Corps-objet

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PSYCHOLOGIE DU
DEVELOPPEMENT
ENFANT ET ADOLESCENT
Raffaella LUCANTO
Psychologue Clinicienne
Service de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent
Pitié-Salpêtrière
[email protected]
CONCEPT DU DÉVELOPPEMENT





APPROCHE MATURATIONISTE
APPROCHE BEHAVIORISTE
APPROCHE COGNITIVOCOSTRUCTIVISTE
APPROCHE PSYCHANALITIQUE
LE NORMALE ET LE
PATHOLOGIQUE
LES INTERACTIONS SOCIALES
ET AFFECTIVES DU NOURRISSON

LES INTERACTIONS SOCIALES DU
BÉBÉ

L'ATTENTION CONJOINTE

L'ATTACHEMENT
La « Situation étrange » permet
d’observer :

Les comportements des enfants en
direction d'une personne non familière.

Les réactions de l'enfant à la séparation
d'avec le parent et à son retour.
FORMES D’ATTACHEMENT

Sécurisé (Type B).

Insécurisé - évitant (Type A).

Insécurisé - résistant (Type C).

Non sécurisé/désorganisé ou désorienté
(Type D).

Attachement sécurisé (Type B).
L’enfant montre:
 Une protestation lors des séparations.

Désir de réconfort au retour du parent.

Accepte d’être réconforté par l’étranger

Attachement Insécurisé Évitant
(Type A)
-
L'enfant:
manifeste une certaine indépendance.
-
pas perturbé au départ du parent;
-
semble l’éviter à son retour.

Attachement Insécurisé Résistent
(Type C)
L’enfant:
- peu explorateurs, anxieux, parfois agités
- ambivalence proximité/résistance
retour du parent.
au

Attachement Insécurisé,
désorganisé ou désorienté (Type D)
(Main, 1985) Le bébé:
-
manifeste une appréhension au retour du
parent comme s'il était effrayé par lui
-
désorganisation dans les comportements
Ceci implique:

la sécurité de l'attachement serait déterminée
par les caractéristiques de l'environnement
éducatif et relationnel

La qualité de l'attachement aurait un fort
pouvoir prédictif sur le développement
Critiques:

Le stress qu’elle déclenche chez l’enfant n’est
pas pareil chez tous les enfants.

Ne tient pas compte des représentations
mentales que l’enfant élabore et que lui serviront
comme modèle dans la relation aux autres.

Bowlby et d’Ainsworth prennent en
compte que les comportements et
négligent l’expérience émotionnelle.

Affectivité considérée dans sa double
composante: consciente et inconsciente.
LE DEVELOPPEMENT
PSYCHOMOTEUR

LE CORPS (Introduction)

SCHEMA CORPOREL

DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR
Les réflexes
Phases du développement

TROUBLES PSYCHOMOTEURS

Corps-objet: considéré de l’extérieur, d’un
point de vue anatomique et scientifique.

Corps-sujet ou corps-propre: corps vécu.

Motricité: la capacité à maitriser le corpspropre.

Dév. moteur: l’´evolution de l’enfant dans la
maitrise de gestes et postures.
AU SEIN DU DEV PSYCHIQUE

Le corps dans l'action

Le corps est dans sa relation à autrui

Le corps dans une relation à soi-même

La manière dont le corps se substitue aux mots
Un bon développement
psychomoteur inclue:

L'intégrité des diverses voies motrices

L'intégration du schéma corporel

La constitution d’une image corporelle
LE SCHEMA CORPOREL

Le schéma corporel est une perception que
chacun a de son propre corps

Il s’agit de l’image que nous nous faisons de
notre propre corps

Il est considéré comme acquis vers l’âge de 11
ans.

A la naissance il n’est pas constitué.

Cette construction se définit comme le passage
d’un corps senti comme dissocié à un corps senti
comme unifié et formant une totalité.
Il se constitue à partir de données
sensorielles:

Celle qui résultent des perceptions
internes.

Celles qui résultent de perception
externes
Phases de construction:

0 - 2 mois : pas de coordination gestuelle,
l’objet miroir n’est pas différencié.

3 - 6 mois : L’enfant fixe son image. Les
gestes sont désordonnés. Il sourit à sa mère, la
regarde arrête l’activité en cours quand elle lui
parle.

6 – 10 mois : L’enfant est en train de se
différencier de l’autre tout en ayant pas
encore une conscience claire de son
individualité.
L’expression gestuelle:
 il se touche beaucoup;
 il oriente bcp de ses activités vers
l’exploration des objets.

1 an - 1 an 1/2: Il est capable de reproduire
les gestes devant le miroir. Commence à
dissocier l’image dans le miroir et la
personne.
L’imitation devant à un miroir indique le
début du processus de mentalisation de
cette relation duelle.

18 mois – 3 ans : L’acquisition de l’image
du corps n’est pas encore totale.
L’enfant explore son corps. Il sait
employer un mot pour demander et
obtenir un objet.
Précision gestuelle: l’enfant enfile sa
chaussure seul.
L’acquisition d’une conscience du corps est
encore imparfaite.

4 ans – 6/8 ans : Progressivement l’enfant va
acquérir une représentation présente de façon
permanente, mais inconsciente de son corps.
Grâce à:
 la maturation nerveuse
 la maitrise progressive des objets
 la précision des gestes
 la maitrise des mots
 la chaleur de l’atmosphère familière.
L’expérience du miroir:

Rôle structurant

Participe à la distinction extérieur/intérieur ou
Moi/Autre

L’enfant passe du réel à l'imaginaire.
LE DEVELOPPEMENT
PSYCHOMOTEUR

Les actions motrices:

Transport du corps et des objets

Communiquer et exprimer les émotions

Fonction développementale

Plusieurs théories expliquent le développement
psychomoteur de l’enfant.
Les principales:
- maturation neurologique
- l’apprentissage et à l’expérience

Maturation et apprentissage sont indissociables.
On retient:

Interactions complexes entre le moteur et le
psychique

L’action aide l’intelligence à se construire

Le dialogue tonique précède le dialogue verbal

Avant 1980 on distinguait 2 formes motrices dès
la naissance jusqu’à 4 mois.
- soit des décharges motrices inorganisées et
impulsives,
- soit des mouvements réflexes non
intentionnels.

Mais des observations mettent en évidence des
compétences étonnantes chez le nouveau-né.
LES REFLEXES
(ARCHAIQUES OU REACTIONS PRIMAIRES)

«Primaires»: première
mouvement ;
forme
organisée
de

«Archaïques»: l’héritage de l’espèce.

Les réflexes sont involontaires, échappent à la
conscience, sont déclanché par une stimulation
particulière et se manifestent de manière rigide.

Ils ont une valeur fonctionnelle et adaptatrice
importante.

Ex: les réflexes labiaux de succions et de
déglutition ont une fonction nutritionnelle, mais
aussi pour le dév. affectif de l’enfant.
LES REFLEXES






De succion
De marche automatique
De Moro
D’agrippement
Des points cardinaux
De Babinski
REFLEXE DE SUCCION
Lorsqu’on lui caresse une joue,
un nouveau-né tourne aussitôt
la tête vers la main et ses lèvres
cherchent alors quelque chose
à sucer.
REFLEXE DE MARCHE
AUTOMATIQUE
L’enfant est tenu en
position verticale d’une
seule main placée dans
la région thoracique
supérieure. On observe
d’abord le redressement
des membres inférieurs
et du tronc.
REFLEXE DE MORO
(Ou d'embrassement)
Lorsque l'environnement du
bébé change brusquement,
il écarte les 2 bras
symétriquement, relève les
jambes et se met à pleurer.
REFLEXE D’AGRIPPEMENT
Si l’on place un index dans
la paume de l’enfant, cette
simulation entraîne une
forte flexion des doigts.
REFLEXE DE FOUISSEMENT
Si l’on touche la
joue ou la bouche
du bébé, il tourne
automatiquement
la tête vers la
source
de
la
stimulation.
REFLEXE DE BABINSKI
A la suite de la
stimulation de la
plante du pied, la
réponse du gros
orteil est délivrée
en flexion.
LA LOCOMOTION

Les déplacements ont en commun de situer le
corps dans un environnement visuel.

Ramper ou marcher ne consiste pas seulement à
propulser le corps, il faut éviter de le mettre en
péril.

Ce savoir-faire demande de tenir compte
compte :
des contraintes qui relèvent du milieu;
 et celles qui relèvent de soi.


Les informations visuelles sont
fondamentales au déplacement.
« LA FALAISE VISUELLE »
Gibson et Walk (1960)
OBSERVATIONS:

Le bébé qui ne marcher pas à quatre pattes, n’a
pas peur d’être au-dessus du « précipice ».

Capable de se déplacer seul, le bébé montre
beaucoup de réticence à traverser la falaise.
DONC:
L’enfant passe outre de simples sensations
tactiles au profit d’informations plus
importantes fournies à son cerveau par ses
yeux.
Les enfants se servent de leur expérience
locomotrice pour apprendre à contrôler les
effets de leur déplacement et les anticiper.
LA MARCHE

Fonctions:
- transport du corps et des objets.
- permet de régler les relations sociales.
- participe à la protection de la personne
- permet l’exploration.
L’ACQUISITION DE LA MARCHE:
1. « Intégration de la posture et du mouvement »:
dure de 3 à 5 mois après les premiers pas.
2. « Phase d’ajustement »: affine le contrôle de la
marche et prend fin environs après 5 à 6 ans de
marche indépendante.
LES TROUBLES
PSYCHOMOTEURS
1.
2.
3.
4.
Retard psychomoteur
Dyspraxie
L’instabilité psychomotrice
Les Tics
RETARD PSYCHOMOTEUR

Est un retard dans les acquisitions posturales
ou du tonus.

Le retard psychomoteur peut être un
syndrome isolé ou en association avec un
retard mental.

Les facteurs favorisant l’existence d’un retard
psychomoteur sont d’ordre somatique ou
d’ordre environnemental.

Les rééducations psychomotrices et si nécessaire
un soutien psychologique ou une psychothérapie
DYSPRAXIE

Il s'agit d'une altération de la capacité à exécuter
de manière automatique des mouvements
déterminés, en l'absence de toute paralysie des
muscles impliqués dans le mouvement.

L’enfant peut être maladroit:
-
soit globalement (TAC) = course, saut, ...
-
soit spécifiquement pour certains gestes précis =
découpage, habillage
Les causes?

Des lésions cérébrales plus ou moins
localisées (Dyspraxie lésionnelle)

Certains enfants ne construisent pas
normalement leurs fonctions praxiques
(Dyspraxie développementale)
Conséquences:

Interfère avec la réussite scolaire ou les activités
de la vie courante.

Troubles associés : troubles du langage, des
apprentissages, des difficultés relationnelles avec
les pairs.

Sur le plan relationnel les difficultés sont
constantes: en réaction à l'intolérance de la
maladresse par le milieu familial ou
scolaire.

La dyspraxie
différemment.

Prise en charge par la rééducation
psychomotrice et les psychothérapies
affecte
chaque
enfant
L’INSTABILITÉ PSYCHOMOTRICE

L'enfant est décrit comme se dispersant dans ses
intérêts, fatiguant l'entourage, ne tenant pas en
place, touchant à tout.

Elle est physiologique chez les enfants de 2 à 4
ans.

L'instabilité peut faire partie d'un état réactionnel
à une situation traumatique.

L’instabilité peut être isolée: l'enfant se
développe bien, il n'y a pas de difficultés
majeures associées, l'intelligence est normale, les
résultats scolaires ne sont pas mauvais.

Ou elle peut apparaître sur le mode moteur et
psychologique: troubles associés
LES TICS




Ce sont des gestes brusques, soudains,
involontaires.
Les tics de la face sont les plus fréquents; les
mouvements des mains, des pieds ou du tronc
tout entier y sont fréquemment associés.
Ils n'apparaissent généralement pas avant 6-7
ans.
Le « tiqueur » éprouve souvent honte et
culpabilité.
CONCLUSION

Ce qui motive le corps ne se limite pas à la
satisfaction du besoin.

La manière dont le corps bouge dans l'espace,
dont il affronte le regard de l'autre, la manière
dont il « est », reflète l'état de structuration
psychique ou la qualité du développement.

Les actions du corps ont toujours du sens.
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