Rôle du Laboratoire Cours de Bactériologie Faculté de Médecine de Fès Dr. Sylvestre Tigaud Laboratoire de Bactériologie Centre de Biologie Nord Hôpital de la Croix-Rousse CHU de LYON Diaporama du Dr. Jacqueline GRANDO. Rôle du Laboratoire Rôle du Laboratoire de Bactériologie Dr. Sylvestre Tigaud [email protected] Tel : +33 4 72 07 18 44 Fax : +33 4 72 07 18 42 Hôpital de la Croix-Rousse Diaporama du Dr. Jacqueline GRANDO. Rôle du laboratoire Rôle du Laboratoire • Diagnostic bactériologique direct But : isoler et identifier la bactérie responsable de l'infection et déterminer sa sensibilité aux antibiotiques • Diagnostic indirect But : mettre en évidence une réponse immunitaire spécifique Diaporama du Dr. Jacqueline GRANDO. Diagnostic bactériologique direct 1 – Les prélèvements Rôle du Laboratoire • Précoce, avant les antibiotiques • règles d'asepsie élémentaire • étiquetage correct : – identité – service, nature exacte, date (heure, n°) • présence d'antibiotique ? • transport rapide • importance de la collaboration entre le clinicien et le microbiologiste pour l'interprétation •Diaporama fiche de renseignements (GBEA) du Dr. Jacqueline GRANDO. Diagnostic bactériologique direct 1 – Les prélèvements Rôle du Laboratoire • Pus ou liquides d'épanchements – foyers infectieux ouverts (contamination par la flore commensale) ou infections fermées – seringue stérile ou écouvillon (culturette) – si recherche d'anaérobies milieux de transport (Portagerm ou hémoculture anaérobie) Diaporama du Dr. Jacqueline GRANDO. Diagnostic bactériologique direct 1 – Les prélèvements Rôle du Laboratoire • Crachats – le matin à jeun au réveil après une toilette buccodentaire – effort de toux (les crachats salivaires sont à éliminer) – LBA et brosse en réanimation ou pneumologie Diaporama du Dr. Jacqueline GRANDO. Diagnostic bactériologique direct 1 – Les prélèvements Rôle du Laboratoire • Urines – toilette soigneuse de la région vulvaire ou du gland – recueil du 2ème jet dans un poudrier stérile (poche autocollante chez le nourrisson) – transport rapide ou stockage à 4°C ou milieu de transport avec conservateur Diaporama du Dr. Jacqueline GRANDO. Diagnostic bactériologique direct 1 – Les prélèvements Rôle du Laboratoire • Selles (coproculture) – de préférence un fragment muqueux ou sanglant ou écouvillonnage rectal si pas de selles. – renseignements cliniques : âge, voyage, antibiotiques, épidémie familiale,… – Il faut bien distinguer : • La coproculture standard, à la recherche de Salmonella, Shigella, Yersinia, • La coproculture à la recherche de Bactéries Multi-Résistantes • La coproculture à la recherche de Clostridium difficile Diaporama du Dr. Jacqueline GRANDO. Diagnostic bactériologique direct 1 – Les prélèvements Rôle du Laboratoire • Prélèvements génitaux – avant toute thérapeutique locale (ovules, gels, crèmes) ou toilette intime – prélèvement à écouvillon guidé par les signes cliniques : • • • • • des ulcérations génitales des sécrétions génitales ou leucorrhées au niveau : du méat urétral, de l'orifice des glandes de Bartholin en cas de réaction inflammatoire du cul de sac vaginal ou de l'endocol utérin après mise en place du spéculum Diaporama du Dr. Jacqueline GRANDO. Diagnostic bactériologique direct 1 – Les prélèvements Rôle du Laboratoire • L.C.R. (Liquide Céphalo-Rachidien) – C’est le prélèvement impératif en cas de méningite bactérienne, qui est une urgence absolue. – transport urgent ++++. Il faut s’assurer que le laboratoire prenne le prélèvement en charge. – froid interdit (car tue les Méningocoques). • N.B. Classiquement, on enseigne de faire le Prélèvement avant antibiotique…. Mais le prélèvement nécessite une Ponction Lombaire ce qui entraîne des délais d’hospitalisation. Il peut être nécessaire de commencer les Antibiotiques avant le transport à l’hôpital. Diaporama du Dr. Jacqueline GRANDO. Diagnostic bactériologique direct 1 – Les prélèvements Rôle du Laboratoire • Hémocultures – permet le diagnostic des bactériémies (passage transitoire) et des septicémies (passages répétés accompagnés de syndrome infectieux grave) – indications : • toutes les formes de fièvre, et aussi les hypothermies • sensation de refroidissement ou frissons, prostration, hypotension – prélèvements précoces avant les antibiotiques de 4 à 6 hémocultures en 48h – ponction veineuse de 20 ml après asepsie rigoureuse – une hémoculture = un flacon aérobie + un flacon anaérobie Diaporama du Dr. Jacqueline GRANDO. Diagnostic bactériologique direct Rôle du 2 – L’examen macroscopique Laboratoire • • • • • exemples : urines troubles selles liquides crachat salivaire L.C.R. limpide, hémorragique ou purulent (eau de riz). Diaporama du Dr. Jacqueline GRANDO. Diagnostic bactériologique direct 3 – L’examen microscopique Rôle du (ou examen direct) Laboratoire • examen à l'état frais : – mobilité des germes • coloration après avoir fixé le frottis – bleu de méthylène – Gram – Ziehl • examen par immunofluorescence – utilisation d'anticorps (Ac) spécifiques marqués par une substance fluorescente Diaporama du Dr. Jacqueline GRANDO. Diagnostic bactériologique direct 4 – La mise en culture Rôle du Laboratoire • Milieu solide (gélose en boîte de Pétri) et/ou liquide (bouillon dans des tubes) • Le choix des milieux est dicté par la nature des prélèvements, les renseignements cliniques et les données de l'examen direct • Mise à l'étuve 24 à 48 h ou + dans certains cas (anaérobies, mycobactéries…) • Culture positive – le bouillon se trouble et chaque bactérie donne naissance à une colonie sur la gélose Diaporama du Dr. Jacqueline GRANDO. Diagnostic bactériologique direct Rôle du 5 – Identification des bactéries Laboratoire • On connaît déjà : – Les caractères morphologiques : formes, groupement, mobilité, coloration (donnés par l'E.D.) – Les caractères culturaux : rapport avec O2, aspect des colonies, pigmentation, odeur, … • On va définir : – Les propriétés biochimiques : galeries (ex : entérobactéries) – Les constituants antigéniques : anticorps spécifiques (agglutination) (ex : S. aureus, Streptococcus, …) Diaporama du Dr. Jacqueline GRANDO. Diagnostic bactériologique direct Rôle du 5 – Identification des bactéries Laboratoire • Part croissante des techniques de Biologie Moléculaire – Hybridation avec une sonde d'ADN marquée spécifique d'un gène bactérien, soit directement soit après amplification de l'ADN bactérien par PCR (Polymerase Chain Réaction) – De plus en plus souvent, on utilise le séquençage moléculaire d’une « horloge moléculaire » puis on recherche cette séquence dans une base de donnée. – L’horloge moléculaire la plus utilisée est le gène codant l’ARNr16S Diaporama du Dr. Jacqueline GRANDO. Diagnostic bactériologique direct Rôle du 6 – Sensibilité aux antibiotiques Laboratoire • Base théorique : – Détermination de la CMI : Concentration Minima Inhibitrice ; c'est la plus faible concentration capable d'inhiber toute culture visible de la souche. – La CMI est comparée aux deux « concentrations critiques c et C » qui correspondent aux concentrations obtenues chez l’homme. – Les limites c et C sont fixées par le Comité Français de l'Antiiiogramme ou le NCCLS Diaporama du Dr. Jacqueline GRANDO. Diagnostic bactériologique direct Rôle du 6 – Sensibilité aux antibiotiques Laboratoire • Bactérie résistante CMI > C CMI plus élevée que les concentrations d'antibiotiques obtenues in vivo ; le traitement ne sera pas efficace • Bactérie sensible CMI < c CMI nettement inférieure aux concentrations obtenues in vivo ; le traitement peut être efficace • Bactérie intermédiaire c<CMI<C zone d'incertitude ; la bactérie peut être atteinte en augmentant la posologie – Quotient inhibiteur : rapport entre concentration in vivo et CMI ; plus il est élevé, plus le traitement sera efficace (QI > 8) Diaporama du Dr. Jacqueline GRANDO. Diagnostic bactériologique direct Rôle du 6 – Sensibilité aux antibiotiques Laboratoire • Antibiogramme (en pratique la mesure des CMI est réservée à des cas particuliers) • Diffusion en milieu solide : méthode des disques (la mesure du diamètre d'inhibition reflète la valeur de la CMI) lecture automatisée désormais possible • Dilution en milieu liquide : systèmes automatisés ; la lecture est automatisée et informatisée Diaporama du Dr. Jacqueline GRANDO. Rôle du Laboratoire Exemple d’un antibiogramme sur Acinetobacter Diaporama du Dr. Jacqueline GRANDO. Diagnostic bactériologique direct 6 – Sensibilité aux antibiotiques Rôle du Bactériostase et CMI Laboratoire • La bactériostase est l'arrêt de la multiplication du germe, qui reste vivant, et donc susceptible de reprendre sa multiplication si les conditions se modifient. • La CMI, concentration minimale bactériostatique, est la plus faible concentration d'un antibiotique donné qui inhibe toute croissance visible en 24 heures. Diaporama du Dr. Jacqueline GRANDO. Diagnostic bactériologique direct 6 – Sensibilité aux antibiotiques Rôle du Bactéricidie et CMB Laboratoire • La bactéricidie est la mort du germe, définitivement incapable de reprendre sa multiplication. • La CMB, concentration minimale bactéricide, est la plus faible concentration d'un antibiotique donné qui ne laisse survivre que 1/10000 après 24 heures de contact. Diaporama du Dr. Jacqueline GRANDO. Diagnostic bactériologique direct 6 – Sensibilité aux antibiotiques Rôle du Laboratoire Bacteriostase et Bactéricidie 14 12 Pas d’AB 10 Témoin 1/2 CMI CMI CMB 2 X CMB Bacteriostase 8 6 4 Bactericidie 2 0 0' 15' Diaporama du Dr. Jacqueline GRANDO. 30' 1h 2h 3h 18h Diagnostic bactériologique direct 7 - Techniques sans culture Rôle du Laboratoire • La bactériologie traditionnelle est en défaut chaque fois que : – La culture est impossible (Treponema pallidum, Mycobacterium leprae…. Traitement aux antibiotiques préalable) – La culture est trop complexe (Chlamydia trachomatis) – La culture est trop lente par rapport à l’urgence (Mycobacterium tuberculosis, mais aussi Neisseria meningitidis) • On utilise alors des techniques immunologiques (Recherche d’antigènes solubles dans le sang, l’urine ou le LCR) • Mais la vraie solution est représentée par l’Amplification génique par PCR. Diaporama du Dr. Jacqueline GRANDO. Diagnostic bactériologique direct 7 - Techniques sans culture Rôle du Laboratoire • L’Amplification génique par PCR permet de multiplier un gène bactérien un grand nombre de fois (jusqu’à 240). Ce gène devient facile à détecter et à étudier. • On peut soit utiliser l’amplification d’un gène très spécifique d’une espèce (par exemple Nuclease du Staphylococcus aureus), • Soit utiliser l’amplification d’une « Horloge Moléculaire » de type ARNr16S qu’il faut ensuite séquencer : c’est le principe de la « PCR universelle » Diaporama du Dr. Jacqueline GRANDO. Diagnostic bactériologique direct 7 - Techniques sans culture Rôle du Laboratoire • L’avenir ? • Probablement l’utisation de « DNA-chips » c’est à dire de dispositifs permettant de reconnaître en une fois de nombreuses séquences génétiques, à la fois d’identification bactérienne et virale, et de sensibilité aux antimicrobiens. • Ce sera la responsabilité de votre génération que d’apprendre à utiliser ces outils !!! Diaporama du Dr. Jacqueline GRANDO. Rôle du Laboratoire Diagnostic bactériologique indirect • Les bactéries expriment des antigènes (Ag) • Les Ag induisent une réponse immunitaire spécifique – Réponse humorale : apparition d'anticorps spécifiques sérodiagnostic – Réponse cellulaire : apparition d'une hypersensibilité de type retardé hypersensibilité retardée Diaporama du Dr. Jacqueline GRANDO.