1 )-
© Sauramps Médical. La photocopie non autorisée est un délit.
La diffusion relativement récente au sein du
corps médical du concept de syndrome myo-
fascial décrit par Travell et Simons [8] et la
possibilité de traitement par la toxine botuli-
que remet le muscle à une place privilégié
dans le monde de l’algologie.
Le syndrome du piriforme est sans doute le
plus connu et il en découle une stratégie thé-
rapeutique où les techniques neuromusculai-
res ont une place fondamentale.
La connaissance du mode de fonctionnement
de la contraction musculaire, tant aux ni-
veaux des capteurs spécialisés que des voies
et des centres, apporte un certain nombre de
réponses aux interrogations posées par les
résultats de techniques pratiquées (réflexe
myotatique, inhibition réciproque, boucle
gamma) [7].
L’étirement post-isométrique s’applique
préférentiellement à un muscle douloureux
et hypo-extensible. Cette technique est in-
dispensable en regard des muscles du sque-
lette axial ainsi qu’au niveau de la ceinture
pelvienne.
La pression glissée la complète très souvent,
agissant sur la peau, le fascia, l’aponévrose et
les fibres musculaires.
Le raccourcissement musculaire est indis-
pensable, d’autant qu’il s’applique essentiel-
lement sur un muscle douloureux et normo-
extensible, en l’absence de pathologie
articulaire ou tendineuse associée [4].
Le décordage axial est très utile, agissant
électivement sur le complexe supra et inter-
épineux.
PRINCIPES DES TECHNIQUES
NEUROMUSCULAIRES [1, 2, 3, 4, 7]
Elles reposent sur les mécanismes de régula-
tion de la contraction musculaire.
“Le muscle crie la douleur de l’articulation qui
souffre”.
Il est doté d’un capteur de raideur, le fuseau
neuromusculaire dont l’étirement est le sti-
mulus privilégié.
À son extrémité se positionne un capteur de
force, l’organe neuro-tendineux de Golgi, qui
analyse les efforts transmis au levier squelet-
tique sur lequel il se fixe.
Le muscle est un activateur unidirectionnel
qui ne possède pas de marche arrière. Cette
Techniques neuromusculaires de l’anneau pelvien
D. Bo n n e a u 1, M. Ca t a l i o t t i 2, J. Re n z u l l i 3
1 Institut Supérieur de Thérapeutique Manuelle
2 4, rue Grimaldi - 06000 Nice
3 203, rue Revel - 83000 Toulon
Médecine du sport et thérapies manuelles
-( 2
situation nécessite, pour assurer la réversibi-
lité de l’action, de lui adjoindre un muscle
antagoniste. Mais ce dernier ne se contente
pas de réaliser cette rétroaction, car il contrô-
le aussi la bonne marche du mouvement pro-
grammé se réservant à tout moment la possi-
bilité de freiner ce dernier.
La régulation de ce système dépend donc de
la boucle Gamma et son fonctionnement fon-
damental, le réflexe myotatique, est quoti-
diennement utilisée par tout médecin dans la
recherche des réflexes ostéo-tendineux.
Le muscle possède quatre états :

car ils sont sous la dépendance du contrôle
conscient de la motricité volontaire :
. l’état contracté,
. l’état relâché.
     
mise en jeu d’une force extérieure, celle du
thérapeute :
. l’état étiré,
. l’état raccourci.
Ce sont ces deux derniers états qui sont privi-
légiés en thérapeutique manuelle, car ils per-
mettent, de manière élective, une réinitialisa-
tion des capteurs musculaires.
En effet, lors de l’étirement, la stimulation du
fuseau neuromusculaire est optimale, alors
que, durant le raccourcissement maximal, il
est mis totalement au repos.
Le fonctionnement de l’innervation récipro-
que permet de comprendre que la mise en
raccourcissement d’un muscle a un effet po-
tentialisé par la mise en étirement maximal
de l’antagoniste. Le facteur temps est pri-
mordial, potentialisant l’effet. La position de
raccourcissement maximal est maintenue
90 secondes.
Il existe trois types de techniques neuromus-
culaires :
-
gitudinal tendinocorporéal :
- étirement post isométrique,
- pression glissée.
    
transversal tendinocorporéal :
- décordage interépineux axial,
- décordage musculaire appendiculaire pé-
riphérique :
. métamérique,
. péri-articulaire.

longitudinal tendino-corporéal.
L’ÉTIREMENT POST-ISOMÉTRIQUE
[1, 3, 5]
Appelée aussi myotensif, cette méthode dé-
rive du contracter-relacher, employé en réé-
ducation. Le but est d’étirer et décontracter le
muscle spasmé.
Cette technique s’applique en priorité à
une pathologie musculaire douloureuse
associée à une restriction de mobilité en
rapport avec la contracture musculaire.
L’application la plus classique est la myalgie
du syndrome cellulo-téno-myalgique de Mai-
gne, il trouve naturellement sa place dans le
syndrome myofascial qui se caractérise par
une douleur projetée, le plus souvent dans les
dermatomes correspondant aux racines mo-
trices du muscle en cause. Cette particularité
la distingue de la douleur strictement unimé-
tamérique témoin d’une dysfonction segmen-
taire vertébrale.
Le praticien réalise un examen programmé
régional à la recherche d’une limitation d’am-
plitude articulaire d’origine musculaire. Ce
Techniques neuromusculaires de l’anneau pelvien
3 )-
© Sauramps Médical. La photocopie non autorisée est un délit.
qui sous-entend d’éliminer une cause ostéo-
cartilagineuse dégénérative, inflammatoire
ou traumatique par l’imagerie et la biologie.
Le contexte post-traumatique oriente vers
une cause cicatricielle d’origine capsuloliga-
mentaire.
En pratique, après avoir identifié le muscle ou
le plus souvent un groupe de muscles agonis-
tes, on demande au patient d’effectuer une
contraction isométrique (sans déplacement
des leviers articulaires), dont l’intensité de la
force est faible.
Il est inutile que le patient développe une
force importante, l’objectif est de mettre en
jeu la boucle neuromusculaire et non de “fati-
guer” le muscle. Une résistance manuelle est
appliquée sur le segment mobile par le théra-
peute. Le vecteur de cette résistance est di-
rectement appliqué dans le sens inverse du
mouvement provoqué par le muscle que l’on
veut étirer. Cette contraction est maintenue
durant six secondes.
Au terme de cette contraction, après un temps
mort d’une à deux secondes, nécessaire au
relâchement de l’ensemble des fibres mus-
culaires, le muscle est amené à la position
d’étirement identifiée par la perception d’une
résistance appelée barrière motrice. Cet éti-
rement est maintenu une douzaine de secon-
des, sans à-coup.
Une nouvelle contraction est demandée, sui-
vie d’un étirement, puis renouvelée jusqu’au
gain d’amplitude désirée.
Les variantes sont nombreuses et se différen-
cient par le nombre de cycles et leur durée.
On peut utiliser la respiration en demandant
au patient d’inspirer lentement durant la
contraction isométrique et de souffler durant
la période d’étirement.
LES MUSCLES ABDOMINAUX
Par leur fixation thoracique et pelvienne, ils
sont les principaux acteurs de la mobilisation
du tronc dans les trois plans de l’espace.
Oblique externe (ex -grand oblique)
(fig. 1)
Insertion : face externe de l’arc antérieur de la
5e à la 12e cote.
Terminaison : après un trajet oblique caudale-
ment et médialement, sur la ligne blanche
(pour les fibres provenant de la 5e à la 8e cote),
sur la crête iliaque et sur l’épine du pubis par
l’intermédiaire de 3 piliers :
. latéral (classique, mais fausse arcade cru-
rale…), limitant le canal inguinal caudale-
ment et latéralement,
. médial, limite médiale et crâniale du canal
inguinal,
. postérieur ou profond, croise la ligne médiane
pour se terminer sur le pubis controlatéral.
Innervation : nerfs intercostaux (T8…, T12),
nerf ilio-inguinal et ilio-hypogastrique.
Action : rotateur controlatéral et latéro-flé-
chisseur homolatéral du tronc, et en contrac-
tion bilatérale, ils sont fléchisseurs du tronc.
Fig. 1 : Le muscle oblique externe
Médecine du sport et thérapies manuelles
-( 4
Oblique interne (ex -petit oblique)
(fig. 2)
Insertion : crête iliaque et aponévrose lom-
baire, ligament inguinal.
Terminaison : après un trajet oblique crânia-
lement et médialement, il se termine sur les 3
ou 4 dernières cotes, la ligne blanche et sur
l’arcade pubienne en formant le tendon
conjoint avec le transverse.
Innervation : nerfs intercostaux (T8…, T12),
nerf ilio-inguinal et ilio-hypogastrique.
Action : rotateur et latéro-fléchisseur homola-
téral du tronc, et en contraction bilatérale, ils
sont fléchisseurs du tronc.
Transverse (fig. 3)
Insertion : crête iliaque, fascia thoraco-lom-
baire, cartilage des 6 dernières cotes.
Terminaison : après un trajet horizontal, sur la
ligne blanche et sur l’arcade pubienne par le
tendon conjoint.
Innervation : nerfs intercostaux (T7…, T12),
nerf ilio-inguinal et ilio-hypogastrique
Action : muscle tenseur du caisson abdomi-
nal, il a une faible action comme expirateur
accessoire.
Droit de l’abdomen (fig. 4)
Insertion : cartilages costaux des 5, 6, 7e co-
tes et appendice xiphoïde.
Terminaison : épine et symphyse pubienne,
crête du pubis.
Innervation : nerfs intercostaux (T7…, T12).
Action : fléchisseur du tronc, redresseur de la
lordose, et, selon le point fixe, il rapproche le
thorax du bassin ou l’inverse.
Pyramidal de l’abdomen (fig. 4)
Insertion : symphyse pubienne
Terminaison : ligne blanche
Innervation : T12
Action : tenseur de la ligne blanche
Fig. 2 : Le muscle oblique interne
Fig. 3 : Le muscle transverse
Techniques neuromusculaires de l’anneau pelvien
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© Sauramps Médical. La photocopie non autorisée est un délit.
Réalisation de l’étirement post-
isométrique (fig. 5)
Le psoas (fig. 6)
Fig. 4 : Les muscles droit de l’abdomen et pyramidal
Fig. 5 : EPI des obliques de l’abdomen pouvant s’appli-
quer aux intercostaux en jouant sur la latéroflexion :
Position de départ en haut et d’arrivée en bas
Fig. 6 : Le psoas iliaque
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