1
L’équilibre concurrentiel
I) L’équilibre partiel
A) Les propriétés de l’équilibre partiel
1) existence et stabilité
2) optimalité au sens de Pareto : le surplus
B) L’impact des interventions publiques sur les marchés
concurrentiels
1) régulation des prix et des quantités
2) taxes et subventions
II La théorie de l’équilibre général
A) Une économie d’échanges : la « boîte » d’Edgeworth
1) l’ajustement des marchés et la loi de Walras
2) les deux théorèmes de l’économie du bien être
B) L’introuvable équilibre général
1) extension à une économie de production
2) les conditions d’Arrow-Debreu et le théorème
de Sonnenschein
Pour approfondir le cours :
Wasmer (Etienne), Principes de microéconomie, Pearson, 2010 : ch. 12 l'équilibre offre-demande, ch. 13 les concepts normatifs :
surplus et optimalité de Pareto, ch.14 les interventions publiques sur les marchés concurrentiels
Varian (Hal), Introduction à la microéconomie, De Boeck, 2006 : ch. 14 le surplus du consommateur, ch.16 l’équilibre, ch.30
l’échange, ch.31 la production
Textes de référence :
Arrow (Kenneth) & Debreu (Gérard), « The existence of an equilibrium for a competitive economy », 1954
Askenazy (Philippe) & Weidenfeld (Katia), Les soldes de la loi Raffarin, le contrôle du grand commerce alimentaire, 2007
Bonnieux (François) et Rainelli (Pierre), « Evaluation des dommages des marées noires : illustration à partir du cas de l’Erika et
des pertes d’aménités des résidents », Economie et Statistique n°357-358, 2003
Crépon (Bruno) & Desplatz (Rosenn), "Une nouvelle évaluation des effets des allègements de charge sur les bas salaires',
Economie et Statistique, 2001 (résumé par Luc Behaghel dans Lire l'économétrie)
Edgeworth (Francis), Mathematical psychics, 1881
Fack (Gabrielle), « Pourquoi les ménages à bas revenus paient-ils des loyers de plus en plus élevés ? L’incidence des aides au
logement en France (1973-2002) », Economie et Statistique, 2005
Garcia-Parpet (Marie-France), « La construction sociale d’un marché parfait », Actes de la Recherche en Sciences Sociales, 1986
Kaldor (Nicolas), « The Cobweb Theorem », Quarterly Journal of Economics, 1938
Laroque (Guy) & Salanié (Bernard), "une décomposition du non-emploi en France", Economie et Statistique, 2000
Marshall (Alfred), Principes d’économie politique, 1890
Orléan (André), L’empire de la valeur, refonder l’économie, 2011
Pareto (Vilfredo), Manuel d’économie politique, 1907
Pigou (Arthur), The Economics of Welfare, 1920
Pigou (Arthur), La théorie du chômage, 1931
Say (Jean-Baptiste), Traité d’économie politique, 1803
Sonnenschein (Hugo), « Market excess demand functions », 1972
Walras (Léon), Éléments d’économie politique pure, 1874
Doc. a Le tâtonnement walrassien
P
O
P1
excès d’offre
D
QD QO Q
P
O
P2
excès de demande
D
QO QD Q
P
O
P3
excès d’offre
P*
D
QD Q* QO Q
Le commissaire-priseur propose un prix
P1, auquel s’exprime une offre QO
supérieure à la demande QD. Cet excès
d’offre signale un prix trop élevé.
Le commissaire-priseur propose alors un
prix plus faible P2, auquel s’exprime une
offre QO inférieure à la demande QD.
Cet excès de demande signale un prix
trop faible.
Le commissaire-priseur propose alors un
prix plus élevé P3, inférieur cependant au
prix P1.
Par tâtonnement, le commissaire-priseur
aboutit à l’équilibre (Q*, P*)
D’après Léon WALRAS, Éléments d’économie politique pure, 1874
2
Doc. b le « cobweb »
P
O
P1
P3
P5
P*
P4
P2
D
Q0 Q2 Q4 Q*Q5 Q3 Q1 Q
P
P5
O
P3
P1
P*
P2
P4
P6
D
Q4 Q2 Q0 Q*Q1 Q3Q5 Q
Au prix P1 s’exprime une offre Q1. Mais la demande n’absorbe
cette offre que pour un prix P2.
Au prix P2 s’exprime une offre Q2. Mais la demande est prête à
payer un prix P3 pour cette offre.
Les échangistes vont par tâtonnement décentralisé converger vers
l’équilibre (Q*, P*).
Comme la trajectoire prix-quantité ressemble à une toile d’araignée
(cobweb en anglais), N. Kaldor dénomme ce modèle de
tâtonnement décentralisé le « cobweb ».
Dans le cas d’une offre plus élastique, la pente de l’offre
est moins pentue, et le processus de tâtonnement
décentralisé est divergent.
D’après Nicholas KALDOR,
« The Cobweb Theorem »,
Quarterly Journal of Economics, 1938
Doc. c Test expérimental du modèle du cobweb
Charissa P. WELLFORD, 'A Laboratory Analysis of Price Dynamics and Expectations in the Cobweb Model',
3) Discussion Paper n° 89-15, University of Arizona,1989
http://economics.eller.arizona.edu/docs/Working_Papers/Archives/1989/WP_89-15.pdf
3
Doc. d Le surplus
P
O
P*
D
Q* Q
Si on pose P0(Q) la fonction d’offre le surplus total du producteur vaut :
 
*Q
0Odx(x)P*P
Si on pose PD(Q) la fonction de demande le surplus total du consommateur vaut :
 
*Q
0Ddx*P-(x)P
Le surplus collectif vaut:
   
*Q
00D
*Q
00
*Q
0Ddx(x)P-(x)Pdx(x)-P*Pdx*P-(x)P
Doc. e Effet d’un prix-plafond
P
O
P*
PMAX
D
Q’ Q* Q
Doc. f Salaire minimum
L : emploi
LS : offre de travail
LD : demande de travail
w : salaire nominal
p : niveau général des prix.
Si le niveau du salaire
minimum réel (w/p)min est
supérieur au niveau
d’équilibre (w/p)*, l’offre
de travail LS est supérieure
à la demande de travail LD,
ce qui crée du chômage.
et chômage
w/p
LS
(w/p)min
(w/p)*
LD
L*
chômage L
Doc. h La distorsion fiscale
P
O
PTTC
P* τ
PHT
D
Qτ Q* Q
En équilibre partiel, taxer les échanges implique une distorsion
fiscale...
Le point (Q*, P*) représente l’équilibre concurrentiel sans taxe.
L’introduction d’une taxe unitaire τ introduit un écart entre le prix de
référence du côté de l’offre qui est le prix hors-taxe PHT, et le prix de
référence du côté de la demande qui est le prix toutes taxes comprises
PTTC.
La quantité échangée se contracte de Q* à Qτ.
La taxe engendre des recettes fiscales pour un montant correspondant
à l’aire hachurée, et une perte sèche correspondant à l’aire colorée.
La distorsion fiscale est donc la diminution de bien-être consécutive à la
taxe.
Doc. g Typologie du « non-emploi »
salaire de réserve
non-emploi volontaire
(57%)
emploi
autre non-emploi
(23%)
non-emploi
classique
(20%)
Coût du SMIC salaire espéré
D’après G.uy LAROQUE & Bernard SALANIE,
"une décomposition du non-emploi en France",
Economie et Statistique, 2000
http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/es331c.pdf
4
P
PTTC O
P* τ
PHT D
Qτ Q* Q
… qui est plus forte lorsque l’élasticité-prix est forte…
Si l’élasticité-prix est forte, l’offre et la demande réagissent fortement à la variation
des prix, la contraction des volumes échangés est considérable.
La taxe s’applique à une assiette fiscale Qτ plus faible, et engendre des recettes
fiscales moindres. La perte sèche est en revanche beaucoup plus importante.
La taxation du capital est une illustration de ce cas. La forte mobilité internationale
du capital a pour conséquence une forte élasticité de la demande et de l’offre de
capital à l’échelle nationale. Ainsi une taxe du capital efficace doit être soit à un
niveau faible, soit harmonisée à l’échelle internationale.
Le problème de la taxation du capital s’apparente alors à un dilemme du
prisonnier : les Etats auraient intérêt à coopérer pour fixer un niveau élede taxe,
mais suivent la stratégie opportuniste du dumping fiscal.
P
O
PTTC
P* τ
PHT
D
Qτ Q* Q
… que lorsque l’élasticité-prix est faible.
Lorsque l’élasticité-prix est faible, la taxe unitaire τ génère des recettes fiscales
plus importantes et une moindre distorsion fiscale.
Ainsi, la distorsion fiscale de la taxe est moindre dans le cas du travail que dans le
cas du capital.
La T.V.A., qui taxe de manière uniforme un large ensemble de biens, est également
une taxe particulièrement efficace… et peu équitable.
Doc. i L’incidence fiscale
P
O
PTTC
P* τ
PHT
D
Qτ Q* Q
La demande subit un prix
d’achat PTTC plus élevé et une
quantité Qτ plus faible.
L’offre subit un prix de vente
PHT plus bas et une quantité Qτ
plus faible. Les aires hachurées
correspondent aux pertes
monétaires et de bien-être.
L’incidence fiscale de la taxe
dépend de l’élasticité-prix de
l’offre et de la demande
Doc. j L’impact de l’aide au logement
P
O
PO
(a)
P*
PD (b)
D
Q* QS Q
P
PTTC
O
P*
PHT
D
Qτ Q* Q
P
O
PTTC
P*
D
PHT
Qτ Q* Q
L’aide au logement est une subvention qui permet
d’accroître la quantité de logements loués de QC Q* à
QS.
Cette subvention diminue le loyer supporté du
de la demande par les locataires, de PC P* à PD.
Les propriétaires peuvent du côté de l’offre appliquer
un prix plus élePO dans la mesure la subvention
accroît le pouvoir d’achat des locataires.
L’aide au logement ne permet de baisser que
marginalement le coût du loyer pour le locataire (b), et
permet en revanche aux propriétaires de louer
beaucoup plus cher leur bien (a). Pourquoi ?
D’après G. FACK,
« Pourquoi les ménages à bas revenus paient-ils des
loyers de plus en plus élevés ? L’incidence des aides au
logement en France (1973-2002) »,
Economie et Statistique, 2005
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