La formation des revenus Rappel de comptabilité nationale Revenu = Revenus + disponible primaires Revenus – de transfert Prélèvements obligatoires (Revenu du capital + Revenu du travail) (Impôts + Cotisations sociales) Prestations sociales Redistribution des revenus Doc. a part du décile supérieur dans le revenu national et dans la masse salariale aux Etats-Unis Thomas PIKETTY, Le capital au XXIème siècle, 2013, chap.8 http://piketty.pse.ens.fr/files/capital21c/pdf/G8.7.pdf Chap. le travail entre marché et organisation Doc. k Part des profits dans la valeur ajoutée en France Thomas PIKETTY, Le capital au XXIème siècle, 2013 http://piketty.pse.ens.fr/files/capital21c/pdf/G6.6.pdf Le partage de la valeur ajoutée Rappel de comptabilité nationale Valeur ajoutée = Y = Rémunération + du capital rxK r : prix du capital K : volume du capital + Rémunération du travail w x L (masse salariale) w : prix du travail L : volume de travail Selon l’analyse néoclassique, chaque facteur de production est rémunéré à hauteur de sa productivité marginale : r = F’ (K) w = F’(L) Chap. le travail entre marché et organisation Doc. i variations du cours du pétrole et de la rémunération totale des PDG des entreprises du secteur pétrolier. Marianne BERTRAND et Sendhil MULLANAITHAN, « Are CEOs rewarded for luck ? The ones without principal are », Quaterly Journal of Economics, 116, 2001. Doc. b la courbe de Laffer recettes fiscales 0 100 taux d’imposition en % D’après Arthur LAFFER, Supply-side Economics : Financial Decision-Making for the 80's, 1983 Chap. l’équilibre concurrentiel Doc. h la distorsion fiscale P Le point (Q*, P*) représente l’équilibre concurrentiel sans taxe. L’introduction d’une taxe unitaire τ introduit un écart entre le prix de référence du côté de l’offre qui est le prix hors-taxe PHT, et le prix de référence du côté de la demande qui est le prix toutes taxes comprises PTTC. O PTTC P* τ PHT D Q τ Q* Q La quantité échangée se contracte de Q* à Qτ. La taxe engendre des recettes fiscales pour un montant correspondant à l’aire hachurée, et une perte sèche correspondant à l’aire colorée. La distorsion fiscale est donc la diminution de bien-être consécutive à la taxe. Chap. l’équilibre concurrentiel Doc. h la distorsion fiscale P La distorsion fiscale est plus forte lorsque l’élasticité-prix est forte. PTTC O Si l’élasticité-prix est forte, l’offre et la demande réagissent fortement à la variation des prix, la contraction des volumes échangés est considérable. D La taxe s’applique à une assiette fiscale Qτ plus faible, et engendre des recettes fiscales moindres. La perte sèche est en revanche beaucoup plus importante. P* τ P HT Qτ Q* Q La taxation du capital est une illustration de ce cas. La forte mobilité internationale du capital a pour conséquence une forte élasticité de la demande et de l’offre de capital à l’échelle nationale. Ainsi une taxe du capital efficace doit être soit à un niveau faible, soit harmonisée à l’échelle internationale. Le problème de la taxation du capital s’apparente alors à un dilemme du prisonnier : les Etats auraient intérêt à coopérer pour fixer un niveau élevé de taxe, mais suivent la stratégie opportuniste du dumping fiscal. Chap. l’équilibre concurrentiel Doc. h la distorsion fiscale P La distorsion fiscale est plus faible lorsque l’élasticité-prix est faible. O P P* P Lorsque l’élasticité-prix est faible, la taxe unitaire τ génère des recettes fiscales plus importantes et une moindre distorsion fiscale. TTC τ Ainsi, la distorsion fiscale de la taxe est moindre dans le cas du travail que dans le cas du capital. HT τ Q Q* D Q La T.V.A., qui taxe de manière uniforme un large ensemble de biens, est également une taxe particulièrement efficace… et peu équitable. Chap. l’équilibre concurrentiel Doc. i l’incidence fiscale P La demande subit un prix d’achat PTTC plus élevé et une quantité Qτ plus faible. L’offre subit un prix de vente HT P plus bas et une quantité Qτ plus faible. Les aires hachurées correspondent aux pertes monétaires et de bien-être. O P TTC P* τ PHT D Qτ Q* Q P L’incidence fiscale de la taxe dépend de l’élasticité-prix de l’offre et de la demande P PTTC O O PTTC P* P* PHT D Qτ PHT D Q* Q Qτ Q* Q Doc. c la fiscalité optimale selon Mirrlees Un système socio-fiscal distorsif revenu disponible La bissectrice en pointillés correspond à une situation sans redistribution des revenus. τ A A B revenu primaire Les systèmes socio-fiscaux contemporains sont souvent caractérisés par un revenu minimum (qui vaut ici A), un intervalle de revenu primaire pour lequel les ménages ne sont pas imposables (ici entre A et B), et des impôts payés à partir d’un certain seuil de revenu (ici B) Ce système est distorsif en raison de ses effets de seuil : en dessous de A le taux marginal d’imposition implicite est de 100%, entre A et B 0%, au-dessus de B il est proportionnel à l’angle τ Doc. c la fiscalité optimale selon Mirrlees Un système socio-fiscal optimal revenu disponible Le système socio-fiscal optimal est caractérisé par un taux marginal d’imposition constant, qui élimine les distorsions liées aux effets de seuil. En dessous de C, l’impôt est négatif. Ce système socio-fiscal optimal peut être plus ou moins redistributif. C revenu primaire Doc. d taux marginal supérieur de l’impôt sur le revenu Thomas PIKETTY, Le capital au XXIème siècle, 2013, chap.14 http://piketty.pse.ens.fr/files/capital21c/pdf/G14.1.pdf Doc. e structure des prélèvements obligatoires en France en 2010 Revenu National Prélèvements obligatoires Impôts sur le revenu dont : impôt sur le revenu (IRPP) dont : contribution sociale généralisée (CSG) Impôts sur le capital dont : impôt sur les bénéfices des sociétés (IS) dont : taxe foncière (TF), impôt sur la fortune (ISF) et droits de succession (DMTG) Impôts sur la consommation (TVA et autres impôts indirects) Cotisations sociales dont : cotisations sociales maladies, famille, formation, etc… dont : cotisations retraite et chômage En milliards d’euros 1 680 817 146 52 94 62 35 En euros par adulte et par mois 2 800 1 350 240 80 160 100 60 (en % du revenu national) 100 49 9 3 6 4 2 27 40 2 224 370 13 386 164 221 630 270 370 23 10 13 Camille LANDAIS, Thomas PIKETTY et Emmanuel SAEZ, Pour une révolution fiscale, un impôt sur le revenu pour le XXIème siècle, 2011 www.revolution-fiscale.fr Doc. f un système faiblement progressif : décomposition par impôts Camille LANDAIS, Thomas PIKETTY et Emmanuel SAEZ, Pour une révolution fiscale, un impôt sur le revenu pour le XXIème siècle, 2011 www.revolution-fiscale.fr Taux marginal d’imposition et taux effectif d’imposition Prenons comme exemple les tranches d’imposition s’appliquant actuellement à l’impôt sur le revenu en France 45 % 41 % 30 % 14 % 5% 0% 0 6 000 12 000 27 000 70 000 150 000 Ex d’un ménage gagnant 151 000 € Son taux marginal d’imposition est 45 % Son impôt vaut (6 000 x 0,05 + 15 000 x 0,14 + 43 000 x 0,3 + 80 000 x 0,41 + 1 000 x 0,45) = 48 550 € Son taux effectif d’imposition est 51 490 / 151 000 = 32 % Doc. g la protection sociale 1883, 1884, 1889 : lois bismarckiennes sur l’assurancemaladie, les accidents du travail, l’assurance vieillesseinvalidité. 1898 : loi sur les accidents du travail 1905 : loi d’assistance sur les vieillards, les infirmes et les incurables 1906 : création du ministère du travail et de la protection sociale 1910 : loi sur les retraites ouvrières et paysannes 1932 : allocations familiales 1942 et 1944 : rapports Beveridge 1945 : Sécurité Sociale 1988 : Revenu Minimum d’Insertion (R.M.I.) financé par l’Impôt de Solidarité sur la Fortune (I.S.F.) 1991 : C.S.G. (Contribution sociale généralisée) A partir de 1993 : Politiques d’exonérations des cotisations sociales sur les bas salaires. 1993 : réforme Balladur des retraites. La durée de cotisation nécessaire pour bénéficier d’une retraite à taux plein passe de progressivement de 37,5 à 40 années dans le secteur privé. 1995 : C.R.D.S. (Contribution au remboursement de la dette sociale) 2000 : C.M.U. (Couverture Maladie Universelle) 2003 : réforme Fillon des retraites. La durée de cotisation nécessaire pour bénéficier d’une retraite à taux plein passe à 40 années pour tous, puis davantage en fonction de l’évolution de l’espérance de vie. Instauration de la décote et de la surcote. 2004 : réforme Douste-Blazy de l’assurance-maladie 2007 : expérimentation du R.S.A. dans 34 départements 2009 : généralisation du R.S.A. 2010 : réforme des retraites L’âge légal de départ à la retraite est reporté à 62 ans Doc. h Evolution du taux de prélèvements obligatoires dans les pays riches Thomas PIKETTY, Le capital au XIXème siècle, 2013, chap.13 http://piketty.pse.ens.fr/files/capital21c/pdf/G13.1.pdf Doc. i Écarts entre Français de parents nés en France ou nés en Afrique Écart global Écart expliqué Écart inexpliqué Niveau de salaire 12,0 5,5 6,5 Taux d’emploi 12,6 6,5 6,2 Romain AEBERHARDT & alii, “Wages and Employment of French Workers with African Origin”, Journal or Population Economics, 2010 http://www.crest.fr/ckfinder/userfiles/files/Pageperso/raeberhardt/PopEconAFPR.pdf Inégalités, efficacité et équité x A Doc. j La ségrégation spatiale Structure intégrée stable Structure instable x x x A x B B x x x x x Chaque case correspond à un logement, occupé par un Noir ou un Blanc. Les cases x correspondent à des logements vacants. On suppose que les individus sont prêts à habiter dans un voisinage où ils sont minoritaires, avec une proportion minimale de voisins semblables. Supposons par exemple que ce seuil soit 3/8. Le damier de gauche représente une structure résidentielle intégrée stable. Ainsi, l’individu A a une moitié de voisins semblables, l’individu B une proportion de 2/5 de voisins semblables. A la suite de deux déménagements, cette structure devient instable (damier de droite). L’individu A n’a plus qu’un voisin semblable sur trois et l’individu B un voisin semblable sur quatre. Les individus A et B vont alors déménager vers un voisinage qui satisfait leurs préférences. Cependant, leur déménagement modifie la composition du voisinage où ils emménagent, qui peut devenir insatisfaisant pour des voisins appartenant à l’autre groupe ethnique, et susciter une deuxième vague de déménagements. Par itération, des vagues de déménagement successifs vont aboutir à une structure résidentielle ségrégée. D’après Thomas SCHELLING La tyrannie des petites décisions, 1980 [1978] Voir http://www.gemass.fr/dphan/complexe/schellingfr.html