Entre deux hémisph res et quatre cerveaux.

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Entre deux hémisphères
et quatre cerveaux.
Introduction à la neuro-pédagogie.
Małgorzata Twardoń 2005
Cerveau
humain
L’homme est capable de penser, de créer, de sentir,
d’apprendre parce qu’il est doté de son système
nerveux: des sens et du cerveau. Etant donné que tout
apprentissage commence par la perception et est
possible grâce à notre cerveau, il s’avère de première
importance de comprendre son fonctionnement.
Małgorzata Twardoń 2005
La méconnaissance de notre potentiel cérébral et du
fonctionnement
des
mécanismes
cérébraux
impliqués dans l ’acte d ’apprendre est souvent la
source des problèmes aussi bien des enseignants que
des apprenants.
Deux questions fondamentales restent à poser:
1. Comment apprend-on?
2. Quelle stratégie pédagogique le formateur doit-il
employer?
Małgorzata Twardoń 2005
Nous aborderons les problèmes suivants:
• Complémentarités de deux hémisphères
• Théorie de quatre cerveaux
• Conséquences qui en découlent pour
l ’enseignant et pour l ’apprenant.
Małgorzata Twardoń 2005
Le cerveau en chiffres
• 30 à 100 milliard de neurones
• + des cellules gliales (= 90% de la masse
cérébrale)
• 16 000 km de fibres
• 1014 synapses (certaines sources donne le
chiffre 10800)
• 2% du poids du corps
• 20% de l’oxygène du corps
Małgorzata Twardoń 2005
• 0,02% de neurones s ’occupent de l’entrée et
de la sortie de l ’information
• 99,98% ce sont des neurones de traitement de
l’information
• vitesse d’influx nerveux = 250 m/s
• 200 000 générations d ’hommes ont contribué
à sa formation
• poids entre 1400 et 2000 grammes
Małgorzata Twardoń 2005
Notre système nerveux nous
permet de recevoir et de traiter
des informations qui
parviennent de l’environnement
et de notre organisme. Les
informations captées grâce aux
sens, sous forme d’impulsions
électriques sont acheminées
vers le cerveau. Toutes les
informations sont traitées par le
cerveau - il les interprètent et
prend des décisions. Mais
chacun de nos deux
hémisphères cérébraux traite
d’autres informations ou
d’autres caractéristiques de ces
informations.
Małgorzata Twardoń 2005
Nos deux hémisphères
Les hémisphères cérébraux sont les
structures les plus volumineuses de
l'encéphale (+ de 80% de sa masse).
Ils coiffent les autres parties de
l'encéphale et ce sont les
hémisphères qui nous apparaissent
lorsque nous regardons un
encéphale humain.
Ils sont plissés, parcourus par des saillies, les
circonvolutions (gyrus) séparées par des rainures
appelées sillons si elles sont superficielles et fissures
si elles sont profondes.
Małgorzata Twardoń 2005
La fissure longitudinale sépare le cerveau
en deux hémisphères tandis que la fissure
transverse sépare les hémisphères du
cervelet.
Certains sillons un peu plus profonds que
les autres déterminent sur chacun des
hémisphères de cinq régions appelées
lobes.
Małgorzata Twardoń 2005
Quatre de ces lobes sont nommés d'après les
os du crâne qui les surmontent; il s'agit des
lobes frontal, pariétal, temporal et occipital.
Le cinquième lobe appelé lobe insulaire est
enfoui sous les lobes frontal, pariétal et
temporal au niveau du sillon latéral.
Małgorzata Twardoń 2005
Les deux hémisphères
Chacun des hémisphères comporte trois
régions distinctes :
• le cortex cérébral formé de substance
grise,
• une région sous-corticale formée de
substance blanche
•les noyaux gris centraux (amas de
substance grise distribués dans la substance
blanche).
Małgorzata Twardoń 2005
Le cortex cérébral
Le cortex cérébral est une mince couche (2 à 4
mm d'épaisseur) qui forme la surface de
chacun des hémisphères.
Le cortex est constitué par les corps cellulaires
de neurones d'une très grande importance
dans les processus mentaux supérieurs comme
la perception,
la mémoire,
la conscience, etc.
Małgorzata Twardoń 2005
Les aires du cortex
Des régions du cortex appelées aires se
spécialisent pour accomplir des fonctions
différentes : il s'agit des aires motrices,
sensitives et associatives.
Małgorzata Twardoń 2005
Les aires du cortex
Cependant, même si ces aires se sont
spécialisées d'un point de vue fonctionnel,
chacune agit en étroite collaboration avec
les
autres.
De
plus,
les
aires
correspondantes
de
chacun
des
hémisphères ne sont pas complètement
équivalentes fonctionnellement, il y a
latéralisation des hémisphères. Enfin, les
aires de l'hémisphère gauche s'occupent
de la partie droite du corps et vice versa.
Małgorzata Twardoń 2005
Le corps
calleux
Le corps calleux unit les deux hémisphères.
4 millions de messages à la seconde passent
par cette voie puissante, composée de 2
millions de fibres (certaines sources donnent le
chiffre 300 millions).
Małgorzata Twardoń 2005
Complémentarité de deux hémisphères
Małgorzata Twardoń 2005
Spécialisation des deux hémisphères
Le gauche
Le droit
définir
unifier
clarifier
rêver
organiser
s’étonner
informer
dessiner
questionner
voir des métaphores
parler
combiner selon des
écrire
moyens inhabituels
Małgorzata Twardoń 2005
Les activités de
verbales
déductives
analytiques
l’hémisphère
gauche tendent à
être
intellectuelles
rationnelles
logiques
linéaires
successives
explicites
discriminatoires
orientées vers un but.
Małgorzata Twardoń 2005
non-linéaires
simultanées
diffuses
intégrantes
imaginatives
Les activités de l’hémisphère
droit tendent à être:
émotionnelles
non-rationnelles
intuitives
inductives
tacites
synthétiques
analogiques
centrées sur l’expérience.
Małgorzata Twardoń 2005
Hypothèse de J.Sergent
Justine Sergent de l’Université McGill à
Montréal démontre que la différence
fondamentale entre les deux hémisphères se
situe dans
la sensibilité aux différents paramètres spatiotemporels de l ’information à traiter et
dans les aptitudes sensori-motrices à décoder
l’information.
Małgorzata Twardoń 2005
L’hémisphère droit traiterait
• l’information brève
• l’image pauvre et/ou de grande dimension
• il se chargerait des opérations plus élémentaires
• et nouvelles (non-familières)
• il servirait de cadre aux opérations de
l’hémisphère gauche.
Małgorzata Twardoń 2005
L’hémisphère gauche se chargerait
• du traitement des détails
• des informations plus petites
• plus complexes
• familières
• et exigeant un temps de traitement plus long.
Małgorzata Twardoń 2005
Conclusions pour les formateurs
• La nécessité d’aller du global
à l’analytique
• La nécessité d’alterner les approches
Małgorzata Twardoń 2005
Le cerveau triunique de Paul Mac Lean
Małgorzata Twardoń 2005
Théorie de trois cerveaux de Paul
MacLean
Selon MacLean, du
National Institute of Mental
Health, Bethesda,
Maryland, les trois
cerveaux correspondent à
trois types de traitements et
d’organisation de
l’information.
Małgorzata Twardoń 2005
Le premier niveau, le cerveau reptilien, appelé aussi primaire,
primitif ou archaïque est responsable des conduites suivantes:
• l’isopraxie ou imitation d’un modèle ou de prototypes,
• les penchants, tendances, impulsions,
• la routine, la recherche d’une jurisprudence, les rituels, les
cérémonies, les actes superstitieux,
• les tropismes,
• les stratégies de feintes.
Le cerveau reptilien est rempli de savoir et de mémoire
ancestrale. Il prend des décisions de survie, se soucie du
territoire et le défend. Très attaché aux habitudes, il se charge
de nos automatismes.
Małgorzata Twardoń 2005
Ses réponses aux stimuli sont immédiates et il ne sait pas faire
face aux situations nouvelles. Il agit selon des schémas rigides et
stéréotypés - ainsi une même stimulation produira toujours le
même effet.
Il est est responsable de la conservation de l’espèce et ses
comportements répondent aux besoins fondamentaux.
Le cerveau reptilien ne sait pas innover et accepte mal qu’un
autre soit différent de lui.
Dans la classe de langue étrangère, il est à rude épreuve.
Il est - très probablement - le grand responsable des résistances
qui se traduisent, chez certains apprenants, par des difficultés
quasi insurmontables lorsqu’il s’agit de changer de code
linguistique ou d ’habitudes.
Małgorzata Twardoń 2005
Le système limbique, ou cerveau mammifère, appelé
encore cerveau émotionnel (et même viscéral) est construit
autour du premier. Comme le reptilien, il ne s’exprime pas
verbalement.
Sa fonction essentielle est
limbique
la survie par une bonne
adaptation à l ’environnement
social:
empathie, groupe social,
intégration, convictions et
croyances.
Małgorzata Twardoń 2005
Hérité des mammifères primitifs, le
cerveau limbique est le siège des émotions
et contribue à la mémorisation.
Le cerveau limbique, contrairement au
reptilien, est capable d’apprendre - il le fait
à partir d’expériences nouvelles qu’il classe
en gratifiantes (donc à recommencer), ou
désagréables (à éviter ou fuir).
Encore étroitement lié au stimulus, il sait
généraliser les réponses apprises.
Małgorzata Twardoń 2005
L’apprenant, l’enseignant, le formateur, le
parent ... doivent savoir que ce cerveau est un
véritable relais : tous les stimuli sensoriels
(sauf olfactifs) passent par son étage.
Il est parfaitement capable de bloquer une
information montante (ou descendante) si
l’environnement lui paraît menaçant,
l’atmosphère déplaisante, si un choc affectif
survient, ou encore si une image mentale trop
prégnante est déclenchée.
Małgorzata Twardoń 2005
RÉCAPITULATION
• Le système limbique est imperméable à toute
logique.
• Toute information passe d’abord par le limbique
qui filtre l’information et excite le cortex selon son
filtre.
• Ce filtre est lié aux tonalités émotionnelles de
l’information: intérêt ou monotonie, sécurité ou
insécurité, harmonie ou conflit.
• C’est l’action vécue qu’enregistre le système
limbique (action qui deviendra réflexion).
Małgorzata Twardoń 2005
• Le système limbique stocke tous les souvenirs: il
est partie intégrante de la mémoire à long terme;
il permet d’acquérir de l’expérience.
• Le filtre fonctionne selon les souvenirs agréables
ou désagréables.
• Le système limbique assure le début de la
connaissance par l ’image.
Le cerveau limbique
Małgorzata Twardoń 2005
Le néo-cortex
Le néo-cortex
Le nouveau cerveau présente une
plasticité et une souplesse
inconnues aux structures
archaïques.
Le néo-cortex n ’est plus une
machine: lorsqu’il est stimulé, il
peut ne pas répondre ou encore
répondre de manière imprévue,
c ’est-à-dire d ’une manière
différente de celle qu’avait
entraîné une stimulation
identique précédente.
Małgorzata Twardoń 2005
« Mère de l ’invention » et « père de
la pensée abstraite », le néo-cortex
permet
• la production
symbolique
d’un
langage
• et des activités complexes comme
la lecture, l’écriture, l’arithmétique;
• la production et la préservation
des idées.
Małgorzata Twardoń 2005
Il raisonne froidement et ne connaît pas les émotions.
Il a un écran beaucoup plus fin de la réalité extérieure
grâce à ses capacités de traitement de données.
Il est capable:
• d ’analyser,
•d’anticiper,
•de prendre des décisions,
•de résoudre des problèmes,
•de conceptualiser.
Małgorzata Twardoń 2005
Les lobes frontaux
Les lobes frontaux
représentent la dernière
poussée cérébrale et
peuvent être considérés
comme un quatrième
cerveau.
Ce cortex préfrontal est en
effet très différent du néocortex.
Małgorzata Twardoń 2005
Les lobes frontaux
Fortement reliés au système
limbique, ils sont décrits comme la
seule partie du cortex capable
d’altruisme,
de
regarder
à
l’intérieur et d’échapper à la loi
implacable de la lutte pour la vie.
Cette partie continue à se développer après l’adolescence.
Le rôle des lobes frontaux a été également souligné par
A.R.Luria, le grand neurologue russe.
Małgorzata Twardoń 2005
Pyramide des besoins et nos
cerveaux
cortex
Cerveau
limbique
Cerveau
reptilien
Małgorzata Twardoń 2005
Les mots-clés
représentant les caractéristiques
du cerveau
•
•
•
•
•
•
complexité / interaction
connectivité / associativité
complémentarité / coopération
dynamisme / adaptabilité
sélectivité
synergie / multisensorialité
Małgorzata Twardoń 2005
Les fautes contre le cerveau
• présenter l ’information passivement
• combattre (consciemment ou inconsciemment)
le type de représentation (visuel, auditif,
kinesthésique) de l’apprenant
• utiliser une seule stratégie, un seul canal, une
attitude unique, et exhaustive
• éviter les émotions
Małgorzata Twardoń 2005
CONCLUSION
Il faut ajuster et réajuster sans cesse
l ’approche pédagogique,
en prenant la juste mesure des éléments
en présence.
Małgorzata Twardoń 2005
Nos cerveaux et apprentissage
Toute
intervention
pédagogique devra tenter de
réconcilier le cognitif avec
sa base affective souscorticale et ménager un
contexte
non-menaçant,
enrichissant et chaleureux,
dans lequel l’apprenant se
sent interpellé totalement.
Małgorzata Twardoń 2005
Le trajet de
l ’information
De nos organes
sensoriels jusqu ’au
cortex par les étages du
• cerveau reptilien
• cerveau limbique.
Małgorzata Twardoń 2005
Pour en savoir plus
Budohoska W., Grabowska A., 1994: Dwie półkule - jeden
mózg. Wiedza Powszechna, Warszawa.
Carter R., 1999: Atlas du cerveau. Editions Autrement,
Paris.
Chalvin D., 1991: Utiliser tout son cerveau. Les Editions
ESF, Paris.
Changeux J.-P., 1983: L’Homme neuronal. Hachette, Paris.
Trocmé-Fabre H., 1994: J ’apprends, donc je suis. Les
Editions d ’Organisation, Paris.
Żernicki B., 1983: Mózg. Ossolineum, Wrocław.
Małgorzata Twardoń 2005
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