Rappels de 1ère : Le financement : trouver des capitaux pour financer un projet lorsque l’on est un agent à besoin de financement Actions et obligations sont des titres vendus sur les marchés financiers primaire (lors de l’émission : marché primaire = marché du neuf) et secondaire (lors de la revente). La nature, les revenus et les caractéristiques de ces deux actifs financiers diffèrent. Action Obligation Définition c'est un titre de propriété : le détenteur d'une action est donc propriétaire c'est un titre de créance à long terme qui donne d'une fraction du capital d'une entreprise. Ce titre donne à l'actionnaire droit à droit au détenteur de ce titre à un revenu, les un revenu que l'on appelle dividende (qui varie en fonction des résultats de intérêts, en contrepartie de son prêt. À l'entreprise puisque c'est le profit qui permet de verser les dividendes). Il lui l’échéance, l'obligation est remboursée au donne également droit au vote à l'Assemblée Générale de l'entreprise où sont créancier. prises certaines décisions. Plus un actionnaire détient d'actions, plus son poids dans le vote est important car une action = une voix. Titre de créance à long terme (plus de 7 ans) Titre de propriété négociable d’une partie du capital d’une société. donnant lieu à règlement d’un intérêt fixe et déterminé en avance. Rémunération dividendes intérêts Caractéristiques Donne un droit de vote lors des Assemblées générales des sociétés Aucune influence sur les décisions de Dividende irrégulier en fonction des performances et de la politique de la l’entreprise société Montant de l’intérêt versé constant Le prix varie en fonction des offres et des demandes (bourse, marché secondaire) Revendue au prix d’achat au terme Les circuits du financement direct et indirect (d’après F Mishkin, Monnaie, banques et marchés financiers, Pearson, 2010 (9ème édition)). Document1 Page 1 sur 8 Aix-Marseille, juin 2016, L. Auffant Finance indirecte ou intermédiée Intermédiation Dépôts Intermédiaires financiers (banques de 2nd rang, fonds collectifs, compagnies d’assurance) Prêts Titres Titres Titres Capitaux Marchés financiers (échange d’actions et d’obligations nouvelles marché primaire, ou revente marché secondaire) Agents économiques à besoin de financement (épargne < investissement) Entreprises Administrations publiques 1 Capitaux (1) : les ménages ne peuvent pas émettre de titres tandis que les entreprises peuvent émettre des actions et des obligations, et l’État peut émettre des Bons du Trésor. Document1 Page 2 sur 8 Aix-Marseille, juin 2016, L. Auffant Finance directe Agents économiques à capacité de financement (épargne > investissement) Ménages Entreprises Administrations publiques Capitaux Économie approfondie Partie 3 : Instabilité financière et régulation Ch 3.1 Qu’est-ce que la globalisation financière ? Notions Actifs financiers, devises, intermédiation financière. Indications complémentaires On présentera les principaux marchés financiers (marchés des changes et marchés des capitaux) et le rôle économique de chacun d’entre eux. On identifiera les différents acteurs y réalisant des transactions (entreprises, investisseurs institutionnels, etc.). On insistera sur l’interdépendance des différents marchés et sur l’importance de l’information pour leur fonctionnement. On analysera le triple processus de désintermédiation, déréglementation et décloisonnement qui caractérise l’évolution des marchés des capitaux depuis les années 1980 et conduit à la constitution d’un marché mondial des capitaux. Acquis de 1ère : financement direct/indirect, taux d’intérêt. Financement direct : rencontre directe entre les agents à besoin de financement et les agents à capacité de financement/financement indirect : mode de financement reposant sur l’intermédiation financière. Taux d’intérêt : à envisager de deux manières : - Pour l’emprunteur le taux d’intérêt correspond au coût du capital emprunté, il correspond à un pourcentage de la somme empruntée à verser en plus de cette somme. - Pour le prêteur, le taux d’intérêt correspond au prix du capital prêté (loyer de l’argent). Les taux d’intérêt varient selon le risque et la durée du prêt. Ils peuvent être fixes ou variables. Actifs financiers : actifs se présentant sous la forme de moyens de paiement, de créances ou de titres de propriété. Ces actifs comprennent : la monnaie, les actions, les obligations, les crédits octroyés à d’autres agents. Ils peuvent être vendus sur un marché financier. Devises : monnaies étrangères. Les devises s’changent sur le marché des changes. Leurs cours sont variables officiellement depuis 1976 (accords de la Jamaïque). Intermédiation financière : une institution financière permet la rencontre entre agents à besoin et agents à capacité de financement. Les banques sont passées de l’intermédiation de bilan à l’intermédiation de marché. Document 1 : les trois compartiments des marchés des capitaux Marché des actions Marché des matières premières Marché des taux d’intérêt Document1 Marché primaire (parfois appelé marché du neuf): émission d’actions par les entreprises Marché secondaire : revente d’actions par leurs détenteurs. Energie (pétrole, électricité, gaz) Métaux (or, argent, cuivre) Matières premières agricoles (blé, riz, cacao, café) Marché monétaire marché sur lequel sont cotés des taux d’intérêt à court terme (moins d’un an) et moyen terme (1 à 7 ans) : il comprend trois compartiments : - Marché monétaire interbancaire : les banques se prêtent et s’empruntent des liquidités sous forme de monnaie banque centrale. La Banque centrale intervient aussi parfois sur ce marché (politique d’open market) - Marché des bons du Trésor : titres à court terme émis par les Etats. - Marché des billets de trésorerie : émissions de titres de financement Page 3 sur 8 Aix-Marseille, juin 2016, L. Auffant à court terme par des entreprises. Marché obligataire (c’est un marché à long terme : minimum 7 ans) D’après la fiche éduscol sur le point 3.1 du programme d’économie approfondie. 1) 2) 3) 4) Expliquez pourquoi le marché primaire est parfois appelé marché du neuf. Définissez action, obligation. Comparez ces deux titres. Différenciez une obligation d’un billet de trésorerie. Distinguez billets de trésorerie et bons du Trésor. Document 2 : à quoi servent les marchés financiers ? Les marchés financiers contribuent au financement de l’économie et permettent aux acteurs de réduire les risques en leur fournissant, via le prix des titres, des informations de nature à faciliter leurs décisions. Le cas des marchés à terme montre qu’ils sont aussi à mêmes de jouer un rôle d’assurance. […] Cette complexification des marchés financiers, avec des titres qui s’éloignent de plus en plus de ce qui est communément appelé l’économie réelle, offre une gamme étendue d’opérations de financement ou de couverture des risques vers des opérations de spéculation, c’est-à-dire des opérations qui n’ont d’autre but que de réaliser des gains à partir des anticipations sur l’évolution des marchés. Or, la spéculation est de nature à contribuer à ce qui est dénoncé comme étant des fluctuations erratiques des marchés ou bulles spéculatives, situations dans lesquelles les cours de titres ne reflètent plus l’information qu’ils sont censés contenir. En se développant et en se complexifiant, les marchés financiers apportent certes de meilleures réponses aux attentes des acteurs économiques mais ils donnent aussi des arguments à ceux qui les décrient. Gilles Jacoud, « À quoi servent les marchés financiers ? », Cahiers Français 361, La Documentation française, Mars-avril 2011. Exercice 1 : le marché des changes Le 7 septembre 2011, les taux de change entre la monnaie du Japon, celle des États-Unis et celle de la zone euro étaient : 1 euro = 1,4 dollar, 1 dollar = 77 yens et 1 yen = 0,0092 euro a. Vous disposez d’un million d’euros. Êtes-vous gagnant si vous changez vos euros contre des dollars puis vous revendez les dollars contre des yens et enfin vous convertissez les yens en euros ? b. Êtes-vous gagnant si vous renouvelez l’opération précédente avec 1 yen = 0,01 euro ? c. En quoi consiste finalement l’opération d’arbitragiste ? Exercice 2 : Les acteurs des marchés financiers : Agents économiques Raisons de recourir au marché des changes Importateurs / exportateurs Investisseurs directs à l’étranger États Document1 Page 4 sur 8 Aix-Marseille, juin 2016, L. Auffant Touristes Spéculateurs Document 3 : la globalisation financière L’un des traits marquants de l’économie mondiale en ce tournant de siècle est la montée en puissance de la finance internationale. Cette transformation appelée la globalisation financière se définit comme la création d’un marché unique de l’argent au niveau planétaire. […] Par suite de la globalisation financière, les entreprises multinationales industrielles ou financières peuvent emprunter ou placer de l’argent sans limites où elles le souhaitent, quand elles le souhaitent, en utilisant tous les instruments financiers existants. La règle des trois « D » « désintermédiation », « déréglementation » et « décloisonnement », fonde le processus. La « désintermédiation » est le recours direct des opérateurs internationaux aux marchés financiers (finance directe) sans passer par les intermédiaires financiers et bancaires (finance indirecte) pour effectuer leurs opérations de placement et d’emprunt. […] Le « décloisonnement des marchés » correspond à l’abolition des frontières entre des marchés jusque-là séparés : ouverture à l’extérieur des marchés nationaux en premier lieu ; mais aussi, à l’intérieur de ceux-ci. […] La « déréglementation » a été l’un des éléments moteurs de la globalisation financière. Les autorités monétaires des principaux pays industrialisés ont aboli les réglementations des changes de manière à faciliter la circulation internationale du capital. D. Plihon, « Les enjeux de la globalisation financière », Mondialisation au-delà des mythes, La Découverte, 1997. 5) Expliquez en quoi consistent les trois D. Illustrez-les grâce aux exemples français de réforme mentionnés page 104 (et repris ci-dessous). Réformes sur les marchés financiers 1983 : autorisation de nouveaux instruments financiers (par exemple des formes hybrides d’obligations) 1984 : loi bancaire qui met fin à la spécialisation des banques (entre banques d’affaires et banques de dépôt), en créant une catégorie universelle : les établissements de crédit, pouvant réaliser tout type d’opérations. Les banques de dépôt (ou banques de détail, ou encore banques commerciales) géraient les comptes des particuliers et des PME : leurs rôles consistaient à gérer les dépôts, fournir des moyens de paiement (chéquiers, CB, virements) et octroyer des prêts. Les banques d’investissement ou banques d’affaires ne géraient pas de dépôt et n’étaient pas des établissements de crédit. Ces banques étaient des sociétés de conseils stratégiques et financiers réservées aux grandes entreprises réalisant des transactions sur les marchés financiers. Leurs ressources provenaient des prix facturés pour les conseils et montages juridiques (introduction en Bourse, augmentation du capital par exemple). De nos jours, les banques universelles assurent à la fois les fonctions des banques de dépôt (ex : octroi de crédits) et des banques d’investissement (ex : gestion de portefeuilles financiers). Document1 Page 5 sur 8 Aix-Marseille, juin 2016, L. Auffant 1986 : démantèlement du contrôle des changes 1986 : diversification des titres de dette publique 1986-1987 : autorisation de produits dérivés (Les marchés dérivés sont des marchés de couverture au sein desquels certains agents économiques souhaitent souscrire une forme d’assurance en vue de se protéger contre les fluctuations des taux de change, de cours de titres ou du prix des matières premières.) 1988 : fin du monopole sur l’intermédiation boursière des agents de change 2007 : diversification des lieux d’échange d’instruments financiers, fin du monopole des Bourses. D’après Pierre Cyrille Hautcoeur, « Les marchés financiers français : une perspective historique », Cahiers français n° 361, mars-avril 2011. (Sauf passages en italique ajoutés par Mme Auffant) Document 4 : les banques en mutation La mondialisation financière devait être fatale aux banques du fait de la concurrence des marchés financiers et du rôle grandissant des investisseurs institutionnels (fonds de pension, sociétés d’assurances…). Ces prédictions pessimistes ne se sont pas vérifiées. […] Le développement des marchés de capitaux a largement profité aux banques, qui en sont devenues des acteurs majeurs. La raison est simple : pour fonctionner, les marchés financiers ont besoin d’intermédiaires qui, par leurs nombreuses opérations d’achat et de vente de titres, assurent leur liquidité. Les banques ont donc préservé leur place au sein des systèmes financiers en développant une activité profitable d’intermédiation de marché, à côté de leurs opérations d’intermédiation traditionnelle. La finance bancaire ne se limite désormais plus à l’octroi de crédits ; les achats de titres par les banques contribuent de manière croissante au financement de l’économie. […] Pour s’adapter à la concurrence, au développement des marchés et aux exigences de la clientèle, les banques ont été amenées à diversifier leurs activités. Le marché des services financiers est désormais dominé par des grands groupes bancaires et financiers dont l’activité s’internationalise. Ces groupes cherchent à être présents dans les trois grands domaines de la finance : la banque, l’assurance et la gestion de titres. J Couppey-Soubeyran, D Saïdane, D Plihon, “Les banques en mutation”, Alternatives économiques HS 75 (La finance), 1er trimestre 2008 6) À partir de ce document justifiez le sous-titre du cours : « une désintermédiation bancaire à relativiser ». Document 5 : Les effets positifs attendus de la globalisation financière La globalisation financière s’est traduite depuis les années 1980 par l’accroissement considérable des flux financiers dans l’économie mondiale. […] Pour le courant libéral, la globalisation financière favorise l’investissement et la croissance : elle optimise l’allocation de ressources en améliorant l’ajustement entre besoins et capacités de financement des agents économiques et concourt à la baisse des taux d’intérêt du fait de l’intensification de la concurrence entre les institutions financières. De plus, de nouvelles formes de placements (innovations financières) et la création de nouveaux marchés tel que le NASDAQ aux États-Unis, spécialisé sur la cotation d’entreprises de haute technologie, facilitent aussi l’ajustement entre capacités et besoins de financement à l’échelle mondiale ; de nouveaux acteurs tels que les investisseurs institutionnels (organismes de placement collectifs) améliorent l’efficience des marchés financiers en développant leurs activités de collecte d’épargne et de placements au niveau mondial. Marc Montoussé (dir.) 100 fiches pour comprendre la mondialisation, éd. Bréal. Document1 Page 6 sur 8 Aix-Marseille, juin 2016, L. Auffant Exercice pour synthétiser le chapitre 3.1 - Complétez avec : dérèglementation, décloisonnement, désintermédiation, actifs financiers, devises, besoin de financement, capacité de financement, obligations, actions. Le système financier est « l’ensemble des institutions (marchés de titres et intermédiaires financiers), des règles et des pratiques qui, au sein d’un espace donné (un pays, une région ou le monde entier), rendent possibles des échanges d’argent. Ces échanges se font entre ceux qui ont accumulé de l’argent en épargnant chaque année une fraction de leur revenu et ceux qui n’ont pas suffisamment pour financer une dépense d’investissement ». (Jézabel Couppey Soubeyran, Monnaie, banques, finance, PUF, 2012). Ainsi, divers agents économiques interviennent sur les marchés financiers que ce soient sur les marchés des capitaux ou sur le marché des changes. Ces marchés sont le lieu où s’échangent des …………………………….. comme par exemple des …………, ……………., …………... Les marchés financiers mettent en relation des agents à ……………………………… (entreprises, États) et des agents à …………………………………… (fonds d’investissement qui peuvent être spécialisés dans les retraites, investisseurs institutionnels et aussi fonds spéculatifs). Sur ces marchés l’information étant souvent asymétrique, des organismes spécialisés appelés agences de notation évaluent la valeur des actifs. Le marché des changes permet de convertir des actifs financiers (devises, actions…) dans une autre monnaie. Les marchés financiers permettent également de se couvrir contre des risques de fluctuations des cours (cours des matières premières, cours des devises par exemple). Certains agents économiques se spécialisent alors dans des produits risqués et spéculent. Le développement des produits dérivés est une des conséquences de la globalisation financière, le triple processus de ………………………, ………………………… et …………………………. (ou 3 D) qui caractérise l’évolution des marchés financiers depuis les années 1980. La globalisation financière se caractérise par l’apparition d’un marché unique des capitaux fonctionnant à l’échelle de la planète du fait de la circulation instantanée des informations, de la suppression des contrôles des changes ou de l’homogénéisation des produits proposés aux épargnants. Les agents à la recherche de capitaux, d’emprunts ou de placements à effectuer, disposent désormais d’une grande autonomie puisqu’ils peuvent opérer sur les marchés internationaux. Les 3 D désignent un important mouvement de libéralisation et de mondialisation des marchés financiers depuis les années 1980, transformant les circuits de financement de l’économie. La ………………………… a eu pour objectif de diminuer voire de supprimer les Document1 Page 7 sur 8 Aix-Marseille, juin 2016, L. Auffant réglementations qui encadraient l’activité financière afin de rendre le système financier plus concurrentiel et d’élargir les opportunités de placement et de financement. La .…………………….. a favorisé la circulation internationale des capitaux ainsi que le développement d’innovations financières. Le décloisonnement est immédiatement lié à la …………………………… puisqu’il désigne à la fois la suppression de l’encadrement réglementaire des banques qui les cantonnait à des réseaux et à des activités spécifiques de financement, et la suppression des frontières entre les marchés nationaux et internationaux de capitaux. La ……………………….. : dans quelle mesure ? La ……………………….. désigne la progression de la finance directe où les agents à …………………………. et les agents à ………………………. se rencontrent directement sur les marchés financiers (la nature de la créance est la même que celle de la dette –une action émise, puis achetée par exemple-) alors que, dans un système de financement indirect, les banques transforment l’épargne de court terme en prêts de long terme ou créent de la monnaie par le crédit. Avec …………………………, les banques ne disparaissent pas mais leur fonction traditionnelle de crédit évolue vers un rôle de placement sur les marchés financiers. On passe d’une intermédiation de bilan vers une intermédiation de marché. La globalisation financière est censée avoir des avantages liés à la concurrence plus forte sur les marchés des capitaux. Néanmoins elle a accru les risques sur ces marchés en particulier le risque systémique : possibilité que le défaut de paiement d’un agent économique (une banque, un État) ou l’effondrement des cours sur un marché (par exemple le marché immobilier américain) se propagent à l’ensemble du système financier d’un pays ou de la planète entière. Document1 Page 8 sur 8 Aix-Marseille, juin 2016, L. Auffant