Méthodologie Différentielle Cours de licence Anne CONGARD Chercheur en psychologie différentielle à la Section d’études et de recherches des applications de la psychologie La Section d’Études et de Recherches des Applications de la Psychologie (SERAP) Nos travaux portent sur deux axes principaux : - Construction d’outils d’évaluations (tests notamment) pour le recrutement, - Réalisations de recherches sur des sujets très divers. La Section d’Études et de Recherches des Applications de la Psychologie (SERAP) Concepteur des principaux tests psychologiques utilisés dans le cadre de la sélection : - Tests d’aptitudes, - Tests de connaissances scolaires, - Tests de personnalité, ……. Études réalisées par la SERAP. - Études sur le stress, - Analyse de postes, - Étude sur la satisfaction du personnel. Objectifs et intérêts de cet exposé • Mieux connaître les différentes branches de la psychologie afin d’avoir une vision globale de cette discipline. • Connaître et être en mesure d’utiliser certaines techniques inspirées de la psychologie différentielle notamment au niveau des méthodes quantitatives. Sommaire. • A.- La psychologie différentielle: Introduction générale - Définition, - Bref historique, - Applications concrètes de la psychologie différentielle, - Différentiation par rapport aux autres sous-disciplines de la psychologie. Sommaire • B.- Comment étudier les différences ? 1) Comment les recueillir ? 2) Comment les décrire et les comprendre ? • C.- Comment étudier les liens entre plusieurs variables ? 1) Comment prédire une réponse à partir d’une autre ? (Corrélations) 2) Comment rendre compte d’un ensemble de réponses ? (Analyse factorielle) 3) Étude des liens entre différentes variables (corrélation et régressions). A - La psychologie différentielle. Introduction générale La psychologie différentielle. Introduction générale - Définition, - Bref historique, - Applications concrètes de la psychologie différentielle, - Différentiation par rapport aux autres sous-disciplines de la psychologie. Définition générale. • La psychologie différentielle est une sous discipline de la psychologie dont l’objet est l’étude des différences entre les individus ou groupes menée dans une perspective scientifique, • Elle a pour objectif d’analyser les différences entre les individus quant à leur manière de fonctionner à la fois au niveau cognitif mais également au niveau conatif (affectif), • Elle réalise des recherches sur l’origine de ces différences. Certaines conduites humaines semblent obéir à des lois générales. Les enfants se montrent capables, à un certain moment de leur développement : - De se dresser en position verticale et de marcher, - De comprendre le langage et de parler, - D’exprimer des émotions par les mimiques du visage et de comprendre les émotions que d’autres expriment, - ….. Cependant, on ne peut manquer d’être frappé par l’extraordinaire variabilité des conduites humaines. Exemple: Apparition du langage. Niveau quantitatif En moyenne : Premier mot vers 8 mois, 10 mots vers 1 an et 60 mots vers 16 mois => loi générale. Examen de la distribution plus précis : A 16 mois, 10% d ’enfants, se trouvent à l’extrême supérieur de la distribution, produisent environ 150 mots, => soit le double de la valeur moyenne. 10 % d ’enfants, se trouvent dans l’autre extrême, n’en prononçant encore aucun. Cependant, on ne peut manquer d’être frappé par l’extraordinaire variabilité des conduites humaines. Exemple: Apparition du langage. Niveau qualitatif Au moment où les enfants produisent environ 50 mots, on peut observer des différences dans la catégorie des mots employés : - Certains produisent essentiellement des noms, - D’autres, peu de noms, mais forment d’emblée des quasiphrases prononcées d’un trait avec intonation adéquate. Bref historique … Dès le début de la psychologie scientifique, les chercheurs se sont retrouvés confrontés à ces différences : - Certains, les ont trouvées gênantes et ont cherché à les neutraliser en moyennant les groupes, =>Psychologie expérimentale. - D’autres, les ont prises comme objets d’études et ont tenté d’utiliser des modèles mathématiques plus complexes pour les appréhender, => Psychologie différentielle. Bref historique … La psychologie différentielle naît entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle dans un contexte marqué par des bouleversements importants. - Naissance de la psychologie scientifique, Premier laboratoire de psychologie expérimentale WUNDT 1879. - Contexte socio-économique, Révolution industrielle : changement dans la nature et l’organisation du travail, Obligation scolaire : accueil d’enfants ayant notamment des retards mentaux. Bref historique … Dans un premier temps, le développement de la psychologie différentielle se fait autour de la construction de tests. Les principaux domaines d’applications sont : - L’éducation et la psychopathologie, =>Construction de tests d’intelligence (Binet Simon 1905). - L’orientation scolaire et professionnelle, =>Développement de l’orientation professionnelle avec construction de tests d’orientation professionnelle. - Le travail (notamment le recrutement). Différentiation par rapport aux autres sous-disciplines de la psychologie. La psychologie différentielle cherche à expliquer le comportement des individus en s’appuyant sur des méthodes quantitatives pour étudier ces différences. - La prise en compte de l’individualité la distingue de la psychologie expérimentale générale qui privilégie la comparaison de moyennes, - Le choix de méthodes quantitatives la distingue de la psychologie clinique qui privilégie l’étude de cas singuliers. Évolution de la psychologie différentielle. Un éclairage épistémologique d'après Michel HUTEAU et Maurice REUCHLIN Psychologie générale Psychologie différentielle Origine : Allemagne • la psychologie expérimentale se réfère à la physiologie, • la physiologie étudie les conditions physico-chimiques des phénomènes du vivant. Origine : Angleterre • la psychologie objective apparaît dans le sillage de la théorie darwinienne de l'évolution, • pour Darwin, la sélection naturelle s'exerce sur la variabilité interindividuelle. • Etudie les individus dans ce qu'ils ont de commun, • Les différences individuelles ont peu d'intérêt. Ce sont de simples artefacts. • Considère que la variabilité interindividuelle est un phénomène fondamental, • s'intéresse beaucoup aux fonctions que peuvent remplir les conduites. Évolution de la psychologie différentielle. Un éclairage épistémologique d'après Michel HUTEAU et Maurice REUCHLIN Psychologie générale Psychologie différentielle Domaines privilégiés : Perception, apprentissage, mémoire. Domaines privilégiés : Intelligence, personnalité, intérêts professionnels. Méthodes : Expérimentation, analyse de la variance. Méthodes : Observation standardisée, analyse factorielle. Objectifs : Tendance recherche fondamentale. Objectifs : Tendance recherche appliquée. Pourquoi étudier ces différences ? • Dans le domaine du travail : Meilleure connaissance des différences entre les individus => sélection des profils les plus adaptés par rapport à un poste. • Dans le domaine scolaire et de la formation: Meilleure connaissance des différences entre les individus => meilleure adaptation de la formation. Pourquoi étudier ces différences ? • Dans le domaine de l’orientation : Permettre aux personnes de mieux se connaître en terme de motivation, de personnalité, d’intérêts professionnels et personnels et de préparer ainsi leur orientation professionnelle. Deux exemples d’études réalisées. (Document texte) • Le management participatif plus apprécié par les employés que par les cadres. • Le « coping », ou comment nous faisons face au stress. Travail à réaliser Répondre à la question suivante : En quoi ces deux textes illustrent l’étude des différences individuelles? Le management participatif. • Identification de deux sous-populations. => Employés et Cadres, Employés : Quantitatif : plus satisfait, Qualitatif : implication personnelle, climat de travail, moins d’absentéisme et de turnover. Cadres : Quantitatif : moins intéressé, Qualitatif : surcharge de travail. Le management participatif. • Identification de sous-groupes chez les cadres en fonction de leur position hiérarchique. • Le facteur « caractéristiques personnelles » (besoins des individus) semble être une variable à prendre en compte chez les employés. Les stratégies de coping. • Étude des différences inter-individuelles : - Identifications de stratégies différentes pour faire face à un problème, - Efficacité de ces stratégies en fonction de la situation. • Étude des différences intra-individuelles : - Étude de la stabilité ou des variations de ces stratégies en fonction des situations chez un même individu. Les stratégies utilisées pour « faire face » • Stratégie centrée sur l’émotion : – Déni de la situation (refus de reconnaître une réalité dont la perception est traumatisante pour le sujet), – Interprétation positive de la situation, – Recherche d’un soutien de la part des autres. • Stratégie centrée sur l’action : – Mise en place d’un plan d’action, – Recherche d’aide pour la solution du problème. Meilleure adaptation des stratégies centrées sur l’action à long terme. B – Comment étudier les différences ? Aspects théoriques. B.-Comment étudier les différences ? 1) Comment les recueillir ? 2) Comment les décrire et les comprendre ? B.-Comment étudier les différences ? 1) Comment les recueillir ? 2) Comment les décrire et les comprendre ? Observation standardisée de la variabilité : les étapes à mettre en œuvre. • Étape 1: Choix théorique du concept à mesurer et définition théorique du phénomène observé, • Étape 2: Construction d’un instrument d’observation (génération des items, réalisation du protocole d’expérimentation…), • Étape 3: Constitution d’un échantillon de sujets, • Étape 4: Mesure de la caractéristique et collecte des données, • Étape 5: Transformation des données et application du modèle de mesure. ETAPE 1: Définition théorique du phénomène à observer. Le chercheur (vous) doit préciser : • La caractéristique qui l’intéresse : On étudie les différences relatives à certaines caractéristiques. Le chercheur ne s’intéresse pas à toutes les caractéristiques mais seulement à celles qui correspondent à la problématique de sa recherche. (ex: variabilité de l’intelligence, de l’anxiété, mémoire de travail…). • La signification qu’il veut lui accorder : La plupart des caractéristiques ont des significations différentes selon le point de vue théorique que l’on adopte. Étape 2: Construction d’un instrument d’observation. - Choix du dispositif d’observation, - Les qualités principales d’un outil d’observations. Choix du dispositif d’observation. • Entretiens, • Observations réalisées sur le terrain ou en situation, • Observations réalisées par un tiers qui connaît le sujet (hétéro-évaluation), • Instrument d’auto-évaluation (questionnaire et échelle d’attitudes), • Tests psychologiques. Le chercheur choisit le dispositif d’observation et les caractéristiques à évaluer en fonction de ses hypothèses théoriques. Les qualités principales d’un outil d’observation (ex : test). • Standardisation, • Fidélité, • Validité. Les qualités principales d’un outil d’observation (ex: test) • Standardisation • Fidélité • Validité Standardisation. • Objectif : uniformiser les procédures d’application et d’évaluation d’un test. – Uniformiser les conditions de passation : Matériel employé, temps, consignes orales, nombre d’essais, …. – Uniformiser l’interprétation des données observées. Les qualités principales d’un outil d’observation (ex: test). • Standardisation, • Fidélité, • Validité. La fidélité. Elle porte sur l’erreur de mesure. Un instrument d’observation est fidèle s’il mesure sans erreur la caractéristique qu’il entend mesurer. On évalue la cohérence des résultats (corrélations): - A deux dates différentes, - Sur deux tests parallèles (sensés mesurer la même chose), - Notés par deux examinateurs différents. Les qualités principales d’un outil d’observation (ex: test). • Standardisation, • Fidélité, • Validité. La validité. C’est la qualité principale et indispensable d’un instrument d’observation. Elle indique si l’instrument d’observation mesure bien la caractéristique psychologique que l’on entend mesurer. Étape 3: Constitution d’un échantillon de sujets. • Il faut adapter son outil d’observation à la population étudiée (âge, niveau d’études, type de culture…), • Nécessité de faire un échantillonnage de sujets qui sont représentatifs d’une population donnée. Étape 4: Mesure de la caractéristique. Pour réaliser des analyses statistiques, il nous faudra exprimer les données sous forme numérique. Étape 5: Transformation des données et application du modèle de mesure. Les recherches en psychologie différentielle (tout comme celles des autres disciplines de la psychologie) s’appuient sur des instruments d’observation (expérimentations sur le terrain, entretiens, questionnaires, tests…) mais au lieu de s’intéresser uniquement aux tendances générales, elle aura pour souci de se doter de moyens pour décrire, comprendre, prédire ou expliquer la variabilité des réactions, comportements et conduites. B – Comment étudier les différences ? Exemple pratique : Questionnaire d’Estime de Soi (Ranzijn, Keeves, Luszcs, & Feather, 1998). B – Comment étudier les différences ? Exemple pratique : le questionnaire de Wallston 1) Comment les recueillir ? 2) Comment les décrire et les comprendre ? Extrait du Questionnaire d’Estime de Soi (Ranzijn, Keeves, Luszcs, & Feather, 1998) Un certain nombre de propositions vous sont présentées ci-dessous. Vous devez coter votre degré d’accord avec chacune des propositions en employant chaque fois l’échelle de réponse portée en dessous : la case la plus à gauche correspond au désaccord le plus radical et le point le plus à droite correspond à l’accord total. A : totalement en désaccord. B : plutôt en désaccord. C : légèrement d’accord. D : légèrement d’accord. E : plutôt d’accord. F : totalement d’accord. Totalement Désaccord N° 1 Sen s énoncé P Je pense que je suis une personne de valeur, au moins aussi valable que les autres P J’ai l’impression d’avoir un certain nombre de qualités personnelles P Je suis capable de me débrouiller aussi bien que les autres N J’ai l’impression que ma vie n’est pas très utile N J’ai l’impression que je n’ai pas de quoi être fier de grand chose 6 P Quand je fais quelque chose, je le fais bien 7 P Je me considère très positivement 8 N J’ai l’impression de ne pouvoir rien faire de bien 9 N J’ai l’impression de n’être bon(ne) à rien 10 P Je suis quelqu’un qu’il est utile d’avoir près de soi 2 3 4 5 A B Totalement d’Accord C D E F Protocole de réponses de 10 enfants de bon niveau. sujet n° (élèves) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Q1 Q4 4 6 5 4 3 5 5 5 4 2 5 3 2 4 6 3 2 3 4 5 B – Comment étudier les différences ? Exemple pratique : le questionnaire de Wallston. 1) Comment les recueillir ? 2) Comment les décrire et les comprendre? Les analyses de fréquences et études des histogrammes. Réponses des élèves de bon niveau à la Q1. Effectif (nombre de personnes) 5 4 3 2 1 1 (A) 2 (B) 3 (C) 4 (D) 5 (E) Réponses des sujets 6 (F) Distribution des réponses des élèves de bon niveau à la question 1. Effectif 5 4 3 2 1 0 1 2 3 4 Réponses des sujets 5 6 Distribution des réponses des élèves de bon niveau à la question 4. Effectif 5 4 3 2 1 0 1 2 3 4 Réponses des sujets 5 6 Distribution des réponses des élèves de bon niveau aux questions 1, 4 et 5. Effectif 4 3,5 3 2,5 Q1 Q4 Q5 2 1,5 1 0,5 0 1 2 3 4 Réponses des sujets 5 6 C – Comment étudier les liens entre plusieurs variables ? Exemple pratique : Questionnaire d’Estime de Soi (Ranzijn, Keeves, Luszcs, & Feather, 1998). C - Comment étudier les liens entre plusieurs variables ? Questionnaire d’Estime de Soi. (Ranzijn, Keeves, Luszcs, & Feather, 1998). 1) Comment prédire une réponse à partir d’une autre ? (Corrélations), 2) Comment rendre compte d’un ensemble de réponses ? (L’analyse factorielle), 3) Étude des liens entre différentes variables (corrélations et régressions). Corrélation Inter-items. Lorsque l’on possède pour chaque sujet d’une population deux mesures, on peut vouloir s’intéresser aux relations existantes entre ces deux variables, Ici, est-ce que les sujets qui répondent de telle manière à la question 1, répondent également de telle manière à la question 4 ? Ici, on ne pourra pas calculer le coefficient de corrélation car la population est trop faible. Réponses des sujets à la question 1 Corrélation. 6 5 4 3 2 1 1 2 3 4 5 6 Réponses des sujets à la question 2 Corrélation. Exemple fictif : relation entre le poids et la taille. Poids 100 90 Corrélation Positive forte 80 70 60 50 1,50 1,60 1.70 1.80 1.90 2m Taille Réponses sujets Q4 Corrélation entre les questions 1 et 4. 6 5 4 3 2 1 1 2 3 4 5 6 Réponses sujets Q1 Corrélation entre les questions 1 et 6. Réponses sujets Q1 6 + 5 + + 4 + + + 3 + 2 + + 1 + 1 2 3 4 5 6 Réponses sujets Q6 Corrélation entre les questions 8 et 9. Q8 6 5 4 3 2 1 + + + + + + + + + + 1 2 3 4 5 6 Q9 Matrice de corrélation. Calcul de la corrélation. Soit deux mesures, X et Y, recueillies auprès d’un échantillon de n sujets : Xi est la valeur observée pour l’ind i sur la variable X Yi est la valeur observée pour l’ind i sur la variable Y rxy= (xi-mx)(yi-my) nsxsy mx= moyenne de X My= moyenne de Y Sx= écart type X Sy= écart type Y Matrice de corrélation Comment l’interpréter ? Le r (corrélation) peut prendre une valeur comprise entre –1 et +1. Corrélation positive => les deux variables évoluent dans le même sens, Corrélation négative => Relation inverse entre les deux mesures (une augmentation de valeur sur une des variables est associée à une diminution de valeur sur l’autre variable). Corrélation entre les questions 1 et 4 Réponses Q4 6 5 4 3 2 1 Corrélation - .33 1 2 3 4 5 6 Réponses Q1 Corrélation entre les questions 1 et 6. Réponses sujets Q1 6 + 5 + + 4 + + + 3 + 2 + + 1 + 1 2 3 4 5 6 Corrélation .28 Réponses sujets Q6 Corrélation entre les questions 8 et 9. Q8 6 + 5 + + 4 + + 3 + + 2 + + 1 + 1 2 3 4 5 6 Corrélation .84 Q9 Matrice de corrélation. Comment l’interpréter ? A titre indicatif …. Plus la valeur est proche de 1 ou –1 plus la corrélation est forte. - Valeur au delà de .60 => forte corrélation, - Entre .30 et .60 => Corrélation moyenne, - En dessous de .30 => Pas de corrélation. Corrélation Inter-groupes. Est-ce que les élèves de bon niveau et en difficulté répondent de la même manière aux questions posées? Distribution des réponses des deux groupes à la question 4. Réponses des sujets 6 5 4 3 2 1 5 4 3 2 1 Effectif bons élèves 1 2 3 4 5 Enfants en difficulté Distribution des réponses des deux groupes à la question 4. Réponses des sujets 6 5 4 3 2 1 5 4 3 2 1 Effectif bons élèves 1 2 3 4 5 Enfants en difficulté Distribution des réponses des deux groupes à la question 4. 5 4 3 Bon En difficulté 2 1 0 1 2 3 4 5 6 Comment étudier les liens entre plusieurs variables ? Questionnaire d’Estime de Soi. (Ranzijn, Keeves, Luszcs, & Feather, 1998). 1) Comment prédire une réponse à partir d’une autre ? (corrélations), 2) Comment rendre compte d’un ensemble de réponses ? (l’analyse factorielle), 3) Étude des liens entre différentes variables (corrélations et régressions). Analyse factorielle. Travail à réaliser : De manière intuitive, essayez de voir parmi les items de ce questionnaire ceux qui se ressemblent, qui vont ensemble. Analyse factorielle. Les questions 1, 2, 5 et 6 évaluent la perception de soi, Les questions 3, 4, 7, 8, 9, 10 évaluent la perception de sa propre utilité et de ses propres compétences. Comment étudier les liens entre plusieurs variables ? Questionnaire d’Estime de Soi. (Ranzijn, Keeves, Luszcs, & Feather, 1998). 1) Comment prédire une réponse à partir d’une autre ? (corrélations), 2) Comment rendre compte d’un ensemble de réponses ? (l’analyse factorielle), 3) Étude des liens entre différentes variables (corrélations et régressions). Corrélations entre l’estime de soi, l’anxiété et la dépression. En parallèle de l’inventaire d’estime de soi, les personnes interrogées ont rempli deux autres questionnaires : - L'inventaire d'anxiété trait-état STAI (State-Trait Anxiety Inventory), - Le BDI (Beck Depression Inventory, Beck, 1962) qui est un inventaire des cognitions dépressives et qui est destiné à évaluer les aspects subjectifs de la dépression. Que peut-on dire de ces corrélations ? Exemple d’étude sur l’estime de soi. Jugement de l’enseignant et perception de soi des élèves. Pascal Bressoux LSE - Université Pierre-Mendès-France et IUFM Grenoble, Pascal Pansu LPS - Université Pierre-Mendès-France et Université de Savoie. Le jugement scolaire. Quels effets produit-il sur les élèves qui en sont l’objet ? Affecte-t-il l’image qu’ils se font de leur propre valeur scolaire ? Comment l’enfant pense-t-il que l’enseignant le perçoit ? Le soi : une construction sociale. (Cooley, 1902 ; Mead, 1934) . Idée. Les évaluations que l’on porterait sur soi se formeraient par intériorisation du regard d'autrui autrui signifiant à nos yeux. ES serait le produit des évaluations réfléchies des autres à notre égard. Looking glass self (miroir pour soi) Regard d’un autrui signifiant Forte ES Faible ES Postulat : Ce principale que les enfants sont susceptibles d’intérioriser, ce sont Idée les caractéristiques qu’on leur attribue comme enfant ou élève. Le regard des enseignants, leurs opinions et leurs jugements peuvent affecter la perception que les élèves ont d’eux-mêmes, en particulier sur la dimension scolaire (cognitive). Protocole des études sur l’ES scolaire. cf. Bressoux et Pansu (2003). Quand les enseignants jugent leurs élèves. Paris: PUF. Population : Etude 1 585 élèves de CE2 ; 30 enseignants (30 classes) Etude 2 683 élèves de CE2 ; 39 enseignants (39 classes) Matériel : Fiches individuelles élèves. - Score évaluations standardisées de CE2 français et mathématiques, - Renseignements socio-démographiques et scolaires, - Jugement de l’enseignant sur la valeur des élèves : . en français (score de 0 à 10), . en mathématiques (score de 0 à 10). Questionnaire d’estime de soi. Une adaptation en français du SPP Réalisée par Pierrehumbert et al. (1987). Exemple d’item scolaire. « Certains enfants font très bien leur travail en classe MAIS d’autres enfants ne font pas très bien leur travail en classe » « Toi tu es plutôt comment, comme ces enfants qui… ou comme ceux qui… » Résultats Image de Soi Scolaire ?? Quels sont les effets du jugement, des performances, du contexte sur l’image de soi scolaire des élèves ? Un effet des performances scolaires Relation significative mais non linéaire Relation négative entre le Plus le niveau de la score moyen par classe aux classe est élevé, plus épreuves standardisées et ES scolaire est faible ES scolaire Un effet du contexte classe Un effet du genre et du retard scolaire Les garçons ont une ES scolaire supérieure à celle des filles Les redoublants n’ont pas une ES scolaire plus faible que ceux « à l’heure », bien au contraire Un effet du jugement de l’enseignant Un effet du jugement qui se diffuse Un jugement scolaire qui s’étend à La relation est du positive d’autres domaines soi : : Plus le jugementsociales est élevé, meilleure compétences et conduite est l’ES scolaire des élèves M=0,10 Score aux épreuves ES scolaire -0,13 Contexte classe 0,13 ES apparence physique 0,08 0,24 Garçon Jugement du maître 0,16 Estime de soi globale ES sportive 0,22 0,14 0,35 0,47 ES sociale 0,17 ES conduite 0,13 Toutes les relations sont significatives à p < .05 Effet total du jugement sur l’estime de soi = (0,35 * 0,13) + (0,16 * 0,22) + (0,17 * 0,13) = 0,103 Conclusion Que retenir ? 1) Relation entre jugement du maître et ES scolaire, Un jugement Plus un élèvelourd est jugé de conséquences positivement, meilleure pour celuiest quison en image fait l’objet, de soi S. d’autant qu’il s’étend au-delà du strict domaine scolaire …(compétence sociale et conduite). 2) Relation significative entre performances effectives et ES scolaire, L’ES scolaire baisse au fur& et à mesure que le niveau scol. baissedemais unebiais Un explication cognitif affectivo-motivationnelle (Monteil Huguet, 2002) =>: les soutien, attributs d’un désirables besoin étant jusqu’à un une certain partir duquel laréaction relationpour s’inverse. préserver cognitivement image plusseuil accessibles deàsoi fragilisée (tps de(évitement d’états reconnaître emotionnels un adjectif inconf.) =>comme + dévalorisation descripteur du domaine de soi plus en court question, que abaissement pour -). des aspirations 3) Relation négative entre contexte classe et ES scolaire, On Plus Le peut la classe voir classe là est soitsert forte, un de effet moins groupe d’une l’image de motivation référence degrenouille soi àest àlal’élève élevée conformité qui ne au s’évalue groupe pas Unegroupe fonction comparative : comme une se sentira plus petiteclasse isolément dans des autres fortes, élèves la mais se enàsentira référence réussirmoins plus à eux élevée 2donc fonctions objectifs dansles uneclasses grande mare, unpression élève bon=>dans une classeplus forte difficiles à atteindre => doncDavis, plus difficile (effet mare aux grenouilles, 1966) d’être satisfait de ses performances. 4) Relation tendancielle et positive entre retard et ES scolaire, Un ? Lespalliatives élèves retard sont plus âgés, les plus grands, Un Uneffet effet effetde de del’âge stratégies désirabilité socialeen plus pour fort préserver chezles lesune redoublants évaluation de soi que le… Harter = La tirerait à(voir elle Pierrehumbert d’autres dimensions de soi, mais… stigmate du dimension redoublantphysique peut fragiliser… et al., 1987) Les logiciels d’analyses de données. • • • • • SPSS pour Windows : www.spss.com, Statistica : www.statsoft.com, Statview, Lisrel 8, SAS. Éléments bibliographiques. • Diez-Desjours, C. (1994). Méthodes et techniques en psychologie. (pp. 53-78). Issy les Moulineaux : Éditions EAP., Collection Psychologie et pédagogie du travail. • Gilles, P.-G. (Ed). (1999). Psychologie Différentielle. • Paris : Bréal. • Reuchlin, m (1992). Introduction à la recherche en psychologie. (pp. 184-193) Paris : Nathan Université. • Rossi, J-P (1999). Les méthodes en psychologie. Paris : dunod. • Weil Barais, a. Les méthodes en psychologie. Paris : Bréal. Méthodologie Différentielle Cours de licence Anne CONGARD Chercheur en psychologie différentielle à la Section d’études et de recherches des applications de la psychologie