Infections Respiratoires

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Infections Respiratoires
Infections communautaires :
S.Pneumoniae , Haemophilus
Bordetella , Legionella
Dr V.Leclercq
CHU Nice 2009
Contexte
• Pneumonie aiguë
- pneumopathie communautaire
- pneumopathie nosocomiale
• Abcès pulmonaire
• Surinfection de bronchite chronique
Prélèvements
• Expectoration (ECBC) :
• Difficulté diagnostique : obtenir des prélèvements NON
CONTAMINES PAR LA FLORE OROPHARYNGEE
• La flore commensale risque de masquer les microorganismes pathogènes responsables d’infections bronchopulmonaires.
• Autres:
• Aspiration trachéale
• Brossage bronchique
• Lavage broncho-alvéolaire
Flore commensale
Epidémiologie
• Principaux agents responsables :
-
Streptococcus pneumoniae
Haemophilus influenzae
-
Mycoplasma pneumoniae
Legionella pneumophila
Chlamydiae pneumoniae
-
Staphylococcus aureus
Bacilles GRAM - : P.aeruginosa, entérobactéries
Bactéries anaérobies
Moraxella catarrhalis
Germes atypiques
Analyse bactériologique
1.
2.
3.
4.
Examen Direct
Cultures
Identification
Antibiogramme
Examen Direct
–
–
–
–
Aspect macroscopique
État frais
Coloration de Gram
Autres colorations
Classes selon Bartlett Murray et Washington
Classe
Cellules épithéliales /
champ (X100)
Leucocytes / champ
(X100)
1
>25
<10
2
>25
10-25
3
>25
>25
Significatif
4
10-25
>25
Significatif
5
<10
>25
Significatif
Interprétation
Non ensemencé
(contamination salivaire)
Non ensemencé
(contamination salivaire)
Parois bactériennes
Parois bactériennes
GRAM Membrane externe, LPS
GRAM +
Peptidoglycane ++
Lipoprotéine
Acide lipotechoique
LPS
Acide techoïque
Coloration de GRAM
Coloration de Ziehl Neelsen pour la
recherche de Mycobactéries
Bacilles acido-alcoolo-résistants (ziehl)
Legionella en fluorescence
Cultures
• En fonction de la technique de
prélèvement il existe différents seuils
significatifs de croissance bactérienne :
– Pour le brossage bronchique : 103 UFC/ml
– Pour le LBA : 104 UFC/ml
S.Pneumoniae
Haemophilus
Bordetella
Legionella
S.pneumoniae
•
•
•
•
Pneumocoque
Genre streptococcus
Diplocoque à Gram positif
Capsulé
–
Cette capsule est responsable de la virulence :
empêche la phagocytose par les polynucléaires.
Pouvoir Pathogène
•
•
•
•
•
Commensal (hôte normal) du rhino-pharynx
Pneumopathie franche lobaire aiguë (PFLA)
Méningites
Pleurésies purulentes
Otites et de sinusites
Pouvoir Pathogène
Baisse d’immunité générale ou locale : anomalie du
tractus respiratoire, intoxication (alcool), troubles
circulatoires, malnutrition, splénectomie…
• Affections loco-régionales : bronchite, trachéobronchite,sinusites, otites, conjonctivites, pneumonies
franches lobaires aigues( 15-25% bactériémies),
pleurésies. 80% des pneumonies bactériennes
• Affections à distance: péricardites, méningites,
péritonites, arthrites.
• Réactions fibrineuses fréquentes =>cloisonnements (pleurauxméningés) aggravent le pronostic.
Bactériologie
•
•
•
•
•
•
Examen Direct
Culture
Biochimie
Antigènes
Sensibilité aux Antibiotiques
Traitement
Examen Direct
Gram X1000
Diplocoque Gram +
capsulé
Gram X1000
Gram X1000
Culture
– Germe exigent :
• gélose au sang
• anaérobiose ou CO2
• anaérobie aérotolérant
– Colonies lisses
transparentes +
hémolyse α
Biochimie
• Oxydase –
• Catalase –
(H2O2 H2O + O)
• Sensibilité au sel de
cuivre : optochine : lyse
de la capsule par les sels
biliaires
Antigènes
• Capsule de nature polysaccharidique
• Pneumotest + : mise en évidence
d’antigènes polysaccharidiques
capsulaires par technique
d’agglutination latex.
• Pneumocoque non capsulé ne se
différencie pas des streptocoques non
groupables
Antigènes
• Antigènes solubles urinaires
Sensibilité aux antibiotiques
• Résistance naturelle de bas niveau aminosides
• Apparition de souches résistantes
– 46% R érythromycine
– 40% R cotimoxazole
• 50% souches sensibilité diminuée à la pénicilline
– Le mécanisme de résistance est une modification des PLP
et touche aussi d’autres bêta-lactamines (amoxicilline et
céfotaxime).
• Transfert de matériel génétique (streptocoques commensaux
résistants aux antibiotiques et pneumocoque dans le rhino-pharynx)
• La détection de pneumocoques de sensibilité diminuée à
la pénicilline G est réalisée avec un disque d’oxacilline 5
mg (OXA-5) selon les critères suivants :
– diamètre OXA-5 > 26 mm : souche sensible à la pénicilline G et
aux autres b-lactamines.
– diamètre OXA-5 < 26 mm : souche de sensibilité diminuée.
• CMI :
– Penicilline G
– Amoxicilline
– Céfotaxime
S ≤ 0.06 mg/L
S ≤ 0.5 mg/L
S ≤ 0.5 mg/L
R>2 mg/L
R>2 mg/L
R>2 mg/L
Antibiogramme
E-test
Traitement
• Antibiotique de choix penicilline A
(amoxicilline) vérifier la sensibilité
• Vaccin (23 types polysaccharidiques les
plus fréquents) efficacité incomplète
– Indication : sujets splénectomisés et âgés
– Vaccin heptavalent chez le jeune enfant
administré avant 1 an , 3 injections (protection
93%).
Haemophilus
• Petits bacilles Gram négatif polymorphes (coccobacille)
• Aéro-anaérobies facultatifs, immobiles
• Parasites obligatoires
• Plusieurs espèces:
– H. influenzae
– H. parainfluenzae
– H. aphrophilus
– H. aegyptius
– H. haemolyticus
– H. ducreyi
Habitat – Pouvoir pathogène
• Muqueuses de animaux à sang chaud
• Homme 4 écosystèmes :
–
–
–
–
Pharynx
Bouche
plaque dentaire
appareil urogénital intestin
• H.influenzae espèce la + impliquée
• H.parainfluenzae, haemolyticus, paraphrophilus,
aphrophilus,haemoglobinophilus, segnis :
– commensaux
– infections ORL opportunistes (immunodéprimés)
– septicémie et endocardite
• H.ducreyi : affection vénérienne: le chancre mou
Haemophilus influenzae
• Commensal de l’oropharynx possède une capsule (6
types a-f)
• Souches capsulées de type b :
– 95 % des pathologies invasives (enfant <5ans) :
– méningites, septicémies, épiglottites, pneumonies, cellulites,
arthrites septiques
• Infections pulmonaires aiguës de l’enfant dues à
différents sérotypes (terrains fragilisés)
• Infections de l’adulte facteurs favorisants:
– traumatisme crânien, agammaglobulinémie, cancer,
alcoolisme,splénectomie,diabète.
– souches pas toujours capsulées
Haemophilus influenzae
• Autres types capsulaires a c d e f plus rarement
impliqués dans infections invasives.
• Souches non capsulées biotype II ou III
pathologies locales (sinusites, otites, poussées
de bronchite chronique, surinfection de DDB et
mucoviscidose).
• Infection virale ou tabagisme favorise
colonisation=>infection.
Bactériologie
•
•
•
•
•
Examen Direct
Culture
Biochimie - Classification
Antigènes
Sensibilité aux Antibiotiques - Traitement
Examen Direct
Gram X1000 : petits BGN polymorphes
Examen Direct
Examen Direct
Coloration de Gram d'une
aspiration bronchique d'un
malade en réanimation médicale
(mélange avec S. pneumoniae)
Culture
– Germe exigent :
• V : NAD (Vitaminique)
• X : Hémine (Inconnu)
– Température
optimale de
croissance 35-37°C
Culture
Culture sur gélose chocolat +
polyvitex avec bacitracine
colonies blanc gris en 24 heurs
Facteurs de croissance
• Facteur V
– Thermolabile: NAD (nicotinamide adénine
dinucléotide ) ou coenzyme I ou NADP (NAD
phosphate) ou coenzyme II. Coenzymes de
déshydrogénase présents dans les globules
rouges, tissus animaux et végétaux et la plupart
des bactéries
• Facteur X
– Thermostable = hémine (composé contenant du
fer dérivé de l’hémoglobine et des enzymes de la
chaîne respiratoire(cytochrome, catalase,
oxydase)
Milieux de culture
• Nécessite les facteurs de croissance selon
les espèces : X,V ou les 2
• Gélose au sang frais ne convient pas :
– (V intraglobulaire et NADase)
• Gélose au sang cuit :
– gélose chocolat chauffé à 75°C: X et V
partiellement détruit par chauffage
– adjonction d’ extrait de levure apporte NAD.
Classification
Facteur
X
Facteur
V
oxydase
catalase urèase indole
H. influenzae
+
+
+
+
(+)
+
H. haemolyticus
+
+
+
+
(+)
v
H.parainfluenzae
-
+
+
V
(-)
H.paraphrophilus
-
+
+
-
-
-
H.segnis
-
+
-
-
-
-
H.aphrophilus
+
-
-
+
-
-
H.ducreyi
+
-
-
-
-
-
Antigènes
• La capsule polysaccharidique de certaines
souches permet de définir différents
sérotypes de a à f
• type b ou biotype I est le plus fréquent.
Sensibilité aux Antibiotiques Traitement
• Bêta-lactamines:
– Pénicilline G : Résistance naturelle
– Pénicilline A sensible (R acquise par ß-lactamase) :
faire céfinase.
– Amox + Ac Clav, C2G et C3G sensible
• Autres
– Erythromycine : Résistant
– Bactrim : irrégulier
• Vaccin
– Nourrisson entre 3 à 12 mois (3 injection, rappel 1 an)
Antibiogramme
Céfinase
Céfinase
Bordetella
• Genre Bordetella :
– Bordetella pertussis : bacille de Bordet-Gengou agent
de la coqueluche
– Bordetella parapertussis : coqueluche atténuée
– Bordetella bronchiseptica : pathogène pour le porc et
chien mais aussi chez l’homme
– Bordetella avium : coryza du dindon opportuniste
chez l’homme
Prélèvement
Examen Direct
• Petit coccobacille
Gram négatif
coloration bipolaire
• Immobile (sauf
avium et
bronchiseptica)
Culture - Biochimie
– Aérobie stricte
– Exigence en nicotinamide,
azote et soufre (BGS)
– Culture lente 7j
– Colonies en gouttelette de
mercure et hémolytique
– Catalase +
– Oxydase +
– Non glucidolytique
– Viabilité faible en dehors
de l’hôte (sauf bronchiseptica)
Diagnostic biologique
• Diagnostic direct :
– Culture de l’aspiration naso –pharyngée
incubée pendant 7 jours sensibilité 50-60%.
– IF rapide, manque sensibilité et spécificité.
– PCR (séquence ADN pertussis).
• Diagnostic indirect :
– Sérologie (2 sérums à 4 semaines
d’intervalle) rétrospectif.
Pouvoir pathogène
• Coqueluche (chant du coq):
– Incubation silencieuse : 2-3 semaines
– Phase catarrhale : toux sèche : qq jours
– Phase d’état : toux nocturne de plus de 14
jours avec quintes et reprise inspiratoire
difficile sans fièvre, chant du coq, apnées,
accès de cyanose, vomissements après les
quintes ou encore hyperlymphocytose: 1 mois
– Phase de convalescence plusieurs mois.
Traitement - Prévention
• Hospitalisation enfant <1 an (complication)
• Erythromycine réduit la sévérité si appliqué en
début de maladie
• Isolement du patient (5-7jours) début du
traitement
• Vaccins
– Germes entiers tués
– forme isolée (Vaxicoq®) ou combinée à d'autres
(DTCOQ®, DTCP®, Tétracoq® ou pentavalent incluant
le vaccin contre Haemophilus influenzae : Pentacoq®
ou Pent-HIBest®)
• [email protected]
Legionella
Habitat
• Bactérie hydro tellurique :
– lacs, rivières,
– sols humides
• Multiplication dans les protozoaires libres :
amibes (symbiose) - Température optimale 25 45°C
• Réservoirs artificiels:
– Tour Aéro-Réfrigérante +++,
– Climatisations
– Thermes, saunas
– Fontaines, nébuliseurs…
Legionella
•
•
•
•
•
Bacilles à Gram négatif
46 espèces et 64 sérogroupes
0.5 à 5% des pneumopathies communautaires
L. pneumophila. 95% des cas , 80% Lp1
Maladie à déclaration obligatoire .
• Transmission : inhalation uniquement
Pouvoir pathogène : Legionellose
• Pneumonie aiguë
• Incubation de 2 à 10 jours
• Syndrome pseudogrippal (fièvre, toux sèche, céphalées,
myalgies, anorexie)
• Phase d’état (fièvre élevée, dyspnée, toux importante ±
expectorations)
• Pic : été et automne
• 1 cas /100 000 habitants/an
• Mortalité 20%
La contamination : inhalation d’eau
contaminée diffusée en aérosol
• Ces aérosols atteignent les
alvéoles pulmonaires (1)
• L’inhibition de la fusion du
phagosome et des vacuoles
lysosomiales permet la survie
intracellulaire des légionelles
et entraîne la destruction des
macrophages (5).
• Les légionelles infestent les
macrophages alvéolaires (2)
• Survivent et
se multiplient
dans les
phagosomes
à pH neutre
(3 - 4).
• Il n'y a pas de transmission
inter-humaine.
Quand demander un diagnostic
bactériologique ?
• Pneumonie avec :
–
–
–
–
–
–
Absence d’amélioration sous traitement par ß-lactamine.
Patient présentant un terrain favorisant.
Situation épidémique.
Pneumonie nosocomiale (systématique).
Voyageurs.
Exposition professionnelle à l’eau.
• Bien préciser au biologiste : Recherche de Legionella
Bactériologie
• Direct
– I.F directe sur le prélèvement
– Antigène urinaire
– Culture
– PCR
• Indirect
– Sérodiagnostic
IF Directe
•
•
•
•
•
•
Rapide (2 heures)
AC poly et monoclonaux
Sensibilité (25-40%)
Spécificité (60-70%)
Réactions croisées
Lecteur dépendant
AG Solubles Urinaires
• Précoce : 1 à 3 jours
• Persistance : 45 jours
(même si ATB)
• ELISA 15 minutes
• Immunochromatographie
•
•
•
•
Sensibilité 80%
Spécificité 99%
VPN 95%
VPP 86%
Culture
• Méthode de référence (Spécificité 100%, Sensibilité
40-60%)
• Culture lente 3-10 jours
• Bactérie exigeante :
– Milieu BCYE : exigence en cystéine – fer –
charbon (Buffered Charcoal Yeast Extract)
– Aérobie stricte CO2 (2.5%) primo isolement
– PH 6.85-6.95 tolère pH 5.5
– Température 35°C
Culture
• Colonies grises muqueuses polymorphes en
verre fritté ( loupe binoculaire 30 fois )
PCR
• Prélèvements
– Urines, LBA ,sérums
• Gènes amplifiés
– Mip (détection de 50 UFC dans LBA)
– Gène rrf correspondant à ARN5s ribosomal (genre Legionella)
– ARN16s
• Avantages: rapidité et détection de toutes les espèces
de legionella
Sérologie
• La technique d'immunofluorescence indirecte
(IFI) ou ELISA.
• Les immunoglobulines totales sont détectées
(IgM, IgG et IgA).
• Augmentation du titre des anticorps (de 4 fois)
permet de confirmer le diagnostic de
légionellose.
• Les inconvénients du sérodiagnostic :
– tardif voire rétrospectif.
– réactions croisées en IFI
Définitions
• Cas confirmé = Pneumopathie et/ou image
radiologique +
– Isolement de Legionella.
– Immunofluorescence directe positive.
– Présence d ’antigènes solubles urinaires.
– Séroconversion.
• Cas groupés =
– 2 cas survenus en moins de 6 mois dans un même
lieu d’exposition.
Sensibilité aux ATB - traitement
• Legionella :
– intracellulaire antibiogramme non recommandé
• Antibiotiques efficaces :
–
–
–
–
Macrolides
Fluoroquinolones
Tétracyclines
Rifampicine
• Prévention : surveillance environnementale et clinique.
– entretien régulier des réseaux
– circulation permanente de l'eau
– Température suffisante de l'eau (> 50°C)
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