autismes et psychoses precoces

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AUTISMES ET
TROUBLES ENVAHISSANT DU
DEVELOPPEMENT
David COHEN
Didier PERISSE
INTRODUCTION ET HISTORIQUE
• 1943 Leo Kanner  Autisme
• 1943 Hans Asperger  Psychopathie autistique
• 1952 Margaret Mahler  Psychose symbiotique
9 / 10 000
-
4 garçons pour 1 fille
Jusqu’à 27/10 000 quand spectre autistique
Les trois classifications: approches comparatives
CFTMEA R - 2000
CIM 10 (1993)
DSM IV (1994)
Psychoses
(Troubles envahissants
du développement)
Troubles envahissants du
développement
Troubles envahissants du
développement
- Autisme infantile
- Autres formes de l’autisme
infantile
- Autisme infantile
- Autisme atypique
- Troubles autistiques
- Syndrome d’Asperger
- Syndrome d’Asperger
- Pychoses précoces déficitaires - Troubles hyperactifs avec retard
mental et stéréotypies
- Dysharmonies psychotiques
- Autres troubles envahissants du
développement
- Syndrome de Rett
- Troubles désintégratifs
- Autres troubles désintégratifs
- Psychose non spécifiée
- Troubles envahissants du
développement non spécifiés
- Syndrome d’Asperger
- Syndrome de Rett
- Troubles désintégratifs de
l’enfance
- Troubles envahissants du
développement non spécifiés
AXE CLINIQUE
Début des troubles avant l’âge de trois ans
Altération qualitative en terme d’interaction sociale
• Retrait autistique
• Absence de jeux sociaux
• Déficit dans l’attribution de sentiments
Trouble de la communication verbale et non-verbale
• Troubles du langage (voix, structure, rythme, écholalie…)
• Communication non-verbale altérée (expression faciale,
posture corporelle, contact oculaire, initiative sociale…)
• Imagination pauvre
Répertoires d’activités et d’intérêts limités
•
•
•
•
Stéréotypies
Rituels, phobies
Intérêts limités
Immuabilité
Formes cliniques
L’autisme infantile
Tableau classique
Le trouble désintégratif de l’enfance Développement initial normal suivi
d’une régression entre 1 et 6 ans
Le syndrome d’Asperger
Le syndrome de Rett
Les troubles envahissants du
développement NS
Langage quasi normal
Evolution par phases de plus en
plus sévères
Autres formes
Le multiple complex developmental Troubles du développement non
disorder
autistiques moins sévères
Proche des dysharmonies
Diagnostic différentiel
•
•
•
•
•
•
Autres formes cliniques
Dépression du nourrisson
Retard mental simple
Les troubles du langage (dysphasie)
La schizophrénie infantile
Le mutisme électif
AXE ETIOPATHOGENIQUE
PLURIFACTORIELS
• Organogénèse  Atteinte génétique
 Atteinte congénitale
• Psychogénèse  Effets environnementaux
AXE DES AFFECTIONS SOMATIQUES
• Handicap sensoriel - Surdité
• Troubles neurologiques - Epilepsie
• Maladies génétiques spécifiques Syndrome de Rett, X fragile, Sclérose
tubéreuse de Bourneville
PATHOLOGIES ORGANIQUES ASSOCIEES
• Pathologies périnatales
• Infections congénitales ou néo-natales
• Maladies métaboliques
ex : Phénylcétonurie
• Affections chromosomiques
ex: association X Fragile et autisme
• Autres affections génétiques
ex: Sclérose tubéreuse de Bourneville
• Epilepsie
La signification de ces associations au plan
étiopathogénique ?
AXE COGNITIF
Hétérogénéité
Déficience intellectuelle
75 % de retards mentaux dans l’autisme
Troubles du langage
AXE DES INTERACTIONS ACTUELLES
ADAPTATION
Au sein de la famille
Au sein d’un groupe de pair
Permet le repérage des éléments réactionnels
Au sein des équipes soignantes
AXE PSYCHODYNAMIQUE
Fonctionnement intrapsychique supposé
AXE DU RISQUE – PRONOSTIC
Risque individuel
• Immédiat
• Potentiel évolutif
– Un QI normal et un accès au langage avant 6 ans sont des
facteurs de meilleur pronostic
• Contexte
Diagnostic précoce
• Absence d’attention conjointe à 15 mois
• Pas de jeux type faire semblant à 15 mois
• Absence de pointage (protodéclaratif)
AXE DU RISQUE – PRONOSTIC
Evolution
•
•
•
•
Sur un mode continu
Des acquisitions sont possibles au cours du développement
Souvent sur un mode dysharmonique
L’adolescence est parfois marquée par des troubles du
comportement
A l’âge adulte
• Moins de 5 % des sujets autistes ont un travail et une vie
autonome
• 1/3 d’entre eux accèdent à un certains niveau d’autonomie avec
persistance de difficultés dans le champ des intérêts et des
interactions sociales, de troubles du langage, de difficultés à
appréhender des concepts abstraits
• Les profils évolutifs sont très hétérogènes
AXE THERAPEUTIQUE
La prise en charge doit s ’organiser autour de trois grands volets. La part
donnée à chacun des aspects dépend de l ’évolution du sujets et doit
être réévaluer régulièrement dans le cadre d ’un projet individuel.
Connaître l ’importance des MDPH et de la CDA (statut, aide financières,
orientation…)
• Thérapeutique
• Éducatif
• Pédagogique
•
•
•
•
•
•
•
Objectif: bien être,
dévelopment et santé
mentale du sujet.
CMP, Hôpital de jour,
CATTP
Orthophonie,
psychomotricité, groupe,
ergothérapie,
psychothérapie
Peu de psychotropes
TT patho associées
•
•
Objectif:
autonomie du
sujet
IME, IMPro
SESSAD
Différentes
méthodes
possibles
•
Objectif:
apprentissages
CLISS, UPI,
scolarisation en
milieu ordinnaire
+/- AVS, scolarité
au seins des
institutions
Troubles de la communication
• Ce sont à la fois le langage et la
communication non verbale qui sont très
perturbés.
• Le langage expressif peut être absent. Lorsqu’il
se développe, il est retardé et se caractérise par
de nombreuses particularités :
• écholalie,
• inversion des pronoms (utilisation de « tu » à la
place de « je »), incapacité à utiliser des termes
abstraits, mots détournés de leur sens habituel
Troubles de la communication
• Dans les cas où le langage est bien développé,
la voix a fréquemment une modulation
anormale, avec un débit et un rythme
particuliers (Prosodie)
• La communication peut être gênée aussi par
une tendance au soliloque ou des incongruités.
• La syntaxe est souvent immature mais peut être
correcte.
• Les mots concrets sont les premiers (ou les
seuls) reconnus quel que soit le stock lexical
Troubles de la communication
• Les conversations abstraites, l’humour, les mots
dont la signification varie avec le contexte, ne
sont pas accessibles à l’enfant.
• Enfin quel que soit le niveau de langage, le sujet
semble incapable d’entrer dans un échange à
type de dialogue.
• Les modes de communication non verbales sont
aussi limités, que ce soit pour comprendre autrui
– mimiques, sourires, gestes – ou pour aider à
l’expression : désigner du doigt, dire au revoir,
avoir des mouvements de joie, de surprise ou de
peur.
Troubles de la communication
• Les expressions faciales sont pauvres, le
sourire rare.
• Le partage avec autrui des activités ou
intérêts est limité, l’enfant n’initie pas de
gestes interactifs, n’imite pas ceux de
l’adulte, l’instrumentalise en le considérant
« pour une partie de lui-même » : il prend
sa main pour obtenir quelque chose, ou
s’assied sur lui comme sur une chaise.
Comportements linguistiques
particuliers
• Écholalie
• Elle peut être immédiate, le sujet répétant
le dernier mot ou groupe de mots
entendus, ou différée
• Au moins les trois quarts des enfants
atteints d’autisme présentent une
écholalie, au moins durant une période
Comportements linguistiques
particuliers
• Idiosyncrasie
• Figure[s] d'expression fondée[s] sur le transfert
à une entité du terme qui en désigne une autre
• Kanner cite le cas de Jay, qui répétait « Blum »
lorsque la véracité de ses propos était mise en
cause. Ce contexte d’utilisation avait été repéré,
mais le choix du mot restait un mystère jusqu’au
jour où l’on vit Jay désigner un slogan
publicitaire affirmant « Blum dit la vérité »
Comportements linguistiques
particuliers
• inversion pronominale
• Spéculations anciennes sur le signe de
« confusion » de l’identité.
• Défaut de cohérence globale
• inversions présentes pour tous les
éléments linguistiques de type déictique
Décret de compétence
• Art. 1er. - L'orthophonie consiste :
- à prévenir, à évaluer et à prendre en charge,
aussi précocement que possible, par des actes
de rééducation constituant un traitement, les
troubles de la voix, de l'articulation, de la parole,
ainsi que les troubles associés à la
compréhension du langage oral et écrit et à son
expression ;
- à dispenser l'apprentissage d'autres formes de
communication non verbale permettant de
compléter ou de suppléer ces fonctions.
Le bilan orthophonique de l’enfant
autiste
• C’est d’abord un bilan des capacités de
communication avant d’être un bilan de langage.
• Une erreur: attendre l’apparition du langage
pour faire un bilan.
• Le bilan de communication fait partie du bilan
diagnostic recommandé (RPP pratique du
diagnostic de l’autisme 2005)
• Conditions particulières : adaptation à l’enfant et
à l’autisme.
• Filmer si possible
Picture Exchange
Communication Système
Historique et théorie
• Créé en 1985 par Dr A. BONDY et L. FROST
• Est très utilisé auprès des personnes autistes mais
s’adresse à toutes les personnes ayant des difficultés à
s’exprimer oralement
• C’est une méthode d’apprentissage de communication
alternative et augmentative
• Cette approche intègre les principes de base de
l’Analyse Comportementale Appliquée mais préconise
aussi la personnalisation de la méthode, l’implication des
parents et la généralisation des acquis
• Elle favorise les interactions sociales
Objectifs
• Aider l’enfant à comprendre les fonctions de la
communication
• Aider l’enfant à initier une interaction communicative de
manière spontanée
• Aider l’enfant à initier le langage
• Développer les compétences pour la communication
Modalités
• Est enseignée dans un environnement structuré dans un premier
temps puis pourra être généralisée
• Est enseignée par des personnes formées
• Le temps des séances évolue au cours des acquisitions
• Le programme distingue 7 étapes. En fonction de ses capacités
l’enfant ira plus ou moins loin dans l’apprentissage de la méthode
• L’apprentissage débute par une évaluation des capacités de
compréhension de l’enfant et de ses intérêts
Applications
Phase 1 : Enseigner physiquement l’échange assisté
Phase 2 : Accroître la spontanéité
Phase 3 : Discrimination simultanée des pictogrammes
Phase 4 : Construction de phrases
Phase 5 : Répondre à la question « qu’est-ce que tu
veux ? »
 Phase 6 : Faire un commentaire en réponse à la
sollicitation du partenaire et de manière spontanée
 Phase 7 : Introduction des concepts linguistiques
complémentaires





Programme
Makaton
Historique et théorie
• Le vocabulaire Makaton a été conçu en 1972 par M.
WALKER, orthophoniste
• A été mis en place comme réponse aux besoins des
personnes adultes sourdes présentant des difficultés
d’apprentissage
• A été introduit en France en 1996
• Système de communication augmentée multimodal
• Favorise le développement du langage oral par la
superposition de plusieurs canaux de communication
• L’utilisation de plusieurs afférences apporte une
redondance du message, la présentation multimodale
permet au sujet de s’approprier le moyen le plus adapté
à ses propres capacités
Matériel
 Les signes :
Utilisation de la langue des signes française (LSF). Ne signe que les
mots « clés » du message à transmettre et respecte la syntaxe
française
 Les symboles (ou pictogrammes) :
C’est le système Rebus qui a servi de point de départ à la création
des symboles Makaton
Ils sont conçus de façon à :
- représenter une unité indépendante du langage
- être les plus lisibles possible
- mettre en œuvre une logique de conception afin de rendre
possible la création de nouveaux pictogrammes
- pouvoir être reproduits aisément à main levée
Principes de fonctionnement
 Cibler l’apprentissage sur l’enseignement d’un vocabulaire de base restreint
en quantité, mais très fonctionnel
Est constitué de 450 concepts
 Organiser ce vocabulaire par niveaux
Structuré en 8 niveaux auxquels s’ajoute un niveau supplémentaire ouvert
Permet de donner des points de repères rapides et fiables sur ce qui est compris et
utilisé
 Adapter le vocabulaire introduit en fonction des besoins spécifiques de
chaque sujet
Le vocabulaire est personnalisé en enlevant dans chaque niveau les items qui ne
sont pas pertinents pour l’enfant et en attribuant un ordre de priorité
 Combiner l’utilisation de différentes modalités de communication (gestes,
symboles, langage oral)
Les signes et les symboles sont considérés comme complémentaires avec
cependant une priorité accordée aux signes au début de l’enseignement
Les signes et pictogrammes sont toujours accompagnés du langage oral
Modalités
•
•
•
Il n’y a pas de « pré-requis » cognitif ou moteur pour pouvoir bénéficier du
programme Makaton
Le vocabulaire est d’abord travaillé sur le versant réceptif (compréhension)
puis expressif
L’enseignement est structuré en 2 parties :
– Formel :





Le plus souvent en situation duelle
Nouveau vocabulaire introduit par groupe de 3-5 mots
Capte l’attention en signant tout les mots pour le solliciter
Invitation à imiter les gestes
Soutenir l’apprentissage à l’aide d’objet réels ou d’images (selon le niveau de l’enfant)
– Informel :
 Les apprentissages sont renforcés en les pratiquant dans la vie quotidienne
 Nécessaire que le plus grand nombre de personnes autour de l’enfant utilisent ce
langage
 Quand l’enfant produit une réponse adaptée, il doit être félicité
LOVASS
Bases de l'approche et Objectifs
• Aussi connue sous les noms d'Apprentissage par essais
distincts, Intensive Behavior Intervention (IBI) ou
Applied Behavior Analysis (ABA).
• L'apprentissage par essais distincts.
• Enseigner à l'enfant comment apprendre en portant
attention aux habiletés suivantes : être attentif, imiter,
développer le langage réceptif et expressif, les habiletés
pré-académiques et d'autonomie personnelle.
LOVASS
Principes
Utilise le modèle ABC, Chaque essai ou tâche
demandée à l'enfant consiste en :
• Une demande (A = antecedent) - une directive donnée à
l'enfant pour qu'il effectue une action.
• Un comportement (B = behavior) - une réponse de
l'enfant, c'est-à-dire, tout ce qui peut être interprété
comme une bonne réponse, une mauvaise réponse ou
une absence de réponse.
• Une conséquence (C) - une réaction de l'intervenant,
c'est-à-dire une gamme de réponses pouvant consister en
un fort renforcement positif, à de faibles félicitations, pas
de réponse ou à une réaction légèrement négative (ex. un
Non).
LOVASS
Avantages de l'approche
• Reconnaît le besoin d'enseignement 1 pour 1.
• Utilise la répétition des réponses comprises jusqu'à
l'assimilation complète.
• Maintient l'enfant à l'écoute pour de plus grandes
périodes de temps.
• Obtient une allocution verbale chez certains.
• Elle permet un départ accéléré chez d'autres.
• Plus efficace pour les autistes de léger à modéré et dans
l'échelle supérieure de QI.
TEACCH
• Signifie : Treatment and Education of Autistic and
related Communication handicapped CHildren.
• Plus de 32 ans de données empiriques sur l'efficacité
de l'approche TEACCH.
• Inclut les parents comme thérapeutes.
• Reconnaît le besoin d'un soutien de l'enfance jusqu'à
l'âge adulte.
• Porte autant l'attention sur la façon dont l'autisme
affecte la personne que sur les comportements.
TEACCH
Objectifs et moyens
• Fournir des stratégies pour soutenir la personne durant toute
sa vie.
• Favoriser l'autonomie à tous les niveaux de fonctionnement.
• S'adapter aux besoins individuels des personnes autistes.
• Bien organiser, structurer et modifier l'environnement et les
activités.
• Mettre l'accent sur les modalités visuelles d'apprentissage.
• Utiliser des contextes fonctionnels pour enseigner les
concepts.
• Le programme est basé sur une évaluation individuelle.
• Utiliser des structures prévisibles pour favoriser une
communication spontanée.
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