batteries côtiéres ennemies le long de la côte occupée de la France.
Les pertes de navires marchands montent en flèche dès septembre 1940. Plus de 150 sont
coulés en un peu plus de trois mois. Du 20 au 22 septembre, 14 des 43 vaisseux du convoi HX-72
parti sous escorte d’Halifax pour l’Angleterre sont envoyés par le fond. Avant la fin de l’année près
de 150 navires voguant vers l’Angleterre ou vers des ports nord-américains sont coulés dans
l’Atlantique Nord.
La marine allemande a adopté une nouvelle tactique. Un groupe de dix sous-marins ou plus
forme une « meute de loups » (Wolf pack) et patrouille un large secteur d’océan où l’on croit que
les convois escortés vont passer. Dès qu’un submersible voit les navires, il contacte les autres sous-
marins qui se dirigent à toute vitesse, souvent en surface, afin d’attaquer le convoi.
Peu d’attaques ont lieu le jour. La plupart se font la nuit parce que les sous-marins au profil
bas peuvent facilement infiltrer le convoi. Les commandants allemands ont des cibles préférées :
les pétroliers. Lorsqu’un pétrolier est frappé par une torpille et explose, ça éclaire une bonne partie
du convoi.
Les convois ne naviguent jamais en ligne droite. Ils
zigzaguent à des moments précis déterminés avant le
départ. Les navires qui sont lents ou qui ont des problèmes
mécaniques sont laissés à eux-mêmes. Les escortes ne
peuvent pas abandonner un convoi de 40 vaisseaux ou plus
pour aider un retardataire. Ce sont ces navires marchands
qui sont victimes des U-boote le jour. Si vous ne pouvez
suivre, vos chances de vous rendre à destination diminuent
grandement. Pour les marins, les chances de survie dans les
eaux froides de l’Atlantique Nord sont peu élevées.
Les navires allant vers l’Angleterre ne sont pas les seules proies des submersibles allemands.
Plus de 250 navires marchands, la plupart en lest, voguant vers les eaux nord-américaines sont
victimes des U-boote. La logique est simple : s’ils ne peuvent se rendre à leurs ports pour prendre
leur cargaison, ce sont des milliers de tonnes qui ne se rendront pas en Angleterre.
Les sous-marins allemands connaissent leur période de gloire de septembre 1940 à avril
1943. Pendant cette période, ils coulent plus de 575 navires marchands partis d’Amérique du Nord
pour l’Angleterre ou partis du Royaume-Uni vers des ports canadiens, américains ou des Caraïbes.
C’est au cours de cette phase de la Bataille de l’Atlantique que la Marine royale canadienne
prend son envol. De quelques vaisseaux affectés comme d’escortes en 1939, la flotte canadienne
grandit de façon dramatique avec la mise en service de nouveaux navires de guerre construits en
vertu d’un ambitieux programme de contruction navale enterepris par le gouvernement.
La troisième phase de la bataille : avril 1943 à mai 1945
Au fur et à mesure que les nouveaux navires de guerre rejoignent la flotte, le rôle de la
Marine royale canadienne grandit. En 1942, environ 40 pourcent des escortes sur l’Atlantique Nord
sont canadiennes. En 1945, ce chiffre est de 80 pourcent.
C’est au cours de cette période que la bataille contre les U-boote est gagnée. La victoire n’est
pas seulement attribuable à la marine canadienne, mais aussi aux avancées technologiques dont le
radar aérien et l’arrivée de nouveaux avions capables de patrouiller la zone morte dans l’Atlantique
Nord au sud de l’Islande qui est le terrain de chasse préféré des sous-marins.
Entre avril 1943 et la fin de la guerre en Europe, peu de navires marchands sont perdus dans