II- Préhistoire/histoire-les formes de l’idéalisme
Il faut donc partir de cette relation, de ce rapport entre l’homme et la nature pour comprendre ce
qu’est la pensée. L’apparition de la pensée s’est faite progressivement en raison de la condition
particulière des premiers êtres humains. On ne sait pas si c’est à cause d’un bouleversement climatique ou
bien d’une sorte de bug génétique, mais en tout cas on sait qu’ils étaient en situation d’extrême survie, et
de lutte contre les éléments naturels. La pensée, les idées sont le produit de se rapport de force contre la
nature :pour pouvoir survivre, il a fallu élaboré des outils, domestiquer le feu, et trouver des stratégies
globales contre un milieu hostile. Il a fallu élaborer un savoir et être capable de le transmettre une culture
aux générations suivantes.
C’est à cette période qu’est apparu l’animisme, la première forme d’explication globale du réel, du
rapport entre l’homme et son environnement. Ca consistait à prêter aux forces de la nature des
manifestations humaines comme la colère pour la foudre, ou la gentillesse pour la pluie qui voulait bien
tomber. En gros, il fallait s’expliquer les phénomènes à tout prix afin de pouvoir les maîtriser.
C’est avec l’apparition de l’agriculture que surviennent les premières formes de religions, en
même tant que les conditions matérielles des hommes et le rapport à la nature change radicalement. C’
est intéressant de voir comment on passe du polythéisme au monothéisme au fur et à mesure de
l’évolution des rapports des hommes avec la nature puis avec l’apparition des classes sociales, qui
justement apparaissent lorsque se dégage un surproduit du travail grâce à l’agriculture.
Au cours de l’antiquité, les divinités vont alors progressivement perdre leur caractéristiques
naturelles(animaux-dieux :le chat en Egypte, le minautore en Grèce) pour prendre des caractéristiques
sociales(demi-dieux :de la guerre, de l’amour).
De la même manière, les monothéismes vont correspondre au bouleversement économiques et
sociaux. L’esclavagisme de l’antiquité va céder la place au servage de la féodalité, le pouvoir politique se
centralise et la religion met tous les hommes égaux face à un Dieu abstrait qui est représenté par l’autorité
de l’Eglise et du Roi.
La fin du Moyen-age va consacrer la montée en puissance de la bourgeoisie, et sur le plan des
idées cela va se manifester à la fois par la Réforme et les guerres de religion entre catholiques et
protestants, mais aussi par une lutte contre l’obscurantisme : une lutte de la science contre la croyance. Si
bien qu’au début du 19ème siècle, après la révolution française, l’idée de Dieu va devenir superflue dans le
domaine des sciences de la nature puis de la philosophie :Descartes, au 16ème siècle, dit de lui qu’il avance
« masqué », c’est à dire que tout comme Spinoza leur méthode scientifique se trouve en contradiction
avec la religion qui est un frein aux découvertes scientifiques.
Une fois au pouvoir, la bourgeoisie a supprimé Dieu comme cause des phénomènes naturels. Mais
pour légitimer sa position dominante dans la société capitaliste, va se développer une idéologie conforme
à ses intérêts de classe possédantes : ainsi, les hommes naissent libres et égaux en droit et en droit
seulement, car par ailleurs la propriété privé sur laquelle repose son pouvoir politique est proclamé
inattaquable.
Un philosophe formule ce nouvel idéalisme :Hegel remplace Dieu par l’esprit absolu, qui au terme
du rapport dialectique entre l’homme et la nature aurait le pouvoir d’agir en toute liberté sur le réel. Le
Droit et la loi s’élèvent ainsi au dessus des conditions matérielles de l’existence, autrement dit au-dessus
des rapports économiques.
Marx opèrera un renversement de cet explication de l’histoire en énonçant le fait qu’au contraire
ce sont les conditions matérielles de l’existence qui déterminent la pensée(l’esprit), et que c’est la lutte
des classes pour l’appropriation des moyens de subsistances qui est le moteur de l’histoire. C’est en fait
pousser jusqu’au bout la méthode scientifique qui envisage les différents types de matières en mouvement
les uns par rapports aux autres :si le noir en présence du blanc produit du gris, le patron par rapport au
salariés produit de l’exploitation et une lutte pour son accroissement… où sa suppression. C’est la
conception matérialiste de l’histoire, qui appréhende le monde social de manière scientifique, et c’est la
naissances des « sciences sociales » comme l’économie, la sociologie, l’histoire…