© Hatier, 2003 2
lourdes que des chaînes légères, on reconnaît des régions hypervariables où la séquence
d’acides aminés est toujours différente d’un anticorps à l’autre.
• La capacité des anticorps à former des complexes avec des antigènes spécifiques est liée
aux régions variables des chaînes polypeptidiques de la molécule. Plus précisément, les
régions hypervariables d’une chaîne lourde et d’une chaîne variable forment dans
l’espace, un site de reconnaissance d’un antigène précis. Les acides aminés de ce site se
lient spécifiquement à une région de l’antigène (déterminant antigénique). Les sites de
reconnaissance d’un anticorps anti-gp 120 reconnaissent la protéine d’enveloppe gp 120
du VIH, ceux d’un anticorps anti-p 24 reconnaissent la protéine p24 du VIH, etc…
• Chaque molécule d’anticorps possède donc deux sites de reconnaissance de l’antigène.
Elle peut se lier à un molécule d’antigène par un site et à une autre molécule d’antigène
(identique) par le second site : il en résulte qu’un ensemble de molécules d’anticorps et
d’antigènes peuvent former des complexes.
II. Rôle protecteur des anticorps anti-VIH
• En se liant aux protéines de l’enveloppe du virus, les anticorps empêchent la fixation de
celui-ci aux molécules CD4 membranaires des lymphocytes T4. En neutralisant le virus,
les anticorps limitent l’infection des lymphocytes T4.
• La région constante des chaînes lourdes d’anticorps a des propriétés effectrices. Elle peut,
notamment se lier à des récepteurs membranaires des cellules phagocytaires. Les
complexes anticorps anti-VIH – virus peuvent ainsi être phagocytés par ces cellules ce qui
contribue à la réduction du nombre de particules virales (charge virale) dans le milieu
extracellulaire (plasma, lymphe).
Conclusion
Les anticorps anti-VIH sont des molécules effectrices résultant des réactions immunitaires
entraînées par l’infection par le VIH.
La spécificité des complexes qu’ils forment avec les protéines des VIH est liée à l’existence
de deux sites de reconnaissance spécifiques d’un antigène par chaque molécule d’anticorps.
Le rôle protecteur des anticorps anti-VIH vis-à-vis de l’infection est modeste. Comme tous les
anticorps, ils n’agissent que dans le milieu extracellulaire et sont donc sans action sur la
production de nouveaux virions par les lymphocytes T4 infectés.