Les myorelaxants - IFSI Charles-Foix

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MYORELAXANTS – ANTISPASTIQUES
Nadine OBOA – Pharmacien
GH Charles FOIX- Jean ROSTAND
LES MYORELAXANTS – LES ANTISPASTIQUES
I- GENERALITES - DEFINITIONS

La spasticité : exagération ou augmentation de la
réponse de contraction musculaire à l’étirement

La contracture : contraction involontaire et prolongée
d’un muscle
Les myorelaxants (= Décontracturants) et les
antispastiques sont des médicaments utilisés dans
le traitement symptomatique des contractures
aigues ou chroniques,souvent douloureuses et
invalidantes.
VOIES PRINCIPALES DE LA MOTRICITE
MUSCULAIRE
(Voir schéma- Annexe)
PHYSIOPATHOLOGIE DE LA MOTRICITE
MUSCULAIRE
Les médicaments de la pathologie de la contraction
musculaire sont utilisés dans deux circonstances
principales :

En rhumatologie (lors des lésions ostéoarticulaires) et en
Traumatologie, où les contractures musculaires relèvent d’une exagération
des réflexes polysynaptiques nociceptives par stimulation intense des fibres
fines.

En Neurologie, dans le traitement de la spasticité, où des lésions du
faisceau pyramidal (hémiplégie, paraplégie, dystonies,. . .) entraînent une
rupture de l’équilibre entre les influences descendantes (issues du tronc
cérébral) inhibitrices et excitatrices contrôlant le réflexe myotatique (=
réflexe d’étirement) et le tonus musculaire.
PHYSIOPATHOLOGIE DE LA MOTRICITE
MUSCULAIRE
Cette perturbation entraîne à l’échelon médullaire :
 Une hyperactivité des motoneurones alpha,
innervant à partir de la corne antérieure de la
moelle, les muscles fléchisseurs et extenseurs.
 Une hyperactivité des motoneurones gamma
innervant la partie contractile du fuseau
neuromusculaire
 Une diminution de l’activité des interneurones
médullaires responsables de
l’inhibition pré synaptique.
II- STRATEGIE THERAPEUTIQUE
Les médicaments ayant la propriété myorelaxante
ou antispastique vont ainsi agir :
Sur le muscle, en relâchant la fibre striée ou
en bloquant la transmission nerf/muscle
(action périphérique)
Sur la moelle épinière, en renforçant l’activité
défaillante des neurones responsables de
l’inhibition présynaptique (action médullaire)
Sur les structures centrales, en restaurant
l’équilibre entre les influences inhibitrices et
excitatrices descendantes (action centrale)
CLASSIFICATION
Les médicaments utilisés peuvent être regroupés en 3 classes:
1- Médicaments à action directe sur la fibre musculaire

Dandrolène DANTRIUM® : Il n’a pas d’action centrale et va agir exclusivement sur la
fibre musculaire striée en inhibant la libération de calcium.
2- Médicaments à action médullaire

Baclofène LIORESAL ®
Dérivé du GABA (acide gamma amino butyrique), neuromédiateur au niveau de la
moelle épinière, il renforce l’inhibition présynaptique et atténue les contractures
spastiques.

Méphénesine DECONTRACTYL®
Il inhibe l’activité des interneurones. La durée d’action est très brève (Moins d’effets
secondaires)

Thiocolchicoside COLTRAMYL®, MIOREL®
Il inhibe les réflexes médullaires polysynaptiques.
CLASSIFICATION
3- Médicaments à action centrale

Les benzodiazépines : connues pour leurs propriétés sédatives,
anxiolytiques et antiépileptiques, leur action myorelaxante s’exprime en
agissant sur la moelle épinière en renforçant l’inhibition pré synaptique
du GABA (comme le baclofène)
Diazépam VALIUM ®, le plus actif
Tétrazépam MYOLASTAN ®, le plus utilisé.
B- PRINCIPAUX MEDICAMENTS
UTILISES
Les médicaments à action directe sur la fibre
Principes actifs
Posologie
Effets indésirables
Contre indications
Dandrolène
DANTRIUM
Voie orale :
Spasticité pyramidale :25mg/j
puis augmentation
progressive
jusqu’à 100 à 200 mg/j en 2
ou 3 prises aux repas
(La voie IV est réservée au
traitement de l’hyperthermie
maligne per anesthésique
>Psychiques :
somnolence, vertiges,
asthénie, confusion mentale
>Digestifs : hépatite cytolique
( doses >300mg/jour), nausées,
vomissements, gastralgies
>Urinaires : incontinence
urinaire, coloration des urines
en orange
>Cutanées : Eruptions cutanées
acnéiforme
Insuffisance hépatique
grave
B- PRINCIPAUX MEDICAMENTS
UTILISES
Les médicaments à action médullaire(1)
Principes actifs
Posologie
Effets indésirables
Contre indications
Baclofène
LIORESAL
Progressive :
Débuter par 5 mg x3/j puis
augmentation tous les 3 jours
de 5 mg x3/j jusqu’à atteindre
en moyenne 30 à 75 mg/j
>Neurologiques : Somnolence,
asthénie, vertiges, confusion,
dépression respiratoire, hypotonie
musculaire, tremblements. .
>Digestifs : Nausées,
vomissements, constipation,
rarement diarrhées, anorexie,
sécheresse buccale
>Cardio-vasculaires :
Hypotension, bradycardie
>Absolues :
hypersensibilité au
baclofène
Enfant de moins de 6
ans
>Relatives :
Femme enceinte
(1er trimestre)
Thiocolchicoside
COLTRAMYL
MIOREL
Traitement d’appoint des
contractures musculaires en
rhumatologie
Voie orale :1 comprimé x 2 à
4/j (jusqu’à 8comprimé/j)
En IM stricte :
1 ampoulex2/j (jusqu’à 4
ampoules/j)
>Digestifs : gastralgies, diarrhées
(Réduire la posologie ou utiliser un
pansement gastrique
>Manifestations allergiques
cutanées
Antécédents
allergiques au
thiocolchicoside
B- PRINCIPAUX MEDICAMENTS
UTILISES
Les médicaments à action médullaire(2)
Principes actifs
Posologie
Effets indésirables
Contre indications
Méphénesine
DECONTRACTYL
6 à 12 comprimés/j en 3 à
4 prises
>Somnolence, asthénie
(utiliser avec prudence chez les
conducteurs et utilisateurs de
machines)
>Réactions allergiques cutanées
>Hypersensibilité
connue à la méphénesine
>Porphyrie
B- PRINCIPAUX MEDICAMENTS
UTILISES
Les médicaments à action centrale
Principes actifs
Posologie
Effets indésirables
Contre indications
Tétrazépam
MYOLASTAN
Progressive :
Commencer par 50 mg le
soir, puis augmenter
chaque jour d’un demi
comprimé (25 mg) jusqu’à
attendre la dose de 100 mg
à répartir en 2 à 3 prises
Diminuer la posologie de
moitié chez le sujet âgé.
En rapport avec la sensibilité du
sujet et de la dose ingérée :
>Sensations ébrieuses
>Asthénie, baisse de la vigilance,
somnolence,
>hypotonie musculaire
>Irritabilité, agressivité, agitation,
troubles du comportement
>Dépendance physique et
psychique avec syndrome de
sevrage à l’arrêt du traitement
>Réactions allergiques : prurit,
urticaire
Modification de la libido
>Hypersensibilité connue
aux benzodiazépines
>Insuffisance respiratoire
sévère
>Syndrome d’apnée du
sommeil
>Insuffisance hépatique
sévère
>Myasthénie
>Grossesse
III- SOINS INFIRMIERS
ADMINISTRATION
Il est recommandé de prendre tous ces
médicaments avec un grand verre d’eau
Baclofène : Ne pas interrompre
brutalement le traitement (risque de
troubles psychiques = état confusionnel,
maniaques ou paranoïdes, hallucinations,
convulsions).
III- SOINS INFIRMIERS
SURVEILLANCE
 Dantrolène : Surveillance hépatique régulière
En cas de symptômes évoquant une hépatite en phase
aigue
Asthénie
Anorexie
Prurit
Céphalées
Nausées
Vomissements → Arrêt du traitement
 Baclofène :
Surveiller la tension artérielle, surtout si traitement en
cours d’antihypertenseur (majoration de l’effet)
Surveiller également les signes de surdosage (mêmes
manifestations que l’hépatite en phase aigue → Arrêt du
traitement
SOINS INFIRMIERS
 Méphénesine : Surveiller les signes
cliniques d’un surdosage
Hypotension musculaire
Hypotension artérielle
Troubles visuels
Incoordination motrice
Paralysie respiratoire → Traitement
symptomatologique (Décision médicale)
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