Diarrhée chronique

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Diarrhée chronique
Définition
- Diarrhée évolue depuis plus de 15 jours
- Consistance des selles, nombre, volume
- Il peut s'agir d'une augmentation du nombre des
selles (1 à 3 par jour dans l'allaitement artificiel, 4
à 6 par jour dans l'allaitement maternel)
- d'une augmentation du volume ou mieux du poids
des selles recueillies sur 3 jours (normalement
inférieure à 2 % du poids chez le nourrisson)
- d'une anomalie de l'aspect des selles (hydriques,
liquides ou graisseuses ou glairo-sanglantes).
• On élimine la "fausse diarrhée" des
constipations chroniques : selles dures avec
parfois fécalomes alternant avec selles
liquides parfois associées à une perte de
continence (encoprésie sous-jacente).
• On doit rechercher une diarrhée chronique et préciser son
étiologie dans diverses circonstances :
• 1. Diarrhée aiguë se prolongeant ou rechutant notamment
à la réintroduction d'une alimentation normale.
2. Anomalie de la croissance pondérale et/ou staturale avec
anomalies des courbes de croissance.
3. Signes isolés de carence nutritionnelle (anémie, troubles
de la maturation osseuse, etc...)
4. Signes digestifs associés à la diarrhée mais parfois
motifs principaux de consultation : douleurs abdominales,
ballonnement, vomissements, etc...
Démarche
• Démarche diagnostique : causes variées
• Démarche pronostique : retentissement
nutritionnel sévère
retentissement
• Etablissement des courbes de poids, taille, PC
• Evaluation du développement pubertaire chez le
grand enfant et l'adolescent.
• Développement psychomoteur et comportement
(apathie, perte de l'activité ludique).
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•
•
Evaluation de la masse maigre (musculaire)
Recherche d'amyotrophie
Evaluation de la masse grasse
Recherche de signes carentiels chroniques :
anomalies phanériennes.
Infections à répétition.
Anémie (pâleur - tachycardie - souffle
anorganique).
Signes de rachitisme
Diagnostic étiologique
• Les éléments essentiels d'orientation étiologique
- L'Age
- L'enquête diététique :
- L'aspect des selles :
- Les signes associés : digestifs, extradigestifs.
• En l'absence de retentissement de la diarrhée
chronique, ou de signes cliniques évoquant à
l'évidence une autre étiologie, on évoque (situation
la plus fréquente) : le colon irritable.
Causes
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Diarrhée par maldigestion
Diarrhée par malabsorbtion
Diarrhée de fermentation
Diarrhée d’origine colique
Diarrhée chronique à début néonatal
Diarrhée par maldigestion
• Selles pâteuses, molles, grasses, pâles
(mastic), très fétides
• Secondaire à la chirurgie : grêle court
• Insuffisance pancréatique externe :
mucoviscidose+++, Schwachman
Diarrhées par malabsorption
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•
Selles molles, liquides(bouse de vache)
Retentissement sur la courbe staturale
Rechercher la date de la cassure
2 principales étiologies :
- allergie aux PLV
- intolérance au gluten = maladie coeliaque
Diarrhée d’origine colique
• Selles glaireuses, sang
• Colite inflammatoie, Crohn, RCH
Allergie aux Protéines du lait de
vache
Intolérance aux PLV
• C'est l'intolérance alimentaire la plus fréquente de
l'enfant, estimée à 5% de la population
• 10% dans les 2 heures suivant l’ingestion du 1er
biberon
• 30% dans les 1eres 24h
• 70% avant l’âge de 3 mois
• Rechercher atopie familiale
physiopathologie
• Toutes les protéines du lait de vache sont
"allergisantes" même si la b lactoglobuline
(absente du lait humain) est considérée
comme la plus antigénique
Mécanismes de la sensibilisation
aux protéines alimentaires
Réactions
Hypersensibilité
immunologiques immédiate
Complexes
immuns
Hypersensibilité
retardée
Classification de Type I
Gell et Coombs
Type III
Type IV
Médiateur
principal
IgE ou IgG
Complexes
immuns
Lymphocytes T
Début des
troubles
Qq mn à qq
heures
4-12 heures
1 à 3 jours
Durée des
troubles
Qq mn à qq
heures
Qq h à qq jours
Qq jours
Prédomine dans
Anaphylaxie
Hémorragie digestive,
vascularite, entéropathie
exsudative,
hémosidérose
Malabsorption, diarrhée
chronique
Urticaire, dermatite
atopique asthme, rhinite,
vomissements, diarrhée
aigûe
Tableau aigu
• Dans les heures suivant la prise du biberon
• Vomissement
• selles liquides, choc, pâleur cyanose
péribuccale, hypotonie troubles conscience
• Disparition symptômes en qques heures, un
autre biberon déclenche les mêmes troubles
Tableau chronique
• Diarrhée avec malabsorption, cassure pondérale, anorexie,
météorisme abdominal, dénutrition, quelques semaines
après l’introduction
• Constipation, iléus
• Entéropathie exsudative avec hypoalbuminémie, oedèmes
• Anémie
• Gastrite allergique avec éosinophilie périphérique
• Colite inflammatoire rectorragies (sein, sensibilisation par
les PLV ingérées par la mère)
• Coliques du nourrisson
• Vomissements à répétition
• eczéma
Dans le type I : (hypersensibilité
immédiate)
• allergie cutanée (urticaire, érythème
péribuccal)
• allergie respiratoire (toux spasmodique,
dyspnée)
• allergie digestive (vomissements)
• choc anaphylactique
Dans le type III
• colite hémorragique
• gastroduodénite hémorragique.
Dans le type IV
• Tableau de diarrhée chronique
• avec retentissement pondéral rapide dû à une
atrophie villositaire plus ou moins sévère apparue
dans les semaines suivant l'introduction des PLV.
• C'est ce mécanisme qui est évoqué dans les IPLV
secondaires aux gastroentérites infectieuses (y
compris virales) d'évolution défavorable.
Diagnostic
• IgE : RAST PLV
Prick test
• Lymphocytes : TTL PLV
Patch test
• En pratique clinique, c'est souvent la
régression des symptômes sous régime qui
établit le diagnostic, même ci cela n'est pas
d'une grande fiabilité scientifique
Traitement
• Régime sans protéines du lait de vache
(peptiJ, Neocate), diversification
alimentaire 6 mois
• Réintroduction se fait en hopital de jour, 1
an, si échec attendre 6 mois pour
recommencer
Préventif
• Encouragement de l'allaitement maternel.
• Proscrire le supplément lacté (dose
sensibilisante) en maternité dans l'attente de
la montée laiteuse.
• Lait HA : leur efficacité pour prévenir
l'IPLV est possible mais sans doute pas pour
prévenir d'autres manifestations allergiques
(eczema, asthme, etc).
Maladie coeliaque = intolérance au
gluten
Maladie coeliaque
• Après introduction du gluten (6 mois)
• Gluten = SABO
• Signes 6-8 mois et 2 ans, jusqu’à l’âge
adulte
• MC = conséquence d’une hypersensibilité
digestive au gluten liée à une anomalie de
l’immunité cellulaire survenant chez des
sujets génétiquement prédisposés
• Les composants toxiques dans la maladie cœliaque sont
certaines prolamines présentes en importantes quantités
dans:
• le blé ( a-gliadines).
• l’orge (hordénines).
• le seigle (sécalines).
• l’avoine
• Cette intolérance est d’origine dysimmunitaire, sans que
l’on puisse parler de véritable allergie alimentaire : il ne
s’agit d’aucune des réactions d’hypersensibilité
• Il existe une nette prédisposition familiale à la
maladie cœliaque dont la prévalence est de l’ordre
de 10% chez les parents de premier degré d’un
patient atteint
• prédominance des groupes HLA A1, B8, DR3,
DR7.
• D’autres facteurs encore pourraient intervenir,
comme une introduction trop précoce du gluten
dans le régime alimentaire.
•
• Certains sujets ont un plus haut risque de
développer une maladie cœliaque :
• sujets atteints de diabète insulino-dépendant (5 à
10 %),
• de trisomie 21 (10 à 20 %),
• sujets apparentés au premier degré à des patients
atteints de maladie cœliaque (10 %),
• sujets porteurs d'une cirrhose biliaire primitive (6
%) ou d'une dermatite herpétiforme (75 %)
• La prévalence de la maladie cœliaque est très
variable d’un pays à l’autr
• .Elle est de 1/100 et 1/300 en Europe et aux ÉtatsUnis,
• .Elle survient essentiellement chez les sujets de
race blanche et exceptionnellement chez les noirs
africains, les chinois et les japonais. Elle est 2 à 3
fois plus fréquente chez la femme.
.
• La maladie cœliaque a deux pics de
fréquence avec
• une révélation soit dans l'enfance, le plus
souvent entre six mois et deux ans après
l'introduction du gluten alimentaire,
• ou à l'âge adulte le plus souvent entre 20 et
40 ans.
clinique
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•
Diarrhée chronique
Anorexie
Pâleur, tristesse, apathie
Retard psychomoteur
Cassure pondérale puis staturale
Fesse triste, abdomen ballonné
Rare constipation
Anémie rebelle au ttt
clinique
• Dans le suivi d’autres maladies autoimmunes, diabète, thyroide
• Dermatite herpétiforme
Dermatite herpétiforme
• dermatite à dépôts d’Immunoglobulines A (IgA)
• beaucoup plus rare que la maladie cœliaques
• plus fréquemment des hommes entre 20 et 30 ans)
• mais toujours associée aux mêmes lésions digestives,
quoiqu’en général beaucoup moins sévères.
• maladie cœliaque cutanée
• Elle reste néanmoins déclenchée par un contact digestif
avec le gluten et garde les mêmes complications évolutives
que la maladie cœliaque, et en particulier lymphomateuses
digestives
• éruption vésiculeuse prurigineuse, souvent
précédée huit à douze heures avant de sensations
de brûlures.
• L’éruption prédomine au niveau de la face
d’extension des membres, le dos, la face et le cuir
chevelu.
• Les éléments sont en nombre très variable
(quelques-uns à plusieurs centaines), et ont en
général une distribution symétrique ; ils cicatrisent
en une dizaine de jours
Dermatite herpétiforme
• Le diagnostic de la maladie cœliaque
repose sur trois critères:
• sérologique,
• histologique
• et efficacité de l'exclusion du gluten.
Diagnostic
• Recherche des anticorps de la maladie
caeliaque
• IgG et IgA anti-gliadine
anti-endomysium
antitransglutaminase
• IgG,A,M
• Biopsie duodénale : atrophie villositaire
Marqueurs sérologiques
• pour le diagnostic et le suivi du régime sans
gluten.
• En terme de diagnostic, ils pourront être
utilisés en cas de suspicion de maladie
cœliaque devant un tableau atypique.
• Leur positivité fera alors réaliser une
biopsie intestinale.
Sensibilité et spécificité des marqueurs
sérologiques de la maladie cœliaque
IgA
Ac
IgA
IgG
endomysium transglutami
nase
gliadine
gliadine
Sensibilité %
>90
>90
90
75
Spécificité %
>95
99
85
90
• Ces anticorps peuvent être également utilisés pour
le suivi du régime sans gluten : leur disparition
s'observe après 6 à 12 mois d'un régime sans
gluten bien suivi.
• La persistance de la positivité de ces anticorps fera
alors suspecter un mauvais suivi du régime sans
gluten.
• En cas de déficit sélectif en Immunoglobulines A
(IgA) (2 à 3 % des cas), les anticorps de type IgA
ne sont pas détectables
Biopsies duodénale
• La mise en évidence d'une atrophie
villositaire associée à une augmentation des
lymphocytes intra-épithéliaux et d'une
hyperplasie des cryptes sur les biopsies
duodénales obtenues lors d'une endoscopie
œso-gastroduodénale est évocatrice du
diagnostic
FOGD
Duodénum d’aspect normal
Atrophie villositaire
• Régression de l'atrophie villositaire après
régime sans gluten:
L'atrophie villositaire régresse après 12 à 24 mois
de régime sans gluten
• l'amélioration clinique est beaucoup plus rapide,
de quelques jours à quelques semaines.
• Cette régression histologique des anomalies est le
seul critère obligatoire pour le diagnostic de
maladie cœliaque.
Traitement
• Le régime sans gluten doit être préconisé à vie car il
prévient en partie le risque de complications
lymphomateuses et osseuses .
• Schématiquement, le régime sans gluten exclu le blé,
l'orge et le seigle et l’avoine
• et leur substitue le maïs et le riz, P de T, sarrazin, Blé noir,
quinoa.
• Ce régime est contraignant, difficile à suivre en collectivité
ou au restaurant.
• Le suivi et l'explication du régime par une diététicienne
expérimentée sont nécessaires
• Une supplémentation vitaminique en fer, en
folates, en calcium et en vitamine D est
souvent nécessaire à la phase initiale du
traitement.
Efficacité du régime
• amélioration clinique et biologique après un à trois
mois de régime et régression des anomalies
histologiques et négativation des anticorps
spécifiques après 12 mois de régime.
• Un contrôle de la reminéralisation osseuse par
ostéodensitométrie après plus d'un an de régime
sans gluten est souhaitable s'il existait une
ostéopénie sévère lors du diagnostic.
•
Suivi
.Liste des examens à demander après confirmation du
diagnostic
• NFS, dosage du fer sérique, des folates, de la vitamine
B12, du TP
• Mesure du bilan hépatique (recherche d'une hépatopathie
associée)
• Glycémie
• T4l, TSHus
• Calcémie et magnésémie
• Dosage pondéral des immunoglobulines (pour rechercher
un déficit en IgA présent dans 2 à 3 % des cas)
• Ostéodensitométrie osseuse par absorptiométrie
biphotonique (recherche d'une ostéopénie)
• Étude concernant les patients cœliaques adultes suivis à
l'Hôpital Européen Georges Pompidou, théoriquement au
régime "sans gluten" (données personnelles) :
• 49% suivent strictement leur régime.
• 51% font des erreurs de régime soit involontaires dans 1
cas sur 2 (mauvaise appréciation d'un étiquetage du
commerce, léger doute sur un plat servi au restaurant…),
soit volontaires (consomment délibérément et
régulièrement un plat riche en gluten (pâtes, pizza,
couscous, pâtisseries etc…)
Principales difficultés rencontrées
dans le suivi du régime sans gluten
• Lecture des étiquetages des produits du commerce.
Le livret édité régulièrement par l'AFDIAG (Association
Française Des Intolérants Au Gluten) est une aide
précieuse. Il faut encourager le patient à s'inscrire à cette
association.
• Les produits de substitution proposés par les fabricants
sont onéreux.
La Sécurité Sociale assure une prise en charge partielle des
produits sans gluten, sur présentation des vignettes des
produits achetés et d’une ordonnance du médecin traitant.
Une grande majorité des patients suivis achètent au-moins
1 à 2 produits de substitution, certains davantage selon
leurs possibilités.
• Sortir, manger au restaurant
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