LCR Formation 72 Topo idéalisme et matérialisme I-Définitions rapports idée et matière/dialectique homme, nature - réel, histoire. Les sens qui observent le monde/l’idée est une matière/pas de non-matière :matérialisme. II-Préhistoire/histoire : -Animisme. Rapport hommes/nature - Révolution de l’agriculture, les conditions matérielles des hommes évoluent. Apparitions des classes sociales, division du travail, lutte pour s’accaparer le surproduit du travail :classe intellectuelle/classe manuelle. Genèse de l’idéalisme -Religions :polythéisme(dieux animaux-hommes, demis-dieux/esclavage), monothéisme(dieu abstrait, l’homme-individu). Catholiques, protestants/croyance, science(lumières) :révolutions bourgeoises(industries). Descartes, Spinoza%Dieu(inutile). Hegel%l’histoire, liberté, droit (du dominantuniversel-Homme /propriété, contradiction). -Marx%sciences de la nature et sciences sociales :envisager les rapports sociaux d’un point de vue scientifique - Position sociale dans l’organisation économique qui détermine actes et pensées. Ce qui explique l’histoire ce n’est pas Dieu, l’Esprit ou même l’Homme « libre-conscient et volontaire »(rôle des grands hommes) mais la luttes des classes au regards du mode de production(eco/social/politique) -La morale(idéologie-philosophie-propagande) est construite en fonction des intérêts de la classe possédante :le libéralisme qui convient au capitalisme(comme le christianisme à la féodalité) masque et fait oublier l’inégalité%propriété :les uns sont « libres » d’exploiter(on dit « entreprendre »), les autres sont « libres » d’avoir « choisi »le salariat. La fonction de la morale est de maintenir l’ordre établi, l’antagonisme entre la minorité qui détiennent les capitaux et ceux qui ne détiennent que leur force de travail. Violence symbolique qui s’accompagne d’une violence physique si besoin est :la liberté de bush, c’est envoyer des bombes :l’idéalisme pèse sur la matière, et la transformation de celle-ci produit à son tour une modification des idées. -Etre matérialiste : organiser notre environnement de telle manière à pouvoir encore en avoir une idée .c’est savoir qu’il ne peut y avoir d’idée sans matière(nature, environnement),alors qu’il y a eu et peut y avoir de nouveau de la matière sans idée. Intérêt pour l’humanité mais d’abord pour chaque dominé dans la mesure ou les dominants sont euxmême dominés/structurés par l’idéalisme dont ils ont hérité, et qu’ils contribuent à détruire un monde qu’ils ne comprennent pas. III-Idéalisme/matérialisme aujourd’hui -Implication politique de la compréhension matérialiste de l’histoire :Marx-Engels-Lénine-Trotsky ont pensé la société afin de la transformer/essor-écrasement du mouvement ouvrier né au 19ème -Réaction des classes dominantes, donc production de nouvelles formes d’idéalismes. Stalinisme : production d’une idéologie. Culte de la personnalité-révisionnisme-réécriture de l’histoire/maintient de la bureaucratie au pouvoir -Idéalisme en science :racisme/Impérialisme. Retour du créationnisme dans certains programmes scolaires(usa).Découverte génétique :gène du crime… -+globalement, deux tendances qui sont visibles et qui se rejoignent : -Subjectivisme :partir du sujet(individu) pour expliquer le monde, sans prendre en considération les conditions eco/sociales du milieu qui déterminent les comportement individuels. Ex : existentialisme Heidegger/Sartre : l’existence précède l’essence, nous choisissons consciemment nos actes. Echo :valeur du respect -Objectivisme(=structuralisme) : sous l’apparence d’un matérialisme radical, on constitue un monde divisé en structures abstraites qui surdétermine les individus. Ex :linguistes comme Saussure/Chomski(anar) qui considèrent et inventent finalement une langue séparée de la parole. Freud, l’inconscient qui ne serait déterminé que par le rapport au sexe .Ici ce serait l’essence (constitué par le scientifique sous la forme de structures) qui précéderait l’existence. l’Erreur(tous les structuralismes) c’est de ne pas considérer que la neutralité sociale de l’observateur est impossible en sciences sociales, et que l’observateur modifie le milieu qu’il est sensé étudier(linguistes/ethnologues), où qu’il peut considérer ce milieu comme étant identique au monde entier(milieu petit bourgeois de la Vienne de Freud)Conséquence :reproduction de l’ordre socio-économique. Plan/intro Pourquoi un topo sur l’idéalisme et le matérialisme ? La dernière fois, on a discuté du manifeste du parti communiste de Marx et Engels, et on a vu en quoi cette conception de l’histoire était doublement révolutionnaire : premièrement ils ne s’adressaient pas à une minorité de théoriciens, et deuxièmement ils affirment que c’est à tous les autres de s’emparer de ce savoir afin de pouvoir pratiquement changer le monde. On reviendra sur la place déterminante qu’occupe ce qu’on appelle le marxisme dans la compréhension du rôle de l’idéalisme et du matérialisme dans l’histoire des sciences, mais aussi des conséquences politiques et donc historique liées à cette compréhension du monde. Ce topo est en trois parties. Dans la première, on verra ce qu’on entend, ce qu’on comprend par « idéalisme » et « matérialisme » et d’où viennent les termes. Dans la deuxième partie, on aura un bref aperçu des différentes formes de l’idéalisme au court de l’histoire :forme religieuses, philosophiques, idéologiques ; on verra quel est le rapport entre ces différents idéalismes et l’existence des classes sociales, et comment à travers l’histoire l’idéalisme à été produit par les différentes classes sociales dominantes qui se sont succédées . Enfin dans la troisième partie on essaiera de voir l’état des connaissances et des théories 150 ans après l’époque du manifeste, et à travers un ou deux exemples on verra comment se manifestent (souvent sous un autre vocabulaire) l’ idéalisme et le matérialisme, et quel rôle on a à jouer par rapport à ça. I-définition/concepts Tout d’abord, il faut comprendre quelles notions se rattachent aux termes « idéalisme » et « matérialisme », qui sont deux systèmes de compréhension du monde qui tout au long de l’histoire se sont opposés. L’ « idée » et la « matière » sont au principes de ces deux conceptions. Et on va voir tout de suite quel rapport il existe entre ces deux concepts :si je regarde cet objet, et qu’ensuite je ferme les yeux, j’ai la possibilité de me représenter cet objet dans ma tête. La question c’est de savoir quelle relation existe entre l’objet et l’idée, c’est à dire la représentation que j’en ai. C’est au niveau de l’analyse de cette relation qu’il y a une opposition entre l’idéalisme et le matérialisme. L’idéalisme, quel que soit sa forme, se fonde sur l’idée qu’au bout du compte tout n’est pas matériel. Au contraire, le principe moteur du matérialisme c’est l’étude de la matière ; et qu’autant l’objet que j’observe que l’idée, sont tout les deux de la matière. Plus globalement, le matérialisme énonce le fait que tout l’univers est composé de matière, y compris la pensée humaine, qui n’ est qu’une manifestation particulière, une sorte de matière. On peut se dire qu’après tout on a aucune preuve pour connaître la vérité, à savoir si oui ou non il existe autre chose que de la matière. Mais c’est une contradiction dans les termes que de dire qu’il « existe » autre chose qui en même temps ne soit pas une chose ;et c’est la-dessus que tous les idéalismes se rejoignent :il conduisent à penser que de la non-matière(dieu, l’âme, l’esprit ou même la loi), a le pouvoir d’intervenir sur la matière, c’est-à-dire la nature, le monde, le réel, les hommes. Le matérialisme, au contraire, considère que ces soi-disant non-matière, dieu etc, sont le produit de l’histoire, c’est-à-dire de la relation entre l’homme et la nature puis de l’homme et son environnement social et économique. II- Préhistoire/histoire-les formes de l’idéalisme Il faut donc partir de cette relation, de ce rapport entre l’homme et la nature pour comprendre ce qu’est la pensée. L’apparition de la pensée s’est faite progressivement en raison de la condition particulière des premiers êtres humains. On ne sait pas si c’est à cause d’un bouleversement climatique ou bien d’une sorte de bug génétique, mais en tout cas on sait qu’ils étaient en situation d’extrême survie, et de lutte contre les éléments naturels. La pensée, les idées sont le produit de se rapport de force contre la nature :pour pouvoir survivre, il a fallu élaboré des outils, domestiquer le feu, et trouver des stratégies globales contre un milieu hostile. Il a fallu élaborer un savoir et être capable de le transmettre une culture aux générations suivantes. C’est à cette période qu’est apparu l’animisme, la première forme d’explication globale du réel, du rapport entre l’homme et son environnement. Ca consistait à prêter aux forces de la nature des manifestations humaines comme la colère pour la foudre, ou la gentillesse pour la pluie qui voulait bien tomber. En gros, il fallait s’expliquer les phénomènes à tout prix afin de pouvoir les maîtriser. C’est avec l’apparition de l’agriculture que surviennent les premières formes de religions, en même tant que les conditions matérielles des hommes et le rapport à la nature change radicalement. C’ est intéressant de voir comment on passe du polythéisme au monothéisme au fur et à mesure de l’évolution des rapports des hommes avec la nature puis avec l’apparition des classes sociales, qui justement apparaissent lorsque se dégage un surproduit du travail grâce à l’agriculture. Au cours de l’antiquité, les divinités vont alors progressivement perdre leur caractéristiques naturelles(animaux-dieux :le chat en Egypte, le minautore en Grèce) pour prendre des caractéristiques sociales(demi-dieux :de la guerre, de l’amour). De la même manière, les monothéismes vont correspondre au bouleversement économiques et sociaux. L’esclavagisme de l’antiquité va céder la place au servage de la féodalité, le pouvoir politique se centralise et la religion met tous les hommes égaux face à un Dieu abstrait qui est représenté par l’autorité de l’Eglise et du Roi. La fin du Moyen-age va consacrer la montée en puissance de la bourgeoisie, et sur le plan des idées cela va se manifester à la fois par la Réforme et les guerres de religion entre catholiques et protestants, mais aussi par une lutte contre l’obscurantisme : une lutte de la science contre la croyance. Si bien qu’au début du 19ème siècle, après la révolution française, l’idée de Dieu va devenir superflue dans le domaine des sciences de la nature puis de la philosophie :Descartes, au 16ème siècle, dit de lui qu’il avance « masqué », c’est à dire que tout comme Spinoza leur méthode scientifique se trouve en contradiction avec la religion qui est un frein aux découvertes scientifiques. Une fois au pouvoir, la bourgeoisie a supprimé Dieu comme cause des phénomènes naturels. Mais pour légitimer sa position dominante dans la société capitaliste, va se développer une idéologie conforme à ses intérêts de classe possédantes : ainsi, les hommes naissent libres et égaux en droit et en droit seulement, car par ailleurs la propriété privé sur laquelle repose son pouvoir politique est proclamé inattaquable. Un philosophe formule ce nouvel idéalisme :Hegel remplace Dieu par l’esprit absolu, qui au terme du rapport dialectique entre l’homme et la nature aurait le pouvoir d’agir en toute liberté sur le réel. Le Droit et la loi s’élèvent ainsi au dessus des conditions matérielles de l’existence, autrement dit au-dessus des rapports économiques. Marx opèrera un renversement de cet explication de l’histoire en énonçant le fait qu’au contraire ce sont les conditions matérielles de l’existence qui déterminent la pensée(l’esprit), et que c’est la lutte des classes pour l’appropriation des moyens de subsistances qui est le moteur de l’histoire. C’est en fait pousser jusqu’au bout la méthode scientifique qui envisage les différents types de matières en mouvement les uns par rapports aux autres :si le noir en présence du blanc produit du gris, le patron par rapport au salariés produit de l’exploitation et une lutte pour son accroissement… où sa suppression. C’est la conception matérialiste de l’histoire, qui appréhende le monde social de manière scientifique, et c’est la naissances des « sciences sociales » comme l’économie, la sociologie, l’histoire… III-Idéalisme et matérialisme aujourd’hui 150 ans après Marx, on peut se demander si ce qu’on appelle la théorie marxiste n’ est pas dépassée, parce qu’après tout le capitalisme est toujours le système en place. L’idéologie qui légitime ce système est également celle qui nous domine : c’est le néo-libéralisme qui accompagne la mondialisation, période qui succède à l’effondrement des bureaucraties de l’est. Entre temps il y a eu la révolution de 17 en Russie qui s’est appuyée sur les théories de Marx et de ses continuateurs, mais qui surtout a été le produit de l’essor du mouvement ouvrier au 19 ème siècle. Et c’est justement dans la compréhension de l’évolution pratique des luttes de classes à cette époque que l’on peut trouver une explication, sans quoi on retombe dans une forme d’idéalisme qui consiste à nier justement la réalité des rapports de classes en attribuant à un seul homme la responsabilité de 150 ans d’histoire. De l’époque de Marx à celle de Trotski, le mouvement ouvrier a connu un essor sans précédent mais qui s’est accompagné de la réaction de la classe bourgeoises. Le stalinisme est le produit de cette évolution, qui s’est traduite par la production d’une idéologie correspondant à l’apparition de la bureaucratie en URSS. De nouvelles formes d’idéalisme ont accompagné cette réaction. Ainsi, même dans le domaine des sciences naturelles, se sont élaborées des théories comme le racisme qui a correspondu à la vague d’impérialisme et de colonialisme.En faisant un parallèle aujourd’hui, certaines écoles ont réintroduit l’explication biblique de l’évolution des espèces. On exploite politiquementm*% les découvertes génétiques en parlant de gène du crime… Plus globalement il existe deux tendances qui sont aujourd’hui en sciences sociales le produit de l’écrasement du mouvement ouvrier et du combat ou de la remise en cause systématique de l’apport du marxisme : -le subjectivisme, qui confond le monde social et le monde naturel, et qui porte à croire à une « nature humaine ». Cela consiste à séparer le sujet(l’individu) du monde, et à conclure par exemple que l’existence précède l’essence comme l’ a énoncé Sartre et l’existentialisme. Le discours sécuritaire est l’un des avatars de ce mode de pensée individualiste. -L’objectivisme(ou structuralisme) : Beaucoup plus subtil, dans la mesure ou il prend sa source dans une exploitation du marxisme(URSS notamment), et sous l’apparence d’un matérialisme 100 pour 100, constitue et fabrique une explication du monde qui serait divisé en structures abstraites qui surdétermineraient systématiquement tous les comportements individuels Par exemple la psychanalyse qui dit que l’inconscient ne serait déterminé que par le rapport au sexe, en évacuant tous le conditionnement social et économique. Ou alors tout une école de linguiste et d’ethnologues qui n’ont pas pris en compte le fait que la neutralité en science sociale est impossible, et que volontairement ou non ils participe aux expériences en les modifiant. Aujourd’hui, c’est par exemple tous les discours d’experts économiques sur le Marché élevé au rang de Dieu social et naturel, et qui contribuent finalement à le reproduire. Conclusion Sans fin ?tant que la société sera divisée en classe, les rapports sociaux et donc humains seront le théâtre d’intérêts contradictoires, et l’opposition entre idéalisme et matérialisme subsistera. Refuser l’idéalisme, c’est justement se placer sur le terrain des idées ; c’est même s’approprier ce rôle historiquement conservé par les classes possédantes, afin d’ imposer une autre explication du réel. Pratiquement, cela signifie rompre avec les « idées reçues » d’ en haut, à commencer par celle qui consiste à croire que l’on est pas apte à s’emparer des outils de réflexion, et qu’il existe et existera à tout jamais des intellectuels d’un côté et des manuels de l’autre, des élites pour commander d’en haut et des masses trop stupides à la base.