIOL
Quelques repères historiques
Au moyen-âge et sous l’ancien régime, la formation
professionnelle s’effectuait sous la forme de l’apprentissage, au
sein d’une corporation de métiers, et reposait essentiellement
sur l’imitation : apprentissage vicariant et parfois « causeries ».
La maîtrise des savoirs était évaluée à travers la présentation d’un
chef d’œuvre (sociétés compagnonniques).
La transmission des savoirs était rarement organisée de façon
méthodique.
Quelques repères historiques
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Au milieu du dix-huitième siècle : les premières écoles professionnelles
(manufactures, militaires, civiles).
1728 création de l’école de commerce des Frères des écoles chrétiennes
à Marseille.
Après la révolution : les premières écoles structurées avec programme
et méthodes d’apprentissage.
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Dès 1830 : réflexion sur l’apprentissage et sur les formations
scolarisées.
La longue crise de l’apprentissage débouchera sur la loi Astier en 1919.
Tous les apprentis doivent suivre, gratuitement, 150 heures de cours
d’enseignement théorique et général par an. Le certificat de capacité
professionnelle devient certificat d’aptitude professionnelle (CAP).
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Naissance des programmes.
Quelques repères historiques
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1928 : Loi sur le contrat d’apprentissage. Renforcement des
dispositions de la loi Astier. Précision des cours
professionnels devant être suivis par les apprentis.
1939 : création des futurs « Centres d’apprentissage » avec
programmes, progressions et manuels.
1945 : création des ENNA et de l’Association pour la
formation professionnelle de la main-d’œuvre (AFPMO),
future Afpa avec la méthode DAREAU (programmes
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structurés et rationnels).
Quelques repères historiques
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1948 : création des CNPC : 25 commissions seront créées
entre 1948 et 1960 dans le but d’élaborer les programmes
d’apprentissage, les règlements d’examen et de fixer le
contenu des diplômes.
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1965 : mise en place d’une nomenclature des niveaux de
formation de I à VI.
1971 : loi sur l’apprentissage. Formation alternée.
1972 : création des CPC (ministères formateurs).
1992 : loi sur la Vap.
2002 : CNCP et VAE
2014 : 14 CPC à l’ÉN
Les programmes…
Jusqu’en 1972, les formations professionnelles sont
structurées selon l’ordre « des raisons scolaires ».
 Les savoirs pratiques étaient listés de façon progressive.
 Les savoirs associés : liste de titres de leçons.
 Savoirs pratiques et savoirs associés : rarement mis en
cohérence et en complémentarité. Approche par les
« contenus »
 L’objectif était le diplôme (CAP).
 Les maîtres d’apprentissage… la tradition de transmission
 Les enseignants de LP… et les « progressions ENNA »
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Les référentiels
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Au milieu des années 70… La référentialisation…
L’analyse du travail… Les fiches métiers…
Début de l’approche par les objectifs… PPO : Mager 1962.
Rendre la complexité du métier accessible.
Le référentiel « métier » ou « d’activités professionnelles »
Le référentiel « des compétences »
Le référentiel « du diplôme » ou de « certification »
Le référentiel de formation (pas généralisé).
Le référentiel pose, aujourd’hui pose la question du sens en
formation (à quoi, pour qui, pour quoi et pourquoi forme-ton ?).
Les curricula
D’arrivée récente dans le monde francophone le terme de
« curriculum » désigne une approche globale autour du
référentiel.
Le curricula, outre le référentiel prend en compte, les emplois
du temps, le programme d’examen, les recommandations
pédagogiques, le guide des équipements, le guide des locaux,
le plan de formation des enseignants, l’information sur le
nouveau diplôme…
 Il permet, en termes d’ingénierie de formation, de faire le
« Tour de la question ».
Curricula et approche par les compétences se sont développés
sans lien de cause à effet.
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Les programmes de l’enseignement
général de la voie professionnelle.
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Les programmes des enseignements généraux sont concrets,
en relation avec l'entreprise et ses métiers. Ils visent à faire
acquérir aux élèves une culture générale.
 Exemple : CAP
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Arts appliqués et cultures artistiques
 Éducation physique et sportive
 Histoire-géographie-éducation civique
 Langues vivantes étrangères
 Mathématiques physique-chimie
 Prévention santé environnement
Les programmes de l’enseignement
général de la voie professionnelle.
Les programmes sont le résultat d'un long processus d'élaboration,
ponctué de phases d'écriture, de discussion et de concertation. Un texte
de programme n'est adopté que s'il répond à toutes les orientations
définies et s'il prend en compte les attentes et demandes des différents
acteurs du système éducatif dans la discipline concernée.
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En mathématiques (CAP), sciences physiques et chimiques, les
enseignements généraux diffèrent entre les groupements A (industriebâtiment), B (santé-hygiène) et C (tertiaire).
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La rédaction des programmes est confiée à un groupe d'experts, sous la
présidence d'un universitaire ou d'un inspecteur général de l'Éducation
nationale nommé par le ministre
Du métier à la formation…
L’emploi proposé à un jeune diplômé recouvre, souvent que
partiellement, le métier pour lequel il a été formé. Il est de plus
en plus fréquent de n’exercer qu’une fonction du métier.
En analyse du travail, le métier se décompose en : fonctions,
activités, tâches et opérations.
Les emplois relèvent aujourd’hui d’une démarche complexe : on
est passé du « simple à la complexité ».
Du métier à la formation…
L’amélioration de la connaissance du marché du travail
(Observatoires, Céreq…) et le développement des capacités
d’analyse prospective des acteurs favorisent une meilleure prise
en compte de la demande.
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Il demeure que dans certains contextes, il est difficile de réaliser
des projections sur l’emploi et plus encore sur les besoins de main
d’œuvre par qualification et par niveau. « L’adéquation
souple » malgré des excès et des maladresses reste souvent la
règle.
Du métier à la formation…
Les systèmes de formation professionnelle connaissent, aujourd’hui
des approches de solutions contextualisées face aux distorsions
importantes observées dans le cadre de la relation emploiformation. Les marge de progrès restent importantes :
Trop de formations professionnelles sont obsolètes ou inadaptées.
Les équipements sont souvent insuffisants ou dépassés.
Pour certains nouveaux métiers, les formations n’existent pas.
Les référentiels ne prennent pas suffisamment en compte les
différences d’organisation entre petites et grandes entreprises.
Quelques remarques…
Le passage de l’approche « programme » ou par les
contenus à l’approche par les objectifs (à l’aide de l’outil :
référentiel) a nécessité un certain temps et de la formation
de formateurs.
 Les enseignants sont restés longtemps attachés aux
contenus et aux progression rigides.
 L’approche par les compétences et la pédagogie de
l’alternance ont donné du sens aux référentiels et aux
curricula.
La mise en cohérence savoirs-pratiques et savoirs associés
(technologiques et généraux) demeure très perfectible.
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Quelques remarques…
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Les référentiels permettent de gérer les compétences
acquises par l’apprenant.
Le lent développement des curricula met en évidence des
insuffisance au niveau de l’approche globale de l’ingénierie
de formation et de la concertation entre les partenaires.
La VAE en déduisant les compétences à partir des activités
réalisées a permis de porter un autre regard sur la
construction-déconstruction des compétences.
L’approche par les compétences, voire la PPO, obéit à des
principes et des méthodes que les enseignants ne peuvent
pas maîtriser sans un minimum de formation.
Des références…
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Unesco : Conception et pilotage des réformes du curriculum
par Christian Depover.
OIF (Francophonie) : les guides méthodologiques d’appui à
la mise en œuvre de l’approche par compétences en
formation professionnelle.
CNCP : voir le dossier-type…
CPC : des méthodes de travail et des outils…
Ministères formateurs et référentiels…
Modes d’évaluation dans les diplômes professionnels. CPC
études – 2013 n° 3 MEN.
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