cas clinique _ piézochirurgie I
Suite à un article de Vercellotti7publié en 2000, sur
la chirurgie orale piézoélectrique, la méthode a été de
plus en plus utilisée en implantologie dentaire. La
technique, connue aussi sous le nom de pié-
zochirurgie, est utilisée en chirurgie pour sectionner
les tissus durs sans endommager les tissus mous ad-
jacents.
À cet égard, une comparaison in vitro de Metzger
et al.8a confirmé que le degré de lésion du nerf après
transposition piézochirurgicale du nerf alvéolaire in-
férieur est inférieur, est moins important que lorsque
l’on utilise des fraises rotatives conventionnelles.
_Technique de Piézochirurgie
La piézochirurgie emploie un instrument spéci-
fique qui transfère un niveau significativement élevé
d'énergie ultrasonique sur les surfaces osseuses.
Ainsi, cet appareil permet une ostéotomie même
lorsque l'os est très minéralisé et compact.4
La technique ultrasonore est caractérisée par une
fréquence fonctionnelle de 25 à 29 kHz et la possibil-
ité de modulation numérique de 30 Hz. Le système
comprend une série d'inserts de différentes formes
avec une vibration linéaire allant de 60 à 200 µm.6
Afin d'éviter une augmentation excessive de la
température, le système est relié à une pompe
péristaltique pour irriguer du sérum physiologique.
_Procédure chirurgicale
Le repositionnement du nerf alvéolaire inférieur
peut être accompli sous anesthésie générale ou séda-
tion intraveineuse, mais aussi seulement sous
anesthésie locale. Indépendamment de l'instrumen-
tation utilisée, nous distinguons essentiellement
deux techniques chirurgicales décrites ci-dessous. 9,10
La latéralisation ou approche antérieure : une os-
téotomie est réalisée autour du foramen mentonnier
et poursuivie avec l'élimination osseuse postérieure
jusqu'à ce que le nerf puisse être rétracté après le
dernier site d'implantation.
La fenestration ou voie postérieure : le nerf men-
tonnier et le foramen sont identifiés comme
précédemment, mais une fenêtre corticale postérieure
est effectuée depuis le foramen mentonnier vers le site
de fixation prévu. Dans les procédures de transposition
conventionnelles, des ciseaux fins sont utilisés pour l'-
exposition du nerf et sa mobilisation. Des inserts
piezochirurgicaux spéciaux facilitent l'accès en l'accès
en douceur et la visualisation des nerfs.
Après avoir été soigneusement libéré, le nerf est
séparé à l'aide de boucles élastiques pour vaisseaux
pour pouvoir appliquer une légère traction vers l'ex-
térieur lorsque les implants sont positionnés.
Les deux rapports de cas suivants expliquent un
cas rare (cas 1) et une indication typique (cas 2) pour
le repositionnement du nerf alvéolaire inférieur dans
le contexte d’une chirurgie implantaire.
_Cas 1
En 2007, un patient de 68 ans en bonne santé
générale, a été envoyé par son dentiste pour l'explan-
tation de deux implants dans les régions 34, 44. Une
surcharge avait provoqué la fracture de chaque im-
plant - et vis de pilier - et une péri-implantite dans la
région 44 avait provoqué l'échec des implants et des
prothèses placés deux ans auparavant (Figs. 1a, 1b et
1c). Simultanément et au plus avec une augmentation
minimum d'os, quatre implants devaient être insérés.
Le patient voulait être traité dès que possible, avec une
prothèse fixe implanto-portée. Quatre implants de-
vaient être placés dans les régions 32, 42, et une trans-
position du nerf alvéolaire inférieur dans les régions
36, 46 devait également être éffectuée. Après une
analyse détaillée en consultation, des moulages d'é-
tude et un scanner, le patient a été traité sous
anesthésie locale. Après l'extraction des implants 34
et 44, de nouveaux implants ont été placés inter-
foraminalement dans les régions 32, 42. De plus, les
implants des régions 36 et 46 ont été placés chacun
en association avec une transposition par pié-
zochirurgie du nerf inférieur alvéolaire (Figs. 2a et 2b).
Dans la partie supérieure de la mâchoire, quatre im-
plants ANKYLOS® plus (DENTSPLY Friadent, Alle-
Fig. 2a_Approche piézochirurgicale
postérieure, région 46, premier cas.
Fig. 2b_Panoramique postopéra-
toire, premier cas.
Fig. 3a_Situation radiographique
initiale, second cas.
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implants
1_2012
Fig. 2a Fig. 2b Fig. 3a