Les incidents sur le médicaments

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Paris La Villette - Cité des Sciences et de l’Industrie
Lundi 29 et mardi 30 novembre 2010
Atelier n°
14
La sécurité des soins médicamenteux :
il faut agir, l’enjeux est immense
Etude MERVEIL et la méthode REMED
Marie AUBÉ, Pharmacienne – UGECAM – ALSACE
[email protected] – 03 69 06 30 93
La Revue des Erreurs
liées aux Médicaments et Dispositifs médicaux associés
Le manuel de la REMED
1ère Édition – 2009
Un projet interdisciplinaire de sociétés savantes :
SFPC, SFGG et SOFGRES
http://www.adiph.org/sfpc/erreurmédicamenteuse.html
Revue des Erreurs liées aux Médicaments
Et aux Dispositifs médicaux associés
Prise en charge médicamenteuse du malade hospitalisé, résidant ou
ambulatoire.
Erreurs considérées comme évitables, erreurs suivies ou non d’un
dommage chez le patient.
EM  potentielle = circonstances favorables à la survenue d’une EM
 avérée
 interceptée avant administration
 non interceptée avant administration  échappée belle
cible de la REMED
 EI = dommage
Méthodologie formalisée au sein d’un manuel –Manuel de la REMED-,
1ère édition, 2009
Analyse collective interdisciplinaire des erreurs médicamenteuses
La méthode de conduite de la REMED
1. La reconstitution chronologique des faits
2. La caractérisation de l’EM
3. Le diagnostic des causes
Identification des causes
Hiérarchisation des causes
4. La construction du scénario
5. L’amélioration des pratiques
Identification des mesures d’amélioration
Priorisation des mesures d’amélioration des pratiques
Suivi de leur mise en œuvre
Étude MERVEIL
Année 2009 - 2010
Étude Multicentrique pour l’Évaluation
de la ReVue des Erreurs et de leur Iatrogénie
Liées aux médicaments
Coordonnateur : Edith Dufay
[email protected]
Étude MERVEIL – Les objectifs
Valider et simplifier la démarche de la REMED
 Objectif principal
Évaluation de la pertinence, l’applicabilité et l’acceptabilité de la
méthode et des outils de la REMED
 Objectifs secondaires
Analyse descriptive des erreurs médicamenteuses et des mesures
d’amélioration ayant fait l’objet d’une revue
Élaboration d’un recueil des mesures simples
Étude MERVEIL – Le schéma général
Étude multicentrique francophone prospective
141 établissements de santé participant à l’étude représentés par un binôme
287 professionnels de santé formés
Analyse d’au moins 4 cas d’erreurs médicamenteuses et/ou conséquences pour le
patient, au fur et à mesure de leur survenue
3 documents d’enquête à remplir: cahier de la REMED & 2 formulaires A et B
=> Publication des résultats en 2011
Annexe 1
Pour présenter REMED : son organisation et
les outils proposés
Etude de cas d’une erreur médicamenteuse
 Enfant 18 mois, 10kg
 Surdosage Dépakine (valproate de sodium)
 Administration de Dépakine solution buvable
200mg/ml à la place de Dépakine sirop 56,64mg/ml
 Déclaration d’erreur médicamenteuse par l’interne
du service de pédiatrie
Déclaration
pharmacovigilance
La reconstitution chronologique des faits
Faciliter l’expression
Contact :
Individuel
Collectif
Nom et qualité de la personne, acteur ou témoin :
-____________________________________________
-____________________________________________
ère
1
entrée : Questionnaire basé sur le QQOQCCP:
 QUOI ?
De quoi s'agit-il ?
Quel est le problème ?
Qu'avons nous observé ?
 QUI ?
Qui a intercepté ou détecté
Qui était là ?
Qui a rattrapé ?
Qui a subi ?
Qui a fait faire ?
 OÙ ?
Où cela s'est-il produit ?
 QUAND ?
Quand cela s'est-il produit ?
Quand s'en est-on aperçu ?
Depuis quand ?
 COMMENT ?
Comment cela s'est il passé ?
Quel médicament est concerné ?
Quels matériels, procédures sont concernés ?
 COMBIEN ?
Cela s’est-il déjà produit ?
 POURQUOI ?
Qu’aurait-il fallu faire ?
Inscrivez ici les réponses données :
ème
2
Entretiens individuels
 Médecins
(médecin du service et interne
qui a déclaré l’erreur)
 Parents de l’enfant
 Infirmière
Analyse documentaire :
entrée : Détection et récupération de l’erreur médicamenteuse
Qui a détecté l’erreur médicamenteuse et comment ?
prescriptions journalières
Inscrivez ici les réponses données :
Qu’est-ce qui a été fait pour atténuer les conséquences chez le malade ?
Inscrivez ici les réponses données :
ème
3
entrée : Descriptif des pratiques
Comment se déroule habituellement le processus dans lequel le dysfonctionnement a été observé ?
Inscrivez ici les réponses données :
ème
4
entrée : Descriptif de la cible
Pourquoi cela s’est-il passé ? Quel est le processus idéal ?
Inscrivez ici les réponses données :
ème
5
entrée : Facteurs environnementaux
Qu’est ce qui a favorisé la survenue de l’erreur médicamenteuse ?
Inscrivez ici les réponses données :
ème
6
entrée : Quelles sont les barrières de sécurité qui ont fait défaut ?
Inscrivez ici les réponses données :
être factuel
et abandonner les jugements de
valeur
Quels sont les produits de santé impliqués?
DEPAKINE 200 MG/ML SOL BUV
FLACON 40 ML
seringue pour administration orale :
les traits de graduation indiquent d'un côté
les doses exprimées en milligrammes
(100-200-300-400 mg)
et de l'autre côté la correspondance en
millilitres (0,5-1-1,5-2 ml).
DEPAKINE 57,64 mg/ml SIROP
seringue doseuse en mg
Caractérisation de l’erreur médicamenteuse
• Erreur avérée, non interceptée avant
administration
=> allongeant un séjour hospitalier / préjudice
temporaire au patient
• Erreur de concentration
• Étapes du circuit du médicament :
prescription, transcription
préparation de l’administration
dispensation : pas d’analyse pharmaceutique
Le diagnostic des causes
L’outil « Diagnostiquer…"
Classification de 160 éléments d’analyse causale…
Identifier les causes
Prescription du traitement personnel des patients
Méconnaissance des deux présentations de dépakine
Prescription : pas de forme galénique précisée sur la
prescription, posologie exprimée en ml et non en mg
Erreur de posologie : correction de la prescription initiale
par un facteur 4 sans nouveau calcul de la posologie
Une seule présentation dépakine buvable référencée :
solution buvable (sirop non référencé)
Délivrance globale par la pharmacie
….et les hiérarchiser
Pondérer les causes à l’aide d’une matrice
La matrice de pondération permet d’attribuer une valeur à chaque cause identifiée. Cette valeur correspond à l’intensité du lien établi
entre cette cause et l’EM survenue.
1) Lister les causes
•Cause A : Prescription du traitement personnel des patients sans vérification
•Cause B : Méconnaissance des deux présentations de dépakine
•Cause C : Prescription : pas de forme galénique précisée sur la prescription, posologie exprimée en ml et non en mg
•Cause D : Erreur de posologie : correction de la prescription initiale par un facteur 4 sans nouveau calcul de la posologie
•Cause E : Une seule présentation dépakine buvable référencée : solution buvable (sirop non référencé)
•Cause F : Délivrance globale par la pharmacie
2) Répartir un capital de 10 points entre les causes de chaque couple, selon l’appréciation personnelle de chaque membre de
la REMED
(exemple : couple A/B, 7 points pour A et 3 points pour B)
A5
A6
A6
A9
A5
B5
C4
D4
E1
F5
B6
C4
B6
D4
B9
E1
B4
F6
C5
D5
C9
E1
C3
F7
D9
E1
D4
F6
E1
F9
3) Calculer le nombre de points cumulés par cause et classer les causes par importance décroissante
Cause A : 31_ _ _ points
=> 2
Cause B : 30_ _ _ points
=> 3
Cause C : 25_ _ _ points
Cause D : 26_ _ _ points
Cause E : 5_ _ _ points
Cause F : 33 _ _ points
=> 1
Restitution de l’analyse, scénario






Traitement à domicile : administré par la mère : 1,4 ml/8 h (Dépakine® sirop à
57,64 mg/ml soit 80 mg/8 h) à l’aide d’une seringue graduée en ml pour
administration dans la gastrostomie
A l’admission, prescription sur information donnée par le papa de l’enfant :
Dépakine 10ml 3x/j (parents ne parlant pas très bien le français, pas de
présentation d’ordonnance, ne rapportent pas le traitement du domicile).
Pas d’analyse pharmaceutique, dépakine buvable délivrée de manière globale
par la pharmacie.
Seule la solution buvable (200 mg/ml) est disponible à l’hôpital. La prescription
est donc exécutée à la posologie de 2000 mg/8 h soit 25 fois la dose pendant
1 jour.
Deuxième prescripteur : « dépakine 2,5ml 3x/j (dépakine 200mg/ml) » qui a
divisé par 4 la posologie car connaissait la correspondance sirop-forme buvable.
L’enfant reçoit alors 2,5 ml/8 h, soit 500 mg/8 h, soit 6,25 fois la dose pendant
3 jours. Prescription rédigée en mL et non en mg.
A la sortie prévue de l'enfant l'interne s'est rendue dans la chambre pour réaliser
la prescription de sortie : s'est rendue compte de la présence de DEPAKINE 200
MG/ML SOL BUV FL 40 ML et a pris note de la prescription réalisée en ml =>
« Dépakine 2,5ml x 3/j » et après calcul de la dose (1500mg/j) s'est rendue
compte d’un surdosage.
Recherche des mesures d’amélioration
Quels sont les actions réduisant le risque de survenue d’un événement analogue ?
Autrement dit, comment éviter la récidive ?
Quelles sont les recommandations à prioriser puis à mettre en œuvre ?
1)
Prise en compte des traitements personnels => demander aux parents de l’enfants
les prescriptions, les médicaments, contacter le médecin
22)
Référencement DEPAKINE sirop ?
3)
Déclaration au guichet de l’erreur médicamenteuse de l’AFSSAPS
4)
Formation sur les médicaments
55)
Formulation prescription : faire apparaître l’équivalent de la dose en mg/kg/j pour
les prescription forme orale buvable
66)
Analyse pharmaceutique : pharmacien référent pédiatrie, externe en pharmacie.
ALERTE PRODUIT
Paris, Septembre 2009
INFORMATION IMPORTANTE SUR LA SECURITE D’EMPLOI DE
DEPAKINE 200 mg/ml, solution buvable (valproate de sodium)
Nouvelle seringue pour administration orale graduée uniquement en milligrammes à
compter du lot 90101
Information destinée aux pédiatres, neurologues, médecins généralistes, pharmaciens
d’officine et hospitaliers.
Madame, Monsieur,
En accord avec l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps),
Sanofi-aventis France a modifié la seringue pour administration orale de la spécialité
DEPAKINE 200 mg/ml, solution buvable.
Cette décision fait suite à plusieurs signalements d’erreur médicamenteuse concernant
la forme solution buvable et la forme sirop de DEPAKINE (dosée à 57,64 mg/ml).
La forme sirop doit être prescrite en milligrammes uniquement tandis que la forme
solution buvable pouvait jusqu’à présent être prescrite soit en milligrammes, soit
éventuellement en millilitres. Les erreurs rapportées sont des erreurs de prescription
(posologie de la forme sirop exprimée en millilitres et non en milligrammes), de
délivrance (confusion entre les deux formes), et d’administration.
Annexe 2
La REMED
Propositions structurant son organisation
• Qui participe ?
• Qui gère et anime la revue ?
• Qui est destinataire de l’intégralité de la réflexion du groupe de travail ?
• Quelle information est restituée au niveau institutionnel ?
• Où sont archivés les documents utilisés ou produits au cours de la REMED ?
• Quelle anonymisation adopter ?
• Quel accompagnement des personnes concernées ?
La REMED
Les outils pour aider à la conduite de la Revue
1.
Repérer un EI à l’aide des événements sentinelles
2.
Déclarer une erreur médicamenteuse
3.
4.
5.
6.
Repérer les documents utiles
Caractériser l’erreur médicamenteuse
Diagnostiquer les causes – Diagramme des 7M
7.
8.
9.
Faciliter l’expression
Construire un scénario
Pondérer les causes
Rédiger le compte rendu d’analyse approfondie
10. Prioriser les mesures d’amélioration
Téléchargement