Techniques neuromusculaires de l’anneau pelvien D. Bonneau1, M. Cataliotti2, J. Renzulli3 1 La diffusion relativement récente au sein du corps médical du concept de syndrome myofascial décrit par Travell et Simons [8] et la possibilité de traitement par la toxine botulique remet le muscle à une place privilégié dans le monde de l’algologie. © Sauramps Médical. La photocopie non autorisée est un délit. Le syndrome du piriforme est sans doute le plus connu et il en découle une stratégie thérapeutique où les techniques neuromusculaires ont une place fondamentale. La connaissance du mode de fonctionnement de la contraction musculaire, tant aux niveaux des capteurs spécialisés que des voies et des centres, apporte un certain nombre de réponses aux interrogations posées par les résultats de techniques pratiquées (réflexe myotatique, inhibition réciproque, boucle gamma) [7]. L’étirement post-isométrique s’applique préférentiellement à un muscle douloureux et hypo-extensible. Cette technique est indispensable en regard des muscles du squelette axial ainsi qu’au niveau de la ceinture pelvienne. La pression glissée la complète très souvent, agissant sur la peau, le fascia, l’aponévrose et les fibres musculaires. Institut Supérieur de Thérapeutique Manuelle 2 4, rue Grimaldi - 06000 Nice 3 203, rue Revel - 83000 Toulon Le raccourcissement musculaire est indispensable, d’autant qu’il s’applique essentiellement sur un muscle douloureux et normoextensible, en l’absence de pathologie articulaire ou tendineuse associée [4]. Le décordage axial est très utile, agissant électivement sur le complexe supra et inter­ épineux. Principes des techniques neuromusculaires [1, 2, 3, 4, 7] Elles reposent sur les mécanismes de régulation de la contraction musculaire. “Le muscle crie la douleur de l’articulation qui souffre”. Il est doté d’un capteur de raideur, le fuseau neuromusculaire dont l’étirement est le stimulus privilégié. À son extrémité se positionne un capteur de force, l’organe neuro-tendineux de Golgi, qui analyse les efforts transmis au levier squelettique sur lequel il se fixe. Le muscle est un activateur unidirectionnel qui ne possède pas de marche arrière. Cette 1 )- Médecine du sport et thérapies manuelles situation nécessite, pour assurer la réversibilité de l’action, de lui adjoindre un muscle antagoniste. Mais ce dernier ne se contente pas de réaliser cette rétroaction, car il contrôle aussi la bonne marche du mouvement programmé se réservant à tout moment la possibilité de freiner ce dernier. La régulation de ce système dépend donc de la boucle Gamma et son fonctionnement fondamental, le réflexe myotatique, est quotidiennement utilisée par tout médecin dans la recherche des réflexes ostéo-tendineux. Le muscle possède quatre états : •Deux physiologiques, qualifiés d’intrinsèques car ils sont sous la dépendance du contrôle conscient de la motricité volontaire : . l’état contracté, . l’état relâché. •Deux états, dits extrinsèques, imposent la mise en jeu d’une force extérieure, celle du thérapeute : . l’état étiré, . l’état raccourci. Ce sont ces deux derniers états qui sont privilégiés en thérapeutique manuelle, car ils permettent, de manière élective, une réinitialisation des capteurs musculaires. En effet, lors de l’étirement, la stimulation du fuseau neuromusculaire est optimale, alors que, durant le raccourcissement maximal, il est mis totalement au repos. Le fonctionnement de l’innervation réciproque permet de comprendre que la mise en raccourcissement d’un muscle a un effet potentialisé par la mise en étirement maximal de l’antagoniste. Le facteur temps est primordial, potentialisant l’effet. La position de raccourcissement maximal est maintenue 90 secondes. -( 2 Il existe trois types de techniques neuromusculaires : •Les techniques basées sur l’étirement longitudinal tendinocorporéal : -étirement post isométrique, -pression glissée. •Les techniques basées sur l’étirement transversal tendinocorporéal : -décordage interépineux axial, -décordage musculaire appendiculaire périphérique : .métamérique, .péri-articulaire. •La technique basée sur le raccourcissement longitudinal tendino-corporéal. L’étirement post-isométrique [1, 3, 5] Appelée aussi myotensif, cette méthode dérive du contracter-relacher, employé en rééducation. Le but est d’étirer et décontracter le muscle spasmé. Cette technique s’applique en priorité à une pathologie musculaire douloureuse associée à une restriction de mobilité en rapport avec la contracture musculaire. L’application la plus classique est la myalgie du syndrome cellulo-téno-myalgique de Maigne, il trouve naturellement sa place dans le syndrome myofascial qui se caractérise par une douleur projetée, le plus souvent dans les dermatomes correspondant aux racines motrices du muscle en cause. Cette particularité la distingue de la douleur strictement unimétamérique témoin d’une dysfonction segmentaire vertébrale. Le praticien réalise un examen programmé régional à la recherche d’une limitation d’amplitude articulaire d’origine musculaire. Ce Techniques neuromusculaires de l’anneau pelvien qui sous-entend d’éliminer une cause ostéocartilagineuse dégénérative, inflammatoire ou traumatique par l’imagerie et la biologie. Le contexte post-traumatique oriente vers une cause cicatricielle d’origine capsuloligamentaire. Les muscles abdominaux En pratique, après avoir identifié le muscle ou le plus souvent un groupe de muscles agonistes, on demande au patient d’effectuer une contraction isométrique (sans déplacement des leviers articulaires), dont l’intensité de la force est faible. Oblique externe (ex -grand oblique) Il est inutile que le patient développe une force importante, l’objectif est de mettre en jeu la boucle neuromusculaire et non de “fatiguer” le muscle. Une résistance manuelle est appliquée sur le segment mobile par le thérapeute. Le vecteur de cette résistance est directement appliqué dans le sens inverse du mouvement provoqué par le muscle que l’on veut étirer. Cette contraction est maintenue durant six secondes. © Sauramps Médical. La photocopie non autorisée est un délit. Au terme de cette contraction, après un temps mort d’une à deux secondes, nécessaire au relâchement de l’ensemble des fibres musculaires, le muscle est amené à la position d’étirement identifiée par la perception d’une résistance appelée barrière motrice. Cet étirement est maintenu une douzaine de secondes, sans à-coup. Par leur fixation thoracique et pelvienne, ils sont les principaux acteurs de la mobilisation du tronc dans les trois plans de l’espace. (fig. 1) Insertion : face externe de l’arc antérieur de la 5e à la 12e cote. Terminaison : après un trajet oblique caudalement et médialement, sur la ligne blanche (pour les fibres provenant de la 5e à la 8e cote), sur la crête iliaque et sur l’épine du pubis par l’intermédiaire de 3 piliers : . latéral (classique, mais fausse arcade crurale…), limitant le canal inguinal caudalement et latéralement, . médial, limite médiale et crâniale du canal inguinal, . postérieur ou profond, croise la ligne médiane pour se terminer sur le pubis controlatéral. Innervation : nerfs intercostaux (T8…, T12), nerf ilio-inguinal et ilio-hypogastrique. Action : rotateur controlatéral et latéro-fléchisseur homolatéral du tronc, et en contraction bilatérale, ils sont fléchisseurs du tronc. Une nouvelle contraction est demandée, suivie d’un étirement, puis renouvelée jusqu’au gain d’amplitude désirée. Les variantes sont nombreuses et se différencient par le nombre de cycles et leur durée. On peut utiliser la respiration en demandant au patient d’inspirer lentement durant la contraction isométrique et de souffler durant la période d’étirement. Fig. 1 : Le muscle oblique externe 3 )- Médecine du sport et thérapies manuelles Oblique interne (ex -petit oblique) (fig. 2) Insertion : crête iliaque et aponévrose lombaire, ligament inguinal. Terminaison : après un trajet oblique crânialement et médialement, il se termine sur les 3 ou 4 dernières cotes, la ligne blanche et sur l’arcade pubienne en formant le tendon conjoint avec le transverse. Innervation : nerfs intercostaux (T8…, T12), nerf ilio-inguinal et ilio-hypogastrique. Action : rotateur et latéro-fléchisseur homolatéral du tronc, et en contraction bilatérale, ils sont fléchisseurs du tronc. Innervation : nerfs intercostaux (T7…, T12), nerf ilio-inguinal et ilio-hypogastrique Action : muscle tenseur du caisson abdominal, il a une faible action comme expirateur accessoire. Fig. 3 : Le muscle transverse Droit de l’abdomen (fig. 4) Fig. 2 : Le muscle oblique interne Insertion : cartilages costaux des 5, 6, 7e cotes et appendice xiphoïde. Terminaison : épine et symphyse pubienne, crête du pubis. Innervation : nerfs intercostaux (T7…, T12). Action : fléchisseur du tronc, redresseur de la lordose, et, selon le point fixe, il rapproche le thorax du bassin ou l’inverse. Transverse (fig. 3) Pyramidal de l’abdomen (fig. 4) Insertion : crête iliaque, fascia thoraco-lombaire, cartilage des 6 dernières cotes. Terminaison : après un trajet horizontal, sur la ligne blanche et sur l’arcade pubienne par le tendon conjoint. Insertion : symphyse pubienne Terminaison : ligne blanche Innervation : T12 Action : tenseur de la ligne blanche -( 4 Techniques neuromusculaires de l’anneau pelvien Fig. 4 : Les muscles droit de l’abdomen et pyramidal Réalisation de l’étirement postisométrique (fig. 5) © Sauramps Médical. La photocopie non autorisée est un délit. Le psoas (fig. 6) Fig. 5 : EPI des obliques de l’abdomen pouvant s’appliquer aux intercostaux en jouant sur la latéroflexion : Position de départ en haut et d’arrivée en bas Fig. 6 : Le psoas iliaque 5 )- Médecine du sport et thérapies manuelles Insertion : face latérale des corps vertébraux de T12 à L5 Terminaison : petit trochanter. Innervation : branche du plexus lombaire (L2) Action : -en CCO fléchisseur de hanche et rotateur latéral, -en CCF latéro-fléchisseur homolatéral du rachis lombaire et rotateur controlatéral, -par ailleurs, il coapte la tête fémorale et assure sa contention active. Carré des lombes (fig. 8) Iliaque Insertion : fosse iliaque interne Petit psoas Fig. 8 : Le carré des lombes Insertion : face latérale des corps vertébraux de T12 à L5 Terminaison : ligne innominée de l’os coxal. Réalisation de l’étirement postisométrique (fig. 7) Les fibres qui constituent ce muscle suivent trois directions : •Verticale pour les fibres ilio-costales : Insertion : moitié médiale de la 12e cote Terminaison : crête iliaque et ligament iliolombaire •Oblique crânialement et médialement pour les ilio-lombaires (les plus dorsales) : Insertion : crête iliaque et ligament iliolombaire Terminaison : processus transverse des 3 ou 4 premières vertèbres lombaires (L1-L4) Fig. 7 : EPI du psoas -( 6 •Oblique crânialement et latéralement pour les lombo-costales (les plus internes). Techniques neuromusculaires de l’anneau pelvien Insertion : processus transverse des vertèbres lombaires Terminaison : 12e cote Innervation : T12, L1 jusqu’à L4 Action : fléchisseur latéral du rachis, extenseur du rachis lombaire, élévateur de l’hémi- bassin homolatéral, rotation homolatérale du tronc (bassin fixé), expirateur forcé. Réalisation de l’étirement postisométrique (fig. 9, 10, 11, 12) © Sauramps Médical. La photocopie non autorisée est un délit. Fig. 9 : EPI du carré des lombes assis Fig. 10 : EPI du carré des lombes en décubitus 7 )- Médecine du sport et thérapies manuelles Fig. 11 : Variante d’étirement post-isométrique du carré des lombes et des abdominaux Fig. 12 : Variante d’étirement post-isométrique du carré des lombes et des abdominaux -( 8 Techniques neuromusculaires de l’anneau pelvien Grand fessier (fig. 13) C’est le muscle le plus volumineux et le plus puissant. Insertion : coccyx, sacrum, fosse iliaque externe, aponévrose lombosacrée, ligament sacro-tubéreux. Terminaison : branche de trifurcation externe de la ligne âpre sur le fémur. Action : -CCO : extenseur et rotateur externe de hanche. -CCF : rétroversion du bassin et en conséquence action délordosante lombaire. Innervation : nerf fessier inférieur (S1). Réalisation de l’étirement postisométrique (fig. 14) Fig. 14 : EPI du muscle grand fessier © Sauramps Médical. La photocopie non autorisée est un délit. Moyen fessier (fig. 15) Fig. 13 : Le grand fessier Si l’on considère que l’appui du corps se projette en appui monopodal sur la symphyse pubienne par rapport à l’axe de la coxo-fémorale, le bassin a tendance à s’incliner du côté opposé à l’appui. Pour éviter ce phénomène, une force de rappel compense le mouvement selon un rapport de 1 à 3 correspondant à la différence de longueur du bras de levier. 9 )- Médecine du sport et thérapies manuelles Insertion : fosse iliaque externe entre les deux lignes semi-circulaire antérieure et postérieure, crête iliaque et aponévrose fessière. Terminaison : face latérale du grand trochanter. Action : -en CCO : il est abducteur de hanche, par ses faisceaux antérieurs, et rotateur médial et par les postérieurs rotateur latéral. -en CCF : il stabilise le bassin en tant que latéro-fléchisseur homolatéral. Innervation : nerf fessier supérieur (L5). Réalisation de l’étirement postisométrique (fig. 16) Fig. 16 : EPI du moyen fessier Petit fessier (fig. 17) Fig. 15 : Le moyen fessier -( 10 Insertion : fosse iliaque externe sous la ligne glutéale antérieure. Terminaison : partie supérieure de la face antérieure du grand trochanter. Action : abducteur de hanche, et par ses faisceaux antérieurs il est rotateur médial. Innervation : nerf glutéal supérieur (L5). Techniques neuromusculaires de l’anneau pelvien Insertion : de part et d’autre des 2e, 3e et 4e foramens sacraux. Terminaison : face supérieure du grand trochanter. Action : rotateur latéral et abducteur de hanche mais, lorsque la hanche est fléchie à plus de 90°, se produit une inversion d’action et il devient rotateur médial. Innervation : nerf du piriforme (S1). Réalisation de l’étirement postisométrique (fig. 19) Fig. 17 : Le petit fessier Piriforme (Pyramidal du bassin) © Sauramps Médical. La photocopie non autorisée est un délit. (fig. 18) Fig. 18 : Muscles pelvitrochantériens Fig. 19 : EPI du piriforme 11 )- Médecine du sport et thérapies manuelles Obturateur interne (fig. 18) Obturateur externe (fig. 18) Insertion : membrane et foramen obturateur. Terminaison : face médiale et dorsale du grand trochanter. Action : rotateur latéral. Innervation : nerf de l’obturateur interne (L5, S1, S2). Insertion : face externe de la membrane obturatrice. Terminaison : fosse trochantérique (ex-digitale). Action : rotateur latéral. Innervation : nerf obturateur (L3-4). Jumeau supérieur et inférieur (fig. 18) Réalisation de l’étirement postisométrique (fig. 20) Insertion : face dorsale et supérieure de l’ischion Terminaison : face médiale et dorsale du grand trochanter. Action : rotateur latéral. Innervation : nerf de l’obturateur interne et du carré fémoral (S1). Carré fémoral (fig. 18) Insertion : face antéro-latérale de l’ischion Terminaison : crête inter-trochantérique. Action : rotateur latéral. Innervation : nerf du carré fémoral (S1). Fig. 20 : EPI des pelvi-trochantériens en procubitus Manœuvre globale d’étirement post-isométrique du moyen fessier et des pelvitrochantériens qui sont rotateurs latéraux (fig. 21) Fig. 21 : EPI des pelvi-trochantériens et des moyens fessiers -( 12 Techniques neuromusculaires de l’anneau pelvien Muscle coccygien ou ischiococcygien (fig. 22) Réalisation de l’étirement postisométrique (fig. 23) Insertion : épine de l’ischion et sur des fibres du ligament sacro-épineux. Terminaison : coccyx et dernière pièce sacrée Action : soutien le plancher pelvien et entraîne une contre-nutation. Innervation : branches collatérales du plexus pudendal constitué de la racine S4 et d’anastomose provenant de S2 et de S3. La racine terminale est le nerf pudendal, raison pour laquelle on rattache, à tort, l’innervation de ces muscles à ce nerf. Fig. 23 : EPI du grand fessier en focalisation l’action sur les fibres coccygiennes et action indirecte sur l’ischio-coccygien © Sauramps Médical. La photocopie non autorisée est un délit. Fig. 22 : Le muscle ischio-coccygien 13 )- Médecine du sport et thérapies manuelles Adducteurs (fig. 24, 25) Court adducteur (ex-petit) Insertion : partie supérieure de la branche ischio-pubienne. Terminaison : au tiers supérieur du fémur entre les deux branches de trifurcation latérale et moyenne de la ligne âpre et la moitié supérieure de la lèvre médiale de la ligne âpre. Action : fléchisseur, adducteur et rotateur latéral de la hanche. Innervation : nerf obturateur (L2-3-4). Testing isométrique : hanche et genou fléchi. Grand adducteur (fig. 25) Fig. 24 : Les abducteurs Pectiné Insertion : crête pectinéale, lèvre antérieure de la gouttière sous-pubienne et épine du pubis. Terminaison : branche moyenne de trifurcation de la ligne âpre. Action : fléchisseur, adducteur et rotateur latéral de la hanche. Innervation : nerf fémoral (L3-4). Insertion : branche ischio-pubienne, tubérosité ischiatique Terminaison : on distingue trois faisceaux : -le faisceau supérieur dont l’insertion est médiale, a des fibres horizontales qui se terminent sur la branche médiale de trifurcation de la ligne âpre ; -le faisceau moyen sur la ligne âpre en dessous du précédent ; -le faisceau inférieur constitue la portion médiale du muscle mais ses insertions sont les Long adducteur (ex-moyen) Insertion : surface angulaire du pubis. Terminaison : lèvre médiale de la ligne âpre. Action : fléchisseur, adducteur et rotateur médial de la hanche. Innervation : nerf obturateur (L2-3-4). Testing isométrique : hanche et genou fléchi. -( 14 Fig. 25 : Insertions du grand adducteur Techniques neuromusculaires de l’anneau pelvien plus latérales sur l’ischion et il se termine sur le tubercule de l’adducteur du condyle médial du fémur (=portion ischio-condylaire). Action : adducteur et extenseur de la hanche. les auteurs divergent quant à l’effet rotatoire Innervation : nerf obturateur (L2-3-4). Testing isométrique : hanche en extension et genou fléchi. Fig. 27 : Insertions des adducteurs et du gracile Gracile (ex-droit interne) (fig. 26, 27) Insertion : lame quadrilatère et branche descendante du pubis. Terminaison : face médiale de la tubérosité tibiale antérieure (patte-d’oie)qui fait partie de la patte-d’oie avec le semi-tendineux et le sartorius. Action : fléchisseur et adducteur de la hanche. Innervation : nerf obturateur (L2-3). Testing isométrique : hanche et genou en extension. Réalisation du testing puis de l’étirement post-isométrique (fig. 28, 29, 30, 31, 32) © Sauramps Médical. La photocopie non autorisée est un délit. Fig. 28 : Testing du long et du court adducteur Fig. 26 : Gracilis et muscles de la patte-d’oie (sartorieus et semi-tendineux) Fig. 29 : Testing du grand adducteur 15 )- Médecine du sport et thérapies manuelles Fig. 30 : Testing du gracile Fig. 31 : EPI des adducteurs (technique globale) Fig. 32 : EPI des adducteurs (détails) -( 16 Techniques neuromusculaires de l’anneau pelvien Biomécanique : Particularités biomécaniques des adducteurs Nul ne remet en question leur fonction d’adduction à l’origine de leur appellation, même si certains classiques les ont dénommés “custodes virginitatis”, d’après une fonction unique, fugitive et féminine. Il n’en est pas de même de leur rôle dans la rotation du segment fémoral. © Sauramps Médical. La photocopie non autorisée est un délit. Les classiques considèrent, qu’eut égard à leur terminaison fémorale en situation dorsale, leur contraction place le fémur en rotation latérale. Certains modernes considèrent comme référence l’axe mécanique du fémur et non l’axe anatomique : -L’axe mécanique est la droite tendue du centre de la tête fémorale au massif des épines tibiales, et, compte tenu de l’arcature fémorale, convexe en avant, il se situe donc en arrière de la partie moyenne du fémur. Ainsi les adducteurs ont leur insertion distale en avant de cet axe mécanique et leur contraction est responsable de leur composante rotatoire médiale fémorale. -L’axe mécanique est une courbe complexe dans les trois plans de l’espace, réalisant un système de pré flambage tridimensionnel assurant une répartition spatiales et non planaires des contraintes mécaniques. Pied au sol, en appui monopodal, les adducteurs compensent point par point le “deltoïde fessier de Farabeuf” qui, lui aussi est doté d’un contrôle rotatoire bidirectionnel prédominant dans le secteur latéral. Ischio-jambiers (fig. 33) Ils sont extenseurs de la hanche et fléchisseurs du genou. Le biceps (fig. 33) Insertion : tubérosité de l’ischion (LP) et partie inférieure de la ligne âpre (CP). Terminaison : tête de la fibula et expansion sur la tubérosité latérale du tibia et aponévrose jambière. Action : extenseurs de la hanche et fléchisseurs du genou, rotateur externe du tibia. Innervation : nerf sciatique (S1). Qu’en conclure ? Les programmes de modélisation du programme biomécanique humain trouvent leurs limites dans leur volonté rigoureuse de schématisation. Mais plutôt que de vouloir restreindre le rôle rotatoire à une seule direction, ce qui n’est possible qu’en situation statique et après avoir verrouillé les autres paramètres de flexion-extension et d’abduction-adduction, il me paraît plus important de se préoccuper du fonctionnement en chaîne cinétique fermée. Or le programme statique de l’homme, ce qui au demeurant le caractérise, est la verticalisation et la locomotion bipède. Fig. 33 : Les ischio-jambiers, biceps à gauche, semi-membraneux à droite 17 )- Médecine du sport et thérapies manuelles Le semi-tendineux (fig. 26) Insertion : tubérosité de l’ischion. Terminaison : face médiale de la tubérosité tibiale antérieure (patte-d’oie). Action : extenseur de hanche, fléchisseur et rotateur interne du genou. Innervation : nerf sciatique (L5-S1). Le semi-membraneux (fig. 33) Fig. 35 : EPI des ischio-jambiers : variante en décubitus Étirement post-isométrique segmentaire rachidien Insertion : tubérosité de l’ischion Terminaison : se termine par trois tendons : un direct sur le tibia, un réfléchi qui passe sous le ligament collatéral tibial et le dernier récurrent sur le condyle latéral. Action : extenseur de hanche, fléchisseur et rotateur interne du genou. Innervation : nerf sciatique (L5-S1). Réalisation de l’étirement postisométrique (fig. 34, 35) Fig. 36 : Semi-tendineux et les autres muscles de la patte-d’oie (graciis et sartirius) Pression glissée Principe Fig. 34 : EPI des ischio-jambiers : Position de départ à gauche et d’arrivée à droite -( 18 Elle s’intègre au traitement neuromusculaire basé sur l’étirement tendino-corporéal. Elle prolonge et complète les manœuvres d’étirement post-isométrique. Techniques neuromusculaires de l’anneau pelvien Après avoir palpé en profondeur les muscles périarticulaires de l’articulation lésée et mis en évidence une zone contracturée douloureuse (après avoir pris soin d’éliminer par échographie, en cas de doute une autre atteinte, tel un hématome récent), le muscle est mis en position d’étirement et le praticien exerce des pressions glissées profondes, dans le sens des fibres, en insistant sur la zone de contracture, jusqu’à l’obtention de l’atténuation objective de la contracture. L’amélioration subjective par le patient est parfois vécue comme une “douleur qui fait du bien” ! Fig. 38 : Pression glissée du grand fessier Réalisation de la pression glissée © Sauramps Médical. La photocopie non autorisée est un délit. (fig. 37 à 41) Fig. 37 : Pression glissée du moyen fessier et du piriforme Fig. 39 : Pression glissée du système grand fessier-fascia thoraco-lombal 19 )- Médecine du sport et thérapies manuelles perte de la lordose physiologique. L’efficacité étant appréciée par la modification de la texture du conjonctif sous-cutané et, bien entendu, de la perception de la vertèbre “rentrée”, due à la restauration de la lordose physiologique. Fig. 40 : Pression glissée du quadriceps (Métamère L2, L3, L4) Fig. 41 : Pression glissée des ischio-jambiers Le décordage Le décordage interépineux ou axial (fig. 42, 43) Fig. 42 : Décordage lombaire : phase de mise en tension para-épineuse, précédant le déplacement de l’IPP de l’index en inter-épineux par un mouvement bref en lame de canif. Il s’applique en regard du segment rachidien impliqué dans le territoire d’innervation du segment lombo-pelvien T9 à L2 pour l’innervation neuro-végétative (tractus intermédio-latéralis, centre du système nerveux sympathique) et de T12 à S1 pour l’innervation somatique. La réalisation de cette technique est précédée d’un diagnostic palpatoire, doux et léger, à la recherche d’une modification de la structure du tissu sous-cutané traduisant un dysfonctionnement sous-jacent. On recherche la vertèbre qui “sort” témoin, au niveau cervical, d’une attitude antalgique en rectitude avec -( 20 Fig. 43 : Décordage inter-épineux lombaire Techniques neuromusculaires de l’anneau pelvien La technique demande beaucoup de dextérité, le geste utilise soit l’inter-phalangienne proximale de l’index soit la pulpe distale des doigts dans les zones plus “sensibles”. Dans un premier temps, on repère le processus épineux et sa face latérale (la droite pour le praticien droitier) sur laquelle on applique la base de la deuxième phalange de l’index, la métacarpo-phalangienne est en extension les inter-phalangiennes en flexion. Tout en maintenant une pression sur la face latérale de l’épineuse on remonte crânialement jusqu’à la perception de l’espace inter-épineux et son environnement cutanéo-tendino-musculaire. -Le décordage péri-articulaire. -Dans les pathologies articulaires périphériques, on décorde certains des tendons des muscles moteurs de l’articulation atteinte. Ponçage ou décordage du piriforme (fig. 44) À ce moment-là, on majore la pression de droite à gauche, perpendiculairement à l’axe rachidien, on met en tension trois secondes et on accentue brièvement la pression pour passer en “pont” dans l’espace en réalisant le mécanisme sec d’une lame de canif qui se replie. L’acquisition du doigt “canif” requiert une pratique quotidienne, permettant en outre l’obtention d’un cal dorsal inter-phalangien proximal. © Sauramps Médical. La photocopie non autorisée est un délit. Le décordage musculaire Comparable au précédent, il consiste à la réalisation d’un étirement transversal, bref et rapide du tendon musculaire, le plus proche possible de l’insertion osseuse. Il peut être remplacé en fonction des facilités d’abord du muscle par un ponçage ou une friction transversale. Cette technique peur se moduler selon la pathologie incriminée : -Le décordage métamérique. -Dans les pathologies radiculaires séquellaires, en effet cette méthode est fortement déconseillée dans les radiculites aiguës, on “décorde” les muscles dépendant de l’étage métamérique en cause. Fig. 44 : Ponçage du piriforme Le raccourcissement musculaire [1, 4, 5, 7] Cette technique dérive de la méthode décrite par L.H.J. Jones : Strain and counterstrain. La technique originale découle de l’examen ostéopathique. La mise en évidence de la lésion définie par la restriction de la mobilité articulaire est complétée par la recherche palpatoire manuelle d’un point sensible appelé par l’auteur “tender point”. Une fois le point localisé, le thérapeute recherche la position de confort maximal qui permet de faire disparaître la douleur du point ou de l’atténuer de 2/3 son intensité. Cette position de confort est maintenue durant 90 secondes, sans aucune participation du patient. La technique que nous proposons ne s’applique pas à une lésion ostéopathique mais exclusivement à un point douloureux musculaire. 21 )- Médecine du sport et thérapies manuelles Cette méthode s’utilise préférentiellement en cas de douleur sans limitation articulaire, situation que l’on rencontre fréquemment en fin de séance, après avoir réalisé un étirement post-isométrique. Le choix du muscle à traiter repose sur l’examen clinique et la mise en évidence de points sensibles, du repérage des cordons myalgiques, en respectant soigneusement lors de la réalisation de la technique, la direction des fibres musculaires. Après repérage du point douloureux musculaire, tout en maintenant la pression digitale, on recherche la position idéale de raccourcissement du muscle en cause. Ce cycle est renouvelé trois fois soit 45 secondes au total. Il est bon de rappeler que le temps inspiratoire a un effet sympathomimétique, alors que le temps expiratoire induit un effet parasympathicomimétique, propriété qu’il est bon de favoriser pour obtenir une sédation musculaire optimale. Il semblerait que cette variante, moins chronophage soit moins stable dans le temps. Oblique externe (ex -grand oblique) (fig. 45) Cette position doit apporter une diminution nette de la douleur (au moins des deux tiers). On conserve la position de sédation durant 90 secondes. Le retour doit être totalement passif et réalisé avec lenteur et douceur (fig. 3). Un contrôle immédiat de la sensibilité du point, qui doit avoir diminué au moins des deux tiers de son intensité, permet de juger de l’efficacité de la technique. Mais cette technique peut être employée dans le cadre de séquelles douloureuses siégeant sur un ligament ou un épaississement capsulaire post traumatique. Une variante consiste en la réalisation du raccourcissement maximum sur trois temps respiratoire : le patient inspire lentement durant cinq secondes puis expire lentement durant cinq secondes et marque une apnée expiratoire durant cinq nouvelles secondes. -( 22 Fig. 45 : Raccourcissement des muscles de l’abdomen Techniques neuromusculaires de l’anneau pelvien -Point sensible : bord interne de l’EIAS. -Positionnement : DCB, F genou et hanche, amener les MI vers le point sensible pour créer une rotation controlatérale du tronc. Oblique interne (ex -petit oblique) -Point sensible : bord interne de l’EIAI. -Positionnement : DCB, F genou et hanche, pousser les MI à l’opposé du point sensible pour créer une rotation homolatérale du tronc. Droit de l’abdomen et pyramidal de l’abdomen (fig. 45) -Point sensible : sus-pubien. -Positionnement : DCB, F genou et hanche au maximum, pousser les MI vers le thorax et, si nécessaire créer une rotation du tronc en agissant sur les genoux. Fig 47 : Autotraitement en raccourcissement des deux psoas Carré des lombes (fig. 48, 49) -Point sensible : fosse lombaire en DH des paravertébraux. -Positionnement : DCB, latéroflexion lombaire par l’intermédiaire de l’impaction du fut fémoral. Le psoas (fig. 46, 47) -Point sensible : fosse iliaque et creux inguinal. -Positionnement : DCB, F+RL de hanche (grenouille). © Sauramps Médical. La photocopie non autorisée est un délit. Fig. 48 : Raccourcissement du carré des lombes Fig. 46 : Raccourcissement du psoas Fig. 49 : Raccourcissement combiné du psoas et du carré des lombes 23 )- Médecine du sport et thérapies manuelles Grand fessier (fig. 50) Petit fessier -Point sensible : partie crâniale et médiale de la fosse iliaque externe, EIPS. -Positionnement : PCB, F du genou et E de la hanche avec le réglage fin par la rotation latérale de la hanche. -Point sensible : partie antérieure du trochanter. -Positionnement : PCB, F du genou et de la hanche avec une rotation médiale de la hanche. Piriforme (Pyramidal du bassin) (fig. 52) -Point sensible : à mi-distance de l’angle inféro-latéral du sacrum et du trochanter. -Positionnement : PCB, MI pendant en dehors de la table, F du genou et de la hanche (maximale) avec une rotation latérale et une abduction de la hanche. Fig. 50 : Raccourcissement du moyen fessier Moyen fessier (fig. 51) -Point sensible : partie latérale du trochanter. -Positionnement : PCB, F du genou et E de la hanche avec une abduction franche de la hanche. Fig. 52 : Raccourcissement du piriforme Iliaque (fig. 53) Fig. 51 : Raccourcissement du moyen fessier -( 24 Variante de la précédente technique, cette position antalgique s’applique au point douloureux fessier, en regard de la sacro-iliaque, qui ne disparaît pas lors du raccourcissement des muscles fessiers ou du piriforme et qui ne s’éteint que dans cette position de flexion adduction et rotation interne de hanche. Appelé par les concepteurs de la méthode, la position Techniques neuromusculaires de l’anneau pelvien “du chien qui pisse de travers”, cette position met en raccourcissement le muscle iliaque. C’est toujours dans l’esprit de transmissibilité de la pratique de cette discipline que nous appelons cette position la position de l’iliaque. En effet, s’il existe une souffrance de ce muscle, elle s’exprime dans la fosse iliaque profonde. N’oublions pas que le muscle iliaque s’insère sur les deux berges de la sacro-iliaque et se termine avec le psoas sur le petit trochanter. Fig. 54 : Raccourcissement des pelvi-trochantériens Les releveurs de l’anus (fig. 55) Fig. 53 : Raccourcissement dit de “l’iliaque” Obturateur interne, carré fémoral et jumeau supérieur et inférieur © Sauramps Médical. La photocopie non autorisée est un délit. (fig. 54) -Point sensible : face interne de la branche ischio-pubienne. -Positionnement : DCB, F du genou et F de la hanche, la cuisse reposant sur le genou de l’opérateur, abduction et rotation latérale de la hanche. Technique raccourcissant en priorité l’obturateur externe et interne. Cette technique agit vraisemblablement sur les muscles profonds par la position de relâchement du plancher pelvien que représente l’obturateur interne. -Point sensible : partie haute de la protubérance ischiatique et partie médiale du grand trochanter. -Positionnement : PCB, F du genou et E de la hanche avec une rotation latérale de la hanche. Obturateur externe -Point sensible : soit inguinal profond, il peut aussi se confondre avec les précédents. -Positionnement : PCB, F du genou et E de la hanche avec une rotation latérale de la hanche et une abduction. Fig. 55 : Raccourcissement supposé du plancher pelvien, technique mettant en raccourcissement l’obturateur externe et interne 25 )- Médecine du sport et thérapies manuelles Muscle coccygien ou ischiococcygien (fig. 56) Muscles adducteurs (fig. 57) -Point sensible : face latérale de l’articulation sacro-coccygienne. -Positionnement : PCB, E du genou, mise en adduction et extension maximales de la hanche. Cette position rapproche le coccyx de l’ilion. -Point sensible : face médiale de la partie haute de la cuisse. -Positionnement : décubitus, et adduction et flexion de hanche. Fig. 57 : Raccourcissement des adducteurs Fig. 56 : Raccourcissement de l’ischio-coccygien Application Abrégés PCB : procubitus DCB : décubitus F : flexion E : extension MI : membre inférieur RL : rotation latérale RM : rotation médiale ABD : abduction ADD : adduction Bibliographie [1] Bonneau D, Marès P, Vautravers P, Herisson C. Algies pelvi-périnéales et thérapies manuelles. Sauramps Médical, Montpellier, 2011. 216p. [2] Bossy J. Bases neurophysiologiques des réflexothérapies, Masson, Paris, 1985. [5] Kendall HO. Les muscles, bilan et étude fonctionnelle, Maloine, Paris, 1971. [6] Maigne R. Douleurs d’origine vertébrale : Comprendre, diagnostiquer et traiter. Elsevier Masson, Paris, 2006. [3] Greenman PE. Principes de Médecine Manuelle. Masson-Wiliams et Wilkins, Paris. 1998. [7] Richard D, Orsal D. Neurophysiologie : Motricité et grandes fonctions du système nerveux central, tome 2. Paris : Nathan université, 1994. [4] Jones LH. Correction spontanée par le positionnement, OMC ed, Charleroi, 1985. [8] Travell J, Simons. Douleurs et troubles fonctionnels myofasciaux, Haug, Bruxelles, 1993. -( 26