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LES SUBSTANCES PSYCHOACTIVES:
GENERALITES
ET
EPIDEMIOLOGIE
Mr Lefort Eric et Mme Rassinier Maggy
Lundi 08.03.2010
Hôpital Universitaire Paul Brousse - Villejuif
Fédération d ’Addictologie – Pr. Boissonnas –
Pr. Reynaud
Les Substances Psycho-Actives
Les substances psycho-actives:
• Modifient l’activité mentale, les sensations et
•
•
•
•
le comportement.
Provoquent des effets somatiques variables
selon les propriétés de chacune, leurs effets
et leur nocivité.
Exposent à des risques et à des dangers pour
la santé.
Peuvent entraîner des répercussions sociales
et des conséquences dans la vie quotidienne.
Peuvent engendrer une dépendance.
Les Substances Psycho-Actives
• Ces substances sont naturelles, semi•
•
•
synthétiques ou synthétiques.
Certaines sont licites comme l’alcool et le
tabac.
D’autres sont également licites mais
détournées de leur usage comme les
médicaments psychotropes, les produits
dopants, les colles et les solvants…
D’autres enfin, sont illicites comme les
opiacées (héroïne), la cocaïne, le crack,
l’ecstasy, le cannabis, les hallucinogènes
(LSD, champignons)….
Les Substances Psycho-Actives
Les voies d’administration
• Voie lente: voie digestive
Absorbée par l’estomac ou l’intestin puis
éliminée par le foie: alcool, médicaments,
ecstasy, amphétamines,…
• Voies rapides:
- Injection intra-veineuse: héroïne,…
- Absorption pulmonaire: tabac, cannabis,
crack,…
- Absorption nasale: cocaïne, poppers,…
Les Substances Psycho-Actives
LA COCAINE
LE CRACK : un de ses dérivés
UN PEU D’HISTOIRE
• Originaire des Andes, le cocaïer est un arbuste cultivé en
•
•
•
•
•
•
Amérique du Sud, en Indonésie et dans l’Est africain
Sociétés pré-colombiennes : plante médicinale,
stimulant, objet rituel et moyen de paiement pour les
impôts
Pays andins : les feuilles sont encore consommées,
mastiquées pendant des heures afin de faire disparaître
la sensation de faim, de froid et se protéger des effets
de l’altitude
Début du XVIème siècle, les espagnols en donnèrent aux
indigènes qui travaillaient dans les mines
1965 : formule élucidée par un chimiste autrichien.
10 ans plus tard : dérivés utilisés pour anesthésies
locales et aux USA administrée comme tonique
Depuis 1930, la consommation s’est progressivement
répandue, notamment sous l’impulsion des cartels de
trafiquants sud-américains
LA COCAINE
Présentation :
• Fine poudre blanche, cristalline et
•
sans odeur
Extraite des feuilles de cocaïer
Administration :
• Sniffée, elle est appelée « ligne de coke »
• Parfois injectée par voie intraveineuse ou
fumée, principalement sous forme de crack
(free base)
EFFETS ET DANGERS
• Euphorie immédiate
• Sentiment de toute puissance intellectuelle et
•
physique, hypervigilance, augmentation de
l’estime de soi, excitation sexuelle…
Indifférence à la douleur et à la fatigue
Ensuite ces effets laissent place à un état
dépressif et à une anxiété que certains
apaisent par une prise d’héroïne, d’alcool ou
de médicaments psychoactifs
EFFETS ET DANGERS
La cocaïne provoque :
• Une contraction de la plupart des vaisseaux
•
sanguins
Irrigation insuffisante des tissus, et manque
d’oxygène aboutissent à une détérioration
(nécrose) : lésions perforantes de la cloison
nasale, épistaxis…
Des troubles du rythme cardiaque
Risque d’accidents cardiaques (accru si tabac)
EFFETS ET DANGERS
La cocaïne provoque :
• Des troubles psychiques, une grande
instabilité d’humeur, des délires paranoïdes
ou une attaque de panique, anxiété,
dépression
• Une augmentation de l’activité psychique et,
par conséquent des insomnies, des pertes de
mémoire et des phases d’excitation
• Effet déshinibiteur : risque de violence,
dépenses compulsives…. passages à l’acte
facilités
• Risque de transmission des virus de l’hépatite
B, C et sida si matériel partagé
EFFETS ET DANGERS
• Grossesse et cocaïne :
Risque de prématurité et de retard de
croissance
Risque de problèmes cardiaques (anomalies ,
arythmie)
Plus de risques de convulsion
Altérations au niveau mémoire, attention,
apprentissage…
Altérations comportementales : agressivité,
impulsivité, hyperactivité
COCAINE ET DEPENDANCE
• Excitant puissant, elle provoque une
•
•
dépendance psychique importante
Difficile d’arrêter une consommation intense
tant le besoin d’en reprendre (craving) est
important
L’apaisement est très difficile à obtenir même
avec la prise d’une autre substance
Signes de sevrage :
Hypersomnie, fatigue, tristesse,
ralentissement psychomoteur, difficulté de
concentration, craving très fort
LE CRACK
• Appelé aussi cocaïne base ou free base
• Mélange de cocaïne, de bicarbonate de
soude et/ou d’ammoniaque qui se
présente sous la forme de petits cailloux
• L’usager en inhale la fumée après les avoir
chauffés, cette opération provoque des
craquements, origine de son nom
EFFETS ET DANGERS
• Effets plus intenses et plus brefs que ceux de
•
la cocaïne avec un état dépressif encore plus
marqué ensuite
L’usage régulier peut provoquer :
- des hallucinations et des comportements
violents, paranoïaques ou suicidaires
- des dommages rapides sur le cerveau
- de graves altérations des voies respiratoires
- des arrêts respiratoires et/ou cardiaques
- des états d’épuisement physiques et
psychiques
- des lésions cutanées (mains et lèvres)
CRACK ET DEPENDANCE
• Forte dépendance psychique et
neurotoxicité (dégénérescence des
neurones) très importante
• Des altérations de l’humeur et un désir
très important de reprise du produit
persistent souvent et longtemps même
après avoir cessé d’en consommer
• Fréquents épisodes de rechute
COCAINE ET CRACK : TRAITEMENTS
• PAS DE TRAITEMENT DE SUBSTITUTION
• PRISE EN CHARGE :
- Les traitements anti-dépresseurs
- Les antipsychotiques :ils sont prescrits s’il y a un
risque de décompensation délirante.
- Les thymorégulateurs : des troubles cycliques
de l’humeur apparaissent ou se renforcent au
sevrage.
- Autres molécules prometteuses :
pouvant inverser les phénomènes neuroadaptatifs induits par
l’addiction à la cocaïne, semblent être : le
modafinil, le
topiramate, le disulfirame, le baclofène, l’aripiprazole et la
Nacétyl-cystéine (que nous verrons plus en détails dans le cas
clinique).
- Immunothérapie anti- cocaïne :
Cette approche est en cours de développement (vaccins,
anticorps monoclonaux). Elle est très intéressante et
prometteuse, mais son application reste limitée…En effet, cela
nécessite un véritable consensus clinique avant qu’elle soit mise
en place.
- thérapies de groupe et/ou individuelles
- thérapies motivationnelles …..
- dans tous les cas : accompagnement long
et
continu
EPIDEMIOLOGIE
Cocaïne :
• Expérimentation principalement chez les moins de
45 ans
• 2005 : adultes de 18 à 64 ans :
4% des hommes et 1.5% des femmes
• 2005 : jeunes de 17 ans :
- au moins 1 fois : 3% des garçons, 2% des filles
- au moins 1 fois dans les 30 derniers jours :
1.2% des garçons et 0.7% des filles
Crack :
• Essentiellement région parisienne et Antilles Guyane
• Moins de 0.7% des jeunes de 17ans déclarent
avoir expérimenté le crack une fois dans leur vie
• Mortalité :
- En 2005 : 15 décès par overdose recensés,
dont 5 cas consécutifs à l’association de
cocaïne et d’autres substances
- pas toujours d’analyses toxicologiques
• Cocaïne, tendance statistique :
•
- 2ème substance illicite la plus expérimentée
- Longtemps milieux aisés ou très
marginalisés
- La consommation s’élargit à d’autres
milieux, notamment lors d’évènements festifs
(clubs, soirées privées, teknival…)
Crack : plutôt homme très désocialisé
Les Substances Psycho-Actives
ECSTASY
ET
AMPHETAMINES
(produits de synthèse)
ECSTASY
• Comprimés, gélules, poudre de formes et de
couleurs variées, ornés d’un motif ou d’un
logo
• Molécule : MDMA
Responsable des effets psychoactifs qui
combinent certains effets des stimulants et
ceux des hallucinogènes
• Contenu des comprimés et quantités
effectives de MDMA incertain (mélanges) d’où
une évaluation du risque difficile (le testing)
UN PEU D’HISTOIRE
• MDMA synthétisée en 1912
• Années 1970 : usages récréatifs aux
USA
• Années 1980 : apparition en Europe
• Années 1990, en France : culture
musicale techno, fêtes « rave-party »
« free-party »…
• Aujourd’hui : évènements festifs en
général (boîtes, bars, fêtes privées,
etc…)
EFFETS ET DANGERS
• Dans un premier temps, euphorie, sensation
•
•
•
•
de bien-être et de plaisir (effet stimulant et
empathique)
Mais parfois, angoisse, incapacité totale à
communiquer
« La descente » 2 à 4 h après s’apparente à
une forme de dépression
La consommation peut entraîner des nausées
, des sueurs, des maux de tête
Risque de déshydratation et élévation de la
température
EFFETS ET DANGERS
• Troubles neuropsychiatriques (angoisse,
•
•
•
•
•
hallucinations, état délirant)
Troubles digestifs et pertes de connaissance
ont été décrits
Cas rares de décès par hyperthermie,
arythmie cardiaque
Une consommation régulière entraîne avec le
temps un amaigrissement et parfois une
irritabilité
En cas d’usage intense, dépressions graves,
états délirants
Lésions de cellules nerveuses possibles
(gravité?)
AMPHETAMINES
• Psychostimulants et anorexigènes puissants,
•
•
•
utilisés récemment encore comme coupe-faim
ou pour empêcher le sommeil
Classées comme stupéfiant depuis 1967 à
cause de leur toxicité et de la forte
dépendance psychique qu’elles entraînent
Présentation : comprimés ou poudre à sniffer
Dérivé puissant et dangereux : la
métamphétamine appelée encore crystal, ice
ou yaba et dont la consommation en France
est très marginale
EFFETS ET DANGERS
• Puissant stimulant physique et physique :
•
•
•
•
•
- sensation de supprimer la fatigue
- illusion d’être invincible, euphorie
Possibles crises de tétanie et d’angoisse
Descente : état dépressif, persécution,
hétéroagressivité
Consommation régulière : dénutrition, manque
de sommeil, épuisement de l’organisme,
grande nervosité et troubles psychiques
(délires)
Risques accrus pour personnes souffrant de
dépression, de problèmes cardiovasculaires et
d’épilepsie
Risques de neurotoxicité si association avec
alcool ou autres produits psychoactifs (MDMA)
EPIDEMIOLOGIE
• Consommation déclarée des 18-45ans en 2005
Au moins 1 fois dans la vie :
Ecstasy : 3.1% des hommes et 1% des femmes
Amphétamines : 2% des hommes et 1% des
femmes
• Consommation déclarée des 17ans en 2005
Au moins 1 fois dans la vie :
Ecstasy : 4.2% des hommes et 2.8% des femmes
Amphétamines : 2.6% des hommes et 1.8% des
femmes
Au cours des 30 derniers jours :
Ecstasy : 1.7% des hommes et 1% des femmes
Amphétamines : 1% des hommes et 0.6% des
femmes
• Mortalité :
- En 2003, 4 décès liés à l’ecstasy dont 1 en
association avec d’autres substances
- Pas toujours d’analyses toxicologiques
- Conséquences éventuelles des
consommations d’ecstasy et d’amphétamines
sur la mortalité à long terme ne sont pas
mesurées
• Tendance statistique :
La consommation d’ecstasy apparaît en
augmentation et semble déborder le cadre
des manifestations festives autour de la
musique techno
Les Substances Psycho-actives
HEROINE
C’est un opiacé puissant, obtenu par
synthèse à partir de la morphine,
extraite du pavot
• Présentation : poudre ou granulés à
écraser
• Administration : voie intraveineuse,
également sniffée ou fumée
UN PEU D’ HISTOIRE
• 1898 : un chimiste allemand préconise
•
•
•
•
l’héroïne synthétisée pour soigner la toux et
les douleurs des personnes atteintes de
tuberculose
Rapidement une utilisation abusive se
généralise
1924 : utilisation non médicale prohibée aux
USA
Utilisation interdite en 1956 aux USA et en
1963 en France
La morphine est le médicament le plus actif
contre la douleur. Il arrive que ce médicament
soit détourné avec les mêmes dangers que
ceux de l’héroïne
EFFETS ET DANGERS
• Apaisement, euphorie, sensation
d’extase
• Effet immédiat de plaisir intense suivi
d’une sensation de somnolence, avec
parfois nausées, vertiges et
ralentissement du rythme cardiaque
• Ponctuellement anxiolytique puissant et
antidépresseur
EFFETS, DANGERS ET DEPENDANCE
• En quelques semaines, besoin
d’augmenter la quantité et la fréquence
des prises
• L’héroïnomane oscille entre des états
de soulagement euphoriques et des
états de manque qui provoquent
anxiété et agitation…
• Des troubles apparaissent très vite dont
l’anorexie et l’insomnie
• Risque important de marginalisation
EFFETS, DANGERS ET DEPENDANCE
• Surdose : dépression respiratoire souvent
mortelle (survient avec dose importante ou
dose faible lors de reprise de consommation
après période d’arrêt)
• Risques d’infections locales si règles d’hygiène
non respectées, et de contamination par le
virus du sida ou de l’hépatite B et C si partage
de matériel
Depuis 1980 : politique de réduction des risques
- programme d’échange de seringues
- kit de prévention (matériel stérile)
- distributeurs de kits
- création de « boutiques » : espaces de repos,
d’écoute, services d’hygiène, de nourriture,
orientation vers les services sociaux et les
soins
TOXICOMANIE ET VIH/VHC
• Les pratiques d’injection sont en baisse
•
depuis plusieurs années en France
Chute spectaculaire du nombre des
contaminations par le virus du sida chez les
toxicomanes (2% des nouveaux cas)
• Moins de résultats pour le virus de l’hépatite
C qui touche majoritairement les toxicomanes
du fait de sa facilité de transmission par le
sang et sa résistance à l’air libre
HEROINE ET TRAITEMENT
• Prise en charge médicale, sociale
•
•
•
psychologique…S’inscrit dans la durée
Soit directement procédure de sevrage
Soit prescription de traitement de substitution
médicaments opiacés par voie orale) :
- Méthadone
- Buprénorphine haut dosage (subutex)
Mais : pratiques d’injection de subutex…
revente des produits….
TRAITEMENTS SUBSTITUTIFS
• SUBUTEX (BUPRENORPHINE)
- Comprimés administrés par voie sub-linguale : seule
voie efficace et bien tolérée
- Maintenir le comprimé sous la langue jusqu’à
dissolution (5 à 10 minutes)
- Mise en place du traitement : 4 heures après la
dernière prise de stupéfiant ou lors de l’apparition
des premiers signes de manque
- Si relai méthadone/subutex : réduire au préalable la
dose de méthadone à 30mg maxi
- Adaptation posologique progressive jusqu’à la dose
d’entretien (en moyenne 8mg/jour ; maxi 16mg)
SUBUTEX (BUPRENORPHINE)
• Délivrance du traitement :
Quotidienne pendant la période d’instauration
Prescription limitée à 28 j et délivrance fractionnée de
7j
• Arrêt du traitement : après réduction
progressive
• Contre-indications absolues :
Hypersensibilité à la buprénorphine
Enfant de moins de 15 ans
Insuffisance respiratoire sévère
Insuffisance hépatique sévère
Intoxication alcoolique aiguë
Méthadone ou analgésiques morphiniques
SUBUTEX (BUPRENORPHINE)
• Interactions médicamenteuses :
Méthadone, morphiniques, naltrexone : risque
d’apparition d’un syndrome de sevrage
Alcool : majoration de l’effet sédatif
Benzodiazépines : risque de dépression respiratoire
Attention à toute autre association médicamenteuse !
• Grossesse et allaitement :
Possible
Risque de syndrome de sevrage chez le nouveau-né
Eviter d’allaiter
SUBUTEX (BUPRENORPHINE)
• Effets indésirables :
-
Fréquents : insomnie, céphalée, vertige,
hypotension orthostatique, constipation, nausée,
vomissement, asthénie, somnolence, sueur
- réactions d’hypersensibilité (allergie)
- si usage détourné IV : risque infectieux et hépatite
graves
- si surdosage : risque de détresse respiratoire
(traitement : naloxone)
TRAITEMENTS SUBSTITUTIFS
METHADONE CHLORYDRATE
• Sirop, récipients unidoses (teneur en éthanol : 14mg/ml)
• Prise unique quotidienne, ne pas conserver un flacon
•
•
•
•
ouvert
Instauration du traitement au moins 10h après la
dernière prise d’opiacés
Adaptation posologique progressive
Dose d’entretien entre 60 et 100mg par jour
Arrêt du traitement par diminution progressive (sinon
apparition de signes de sevrage et diminution de la
tolérance acquise)
METHADONE CHLORYDRATE
• Prescription limitée à 14 jours, délivrance
fractionnée par périodes de 7 jours
• Prescription initiale réservée aux médecins de
CSST ou établissements de santé
• Relais possible par médecin de ville si dose
stabilisée et si patient peut gérer son
traitement (nom du médecin et du
pharmacien à déclarer)
• Suivi du traitement : recherche d’opiacés
dans les urines
METHADONE CHLORYDRATE
• Contre-indications
–
–
–
–
–
Age inférieur à 15 ans
Insuffisance respiratoire grave
Hypersensibilité à la méthadone
Antécédents cardiaques
Morphiniques agonistes-antagonistes (diminution
de l’effet antalgique avec signes de sevrage)
• Interactions médicamenteuses déconseillées
– Antiarythmiques, certains neuroleptiques, et
beaucoup d’autres médicaments pouvant entraîner
des problèmes cardiaques
– Alcool, anxiolytiques, benzo… : majorent l’effet
sédatif
– Naltrexone : risque d’apparition de signes de
METHADONE CHLORYDRATE
• Grossesse et allaitement :
Rapport bénéfice/risque pour la mère et pour l’enfant
Risque de syndrome de sevrage chez le nouveau-né
• Effets indésirables :
- Lors de la mise en place du traitement :
•
Euphorie, vertiges, somnolence, nausées,
vomissements, constipation, sédation, hypersudation,
dysurie, oedèmes
- En phase d’entretien :
Hypersudation, nausées, constipation
Surdosage :
- Dépression respiratoire, coma, hypotension
artérielle, risque d’arrêt cardio-respiratoire
EPIDEMIOLOGIE
• Consommation déclarée adultes 18-64ans en
2005
Au moins 1 fois dans la vie
1.3% des hommes et 0.4% des femmes
• Consommation déclarée jeunes de 17ans en
2005
Au moins 1 fois dans la vie
0.8% des garçons et 0.6% des filles
Au moins 1 fois dans les 30 derniers jours
0.3% des garçons et 0.2% des filles
EPIDEMIOLOGIE
• Mortalité en 2004 :
- 37 décès rattachés à une surdose
d’héroïne ou d’un autre opiacé
- 86 cas de décès par sida recensés
chez les consommateurs de drogues
utilisant la voie injectable, en majorité
héroïne ou opiacés
• Traitements de substitution en 2003 :
- Méthadone : entre11000 et 17000
- Buprénorphine : entre 72000 et 85000
MEDICAMENTS PSYCHOACTIFS
• Permettent d’atténuer ou de faire disparaître
•
•
•
une souffrance psychique : anxiété,
dépression, troubles délirants, etc…
Leurs effets diffèrent selon leur composition,
les doses administrées et la sensibilité
individuelle du patient
Les interactions entre médicaments et autre
substances psychoactives peuvent comporter
des dangers (potentialisation ou annulation
des effets)
Les effets d’un médicament psychoactif
diffèrent selon la catégorie à laquelle il
appartient
• TRANQUILLISANTS OU ANXIOLYTIQUES
– Ils diminuent l’angoisse et les
manifestations de l’anxiété (insomnie,
tension musculaire…)
– Ils ne sont pas indiqués pour une maladie
précise mais pour répondre à un état
d’anxiété
– Les tranquillisants les plus prescrits
appartiennent à la famille des
benzodiazépines, connues pour le risque de
dépendance qu’elles entraînent
– Ils sont parfois utilisés de façon
toxicomaniaque, à doses massives ou en
association à d’autres produits
• SOMNIFERES OU HYPNOTIQUES
- Ils sont destinés à provoquer et/ou maintenir
le sommeil
- Ils peuvent diminuer la vigilance
- Ils sont parfois utilisés de façon abusives, à
doses massives ou en association à d’autres
produits
• NEUROLEPTIQUES
– Ils relèvent de prescriptions psychiatriques,
notamment pour le traitement des
psychoses (maladies mentales qui affectent
les comportements, le rapport la réalité)
– Ces traitements ne sont pas utilisés à des
fins toxicomaniaques
• ANTIDEPRESSEURS
– Traitement de la dépression : tristesse,
diminution de l’intérêt ou du plaisir à vivre,
troubles du sommeil, troubles alimentaires,
sensation de fatigue ou perte d’énergie
inexpliquée, sentiment de dévalorisation ou
de culpabilité excessive, diminution de
l’aptitude à penser et à se concentrer
– Ces médicaments peuvent entraîner perte
de vigilance, somnolence ou excitation
– Pas de réelle dépendance physique, mais
l’arrêt doit être progressif
MEDICAMENTS PSYCHOACTIFS
ET TOXICOMANIE
3 types de toxicomanies médicamenteuses :
1. Une escalade à l’insu du patient
• Suite à une prescription, face à la
persistance des souffrances ou à l’apparition
de symptômes nouveaux, l’escalade
médicamenteuse s’installe
• La personne cherche toujours le
médicament qui le guérira et le médecin
prescrit de nouveaux médicaments et/ou
augmente les doses
• La situation se complique si le patient fait
lui-même ses mélanges, et consulte
plusieurs médecins
2. Surconsommation médicamenteuse
•
•
•
volontaire
Concerne les médicaments psychotropes,
notamment les opiacés, les
benzodiazépines…
Les associations ne sont pas rares et la vie de
l’usager est centrée sur sa consommation
Effets recherchés : oubli, sommeil,
soulagement de l’anxiété, mais aussi
sensations voluptueuses ou plaisir de
fonctionner dans un état second
3. Consommation médicamenteuse chez les
toxicomanes à l’héroïne ou à la cocaïne
• Pour apporter des sensations nouvelles ou
•
moduler les effets sédatifs ou excitants des
substances consommées
Association fréquente avec l’alcool, le
cannabis
DANGER DES BENZODIAZEPINES
• Effets indésirables :
– Perte de mémoire des faits récents
– Baisse de la vigilance, somnolence,
diminution des réflexes
– Effets désinhibants menant à des actes
incontrôlés
– La prise d’alcool augmente l’effet sédatif
– Risque de dépression respiratoire si
association avec produits de substitution
– Dépendance physique et psychique
favorisée par la durée, la dose du traitement
et l’association à l’alcool
– Signes de manque : insomnies, douleurs
musculaires, anxiété, irritabilité et agitation
EPIDEMIOLOGIE
• Consommation déclarée
Adulte 15-75ans, en 2000 :
Au cours de l’année :
12% des hommes et 20% des femmes au moins
un anxiolytique ou hypnotique
6% des hommes et 12% des femmes au moins
un antidépresseur
Jeunes de 17ans, en 2005 :
8% des garçons et 22% des filles un
psychotrope au cours de l’année
• Tendance statistique :
Anxiolytiques et hypnotiques stables,
antidépresseurs en hausse
AUTRES DROGUES
1 - HALLUCINOGENES SYNTHETIQUES
Le LSD
– Substance fabriquée à partir de l’acide
lysergique (« acide ») caractérisée par une
puissante action hallucinogène
– L’acide lysergique est produit par un
champignon, l’ergot de seigle
– Présentation : petit buvard portant un
dessin, ou micropointe, ou forme liquide
– Administration par voie orale
– Effets après 30 minutes, durant entre 5 et
12heures
– Sensation de malaise peut persister pendant
plusieurs jours
LSD : EFFETS ET DANGERS
• Modifications sensorielles intenses
• Hallucinations et perte plus ou moins marquée
•
•
•
•
du sens des réalités
L’usager peut éprouver un état confusionnel
accompagné d’angoisses, de crises de panique
(bad-trip), de phobies, de bouffées délirantes
La « descente » peut être très désagréable et
générer un profond mal-être
Le consommateur s’expose à des
hallucinations cauchemardesques, des illusions
délirantes dangereuses (par ex imaginer
pouvoir voler…)
Ou des perturbations psychiques prolongées
La Kétamine
• En France le chlorhydrate de kétamine est
•
•
utilisé en anesthésie
A dose plus faible elle génère des effets
hallucinogènes
Sniffé, notamment chez les consommateurs de
cocaïne
Effets et dangers :
– Engourdissement avec perte du sens de
l’espace
– Sentiment de dissociation entre le corps et
l’esprit
– Durée des effets : 2 à 4 heures
– Accoutumance et augmentation des doses
– Troubles psychiques (anxiété, attaques de
panique) et neurologiques (paralysies
temporaires) surtout si association avec
autres hallucinogènes et alcool
– Chutes, pertes de connaissances voire coma,
brûlures du fait de l’anesthésie
2 - HALLUCINOGENES NATURELS
• Les champignons hallucinogènes
– Consommation régulière très épisodique
(jeunes à la recherche d’expérience
intérieure ou d’une aventure de groupe)
– Variété la plus connue : famille des
psilocybes
– Principe actif = psilocybine
– En vente libre dans certains pays,
réseaux parallèles et internet
HALLUCINOGENES NATURELS
• Effets et dangers des champignons
hallucinogènes
– Effet hallucinogène et euphorisant
– Risque de crises d’angoisse, perte de
contrôle, bad-trip
– Tous ces champignons sont vénéneux et
présentent un risque toxique mortel
Autres plantes hallucinogènes (très marginal en
France)
– Plante à mescaline ou cactus hallucinogènes
(peyotl)
– Salva Divinorium
– Datura, belladone, mandragore…
– Ayahuasca, iboga
Leur consommation peut être mortelle
3 - POPPERS COLLES ET AUTRES SOLVANTS
• Les poppers
– Préparations contenant des nitrites dissous dans des
solvants, présentés comme aphrodisiaques et
euphorisants
– Présentation : flacon ou ampoule
– Administration : inhalation
– Vente interdite en France (si nitrite de pentyle ou
butyle)
– Consommés par jeunes adultes, milieu festif
– Utilisés depuis les années 70 dans les milieux
homosexuels
Effets et dangers :
– Sensation d’euphorie, dilatation intense des
vaisseaux, accélération du rythme cardiaque
– Problèmes de vertiges et maux de tête si
consommation répétée, et à forte dose : dépression
respiratoire, anémie grave, troubles de l’érection,
intoxication…
• Autres inhalants et solvants
• Substances contenues dans des produits
•
•
•
•
•
•
•
d’usage courants
Inhalés, en particulier par des enfants ou
jeunes adolescents
Les plus connus : éther, trichloréthylène,
acétone
On les trouve dans les colles, solvants,
détachants, vernis, dérivés du pétrole, gaz
propulseurs de bombes aérosols
Effets et dangers :
Euphorie, sensation d’ivresse, hallucinations,
somnolence…
Risques d’accidents : asphyxie (sac plastique),
explosion (solvants volatils)
Forte toxicité :arrêt cardiaque, pathologies
neurologiques, lésions des reins, du foie, des
voies respiratoires, du système digestif,
4 – LE GHB (ou GAMMA OH)
• Rare en France, cantonné à certains milieux
•
•
•
•
•
•
festifs
Molécule anesthésique à usage médical
Action euphorisante puis sédative
Forme de poudre soluble ou forme liquide
Effets 15 min après, durant 45 à 90 min avec
euphorie et capacité de communiquer
amplifiée
Peut entraîner vertiges, nausées,
hallucinations
Si fortement dosé ou associé à l’alcool, risque
de coma de quelques heures suivi d’une
amnésie , d’où son appellation importée des
USA de « rape drug » ou drogue du viol
EPIDEMIOLOGIE
• Consommations déclarées
– En 2005, adultes 18 à 65ans
Au moins une fois dans la vie :
LSD : 2.6% des hommes et 0.6% des femmes
Champignons : 4,3% des hommes et 1.4% des
femmes
– En 2005, jeunes de 17ans :
Au moins une fois dans la vie :
Poppers : 6.2% des garçons et 4.8% des filles
LSD : 1.3% des garçons et 0.9% des filles
Champignons : 5.2% des garçons et 2.1% des filles
Kétamine : 0.6% des garçons et 0.4% des filles
CANNABIS
Caractéristiques de la plante
• L’ herbe : marijuana, ganga…
•
•
Feuilles et sommités fleuries séchées (5 à 25%
de THC)
Fumée souvent pure sur le continent américain
Fumée mélangée à du tabac en Europe
(l’ herbe chimique contient plus de THC)
La résine : shit, haschich… (5 à 40% de THC)
L’ huile :
Extraction de la résine par de l’alcool à 90° (30 à
60% de THC)
Types de préparation du cannabis
LEGISLATION
Le code pénal
•
•
•
•
Loi du 31/12/70 sur les stupéfiants :
réprimer le trafic
sanctionner l’usage
proposer une alternative thérapeutique avec
gratuité des soins et anonymat
Loi du 16/12/92 :
répression des trafiquants et du blanchiment
Le code de Santé Publique
• Programme de lutte contre la toxicomanie
• sanction de l’usage illicite de stupéfiants
•
•
•
•
(amende, emprisonnement)
mise sous surveillance de l’autorité sanitaire
gratuité des soins
anonymat respecté
l’ injonction thérapeutique peut être ordonnée
par le procureur de la République ou par le juge
d’instruction
Le code du travail
• pas de discrimination à l’embauche pour état de
•
•
santé sauf si inaptitude
examens complémentaires possibles :
pour déterminer l’ aptitude au poste (dépister
les affections comportant une contre indication à
un poste)
pour dépister des maladies professionnelles
règlement intérieur écrit :
hygiène, sécurité, discipline
Le code de la route
• loi du 03/02/03 :
Dépistage possible devant tout type
d’accident de la route ou infraction au
code de la route
• code des transports 07/05/97 :
Liste des incapacités physiques
incompatibles avec l’obtention ou le
maintien du permis. En cas d’abus ou de
dépendance = incompatibilité totale
I - EPIDEMIOLOGIE
1/ Populations concernées et contexte d’usage
a/ Age, sexe, milieu social, facteurs associés
→ Expérimentation
• 1 adulte sur 4 : au moins 1 fois
• Avant 18 ans :
60 % des garçons
50 % des filles
→ Consommation quotidienne
• A 18 ans :
10 % des garçons
3 % des filles
• La consommation
s’estompe après 35 ans
disparaît après 55 ans
• Le cannabis :
touche tous les milieux sociaux
plutôt les jeunes et les garçons
1ère substance illicite consommée en France
Consommation occasionnelle de cannabis
en France en 2002, selon l’âge
CAN06-EPI03
Cannabis une fois dans la vie
30%
Le cannabis est
surtout consommé
par les plus jeunes.
25%
20%
15%
10%
5%
0%
15-24
25-34
35-44
45-54
55-64
65-75
ans
Source : OFDT
→ Facteurs associés à une fréquence élevée de
consommation
•
•
•
•
•
•
difficultés familiales ou scolaires
troubles du comportement
malaise psychologique
fréquence des sorties (musicales)
autres produits consommés :
Consommation de cannabis largement associée à
celle du tabac et de l’alcool, surtout chez les
garçons
→ Différences régionales : en 2001
• Fréquence d’expérimentation de :
59 % : Bretagne, Sud Ouest, pourtour
méditerranéen
39 % : Nord et Centre
49 % : région parisienne
b- motifs, fréquence et contextes d’usage
→ Expérimentation
• au cours de la 16ème année
• comme la 1ère ivresse alcoolique
• 2 ans après la 1ère cigarette
→ Motifs invoqués par les adultes :
• détente ou bien-être (30 %)
• curiosité (30 %)
• envie de s’amuser (12 %)
• convivialité (10 %)
• plaisir, complicité avec les pairs, conformité,
recherche d’ivresse (en dernier)
→ Chez les jeunes :
• Usage régulier, voire quotidien accru ces 10
dernières années
En 2003 :
• 51 % des garçons âgés de 18 ans ont
consommé pendant l’année
• 21 % régulièrement
• 10 % quotidiennement
2/ Conséquences sanitaires et sociales :
a - Problèmes rencontrés au moins 1 fois
A 17-18 ans, consommateurs quotidiens :
• Problème de mémoire (75 %)
• Reproches de l’entourage (68 %)
• Mauvais résultats scolaires, conflits, … (55
%)
b - Demandes de traitement en
augmentation
En 2002 dans les centres de soins spécialisés
aux toxicomanes (CSST) :
• 25 % pour le cannabis
• 60 % : 1ère prise en charge
• 1 sur 4 adressés par l’institution juridique
c - Mortalité, morbidité
•
•
•
Aucun cas de décès par intoxication aiguë
Présomptions sur l’implication du cannabis :
dans les accidents de la circulation routière
dans les cancers pulmonaires et des voies aérodigestives supérieures
dans certaines pathologies psychiatriques
d - Interpellations pour usage
X 4 entre 1990 (20000) et 2000 (82000)
3/ Offre de cannabis
• ↑ en France et en Europe
• Maroc : provenance principale des produits saisis
•
•
•
en France
2/3 des jeunes scolarisés connaissent un endroit
pour en acheter
Prix d’achat relativement peu élevé (6 € le
gramme)
Apparition de produits très fortement dosés en
delta9-tétrahydrocannabinol (THC)
Plan gouvernemental de lutte contre les
drogues et les toxicomanies 2004-2008
pour renverser cette tendance
III- Les effets somatiques
• Cardio-vasculaires : hypotension et tachycardie,
•
•
•
céphalées, cas d’artériopathie rapportés
Hyperhémie conjonctivale, mydriase
Système digestif : sécheresse buccale (baisse des
sécrétions salivaires) et constipation (réduction de
la motricité) ou diarrhée à dose élevée
Bronchite chronique, (risque de cancer pulmonaire
et des VADS). 1 joint est 4 fois + toxique qu’ 1
cigarette
• Cannabis et grossesse :
Il a été démontré que le cannabis entraîne
des altérations neurocomportementales et
développementales significatives chez les
sujets exposés in utéro : troubles
mnésiques, attentionnels,d’intégration des
données, hyperactivité, comportements
impulsifs
APPLICATIONS THERAPEUTIQUES
Partisans et opposants à l ’usage du cannabis
s ’affrontent également sur le terrain des possibles
applications thérapeutiques :
• Effet analgésique
• Effet anti-émétique et orexigène
• Autres effets thérapeutiques
–
–
–
Bronchodilatateur
Antiglaucomateux
Anticonvulsivant
IV- Troubles liés à la consommation de
cannabis
1/ Consommation aiguë :
•
La modification des performances apparaît
entre 15 et 30 min. après inhalation,
voire plus tard chez les usagers réguliers
•
Les effets pourraient durer 24 heures
→ L’ivresse cannabique :
• sentiment de bien-être, de bonheur, euphorie
• excitation, exaltation imaginaire
• erreurs d’appréciation du temps, de l’espace,
•
•
•
sentiment de ralentissement du temps
perception sensorielles accrues selon les doses
(modifications auditives,visuelles,tactiles,
hallucinations…)
Parfois expériences inquiétantes : angoisse, vécu
hallucinatoire délirant
Perturbation de la mémoire de fixation,
augmentation du temps de réaction, difficultés à
effectuer les tâches complexes, troubles de la
coordination motrice
2/ Consommation chronique :
Elle retentit sur les performances comportementales, sociales,
scolaires et professionnelles
→ Le syndrome amotivationnel :
• Déficit des activités scolaires ou professionnelles, baisse
des performances
• Asthénie physique et intellectuelle, humeur dépressive
• Désinsertion sociale
• Sujets passifs
• Troubles du fonctionnement intellectuel
• Troubles de l’attention et de la mémoire
• Pensée abstraite, pauvre et floue
• Indifférence affective, rétrécissement de la vie
relationnelle
• Consommation auto thérapeutique
3/ Conclusion
• Les effets induits dépendent de la dose
• Variations individuelles des effets
• Hypothèse d’un effet neurotoxique sur le cerveau
•
•
•
•
en cours de maturation
L’ âge de début est un facteur prédictif de
l’altération cognitive
Altération des comportements automatiques de
conduite (suivi de route) après consommation
Risque accidentel routier potentialisé lors de
l’association alcool cannabis
Altération des performances sociales et scolaires
après usage répété et régulier
V – Troubles liés au cannabis
1 - Ivresse ou intoxication cannabique
2 - Abus et usage nocif
Poursuite de l’utilisation du produit malgré l’existence de complications
physiques, psychiques, relationnelles, professionnelles ou judiciaires
Relation pathologique avec le produit
Sous-estimation, banalisation du comportement de consommation
Différent de la consommation occasionnelle :
liée à des circonstances sociales
modérée
à caractère d’exception
3 – Dépendance
• Diagnostic : critères biologiques, psychologiques et
comportementaux
• Associée ou non à une dépendance physique avec
l’existence d’une tolérance à des doses de plus en plus
élevées ou d’un syndrome de sevrage
• Phénomène essentiel de la dépendance : le désir compulsif
de consommer
Touche
10% d’expérimentateurs (comme l’alcool)
15 à 20% d’adolescents expérimentateurs
D’intensité modérée, elle régresse dans 2/3 des cas entre
25 et 30 ans
Syndrome de sevrage du cannabis
• Anxiété, irritabilité, agitation, trouble du sommeil,
possibles dans les 15 jours après l’arrêt (longue
élimination du THC)
Association ou évolution vers la prise d’autres
toxiques ?
• Ne sont pas constantes
• D’autres consommations occasionnelles associées
peuvent faire craindre une évolution ultérieure
vers une polytoxicomanie
VI –Troubles induits par le cannabis
1 - Troubles anxieux
Attaque de panique (bad trip), de survenue brutale
avec :
• Sentiment d’être détaché de soi
(dépersonnalisation)
• Sentiment d’être en dehors de la réalité
(déréalisation)
• Peur de perdre le contrôle de soi ou de devenir
fou
• Régression spontanée en quelques heures ou
sous traitement anxiolytique
2 - Troubles psychiatriques
• Bouffées délirantes aiguës : rares, posent la
•
•
•
•
question d’une entrée dans un trouble
schizophrène
Hallucinations plutôt visuelles,
Troubles du comportement : auto et hétéro
agressivité, confusion, désorientation temporo
spatiale
Résolution sous traitement neuroleptique de
quelques jours à quelques semaines
Parfois, hospitalisation nécessaire si troubles
majeurs du comportements
Autres troubles psychiatriques
:
• Sentiments persécutifs (effets parano), résolution
spontanée en quelques heures
• Flash-back ou rémanences spontanées : reviviscence de
l’expérience cannabique de quelques jours à quelques
semaines après la dernière prise (relargage des tissus
adipeux)
(Traitement neuroleptique)
Etats confuso-oniriques : exceptionnels
Désorientation temporo-spatiale au 1er plan :
hospitalisation nécessaire
Cause : niveau de l’intoxication ou produits associés
Syndrome amotivationnel
Il disparaît quelques semaines à quelques mois après
l’arrêt de l’intoxication
3/ Comorbidité
•
•
Association sans lien de causalité affirmé
Cannabis = facteur d’aggravation des psychopathologies
(comme toute substance psychoactive)
a - Schizophrénie :
•
•
•
Association fréquente
Le cannabis induit des troubles psychotiques, aggrave les
phénomènes délirants…
Les troubles schizophréniques apparaissent en moyenne
1 an plus tôt que chez les non- consommateurs et 2 fois
sur 3 la dépendance au cannabis est antérieure
b - Troubles de l’humeur
•
•
•
13,4 à 64 % des consommateurs de cannabis auraient des
troubles de l’humeur :
Etats dépressifs majeurs
Réactions dépressives aiguës lors d’événements
Troubles de l’humeur contemporains à l’intoxication,
spontanément résolutifs
c - Troubles anxieux
• Si le cannabis favorise les attaques de panique, il améliore
•
aussi l’anxiété des anxieux
Aux USA, 36% des sujets anxieux ont une dépendance à
une substance psychoactive, alcool ou cannabis
•
d - Troubles du comportement alimentaire
Abus et dépendance au cannabis souvent associés à la
boulimie (de forme plus sévère)
•
e - Tentative de suicide (TS)
Les patients ayant fait une TS abusent plus de substances
psychoactives que la population générale et en particulier
de cannabis
•
•
•
f - Comportement sexuel
Augmentation du désir ou du plaisir sexuel, stimulation de
la sexualité
Cannabis = 1ère substance retrouvée après l’alcool dans
une population d’agresseurs sexuels d’après une étude
Effets désinhibiteurs, altération du jugement favorisent le
passage à l’acte
Facteurs de gravité situationnels
– Grossesse
•
•
•
•
•
•
•
– Conduite de véhicule
Cannabis détecté chez 1 conducteur sur 10 accidentés
Capacité de contrôle d’une trajectoire amoindrie
Temps de décision allongé
Mécanismes d’attention en déficit
Réponses en situation d’urgence amoindries ou détériorées
Risques augmentent si mélange alcool
+ les doses ↑ + les risques ↑
• Cannabis et travail
•
•
•
•
•
Substance la plus retrouvée, surtout chez les personnes
affectées à un poste sûreté/sécurité
Consommations nocturnes
Accidents du travail en ↑
Badtrips
Absentéisme du lundi en ↑
Attention aux postes de sûreté/sécurité :
• Postes de conduite,
• Chauffeurs,
• Caristes,
• Postes de contrôle,
• Opérateurs sur machines dangereuses,
• Travail sur poste élevé (couvreurs, échaffaudeurs…)
Consommation à risque
Certaines modalités de
consommation sont fortement
corrélées à l’ apparition de
dommages psychiatriques,
somatiques et sociaux et aux
risques d’abus et de dépendance
USAGE PRECOCE
• Risque abus et/ou
dépendance élevée si usage
précoce et répété
• Risque augmenté de
complications
• Système neurobiologique plus
fragile
RECHERCHE D’EXCÈS
• Recherche d’anesthésie, de « défonce »
• Ex. Ivresse alcoolique,
• THC, cocaïne
CONSOMMATION À VISÉE
AUTOTHÉRAPEUTIQUE
• Effet anxiolytique, hypnotique, antidépresseur
recherché
• En lien avec des facteurs individuels
psychopathologiques (anxiété, phobie, vécu
dépressif…)
• Quand consommation devient régulière, solitaire :
CUMUL DES CONSOMMATIONS DE
SUBSTANCES PSYCHOACTIVES
• Facteur d’aggravation du risque
d’intoxication pour toutes les
substances psychoactives
• Double risque :
pharmacobiologique et
psychosocial
RÉPÉTITION DES MODALITÉS DE
CONSOMMATION
• Début de l’usage nocif, installation
craving
• Rupture des liens scolaires et sociaux
• Fréquence des risques croisés :
conduites de véhicules, scooter,
passager conduit par un individu sous
substance, trouble du comportement,
TRAITEMENT DE LA DÉPENDANCE AU CANNABIS
Cannabis à l’origine de 15% des recours aux soins
dans les CSST en France
Prise en charge : mêmes principes de base de que
pour les autres addictions :
– Dépend de ce que souhaite le patient
- De la sévérité des problèmes
– Des facteurs psychologiques et sociaux sousjacents
– Individualisée : de simples conseils à une
approche cognitivo-comportementale
– Parfois globale et multidisciplinaire
– Médicaments possibles en présence de signes
de sevrage ou autres troubles
– Hospitalisation parfois nécessaire
Diminuer les problèmes
• Prendre en compte les problèmes médicaux,
•
•
•
•
psychologiques et sociaux.
Ils sont la conséquence d’une conduite addictive
mais peuvent aussi induire des consommations
nocives.
Travailler tout autant sur le problème de
consommation que sur les conséquences néfastes.
Mettre en œuvre des actions susceptibles d’agir sur
l’environnement familial, social et professionnel.
Traiter les troubles psychiatriques.
Réduire les risques
• Chaque produit à ses risques spécifiques.
• Actions de conseils, d’informations et de
prévention adaptées au produit.
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