Le diagnostic

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LES SEANCES
ANATOMO-CLINIQUES
Exercice de diagnostic différentiel
• pratique remontant à la grande médecine clinique française du 19è
siècle: exercice de casuistique
• Le discuteur: reçoit le rapport d'un cas souvent à problème sans mention
du diagnostic final et propose, habituellement lors d'une séance devant
des collègues et appelée "séance anatomoclinique", son interprétation
du cas et prend parti pour un diagnostic précis en développant les
arguments en faveur de l'hypothèse choisie et ceux lui permettant de ne
pas retenir les autres possibilités (diagnostic différentiel).
• Discussion générale: chaque participant peut donner son avis et
proposer son diagnostic s'il n'est pas d'accord avec le diagnostic du
discuteur.
• Solution: se termine par la présentation par les organisateurs, du
diagnostic réel obtenu sur base d'un test, d'une intervention chirurgicale
ou d'une autopsie et éventuellement accompagné de commentaires.
Comment bien décrire
un examen clinique?
Rappel: structure de l’examen clinique
ANAMNESE:
• motif consultation/admission
• affection ou problème actuel
• affection de base
• antécédents personnels
• antécédents familiaux
• genre de vie
• interrogatoire systématique
EXAMEN PHYSIQUE: par
région
CONCLUSIONS: diagnostic
différentiel et propositions
diagnostiques
PRESCRIPTIONS:
- examens complémentaires
- traitement
Bien comprendre le rôle de l’interrogatoire
systématique
• sert à contrôler l’entièreté de l’interrogatoire et à identifier
d’éventuels problèmes indépendants de l’affection actuelle
ou des antécédents
• à réaliser en fin d’anamnèse: passe en revue chacun des
grands systèmes (sensoriel, digestif, respiratoire,…) et
permet de compléter l’histoire du patient sur des aspects qui
auraient été omis et de mettre en évidence des problèmes
apparemment sans lien avec l’affection actuelle et les
maladies connues
• dans la rédaction: les aspects en rapport avec l’affection
actuelle et les maladies connues doivent être “injectés” dans
les sections correspondantes tandis que les points
apparemment sans rapport sont décrits sous la rubrique
“interrogatoire systématique ”.
Quelques principes pour la forme
Rédaction claire, lisible, évitant les
abréviations et le jargon, agréable à lire, axée
sur l’essentiel sans se perdre dans les
détails.
Quelques conseils pour le fond
• La partie la plus importante sera la description du
problème actuel qui devra être rapportée de façon
chronologique et circonstancielle, en mentionnant
notamment les éventuels examens et traitements réalisés et
leurs effets.
• Les différentes sections de l’interrogatoire et de l’examen
physique seront rapportées sans digression excessive.
• La rédaction devra mettre en évidence les divers points
positifs de l’anamnèse et de l’examen physique qui devront
être expliqués dans les conclusions par des propositions
diagnostiques avec prescription d’examens
complémentaires pour établir ou exclure les hypothèses
faites et du traitement à administrer.
Les méthodes de
diagnostic différentiel
diagnostic par
reconnaissance des formes
(pattern recognition, gestalt)
• Processus par lequel, dans la grande majorité des cas, nous
identifions tout de suite le diagnostic.
• Les observations de notre examen clinique sont
instantanément reconnues comme appartenant à un tableau
de maladie que nous avons appris dans le passé et que
nous pouvons identifier immédiatement sans devoir tenir un
raisonnement mental.
• Ne peut s'appliquer que pour des cas simples, typiques et
nécessite d'avoir une bonne culture médicale
méthode inductive
• abord du diagnostic par exploration exhaustive des
données: typique du médecin novice qui procède à
de très nombreux examens complémentaires pour
éliminer de très nombreux diagnostics, y compris
tous ceux qui sont extrêmement peu probables
• à déconseiller: méthode fastidieuse, longue,
coûteuse et non sans danger en raison des effets
secondaires de certaines interventions
diagnostiques et du risque lié aux décisions prises
suite à l'obtention de faux positifs parmi les très
nombreux tests effectués.
organigramme décisionnel
• diagnostic par ramification:algorithmes qui
proposent, à chaque étape chronologique, de
prendre une décision en fonction de la présence ou
non d'un symptôme ou d'un signe ou de la positivité
ou non d'un ou plusieurs tests données et en faveur
d'options présentées dans un éventail.
• en pratique rarement disponibles: pour être efficace
et sûr, l'organigramme décisionnel doit envisager
dans sa stratégie diagnostique de façon exhaustive
l'ensemble des diagnostics possibles avec des tests
fiables qui permettent de les confirmer ou de les
infirmer
approche hypothéticodéductive
• De son examen, le médecin repère un ou quelques
symptômes, signes ou autres informations
particulièrement pertinents (« éléments pivots »).
• Il formule ensuite, pour tenter de les expliquer, plusieurs
hypothèses diagnostiques et va examiner d'une part si
une ou plusieurs de ces hypothèses expliquent
l'ensemble des observations réalisées chez le patient et
d'autre part si les observations attendues pour une
hypothèse donnée se rencontrent chez le malade en
question.
• La confrontation des deux processus permet de réfuter
plusieurs hypothèses et d'aboutir à un diagnostic
expliquant le tableau clinique, qu'il conviendra
éventuellement de confirmer par un test précis et
univoque
L’art du diagnostic
• Le clinicien expérimenté ira droit au but en
choisissant ( et en identifiant lors de son examen !)
les meilleurs éléments pivots et en émettant
d'emblée les meilleures hypothèses diagnostiques.
• L'art du diagnostic se reflète dans cette approche
déductive par le choix judicieux d'un nombre
restreint d'hypothèses pertinentes.
• C'est l'abord le plus approprié à la majorité des
situations cliniques complexes.
L ’APPORT DE LA
MÉDECINE FACTUELLE AU
DIAGNOSTIC
Les faits nécessaires
à la validité d’un test diagnostique
• Y a-t-il une comparaison indépendante (« doubleaveugle ») avec le test étalon (standard ou de référence)?
• Le test a-t-il été évalué dans une population adéquate de
patients (par rapport au problème du clinicien)?
• Le test étalon a-t-il été réalisé dans tous les cas, sans tenir
compte du test diagnostique évalué?
• Y a-t-il eu validation dans un deuxième groupe
indépendant de patients?
L ’efficacité du test pour distinguer
les patients atteints de la maladie des
sujets non atteints
• probabilité a priori (pré-test)
• probabilité a posteriori (post-test)
Evaluation du test T pour la maladie M
MALADIE
présente absente
TEST
positif
VP
FP
VP + FP
négatif
FN
VN
VN + NV
VP + FN FP + VN
Prévalence de la maladie
(« probabilité a priori »)
= fréquence de la maladie
dans la population
étudiée
MALADIE
présente absente
P(M) = VP+FN /
VP+FP+FN+VN
TEST
positif
VP
FP
VP + FP
négatif
FN
VN
VN + NV
VP + FN FP + VN
Cotes (odds) pré-test de la maladie
= rapport du nombre de
malades au nombre de
non malades
MALADIE
présente absente
OR pré = VP+FN / VN+FP
TEST
positif
VP
FP
VP + FP
négatif
FN
VN
VN + NV
VP + FN FP + VN
(= prévalence / 1prévalence)
Sensibilité (sensitivity)
= probabilité d’avoir un
test positif quand on est
malade (taux de vrais
positifs):
TEST
Se = VP / VP + FN
MALADIE
présente absente
positif
VP
FP
VP + FP
négatif
FN
VN
VN + NV
VP + FN FP + VN
Spécificité (specificity)
= probabilité d’avoir un
test négatif quand on
n’est pas malade (taux
de vrais négatifs)
Sp = VN / FP + VN
MALADIE
présente absente
TEST
positif
VP
FP
VP + FP
négatif
FN
VN
VN + NV
VP + FN FP + VN
Valeur prédictive positive
= probabilité d’avoir la
maladie quand le test
est positif
MALADIE
présente absente
VPP = FP / VP +FP
TEST
positif
VP
FP
VP + FP
négatif
FN
VN
VN + NV
VP + FN FP + VN
erreur prédictive positive
EPP = 1 - VPP
Valeur prédictive négative
= probabilité de ne pas
avoir la maladie quand
le test est négatif
MALADIE
présente absente
VPN = VN / VN + FN
TEST
positif
VP
FP
VP + FP
négatif
FN
VN
VN + NV
VP + FN FP + VN
erreur prédictive négative
EPN = 1 - VPN
Rapport de vraisemblance (likelihood
ratio) positif
= quantité par laquelle il
faut multiplier la cote
prétest de la maladie
pour obtenir la cote
post-test concernant
les patients pour
lesquels l’examen
considéré est positif
LR+ = P(T+/M)/P(T+/M-)
= VP/FP
MALADIE
présente absente
TEST
positif
VP
FP
VP + FP
négatif
FN
VN
VN + NV
VP + FN FP + VN
Rapport de vraisemblance (likelihood
ratio) négatif
= quantité par laquelle il
faut multiplier la cote
prétest lorsque le test
est négatif
LR- = P(T-/M)/P(T-/M-)
= FN/VN
MALADIE
présente absente
TEST
positif
VP
FP
VP + FP
négatif
FN
VN
VN + NV
VP + FN FP + VN
Cotes (odds) post-test
(théorème de Bayes)
• Cote post-test,
examen positif = cote
pré-test x LR+
• Cote post-test, examen
négatif = cote pré-test x
TEST
LR-
MALADIE
présente absente
positif
VP
FP
VP + FP
négatif
FN
VN
VN + NV
VP + FN FP + VN
Probabilité post-test
(« probabilité a posteriori »)
MALADIE
= cotes post-tests / cotes
post-tests + 1
TEST
présente absente
positif
VP
FP
VP + FP
négatif
FN
VN
VN + NV
VP + FN FP + VN
Nomogramme du théorème de Bayes
Réserves
Les conditions d’application du raisonnement
bayesien sont :
• l’exclusion réciproque des informations comme
celle des hypothèses diagnostiques (la présence
dans une catégorie exclut la présence dans une
autre)
• l’exhaustivité des hypothèses (toutes les
éventualités doivent être envisagées, avec une
somme de leurs probabilités respectives égale à
100%)
• la condition d’indépendance mutuelle entre les tests
(la probabilité de l’un n’est pas modifiée par la
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