Notions / Concepts / Prises de vues (suite)
Si la vie nous ne nous appartient pas, de quel droit pourrions-nous la supprimer ?
3. Christianisme :
L’avènement du christianisme va constituer, la première opposition radicale au suicide dans
l’histoire de la culture occidentale :
Se tuer, dit Saint Augustin (5ème s), c’est commettre un meurtre ; le suicide est homicide
qui tombe sous le coup du commandement divin : « Tu ne tueras pas ». Pour lui, l’homme
tenté par l’acte suicidaire se trompe, il croit opter pour le néant, alors qu’en réalité sa nature
aspire à la quiétude et à la paix c'est-à-dire à un plus être, et non à moins être.
Thomas d’Aquin (13eme s) va renouveler l’argumentation contre le suicide qui équivaut
pour lui à déserter avec ingratitude la cité des hommes, alors que la vie est obligatoirement
positive, car prêtée par Dieu, elle ne nous appartient pas.
4. Bouddhisme :
Le premier précepte des bouddhistes étant d'empêcher la destruction de la vie, y compris la
sienne, le suicide est clairement considéré comme une forme d'action négative.
En revanche, le suicide est permis pour celui qui a atteint le stade de détachement total.
De même, dans certaines traditions, une personne dont l'état de santé est sans espoir peut
se suicider pour éviter d'être une charge pour la communauté.
En revanche l’acte d’assistance au suicide est assimilé au meurtre.
Enfin, certains cas "d'honorable suicide" existent, en cas par exemple :
D'oppression : moines tibétains pour protester contre l'occupation chinoise et les
violations des droits de l'homme
Ou d'automomification par le jeûne de grands maîtres ou moines bouddhistes.
N'est-ce pas surtout l'aspect violent du suicide que le Bouddhisme condamne ?