WWF Suisse2
«Nous devons trouver un mode de vie que tous les
hommes pourront adopter sans pour autant détruire
notre planète. L’heure est à la culture universelle de
la durabilité, dans laquelle nous aurons tous accès
aux ressources et aux revenus. Plus nous avancerons
dans ce sens, plus l’espoir pour les forêts sera
grand.»
Christian Küchli dans «Wälder der Hoffnung»,
Editions NZZ, Zurich 1997
Forêts tropicales – la plus riche biodiversité
de la planète
Les biotopes terrestres les plus riches en espèces, les
forêts tropicales, se situent près de l’équateur, for-
mant comme une ceinture verte autour du globe. Un
univers où les grands arbres de la forêt tutoient le ciel,
où d’innombrables lianes s’élèvent le long des troncs
et où les foisonnantes orchidées déversent leurs par-
fums enivrants. La cime des arbres héberge des
paresseux ou des orangs-outans. Les colobes ou les
gibbons sautent avec élégance et hardiesse d’une
branche à l’autre. Sur les branches se posent des
quetzals, des toucans, des perroquets, des colibris et
des papillons multicolores. En bas, dans la semi-
obscurité du sous-bois, vivent les éléphants de forêt,
le gorille ou le tapir. Dans le sol, des fourmis (les attas)
cultivent des champignons destinés à nourrir leurs lar-
ves. Aucun autre lieu du globe ne connaît une telle di-
versité d’êtres vivants. Bien que ne couvrant que 7%
de la surface terrestre émergée, les forêts tropicales
abritent plus de 50% de toutes les espèces animales
et végétales de la planète. Un milieu où chaque es-
pèce (végétale et animale) n’est qu’un élément d’un
immense réseau d’interrelations s’étendant sur plu-
sieurs étages. Une espèce végétale, par exemple,
peut être en interaction avec plusieurs espèces ani-
males. Si l’une d’elles disparaît, les conséquences
peuvent être très lourdes dans un système aussi
sensible. Ces rapports complexes peuvent être mis
en évidence lorsque l’homme tente de cultiver un
fruit: la fleur de l’arbre sud-américain du noyer de
Para (ou noyer du Brésil) ne peut être pollinisée que
par une espèce précise d’abeille (Euglossa cordata),
qui recherche le parfum d’une certaine espèce
d’orchidée pour trouver son partenaire. Par la suite,
seul un rongeur, l’agouti, a des dents suffisamment
acérées pour ouvrir la dure coque de cette noix – et
donc de disperser ainsi ses graines. En raison de
cette multiplicité de facteurs, la noix de Para est
impropre à la monoculture. Elle ne peut être cueillie
et cultivée qu’en forêt.
Pratiquement toutes les forêts tropicales sont habi-
tées par des hommes, auxquels la forêt offre des
bases existentielles et un espace de vie. Ces hommes
sont parvenus à s’intégrer à ces structures sans les
déstabiliser.
La forêt tropicale en danger
Les menaces qui pèsent sur la forêt tropicale sont
nombreuses. L’exploitation forestière non durable,
l’utilisation des sols à des fins agro-industrielles,
l’extraction de matières premières, l’élevage extensif,
les grands projets tels que barrages et oléoducs, ainsi
que les nouvelles colonies humaines en sont les prin-
cipales.
Jusqu’à présent, près de la moitié de la forêt tropicale
originelle a été déboisée, une destruction qui a de
La forêt tropicale
découvertes – recherches –
Un dossier du WWF Suisse sur la consommation et le
Introduction