Titre Accompagnant des Elèves en Situation de Handicap (AESH), contraintes, limites et paradoxes d’un jeune métier Isabelle Nédélec-Trohel MCF-ESPE-UPJV Amiens Laboratoire du CAREF Résumé En France, jusqu’en juillet 2014, l’accompagnement des élèves en situation de handicap en milieu scolaire relevait des Auxiliaires de Vie Scolaire (AVS) qui occupaient un emploi précaire. Une nouvelle nomination, celle d’Accompagnant des Elèves en Situation de handicap (AESH) et de nouvelles conditions de recrutement et d’emploi de ces personnels ont été actées par la circulaire n° 2014-083 du 8-7-2014. Celle-ci stipule notamment que « des mesures visant à offrir aux auxiliaires de vie scolaire une véritable perspective professionnelle ont été annoncées, parmi lesquelles figure l’accès au contrat à durée indéterminée ». La fonction devient ainsi un métier. Une qualification spécifique est alors requise qui devrait bientôt correspondre à un diplôme professionnel spécifique. Ces nouvelles mesures s’accompagnent d’une offre de formation nouvelle. Ce jeune métier occupe une place particulière dans le paysage scolaire. Les AESH ont pour mission d’aider et d’accompagner des élèves porteurs de handicap pour favoriser leurs apprentissages en classe ordinaire et aussi en unités locales pour l’inclusion scolaire (ULIS) ou encore en classe pour l’inclusion scolaire (CLIS). Dans le premier et le second degré, ils évoluent dans un contexte scolaire, au cœur des systèmes didactiques principaux (classes) ou auxiliaires (Ulis et Clis) pensés pour faire apprendre tous les élèves y compris ceux présentant un ou plusieurs handicaps. Les accompagnants entrent principalement en relation avec des enseignants et des élèves mais aussi avec les membres des équipes des écoles et des établissements, des professionnels qui gravitent autour de l’école et enfin les parents des élèves accompagnés. Les AESH accompagnent des élèves pour favoriser leur prise d’autonomie. Ils sont parfois identifiés comme des référents du handicap sans pouvoir bénéficier d’une formation qui prenne en compte leurs différents registres d’actions. Or, par exemple, l’accompagnement en classe d’un élève en situation de handicap qui éprouve notamment des difficultés à apprendre n’est pas un allant de soi et réclame une certaine connaissance des conditions de l’apprentissage. Enfin, pour que la scolarisation soit efficace, il paraît prégnant que soit initiée une réflexion relative au travail collaboratif entre ces deux acteurs, l’accompagnant et le professeur, dans une même classe. Il s’agit dans cette intervention, d’une part, d’effectuer un rapide historique de l’apparition de cette fonction jusqu’à maintenant, de prendre connaissance des conditions de recrutement effectives des personnels concernés, des attentes institutionnelles et la façon dont ces acteurs conçoivent leurs missions (Belmont, Plaisance & Vérillon, 2011). Il paraît opportun, d’autre part, de donner à voir quelques aspects relatifs aux pratiques des AESH à propos des manières de faire pour accompagner des élèves en situation de handicap en classe ordinaire ou unité/classe spécialisée, des types de collaborations entre AESH et professeurs, et enfin à propos de la déclinaison de partitions des places et rôles de ces derniers au sein des classes ordinaire, Clis ou Ulis (Nédélec-Trohel & Toullec-Théry, 2010, Nédélec-Trohel, JoffredoLebrun & Magnen, 2012). Bibliographie Belmont, B., Plaisance, É. & Vérillon, A. (2011). Conditions d’emploi des auxiliaires de vie scolaire et qualité de l’accompagnement des élèves handicapés. Revue française de pédagogie. N°174, pp. 91-106. Nédélec-Trohel, I., Joffredo-Lebrun, S., Magnen, M. (2012). Etude de pratiques inclusives en classe ordinaire. Rôle et place de l’AVS vis-à-vis du professeur. La Nouvelle Revue adaptation et la scolarisation, INSHEA. vol.57, pp.155-166. Nédélec-Trohel, I., Toullec-Théry, M. (2010). Interactions entre un professeur, un AVS et un élève handicapé en Classe d’Inclusion Scolaire (CLIS). Carrefours de l’Education. n°29. pp.161-180.