Notions/concepts
1. Depuis Platon (428-348 av JC) et Démocrite (460-370 av JC), les notions de
« matérialisme » et d’« idéalisme » structurent l’histoire de la philosophie :
•La métaphysique platonicienne distingue deux mondes : le monde sensible (source
d’illusions) et le monde des idées dont les objets sensibles ne sont que d’imparfaites copies
(allégorie de la Caverne). En ce sens, Platon est un « idéaliste » qui a exercé une influence
profonde dans le domaine des religions occidentales (juive, musulmane et chrétienne).
•Pour Démocrite, comme pour tous les philosophes antiques dits atomistes (Epicure, Lucrèce),
la matière rend compte de tout ce qui peut exister, y compris l’âme et les dieux, ce qui
constitue le premier système intégralement matérialiste.
2. Qu’est-ce donc que je suis ? :
•Une chose qui pense, c'est-à-dire un esprit, répondait Descartes « Je pense donc je suis » et
avec lui les idéalistes (Kant, Fichte, Schelling, Hegel…..).
•Une chose qui pense, c'est-à-dire un corps pensant, « Je suis et je pense » répondraient
plutôt les matérialistes (Epicure, Hobbes, Diderot, Marx, Freud, Althusser….)
Là où les idéalistes diraient « j’ai un corps » (ce qui suppose qu’ils soient autre chose),
les matérialistes diront plutôt « je suis un corps »
Est idéaliste, toute doctrine pour laquelle la pensée existe indépendamment de la
matière, voire existe seule, que ce soit sous la forme d’idées (idéalisme au sens strict) ou
sous la forme d’êtres spirituels (auquel cas on parlera plutôt de spiritualisme).
Est matérialiste, toute doctrine qui nie l’absoluité de la pensée (ou de l’esprit) et son
indépendance à l’égard de la matière (du corps), sans pour autant nier l’existence de la
pensée (elle se nierait elle-même). C’est où le matérialisme contemporain rencontre la
biologie et spécialement la neurobiologie.