Les troubles du comportement alimentaires Ces inconnus

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Rôle du médecin généraliste
dans le repérage et la prise
en charge des troubles du
comportement alimentaire
JMG 2010
1
Dambielle K - Hanachi M - Santana P
Hôpital Raymond Poincaré
Garches (92)
Définition du comportement
alimentaire
 Versant comportemental de mécanismes de
régulation énergétique et nutritionnel qui assurent
l’homéostasie de l’organisme
 Plusieurs mécanismes entrent en jeu :
 faim
 Satiation, satiété
 apprentissages alimentaires
2
Dambielle K - Hanachi M - Santana P
Finalités
Somatiques
Affective, émotionnelle, hédonique
Relationnelle, symbolique, sociale
Troubles des conduites alimentaires
Pression
socioculturelle
à la minceur
Régime
adolescent
Aspects
négatifs
Internalisation de
l’idéal de minceur
TCA 2008- DMG
7
D’aprèsParis
Stice 2001
Troubles du
comportement
alimentaire
Risque un jour
d’insatisfaction
corporelle
modifié
4
Pr. Max BUDOWSKI
Epidemiologie des TCA
Anorexie mentale :
Début : 14-15 ans ou 18- 20 ans
formes précoces : prépubaires
formes tardives
Prévalence de 0,9 à 1,5 % chez les femmes et de 0,2 à 0,3 % chez les hommes (critères DSM IV).
La forme subsyndromique est plus fréquente et estimée à près de 5 %.
Boulimie :
Début : 17 et 21 ans.
1% à 3% des ado et des jeunes femmes
Liens étroits avec AM
50% des AM ont des crises de Boulimie
20%-36%Boulimiques ont des antécédents d'AM.
Dix fois moins garçons (DSM-IV, 1994)
Mortalité: 0,3%
BED: Le Binge Eating Disorder
 2 à 3 fois plus fréquent que la boulimie
 60% des filles et 30% des garçons consultant pour obésité
Pourquoi reparler des TCA ?
 Aux USA, l’anorexie mentale est la 3ème maladie chronique




(après l’obésité et l’asthme)
La mortalité est 10 à 12 fois + élevée que dans la population
générale du même âge
Concernent tous les milieux socio-économiques
Dans les Pays occidentaux: incidence comparable entre les
migrants et la population d’accueil
Un délai court entre le début des troubles et les soins, améliore
le pronostic
Dambielle K - Hanachi M - Santana P
6
Des conséquences…
 Somatiques
 Psychologiques
 Pour le patient et son entourage
Dambielle K - Hanachi M - Santana P
7
TCA : Définition
Anomalies qualitatives et/ou quantitatives des conduites
alimentaires
 Apports insuffisants
 Apports excessifs
 Apports aberrants
sans étiologie organique


et …dont les causes sont psychologiques
Lien fort entre émotions, affectivité et alimentation
Classification des TCA
 Anorexie mentale :
Restrictive pure
Avec conduites purgatives
 Boulimie
 TCA non spécifiés :
Nigth eating syndrome
Binge eating disorder
 Comorbidités à rechercher: abus de toxiques, stratégies de
contrôle du poids
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Dambielle K - Hanachi M - Santana P
Anorexie Mentale : Définition DSM VI
A
Refus de maintenir le poids corporel au niveau ou au dessus d’un poids minimum normal pour l’âge et pour la
.
taille (p. ex., perte de poids conduisant au maintien du poids à moins de 85% du poids attendu, ou
incapacité à prendre du poids pendant la période de croissance conduisant à un poids inférieur à 85 %
du poids attendu).
B
Peur intense de prendre du poids ou de devenir gros, alors que le poids est inférieur à la normale.
.
C
Altération de la perception du poids ou de la forme de son propre corps, influence excessive du poids ou de la
.
forme corporelle sur l’estime de soi, ou déni de la gravité de la maigreur.
D
Chez les femmes post pubères, aménorrhée c.-à-d. absence d’au moins trois cycles menstruels consécutifs.
.
(Une femme est considérée comme aménorrhéique si les règles ne surviennent qu’après administration
d’hormones, par exemple œstrogènes)
Type restrictif (« Restricting type ») : pendant l’épisode actuel d’Anorexie mentale, le sujet n’a pas, de manière
régulière, présenté de crises de boulimie ni recouru aux vomissements provoqués ou à la prise de purgatifs
(c-à-d. laxatifs, diurétiques, lavements).
Type avec crises de boulimie/vomissements ou prise de purgatifs (« Binge-eating/purging type ») : pendant
l’épisode actuel d’Anorexie mentale, le sujet a, de manière régulière présenté des crises de boulimie et/ou
recouru aux vomissements provoqués ou à la prise de purgatifs (c.-à-d. laxatifs, diurétiques, lavements).
Boulimie : Définition DSM IV (1)
A -Survenue récurrente de crises de boulimie («binge eating»).
Une crise de boulimie répond aux deux caractéristiques suivantes :
absorption, en une période de temps limitée (p. ex. moins de deux
heures), d'une quantité de nourriture largement supérieure à ce que
la plupart des gens absorberaient en une période de temps similaire
et dans les mêmes circonstances similaires
sentiment de perte de contrôle sur le comportement alimentaire pendant
la crise (p. ex. sentiment de ne pas pouvoir s'arrêter de manger, ou
de ne pas pouvoir contrôler ce que l'on mange, ou la quantité que l'on
mange)
B -Comportements compensatoires inappropriés et récurrents, visant à prévenir la
prise de poids, tels que : vomissements provoqués ; emploi abusif de laxatifs,
diurétiques, lavements, ou autres médicaments ; jeûne ; exercice physique
excessif.
11
Boulimie : Définition DSM IV (1)
C -Les crises de boulimie et les comportements compensatoires inappropriés et
récurrents surviennent tous deux, en moyenne au moins deux fois par semaine
pendant trois mois.
D -L'estime de soi est influencée de manière excessive par le poids et la forme
corporelle.
E -Le trouble ne survient pas exclusivement pendant des épisodes d'anorexie mentale
(Anorexia Nervosa).
Boulimie : Définition DSM IV (3)
Spécifier le type :
Type avec vomissements ou prise de purgatifs
Pendant l'épisode actuel de boulimie, le sujet a eu
régulièrement recours aux vomissements provoqués ou à
l'emploi abusif de laxatifs, diurétiques, lavements.
Type sans vomissements ou prise de purgatifs
Pendant l'épisode actuel de boulimie, le sujet a présenté
d’autres comportements compensatoires, inappropriés tels
que le jeun ou l’exercice physique excessif, mais n’a pas eu
régulièrement recours aux vomissements provoqués ou à
l'emploi abusif de laxatifs, diurétiques, lavements
BINGE EATING DISORDER
trouble des conduites alimentaires non spécifiées
 = accès boulimique
 = crise boulimique
 = Hyperphagie boulimique
 = Boulimie sans stratégie de contrôle du poids
Prise alimentaire principalement nocturne
60 % des apports ingérées entre 20 h et 6 heures
Réveils nocturnes à but de prise alimentaire
Sur le mode compulsif ou boulimique
Augmentation poids
Dambielle K - Hanachi M - Santana P
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Place du médecin généraliste dans la
prise en charge des TCA
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Dambielle K - Hanachi M - Santana P
Le Repérage
Précoce
Prévenir le risque d’évolution vers une forme chronique
Complications somatiques, psychiatriques ou psychosociales
Populations à risque
Repérage ciblé dans les populations à risque, où la fréquence
est maximale :
Adolescents, jeunes femmes,
Mannequins,
Danseurs et sportifs, notamment de haut niveau (disciplines
esthétiques)
IMC = poids (kg) / taille2 (m2)
Moyens
Questions simples sur l’existence de (populations à
risque) :
Avez-vous ou avez-vous eu un problème avec votre poids ou
votre alimentation ?
Est-ce que quelqu’un de votre entourage pense que vous avez
un problème avec l’alimentation ?
Chez les enfants et adolescents : les courbes de
croissance en taille, poids et corpulence pour
identifier toute cassure des courbes et calculer leur
l’indice de masse corporelle (IMC)
Chez les adultes : calculer l’IMC.
Questionnaire DFTCA
 Traduction française du SCOFF : Sick, control, one stone, fat, food
 en tête-à-tête avec le patient, où deux réponses positives sont
fortement prédictives d’un TCA :
1. Vous faites-vous vomir parce que vous vous sentez mal d’avoir trop mangé?
2. Vous inquiétez-vous d’avoir perdu le contrôle de ce que vous mangez ?
3. Avez-vous récemment perdu plus de 6 kg en 3 mois ?
4. Pensez-vous que vous êtes gros(se) alors que d’autres vous trouvent trop
mince ?
5. Diriez-vous que la nourriture domine votre vie ?
Coordonner :prise en charge
multidisciplinaire
Au moins :
Un somaticien : médecin traitant, Nutritionniste,
Gastroentérologue….
Un psychiatre, psychothérapeute
Autres :
odontologue, diététicien, endocrinologue…
Inclure la famille (entourage dans la prise en charge (orienter
vers les groupes de parole)
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Dambielle K - Hanachi M - Santana P
Le médecin traitant, établit une relation
de confiance (alliance thérapeutique)
avec son patients, coordonne la PEC
et assure la communication entre les
différents intervenants
Critères de gravité : Reconnaitre, Agir
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Dambielle K - Hanachi M - Santana P
Somatiques chez l’Adulte
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Dambielle K - Hanachi M - Santana P
•Chez l’adulte
Anamnestiques
Importance et vitesse de l’amaigrissement : perte de 20% du poids en 3 mois
Malaises et/ou chutes ou pertes de connaissance
Vomissements incoercibles
Echec de la renutrition ambulatoire
Cliniques
Signes cliniques de déshydratation
IMC < 14 kg/m2
Amyotrophie importante avec hypotonie axiale
Hypothermie < 35°C
Hypotension artérielle < 90/60 mmHg
Fréquence cardiaque :
oBradycardie sinusale FC< 40/min
oTachycardie de repos > 60/min si IMC < 13 kg/m2
Paracliniques
Anomalies de l’ECG en dehors de la fréquence cardiaque
Hypoglycémie symptomatique < 0,6 g/L
• ou asyptomatique si < 0,3 g/L
Cytolyse hépatique > 10 x N
Hypokaliémie < 3 mEq/L
Hypophosphorémie < 0,5 mmol/L
Insuffisance rénale : clairance de la créatinine < 40 mL/min
Natrémie : < 125 mmol/L (potomanie, risque de convulsions)
• > 150 mmol/L (déshydratation)
Leucopénie < 1 000 /mm3 (ou neutrophiles < 500 /mm3)
Somatiques chez l’enfant et
l’adolescent
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Dambielle K - Hanachi M - Santana P
•Chez l’enfant et l’adolescent
Anamnestiques
Perte de poids rapide : plus de 2 kg / semaine
Refus de manger : aphagie totale
Refus de boire
Lipothymies ou malaises d’allure orthostatiques
Fatigabilité voire épuisement évoqué par le patient
Cliniques
IMC < 14 kg/m2 au delà de 17 ans, ou IMC < 13,2 kg/m2 à 15 et 16 ans, ou
IMC < 12,7 kg/m2 à 13 et 14 ans
Ralentissement idéique et verbal, confusion
Syndrome occlusif
Bradycardies extrêmes : pouls < 40/min quel que soit le moment de la journée
Tachycardie[1]
Pression artérielle systolique basse (< 80 mmHg)
PA < 80/50 mmHg, hypotension orthostatique mesurée par une augmentation
de la fréquence cardiaque > 20/min ou diminution de la PA > 10-20 mmHg
Hypothermie < 35,5°C
Hyperthermie
Paracliniques
Acétonurie[2], hypoglycémie < 0,6 g/L
Troubles hydroélectrolytiques ou métaboliques sévères, en particulier :
hypokaliémie, hyponatrémie, hypophosphorémie, hypomagnésémie (seuils non
précisés chez l‘enfant et l’adolescent)
Elévation de la créatinine (> 100 µM/L)
Cytolyse (> 4 x N)
Leuconeutropénie (< 1 000 /mm3)
Thrombopénie (< 60 000 /mm3)
Critères psychiatriques
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Dambielle K - Hanachi M - Santana P
Risque suicidaire
Tentative de suicide réalisée ou avortée
Plan suicidaire précis
Auto-mutilations répétées
Comorbidités
•Tout trouble psychiatrique associé dont l’intensité justifie une hospitalisation :
Dépression
Abus de substances
Anxiété
Symptômes psychotiques
Troubles obsessionnels compulsifs
Anorexie mentale
Idéations obsédantes intrusives et permanentes, incapacité à contrôler les
pensées obsédantes
Renutrition : nécessité d’une renutrition par sonde naso-gastrique, ou autre
modalité nutritionnelle non réalisable en ambulatoire
Activité physique : exercice physique excessif et compulsif (en association
avec une autre indication d’hospitalisation)
Conduites de purge (vomissements, laxatifs, diurétiques) : incapacité à
contrôler seul des conduites de purge intenses
Motivation, coopération
Echec antérieur d’une prise en charge ambulatoire bien conduite
Patient peu coopérant, ou coopérant uniquement dans un environnement de
soins très structuré
Motivation trop modérée, rendant impossible l’adhésion aux soins
ambulatoires
Quelles sont les bonnes réponses
concernant l’anorexie mentale?
 Elle ne commence jamais avant la puberté
 Elle ne concerne jamais les garçons
 Elle n’existe jamais chez l’adulte
 Elle ne met pas le pronostic vital en jeu
Dambielle K - Hanachi
M - Santana P
29
Les enfants et les adolescents les plus
exposés à un risque de TCA sont :
 Ceux qui ont des problèmes alimentaires dans la petite enfance
 Les jeunes danseurs et gymnastes
 Les enfants de mères anciennement anorexiques
 Les enfants en surpoids
Dambielle K - Hanachi
M - Santana P
30
Concernant les hypothèses diagnostiques
pour l’anorexie mentale lesquelles sont
exactes
 La mode de la minceur
 Les conflits familiaux
 Une vulnérabilité génétique
 Une psychose sous jacente
Dambielle K - Hanachi
M - Santana P
31
Cas clinique n°1
Jeune femme 30 ans, architecte, célibataire
1ère consultation pour des malaises à répétitions.
 N’évoque pas de problèmes liés à la nourriture
 Tout va bien, est heureuse
 Règles régulières sous contraception
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Dambielle K - Hanachi M - Santana P
Premières données
 Examen somatique :
T: 1m60 – P: 37 kgs (IMC= 14,5)
Troubles des phanères (chute de cheveux, ongles cassants), acrocyanose
des extrémités, lanugo, hypertrophie des parotides, discrets œdèmes
péri-malléolaires
 Biologie: hypokaliémie à 3 mmoles/l
 ECG normal
 Déni de vomissements purgatifs
Que faites –vous ?
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Dambielle K - Hanachi M - Santana P
Conduite à tenir
Etablir une relation de confiance pour ouvrir le dialogue
Complémentation orale en K: diffu K 2cp x 3
Bilan biologique dans 24h
Fixer un rendez-vous à 15 jours
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Dambielle K - Hanachi M - Santana P
Consultation suivante (1)
le constat
Depuis 2 ans,
A parfois du mal à manger, beaucoup préoccupée par la
nourriture
A déjà consulté un psychiatre psychanalytique mais
arrêt des séances au bout de 3 consultations car
« elle ne me parlait pas, moi j’étais vide et n’avais
rien à dire »
Angoisse au domicile seule le soir:
calmée par la prise de nourriture
puis se sent « sale », vomit, puis nettoie tout
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Dambielle K - Hanachi M - Santana P
Consultation suivante (2)
le présent
Aime séduire et a plusieurs amants en même temps, en particulier pour
éviter la solitude.
Rupture au bout de 8 mois max quand la relation devient sérieuse ou
que les relations se dégradent.
S’arrange pour travailler le plus tard possible.
Salle de sports: « se sent étrangement bien après des exercices épuisants»
Travaille beaucoup
Jamais satisfaite du travail produit bien que sa clientèle soit nombreuse.
36
Dambielle K - Hanachi M - Santana P
Consultation suivante (3)
l’avenir…
Angoisse d’une vie commune avec son nouveau compagnon
mais…
« autant en finir plutôt que d’avoir cette sale bouffe pour seul
compagnon »
Projet de grossesse : « ne supporterait pas d’ avoir quelque chose
dans son ventre »
37
Dambielle K - Hanachi M - Santana P
Consultation suivante (4)
le passé
Naissance non désirée par ses parents mais a été
accepté.
Porte le prénom d’une tante décédée 1 an avant, deuil
douloureux pour sa mère
Se souvient avoir failli s’étouffer en mangeant dans sa
chaise haute, alors que ses parents ne s’en sont pas
rendus compte
A passé ses vacances chez une grand-mère aimante
qui lui faisait de bonnes pâtisseries.
38
Dambielle K - Hanachi M - Santana P
Au final :
Souhaite une prise en charge car a une relation
sérieuse avec son compagnon
 Quelle prise en charge ?
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Dambielle K - Hanachi M - Santana P
Prise en charge
 Pluridisciplinaire
 Double:
 Psychiatrique & Somatique
 Ambulatoire et parfois hospitalière
 Le médecin traitant coordonne les soins, aide le patient à
accepter ceux-ci sur la durée
 Importance de l’alliance thérapeutique
40
Dambielle K - Hanachi M - Santana P
Psychothérapies
Psychothérapie individuelle ou collectives:
Thérapie psychanalytique
Thérapie cognitivo-comportementale,
Thérapie familiale
Prise en charge somatique: renutrition,
prévention et traitement des complications
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Dambielle K - Hanachi M - Santana P
Vignette N°1
JF de 25 ans, poids : 41 Kg, Taille : 1,62m,
(IMC : 15,6 Kg/m²)
Motif de consultation : Douleurs intercostales
dans un contexte de toux sèche évoluant depuis
quelques mois
Rx : Pulmonaire : Image cavitaire apicale gauche
Quel diagnostic?
Tuberculose pulmonaire ou infection à mycobactérie
atypique dans un contexte de dénutrition chronique
marasmique pure chez une patiente présentant une
anorexie mentale restrictive pure depuis l’âge de 14 ans
Orienter la patiente vers un service hospitalier
spécialisé afin de confirmer le diagnostic et d’initier un
traitement.
 IDR, BK tubages, Scanner thoracique
 Dans un deuxième temps, prise en charge spécifique des
TCA
 Rx Pulmonaire : multiples fractures de côtes
avec une transparence osseuse anormale pour
l’âge. Pas d’image suspecte au niveau du
parenchyme.
Quel diagnostic? Quelle attitude
thérapeutique?
Ostéoporose de dénutrition
 Ostéodensitométrie
 Pas de traitement spécifique, renutrition et retour des règles
Vignette N°2
 JF de 19 ans, sans ATCD particuliers poids : 35 Kg, Taille : 1,62
m, IMC : 13,2 Kg/m²
 Motif de consultation : Aménorrhée secondaire depuis 6 mois
 Notion de perte de 10 Kg EN 6 Mois
 Quels diagnostics ?
 Anorexie mentale avec perte de poids récente après élimination
de toute cause somatique possbibe
 S’agit-il d’un premier épisode
 Conduites purgatives associées
 Facteur déclenchant
 Prise en charge multidisciplinaire précoce ( facteur de bon
pronostic)
 Bilan initial
Les accès boulimiques
s’accompagnent :
 De surpoids
 De culpabilité
 De vomissements
 D’une sensation de perte de contrôle
Dambielle K - Hanachi M Santana P
50
Vignette N°3
 Jeune femme de 23 ans sans ATCD,
Poids : 85 Kg, Taille 1,65m IMC : 31,2 Kg/m²
Obésité simple plutôt androïde
Motif de consultation : pilosité au visage et aménorrhée
secondaire depuis 1an.
EXAMEN CLINIQUE
 Gonalgies bilatérales d’allure mécanique
 Vergetures anciennes : abdominales
 Acanthosis nigricans (plis du cou)
 Acné
 L’examen des organes génitaux externes et le développement
mammaire sont normaux
 Le reste de l’examen est normal
Quel Diagnostic?
Syndrome des ovaires polykystiques?
Echographie pelviènne
Consultation Endocrinologie pour confirmer le diagnostic et
débuter un traitement spécifique
Quelle conduite?
 Modification des habitudes de vie :
Alimentation saine, exercice physique modéré quotidien et une perte
de poids (pierre angulaire du ttt de la femme hirsute obèse)
perte pondérale :
baisse du taux sérique d’insuline
baisse de la production ovarienne d’androgènes et la conversion
d’androsténédione en testostérone
augmentation de la production de protéines porteuses de
stéroides sexuels (PPSS), diminution donc d’androgènes libres
Vignette N°4
 JH de 34 ans, Poids 90 Kg Taille : 1,78m, IMC : 28 Kg/m²
 consulte pour :
Asthénie diurne depuis plusieurs mois
prise de poids de 10 Kg en 1 an
Retrouve le matin des restes de nourriture avec de vagues
souvenirs de s’être réveillé la nuit pour manger
Quel diagnostic?
Night Eating Syndrome
Vignette N°5
 Homme de 47 ans obèse IMC : 35 Kg/m²
Motif de consultation
 Céphalées matinales et somnolence diurne.Il est professeur des
écoles et depuis quelques mois a de grande difficultés de
concentration dans son travail
 Son épouse lui dit qu’il ronfle la nuit.
Quel diagnostic?
Syndrome d’apnée du sommeil à évoquer
 Réaliser une polysomnographie nocturne à la recherche de
pauses respiratoires
 Appareillage et règles hygièno-diététiques si le diagnostic est
confirmé
Vignette N°6
 Patiente de 45 ans que vous suivez depuis plusieurs années,
présentant des troubles restrictifs du comportement alimentaire
 Bilan biologique :
 hypophosphorémie,
 cytolyse hépatique 10 fois la normale
 et insuffisance rénale avec une créatininémie à 100 mmol/l
 Quelle prise en charge?
Hospitaliser dans un service spécialisé en urgence pour
entreprendre une renutrition prudente progressive après
correction des troubles métaboliques
Vignette N°7
 JF 32 ans poids: 40 Kg, taille : 1,74m, IMC : 13,2 Kg/m²
Motif de consultation : Oedèmes des Mb Inférieurs
 Œdèmes de dénutrition
 Bilan biologique standard et nutritionnel
 Hospitalisation à organiser plus ou moins rapidement, en
fonction des résultats de la prise de sang, dans un service de
médecine ou de psychiatrie spécialisé dans la prise en charge des
TCA
Vignette N°8
 JF de 29 ans, conseillère financière pour une grande banque
consulte pour perte de 10 Kg en 8 mois
 Avoue avoir des TCA type anorexie mentale avec rares crises de
boulimie / vomissement
(2 à 4 par mois) .Mais affirme que
cette perte de poids récente n’est pas volontaire
 Quel diagnostic?
 Syndrome polyuro polydipsique avec perte de poids : 44kg, taille
1,63 m, IMC : 16 Kg/m² (poids de forme : 51 Kg)
 Glycémie à jeun à 3g/l, HbA1c : 12%
 Anti Corps anti GAD anti îlot positifs
Diabète type 1 lent chez une patiente présentant des TCA
anciens plus ou moins contrôlés
Prise en charge très compliquée
Vignette N°9
 Homme 38 ans, vit seul, pas d’amis
 Au chômage depuis quelques mois
 Consulte pour insomnie et prise de poids
 Avoue manger seul le soir en face de sa télévision sans avoir faim
parfois de grandes quantités de produits gras et sucrés
 Quel diagnostic et quelle attitude thérapeutique?
 Deux hypothèses possibles :
 Compulsions alimentaires
 Boulimie
 Prise en charge psychiatrique visant à aider ce patient à retrouver
une vie sociale et à abandonner ses conduites alimentaires
Examens complémentaires
Biologie
Autres
Systématique
 ECG:
 troubles de la repolarisation
 troubles du rythme
 Radio pulmonaire
 DMO (si TCA > à 6 mois)
 Bilan dentaire





NFS
Ionogramme sanguin complet
Créatininémie
Clearance mesurée
Albumine, Préalbumine, CRP
Évaluation des complications







Glycémie
Protides
Phosphore-calcémie-magnésémie
Fer - Ferritine
ASAT, ALAT
Bilirubinémie
amylasémie
TCA 2008- DMG Paris 7
74
Le traitement (1)
 Suivi pondéral (stabilisation de la perte de poids)
 Créer une alliance thérapeutique et gagner du temps
 Réintroduction progressive des aliments avec l’aide d’une
diététicienne
 Vitamines du groupe B ou poly vitamines
 Phosphore
 Compléments alimentaires si besoin
(K, Ca, Mg, produits de rénutrition
entérale)
TCA 2008- DMG Paris 7
75
Le traitement (2)
 Une psychothérapie de soutien de type cognotivo-
comportementale ou interpersonnelle:
 retrouver l’estime de soi
 Une psychothérapie familiale
 Les antidépresseurs ont une place modérée,
uniquement en cas de troubles psychiatriques
associés
TCA 2008- DMG Paris 7
76
Conclusions:
Dépister le plus précocement et organiser le suivi et la prise
en charge du patient,
Ce qui implique…
S’intéresser à la sphère personnelle, familiale,
professionnelle du patient.
ne pas laisser tomber!
77
Dambielle K - Hanachi M - Santana P
S’il faut atteindre un poids normal pour guérir. On
ne guérit pas de l’AM pour peser un poids normal,
mais pour ouvrir d’autres portes sur la vie
Les structures d’accueil en Ile de France
 Centre Hospitalier Sainte Anne CMME: 01 45 65 86 39
(psychiatrie adulte)
 Institut Mutualiste Montsouris : 01 56 61 69 23
(pedopsychiatrie)
 Centre Hospitalier Robert Debré : : 01 40 03 22 63
 (pédiatrie somatique)
 Centre MGEN Hôpital de Jour Van Gogh : 01 44 49 27 77
(psychiatrie adulte)
 Hôpital Raymond Poincaré :01 47 10 77 58
 Clinique du Château de Garches: 01 47 95 63 0
Dambielle K - Hanachi M - Santana P
79
Les structures d’accueil en Ile de France
 Institut Marcel Rivière : 01 39 38 78 60
CHS La Verrière (psychiatrie adulte)
 Clinique médicale et pédagogique Dupré: 01 40 91 50 50 (
soins-études : adolescents)
 Centre Hospitalier de Bicêtre : 01 45 21 22 07
(somatique enfants)
 Centre Hospitalier Paul Brousse : 01 45 59 33 71
(psychiatrie adulte)
Dambielle K - Hanachi M - Santana P
80
Contacts utiles
Réseau TCA francilien:
www.reseautca-idf.org
Association française pour le développement des approches
spécialisée
www.anorexieboulimie-afdas.fr :
Dambielle K - Hanachi M - Santana P
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Examen clinique: IMC
critères OMS
 < 10
 Dénutrition grade V
 10 à 12,9
 Dénutrition grade IV
 13 à 14,9
 Dénutrition grade III
 15 à 16,9
 Dénutrition grade II
 17 à 18,4
 Dénutrition grade I
 18,5 à 24,9
 Normal
 25 à 29,9
 Surpoids
 30 à 34,9
 Obésité grade I
 35 à 40
 Obésité grade II
 > 40
 Obésité grade III
TCA 2008- DMG Paris 7
82
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