Document1 Page 5 sur 8 Aix-Marseille, juin 2016, L. Auffant
Document 3 : la globalisation financière
L’un des traits marquants de l’économie mondiale en ce tournant de siècle est la montée en
puissance de la finance internationale. Cette transformation appelée la globalisation financière
se définit comme la création d’un marché unique de l’argent au niveau planétaire. […] Par
suite de la globalisation financière, les entreprises multinationales industrielles ou financières
peuvent emprunter ou placer de l’argent sans limites où elles le souhaitent, quand elles le
souhaitent, en utilisant tous les instruments financiers existants. La règle des trois « D »
« désintermédiation », « déréglementation » et « décloisonnement », fonde le processus.
La « désintermédiation » est le recours direct des opérateurs internationaux aux marchés
financiers (finance directe) sans passer par les intermédiaires financiers et bancaires (finance
indirecte) pour effectuer leurs opérations de placement et d’emprunt. […]
Le « décloisonnement des marchés » correspond à l’abolition des frontières entre des marchés
jusque-là séparés : ouverture à l’extérieur des marchés nationaux en premier lieu ; mais aussi,
à l’intérieur de ceux-ci. […]
La « déréglementation » a été l’un des éléments moteurs de la globalisation financière. Les
autorités monétaires des principaux pays industrialisés ont aboli les réglementations des
changes de manière à faciliter la circulation internationale du capital.
D. Plihon, « Les enjeux de la globalisation financière », Mondialisation au-delà des mythes,
La Découverte, 1997.
5) Expliquez en quoi consistent les trois D. Illustrez-les grâce aux exemples français de
réforme mentionnés page 104 (et repris ci-dessous).
Réformes sur les marchés financiers
1983 : autorisation de nouveaux instruments financiers (par exemple des formes hybrides
d’obligations)
1984 : loi bancaire qui met fin à la spécialisation des banques (entre banques d’affaires et
banques de dépôt), en créant une catégorie universelle : les établissements de crédit, pouvant
réaliser tout type d’opérations.
Les banques de dépôt (ou banques de détail, ou encore banques commerciales) géraient les
comptes des particuliers et des PME : leurs rôles consistaient à gérer les dépôts, fournir des
moyens de paiement (chéquiers, CB, virements) et octroyer des prêts. Les banques
d’investissement ou banques d’affaires ne géraient pas de dépôt et n’étaient pas des
établissements de crédit. Ces banques étaient des sociétés de conseils stratégiques et
financiers réservées aux grandes entreprises réalisant des transactions sur les marchés
financiers. Leurs ressources provenaient des prix facturés pour les conseils et montages
juridiques (introduction en Bourse, augmentation du capital par exemple). De nos jours, les
banques universelles assurent à la fois les fonctions des banques de dépôt (ex : octroi de
crédits) et des banques d’investissement (ex : gestion de portefeuilles financiers).