Autisme infantile et psychoses précoces de l`enfant

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Autisme infantile et
psychoses précoces de
l’enfant
IFSI Hôpital St. Joseph.
Cours de Pédopsychiatrie 2ème
année.
26 janvier 2006
Objectifs:




Savoir reconnaître les signes précoces de
l’autisme infantile.
Connaître la description de l’autisme
infantile constitué.
connaître les investigations devant une
suspicion d’autisme infantile ou de
psychose précoce de l’enfant.
connaître les principes et les différentes
modalités de prise en charge des
pathologies autistiques et psychotiques
précoces de l’enfant.
Plan:
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
10.
11.
12.
Contexte historique
Classifications
Etat de la recherche
Epidémiologie
Diagnostic et évaluation
Annonce du diagnostic
Diagnostic précoce
Diagnostics différentiels
Formes cliniques
Evolution
Prise en charge
Film?
Contexte historique:

Jusqu'au début du XIXème
siècle, la pathologie mentale de
l'enfant était considérée comme
l'expression d'une déficience du
développement de l'intelligence. La
psychose était considérée comme
exclusivement liée à l'adulte.
Contexte historique (2)


En 1943, Léo Kanner décrivit pour la
première fois l'autisme infantile précoce.
Il définit une caractéristique commune à
ces enfants: "l'inaptitude à établir des
relations normales avec les personnes et
à réagir normalement aux situations,
depuis le début de leur vie."
Contexte historique (3):
Premières descriptions cliniques:

retrait autistique ("aloness"),

besoin d'immuabilité ("sameness"),

troubles du langage
Classifications:

Aujourd’hui on retient 3 critères
consensuels (apparus avant 36
mois) pour le diagnostic
d’autisme:
Altération qualitative des
interactions sociales:





Fuite du regard
Impression de surdité au monde
environnant
Absence d’intérêt envers autrui (retrait)
Absence de jeux interactifs, de jeux de
groupe, d’imitation ou d’imagination
Refus du contact corporel
Altération qualitative de la
communication et du langage:




Défaut d’expression, du contact oculaire
Défaut d’intention communicative
(pointage, attention conjointe)
50% sans langage
Quand le langage est présent il présente
des particularités:




- modulation anormale de la voix, de la
prosodie
- inversion pronominale
- écholalie, incongruités
- Peu de valeur de communication du langage
Intérêts restreints:




Stéréotypies, rituels
Comportements et activités
répétitifs
Intolérance au changement
Hypo/hyperréactivité touchant
toutes les modalités sensorielles
Contexte historique (4):
Recherche et classifications:


domaines
aussi
divers
que
la
neurobiologie ou la psychanalyse
souci de trouver un cadre nosographique
adéquat pour l'autisme et les troubles
apparentés a donné lieu à d'innombrables
débats: critères comportemenaux (DSM
IV)
/
développement
psychoaffectif
(CFTMEA)
Etat de la recherche:
3 grands domaines:

Neurologique (neurosciences, imagerie cérébrale
fonctionnelle, génétique, biochimie,
neurophysiologie)

Développement psychoaffectif (Psychanalyse)

Sciences cognitives (modalité particulière
fonctionnement de l’intelligence des autistes)
du
Tout l’enjeu est de nos jours de concilier ces différentes
approches théoriques.
Epidémiologie:

Fréquence en population générale: 1/1000

SR: 1/4 ou 5

75% de retard mental associé

25% de pathologie organique associée
(périnatalité; infection congénitale; maladie
métabolique; abbération chromosomique;
épilepsie)
Examen d’un enfant psychotique:
diagnostic et évaluation


L’évocation du diagnostic d’autisme
nécessite une démarche extrêmement
rigoureuse dans l’argumentation et
l’évaluation de la gravité du trouble.
Plusieurs bilans sont nécessaires:





-
le
le
le
le
le
bilan
bilan
bilan
bilan
bilan
clinique
somatique
psychologique
de langage
psychomoteur.
Le bilan clinique:
Anamnèse et examen clinique actuel
permettent d’orienter le diagnostic parmis
4 catégories:
1.
Autisme infantile (Kanner: pas de RM, pas
d’affection médicale))
2.
Autisme atypique (syndrome
comportemental + RM et/ou signes
neurologiques))
3.
Psychoses précoces déficitaires (RM
important au 1er plan)
4.
Dysharmonies psychotiques (polymorphes
+++)
Le bilan somatique:
Neuropédiatre recherche:
 Anomalie neurologique?
 Comitialité?
 Déficit sensoriel?
 Anomalies génétiques?
Examens complémentaires:
 Bilan ORL + audiogramme
 Bilan ophtalmo
 EEG (avec sieste)
 Bio standard et caryotype
Le bilan psychologique:



Évaluation du niveau intellectuel
(performances cognitives très variables)
Appréciation des caractéristiques de la
personnalité de l’enfant
Il existe des outils adaptés:
- Autism Diagnosis Interview
- CARS (++ suivi évolutif)
- PEP (niveau développemental et
compétences émergentes)
- Vineland (capacités adaptatives)
- Reynel (ludique, pour enfant sans
langage)
Le bilan psychomoteur:

Informe sur la façon dont l’enfant
investi son corps
Annonce du diagnostique
d’autisme et de psychose précoce:




Diagnostic peut être « lourd » de
conséquences
Nécessite une argumentation et un
certain recul clinique
Évaluation de la capacité de
l’environnement familial à comprendre le
diagnostic
Rôle déterminant des parents dans
l’évolution de l’enfant
Diagnostic précoce d’autisme
infantile:




Les progrès de la recherche ont permis de
repérer certains signes (avant 3 ans)
Utilisation de la vidéo
Permet d’instaurer rapidement une prise
en charge ce qui augmente les chances
de déjouer des interactions pathologiques
Aucun signe spécifique si isolé. Prudence
+++
« Signes d’alerte » avant 6 mois:









Absence d’échange avec la mère
Indifférence au monde sonore
BB « trop calme »
Troubles psychomoteurs
Anomalie du regard
Troubles graves et précoces du sommeil
Troubles oro alimentaires
Absence de vocalisations
Absence de sourire-réponse vers 2-3 mois
« Signes d’alerte » après 6 mois:








Quête active de stimuli sensoriels
Intérêt compulsif pour des objets insolites
Réaction inconstante ou paradoxale aux
bruits
Défaut de contact
Absence d ’émissions vocales
Pas d’imitation
Pas d’angoisse de séparation
Pas d’angoisse de l’étranger
« Signes d’alerte » au cours de la
2ème année:








Confirmation des signes précédents
Absence de pointage
Absence de jeu de « faire semblant »
Constants troubles du langage
Anomalies de la marche
Phobies de certains bruits
Autoaggressivité
Stéréotypies gestuelles
Diagnostics différentiels à la phase
précoce:




Retard global (secondaire à un
déficit neurologique ou sensoriel)
Aphasies
Dépression
Variation développementale
Diagnostics différentiels chez
l’enfant:



Retard mental
Trouble du langage
schizophrénie
Formes cliniques:


Autisme de « haut niveau »
(syndrome d’Asperger)
Poly handicap
Evolution: facteurs pronostiques
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Question des parents: « Que va devenir
notre enfant? »
Facteurs liés à l’enfant:
Absence de déficience intellectuelle
précoce
Apparition du langage avant 5 ans
Formes d’apparition plus tardive
Facteurs liés à l’environnement:
Précocité du diagnostic et de la PEC
Qualité de la PEC
Qualité de la coopération et du soutien
familial
Evolution à long terme:





Extrèmement variable et fonction de multiples
facteurs: diminution des troubles du comportement,
progression du langage
20 % d’insertion correcte sur le plan professionnel et
social
développement d’une autonomie (acquisition
d’habitudes) mais gêne par un déficit intellectuel ou
certains traits de personnalité pathologiques ou la
persistance de comportements compulsifs, rituels)
Évolution plus sévère et faible autonomie
Évolution vers une schizophrénie
Prise en charge:



Pluridisciplinaire
3 grands volets: éducatif (autonomie),
thérapeutique modalités relationnelles) et
pédagogique (développement intellectuel)
Travail en réseau entre les différentes
structures d’accueil:
Structures d’accueil:



Scolarité spécialisée: CLIS, SEGPA,
EREA, IME, IMP, Impro
Structures de soins: HDJ, CMP,
CATTP
Associations de parents d’enfants
autistes
Soins contemporains des
évaluations précoces:





Bilan en HDJ
Information et aide aux parents
Coordination par l’établissement de liens
avec le médecin de famille, le pédiatre, la
crèche ou l’école, les services de l’enfance
But: réduire la dispersion et la confusion et
accroître la socialisation
Il n’existe pas de traitement spécifique. Il
est symptomatique et personnalisé en
fonction de l’observation détaillée de
chaque enfant.
Le rôle de l’infirmier(e) dans la
prise en charge hospitalière:


Fait partie de l’équipe
pluridisciplinaire et coordonne
l’évaluation
Travaille à l’instauration d’une
relation de soins de qualité
(alliance)
Le cadre de l’évaluation:




HDJ sur 2 semaines
Locaux spécifiques
Équipe spécialisée
Soignant référent
Le déroulement du séjour:






Binôme IDE/ éducateur spécialisé
Accueil de l’enfant et de sa famille
(réassurance, 1er contact puis lien
quotidien personnalisé)
Entretiens (anamnèse, ATCD, habitudes
de vie)
Temps d’observation au cours d’activités
structurées et libres
Temps d’échange entre professionnels
Relation avec les parents (diagnostic,
projet thérapeutique)
Après la sortie…




Lien avec l’école (aménagements…)
Guidance parents/ enfant en
externe
Orientation vers un lieu de suivi
après la réunion de synthèse
Soutien de la famille dans la durée:
partenaire de soin
irremplaçable+++
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