LE FIL DENTAIRE
< < N°54 <Juin 2010
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CLINIC FOCUS
Ostéotomies segmentaires
d’augmentation verticale
des crêtes alvéolaires atrophiées
tomie transversale du segment lingual symphysaire,
avec déplacement coronaire de ce fragment pédiculé.
Ces techniques ont été initialement utilisées en vue
d’augmentation de la crête alvéolaire en prothèse
complète conventionnelle.
A cette même fin de prothèse amovible, Stoelinga
et coll. en 1986, ont combiné des ostéotomies seg-
mentaires axiales et interposition de greffon dans la
région symphysaire, associées à des tunnelisations
distales et greffe de mélange d’os autogène et d’hy-
droxyapatite. La stabilisation (du segment déplacé)
à l’os basal est réalisée par des ligatures mandibu-
laires.
Vanassche et coll. 1988 ont également utilisé cette
technique chez 55 patients pour une augmentation
de mandibules sévèrement résorbées. Des prothèses
amovibles d’usage sont réalisées six mois post aug-
mentation. Les patients ont été suivis sur une durée
de 2 à 3 ans et l’examen des courbes de résorption
publiées dans l’article montre une résorption de l’or-
dre de 10 % à 6 mois et après le port des prothèses
amovibles de 30 % à 3 ans. Il faut insister sur le fait
que cet os reconstitué a subi des forces compressives
par cette prothèse amovible.
Haers et coll. 1991, ont réalisé, chez 92 patients à
atrophie mandibulaire sévère, des augmentations à
visées implantaires ou de vestibuloplasties selon la
technique de Stoelinga. La perte osseuse évaluée
dans la zone de segmentation est de l’ordre de 8 %
à 6 mois. Après la réalisation prothétique (prothèse
amovible éventuellement stabilisée par deux im-
plants), de l’ordre de 20 % sur un suivi de deux à
cinq ans.
Stelligsma et coll. 1998, réalisent, sur 10 patients, une
ostéotomie interforaminale avec interposition d’os
iliaque et une greffe en onlay distale par tunnelisa-
tion. L’incision est vestibulaire de pleine épaisseur
dans la région antérieure. L’augmentation est de l’or-
dre de 10 mm et la stabilisation assurée par la pose de
plaques. Le suivi est de 31 mois en moyenne (19 mois
à 57). La perte osseuse péri-implantaire est modérée
et les auteurs la mesurent à des valeurs identiques à
celles observées dans un os non augmenté.
L a revue de la littérature concernant les taux de
succès des procédures d’augmentation montre
des taux variables en fonction des techniques :
de 60 à 100 % pour la régénération osseuse guidée
(ROG), de 92 à 100 % pour les greffes en onlay, de
98 à 100 % pour les techniques d’expansion alvéo-
laire et de 96,7 à 100 % pour la distraction alvéolaire
(Chipasco et coll 2006).
L’analyse plus fine des taux de succès des implants
posés dans l’os augmenté révèle des taux variables
en fonction de ces mêmes techniques. Ainsi, les taux
de survie des implants varient de 92 à 100 % pour
les régénérations osseuses guidées (ROG), de 60 à
100 % pour les greffes en onlay (sans distinguo des
greffes par Bocs ou par particules), de 91 à 97,3 %
pour l’expansion alvéolaire et de 90,4 à 100 % pour
la distraction alvéolaire (Chipasco et coll. 2006).
La conclusion des précédents résultats met en évi-
dence le rôle du remodelage dans la viabilité de
l’augmentation et par conséquent du rôle majeur de
la vascularisation et de l’angiogenèse.
D’autres alternatives aux greffes existent : les ostéo-
tomies segmentaires axiales. Elles peuvent être pro-
gressives (distraction alvéolaire : DA) ou immédia-
tes (Ostéotomies Segmentaires à proprement parler).
On s’intéressera dans cet article à cette technique
immédiate.
L’ostéotomie segmentaire, consiste à sectionner un
segment osseux crestal qui sera maintenu vascula-
risé par ses attaches muqueuses et déplacé coronai-
rement, en ouvrant l’espace médullaire. Il est alors
stabilisé dans sa position finale par ostéosynthèse.
Historique
Schettler réalise en premier cette ostéotomie à visée
alvéolaire. Sa technique consiste en une ostéotomie
axiale de la symphyse et un déplacement coronaire
du fragment sectionné, suivi d’une interposition de
cartilage entre ce fragment osseux et l’os basal (rap-
porté par Harle 1975). Schettler, en 1976, a utilisé
la même technique en interposant un greffon osseux
iliaque. Harle, en 1975, décrit une technique d’ostéo-
L’augmentation verticale des crêtes alvéolaires est largement décrite par greffes osseuses en
blocs ou en particules. Ces techniques présentent comme inconvénients la morbidité liée à
un deuxième site de prélèvement et des suites opératoires conséquentes.
Le segment prélevé étant un os non vascularisé, subit alors un remodelage pour son
intégration, entraînant une résorption estimée à plus de 20 %.
Dr Elias KHOURY
n
Diplômé d’Implantologie
et de reconstitution
Osseuse maxillo
mandibulaire (faculté de
médecine de Lille II)
n
DEA génie biologique et
Biomédical (Biomatériaux)
n
Ancien chargé
d’enseignement DUROIB
f.c.d Nantes
Dr Hamid RIAHI
n
Ancien Interne Université
de Casablanca
n
Assistant des Hôpitaux
de Paris, Service de
Prothèse Paris 7
Dr Georges KHOURY
n
Diplômé d’Implantologie
et de reconstitution
Osseuse maxillo
mandibulaire (faculté de
médecine de Lille II)
n
DEA génie biologique et
Biomédical (Biomatériaux)
n
Ex Assistant en chirurgie
PARIS 7
n
Unité d’implantologie
Paris 7