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Trauma thoracique en pédiatrie Prise en charge initiale
Nelson Piché, MD, MSc, FRCSC
Service de chirurgie pédiatrique
CHU Sainte‐Justine
Février 2014
Objectifs
∗ Connaître les traumatismes thoraciques les plus fréquents en pédiatrie
∗ Savoir débuter une prise en charge de l’enfant ayant subit un trauma thoracique
∗ Se familiariser avec les indication d’une intervention chirurgicale
∗ Comprendre les enjeux reliés à la performance d’un CT thoracique
Plan
∗ Épidémiologie des trauma thoraciques
∗ Brève révision des particularités anatomique et physiologique des enfants traumatisés
∗ Indications d’imagerie
∗ Traumas spécifiques
Épidémiologie
∗ 25% des enfants traités dans les centre du trauma
∗ Taux de mortalité plus élevé
Trauma abdo + thorax + TCC = mortalité 40%
∗ Importance du mécanisme : Haute vélocité
∗ Majorité = trauma contondant (80%‐90%)
∗ Mortalité semblable si contondant Vs. Pénétrant (15%)
Contondant = blessures associées
Pénétrant = trauma thoracique
1.
Cooper, A., Barlow, B., DiScala, C. & String, D. Mortality and truncal injury: the pediatric perspective. J Pediatr Surg 29, 33–38 (1994).
Épidémiologie: particularités pédiatriques
∗ MVA fréquent pour tous les âges
Piétons beaucoup plus fréquent en pédiatrie
∗ Trauma pénétrant: fusils à plomb, empalement
∗ # 1 chez adultes: fracture de côtes
# 1 en pédiatrie: contusions pulmonaires
Épidémiologie: particularités pédiatriques
Mécanisme
Accident route, dans l’auto
Accident route, piéton / cycliste
Véhicule tout terrain
Chute de hauteur
Frappé par objet
Vélo (sans auto)
Autre
Proportion
41 %
29 %
14 %
7 %
5 %
3 %
1 %
1. Yanchar, N. L. et al. Chest x‐ray as a screening tool for blunt thoracic trauma in children. Journal of Trauma and Acute Care Surgery 75, 613–619 (2013).
Distribution des blessures en pédiatrie
Blessure
Toronto
Houston
Cotes / Sternum
26%
24%
Pneumo / hémothorax
26%
30%
Cœur
1%
1%
Grands vaisseaux
1%
1%
Poumon
44%
43%
Bronches/esophage/
diaphragme
2%
2%
Nécessitant intervention chirurgicale: Lacération voies respiratoires
Blessures aortiques et cardiaques
Perforations œsophage et diaphragme
ÎHabituellement pénétrant
Mortalité élevée
Potentiellement mortel
Non mortel
Pneumothorax sous tension
Contusion pulmonaire
Fractures côtes
Pneumothorax ouvert
Rupture du diaphragme
Pneumothorax simple
Volet costal
Contusion myocarde
Hémothorax simple
Tamponnade cardiaque
Rupture œsophage
Contusion
cage thoracique
Hémothorax massif
Lacération
trachéo‐bronchique
Obstruction voies aériennes
Rupture aortique
Trauma thoracique pédiatrique
Lésions fréquentes
∗ Contusion pulmonaires
∗ Pneumothorax
∗ Hémothorax
Lésions rares
∗ Volet costal
∗ Fracture de côtes
∗ Tamponade
Trauma thoracique pédiatrique
∗ > 85% traitement non chirurgical
‐ Support
‐ Drainage pleural
∗ < 15% traitement interventionnel
‐Thoracotomie, laparotomie, thoracoscopie
‐Traitement endovasculaire
Nécessitant intervention chirurgicale: Lacération voies respiratoires
Blessures aortiques et cardiaques
Perforations œsophage et diaphragme
Particularités anatomique et physiologique des enfants traumatisés
Particularités anatomique et physiologique des enfants traumatisés
∗ Voies aériennes étroites = obstruction
∗ Glotte supérieure et antérieure = intubation difficile
∗ Importance du diaphragme pour respirer
= ventilation affectée par processus intra‐abdominal
Particularités anatomique et physiologique des enfants traumatisés
∗ Grande capacité de compensation
= SV stable malgré blessure significatives
∗ Consommation d’oxygène augmentée
Capacité résiduelle fonctionnelle diminuée
= hypoxie et insuffisance respiratoire précoce
Particularités anatomique et physiologique des enfants traumatisés
∗ Côte pliables, cage thoracique malléable = fractures plus rares, volet très rare
= lésion intra‐thoraciques malgré absence de fracture
= lésion voies respiratoires majeures plus fréquent
= asphyxie traumatique
∗ Médiastin plus mobile
= pneumothorax sous tension plus fréquent
Trauma thoracique pédiatrique:
prise en charge
∗ ATLS !
∗ Spécificités au trauma thoracique:
O2 et saturomètre en permanence
IV’s x 2, sang réserve
TNG
∗ Prédicateurs subtils de trauma thoracique:
Dyspnée résolue, tachypnée, douleur à palpation et abrasion
Trauma thoracique pédiatrique:
prise en charge
∗ À identifier et traiter précocement:
‐ Pneumothorax sous tension = décompression à l’aiguille
‐ Hémothorax massif = évacuation
‐ Temponade = péricardiocentèse
∗ Dans la vaste majorité des cas, l’enfant avec trauma thoracique est stable
∗ Importance de l’examen physique
Trauma thoracique pédiatrique:
investigation
∗ Saturométrie et examen physique
∗ RXP AP et LAT idéal
RXP AP couché suffisant
AVEC TNG
∗ ECG Trauma thoracique pédiatrique:
Nécessité de faire un CT ??
∗ Plus sensible pour détecter
‐Hémothorax, pneumothorax, contusion pulmonaire
Absence de critères francs
∗ Souvent, les trouvailles ne changent pas la conduite
∗ Radiation significative, surtout pour enfants
‐Chance de développer cancer fatal après CT abdo pour un enfant de 1 an = 1/500
∗ Très couteux
Octobre 2013
∗ Étude rétrospective, 1999 à 2008
3 centre tertiaires pédiatriques: Ottawa, Halifax, Melbourne
∗ 425 patients avec trauma thoracique ou CT thoracique
∗ Âge moyen 12 ans
∗ 40 % avec blessure significatives (pneumo, hémo, volet thoracique, médiastin, vasculaire)
∗ 41 % des patients ont eu CT thorax
Octobre 2013
∗ Facteur de risque pour trauma significatif:
‐Accident véhicule tout terrain
‐Pneumo ou hémo au RXP
‐Emphysème sous cutané
Si RXP NORMAL, la vaste majorité des blessures significatives trouvé au CT =
Pneumothorax occultes sans répercussion clinique
Octobre 2013
Octobre 2013
Conclusions:
‐ Les blessure significatives sont habituellement visible au RXP
‐ Le RXP normal peut aider à omettre le CT thoracique chez le patient stable
‐ Les critères précis pour omettre le CT thorax demeurent « à déterminer »
Indication de CT ?
∗
∗
∗
∗
∗
Fracture colonne thoracique
Fracture de 1er côte ou sternum
Fuite air persistante (Vs. Bronchoscopie)
Signe de trauma de l’aorte au RXP
Hémothorax à haut débit
∗ Technique importante: timing et débit de l’injection du contraste Blessures spécifiques
Fracture de côte
∗ Prévention des complication
∗ Analgésie, toilette pulmonaire, mesure de support
∗ Guérison complète 6 semaines
∗ Marqueur de sévérité:
‐ Mortalité ad 10%
‐ Fracture 1ere côte = associé trauma vasculaire
∗ Suspecter abus si < 3 ans
Angle costo‐vertebral
Volet costal
∗ Plusieurs côtes adjacentes fracturées
∗ Associé à contusion pulmonaire
∗ Mouvement paradoxal du volet
∗ Limiter apports volémiques si possible
∗ Surveillance soins intensifs, rarement intubation
∗ Mortalité ad 40%
Pneumothorax simple
∗ Souvent asymptomatique : importance du RXP pour tous
∗ Observation adéquate si:
‐Petit pneumothorax asymptomatique
‐Surveillance clinique et suivi radiologique
∗ Indication de drainage:
‐ 15% et plus
‐ Transfert
‐ Intubation
‐ Dans le doute mieux vaut drainer
Pneumothorax simple
∗ Drain thoracique:
Âge
Taille du drain (Fr)
Succion négative
Nouveau né
12 – 16
Non
Nourisson
16 – 18
Selon situation
Écolier
18 – 24
‐ 10 cm H2O
Adolescents
24 ‐ 28 ‐20 cm H2O
∗ Si air seulement : plus petit
Si liquide aussi : plus gros
∗ Tous les patients = Valve à l’eau (pleurevac)
Pneumothorax ouvert
∗ Rare en pédiatrie
∗ Sucking chest wounds
∗ Pansement occlusif sur 3 côtés
ET
Drain thoracique sous succion
Pneumothorax sous tension
Pneumothorax sous tension
∗ Signes classiques:
Déviation trachée, diminution entrée air, hyper résonnance, murmures cardiaques lointains et dilatation des jugulaires
∗ Aussi à considérer lorsque:
Détérioration chez patient intubé
∗ Décompression à l’aiguille
suivi de Drainage thoracique
Hémothorax
∗ Rapidement fatal si causé par vaisseau majeur
Résolution spontanée si lacération pulmonaire
Parfois massif si vaisseau systémique (intercostale)
∗ Massif = HypoTA, déplacement médiastin
∗ Si patient relativement stable:
obtenir accès veineux (x2) et sang avant drainage
Hémothorax
∗ Gros drain: prévention accumulation de sang coagulé
∗ Évaluer quantité et débit de la perte sanguine
∗ Drainage habituellement suffisant…mais…
Thoracotomie si:
‐ 20 – 25 % du volume sanguin total (ou 15 cc/kg)
‐ 2 à 4 cc/kg/h
‐ Sang accumulé est coagulé / non drainable
Contusion pulmonaire
∗ Lésion la plus fréquente en pédiatrie
∗ Saignement et oedeme focal du parenchyme causé
par force directe
∗ Souvent aucun signe clinique
Contusion pulmonaire
∗ Support (analgésie, toilette abdo, etc.)
Rarement cause détresse
Détérioration non fréquente
∗ DDX: aspiration (habituellement LID)
∗ Pas une indication de faire un CT
∗ Résolution en aprox. 10 jours
Contusion pulmonaire
∗ Complications:
‐ Pneumothorax, hémothorax, épanchement
‐ Plus fréquent si fracture de côte associé
∗ Séquelle:
‐Pneumatocèle
‐Pas de traitement spécifique, résolution en qq mois
Lacération des voies respiratoires
Lacération des voies respiratoires
Lacération des voies respiratoires
Lacération des voies respiratoires
∗ Décès sur « la scène » probable
∗ Cause de pneumothorax sous tension
∗ Cause de fuite aérique persistante ou de non réexpansion après drainage
∗ Emphysème sous cutané majeur
Lacération des voies respiratoires:
Prise en charge
∗ ATLS !
∗ Intubation si insuffisance respiratoire
∗ Drain(s) thoracique(s), succion négative
∗ Discuter avec chirurgien avant de demander CT
∗ Salle d’opération:
Bronchoscopie, réparation primaire ou lobectomie Lacération des voies respiratoires:
Prise en charge
∗ Pousser le TET ?
‐Seulement dans les cas d’insuffisance respiratoire non contrôlable.
Bronchoscopie
Anesthésiste / Pneumologue
Lacération de l’oesophage
∗ Très rare dans les cas de trauma contondants
(habituellement: iatrogénique, ingestion caustique, trauma pénétrants)
∗ Présentation : Douleur thoracique ou cervicale, tachycardie, emphysème cervical, pneumomédiastin, pneumothorax, fièvre
∗ Imagerie complémentaire nécessaire pour localiser site perforation Lacération de l’oesophage
∗ ATLS !
∗ Drainage thoracique si pneumothorax
∗ ATB large spectre
∗ Analgésie
∗ CT avec contraste
Salle d’opération: réparation primaire ou dérivation
Stent ? Lacération du diaphragme
∗ Trauma pénétrant ou compression abdominal subite
∗ Accidents de voiture
∗ 90% du côté G
∗ Association fréquente avec autres blessures majeures
(Orthopédique, abdominale, TCC)
Lacération du diaphragme
∗ Présentation:
‐Parfois asymptomatique
‐Douleur thoracoabdominale ou à la pointe de l’épaule
∗ Souvent, Dx retardé car blessure associées
Signe de rupture du diaphragme au RXP
Perte de définition coupole diaphragme
Élévation hemi‐diaphragme
Éviscération intestinale dans le thorax
TNG en position anormale
Pneumothorax atypique
Atélectasie linéaire à la base du diaphragme
RXP initial NORMAL dans 30‐50% des cas
Lacération du diaphragme
∗ Salle d’opération
Réparation primaire par approche abdominale
Contusion cardiaque
∗ Associée à blessure de la cage thoracique (e.g.sternum)
∗ Pas de test diagnostic définitif
∗ ECG, écho cœur, troponines sériés, mibi
∗ Si ECG et écho négatifs : pas de blessure significative
∗ Si ECG positif et patient stable: échographie, puis surveillance ECG 24h
Lacération du myocarde
∗ Rapidement fatal dans majorité des cas
∗ Si pt se rend à l’urgence : ‐ tamponade si ventricule ou oreillette atteints
‐ Murmure cardiaque si septum ou valve atteints
∗ Importance de l’examen physique à complémenter avec échographie si AN
Tamponade
∗ Accident de voiture
∗ HypoTA inexpliquée, avec distension jugulaire
∗ Dx = FAST
∗ Tx = Pericardiocentèse :Aiguille inséré dans l’espace peri‐xyphoïdien à 45° vers l’épaule gauche
∗ Si retour de sang : laisser cathéter pour aspirations sériée.
Suivi de thoracotomie si absence de stabilisation Blessure de l’Aorte
∗ Représente 2,1% des décès traumatique en pédiatrie (10% chez adultes)
∗ Accident de voiture, décélération rapide
∗ Si patient se présente à l’urgence : problème semi‐urgent
Blessure de l’Aorte
∗ À risque: Adolescents, conducteurs, TCC sévère
∗ Signes cliniques prédicateurs:
‐HypoTA
‐Tachypnée
‐Examen physique thoracique AN
‐Fracture fémur associée
‐Glascow <15
Signes au RXP de blessure aortique
Médiastin élargi (ratio médiastin: thorax > 0,25)
Perte contour bouton aortique
Dépression de la bronche souche Gauche
(>40° de l’horizontal)
Déviation de la trachée (Bordure gauche de la trachée situé à droite de T4)
Déviation de l’esophage
(TNG à droite de T4)
Pleural cap à gauche
Hémothorax gauche
Faux positif 80% Faux négatif 2‐7%
Blessure de l’Aorte
∗ Investigations:
CT avec contraste : technique spécifique
Échographie trans‐esophage si disponible dans les cas équivoque ou instables
∗ Traitement initial:
Contrôle de la pression (betabloqueurs)
Maintien de la perfusion
Surveillance soin intensifs
Blessure de l’Aorte
Blessure de l’Aorte
∗ Traitement définitif:
‐ Chirurgie
‐ Stent endo‐vasculaire (voie de l’avenir ?)
‐ Observation
∗ Traitement des autres blessures en premier
(TCC, saignement ou trauma abdo, infection)
∗ Outcome dépend des blessure associées
Asphyxie traumatique
Asphyxie traumatique
∗ Unique aux enfants
∗ Compression subite de l’abdomen / thorax sur une glotte fermée
Asphyxie traumatique
∗ Présentation:
‐ Insuffisance respiratoire
‐ Atteinte neuro (convulsions, désorientation)
‐ Pettechies visage / conjonctives
∗ Traitement: ‐ Support, résolution sans séquelle est la norme
Commotio cordis
Commotio cordis
∗ Arrêt cardiaque subit après coup direct sur le thorax
∗ Typiquement au baseball
∗ Aucun signe de lésion organique à la patho
∗ Probablement causé par une fibrillation ventriculaire
∗ Traitement sur le site: défibrillateur automatique
Conclusion
∗ Accidents de la route cause fréquente de trauma thoracique
∗ Fractures de côtes rares
Contusions fréquentes
∗ Prise en charge initiale requière l’identification et le traitement des pathologie potentiellement létales
∗ Vaste majorité des trauma thoracique sont bien traité pas approche non chirurgicale
Conclusion
∗ Lésions nécessitant une approche chirurgicale:
Lacération voies respiratoires
Blessures aortiques et cardiaques
Perforations œsophage et diaphragme
Conclusion
∗ CT scan n’est pas obligatoire dans les cas de RXP normal avec enfant stable
∗ Trauma de l’aorte souvent fatal, mais gestion SEMI‐URGENTE si patient stable
∗ Pathologies spécifique aux enfants:
1) Asphyxique traumatique
2) Commotio cordis
Rappel
Couverture permanente
des Chirurgiens du CHU Ste‐Justine pour tous les cas de trauma chez les enfants de 16 ans et moins
Questions ?
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