Histologie de l`appareil digestif Structure générale du tube

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MABO Axelle et PELLETER Morgane
10/01/14
UE Appareil Digestif, Histologie, F. Dugay
Diapo intégré à la frappe
Histologie de l'appareil digestif
Structure générale du tube digestif
I – Les couches de la paroi
A partir de l'œsophage, la paroi du tube digestif est constituée de 4 tuniques concentriques : la
muqueuse, la sous muqueuse, la musculeuse et l'adventice (ou séreuse). On parle d'adventice dans la
portion supra-diaphragmatique et de séreuse dans la portion sous-diaphragmatique du tube digestif.
A) La muqueuse
La muqueuse varie selon l'organe considéré. Elle est toujours constituée d'un épithélium de
revêtement, d'un chorion, et de la muscularis mucosae ou musculaire de la muqueuse.
•
L'épithélium de revêtement : il est prismatique simple sauf au niveau de l'œsophage et du
canal anal où il est pavimenteux pluristratifié (car c'est ici un épithélium de protection
mécanique). Les cellules épithéliales sont adaptées à la fonction du segment considéré.
•
Le chorion : est un tissu conjonctif lâche où l'on retrouve :
- des fibroblastes
- des vaisseaux et des nerfs
- des glandes exocrines
- sous les glandes on observe une couche de tissu lymphoïde annexé aux muqueuses
(MALT)
- des cellules neuroendocrines dispersées dans l'épithélium de revêtement mais aussi
dans l'épithélium glandulaire, surtout dans le tube digestif sous-diaphragmatique. Ces
cellules forment le système endocrinien diffus.
•
Muscularis mucosae : généralement répartie en 2 couches de muscle lisse :
- une circulaire interne
- une longitudinale externe. Dans le tiers supérieur de l'œsophage, la couche
longitudinale va remplacer progressivement la limitante élastique du pharynx.
A partir de l'estomac, la couche circulaire interne de la muscularis mucosae va envoyer des
prolongements entre les glandes exocrines en direction de l'épithélium de surface, ce qui assure la
propulsion de la sécrétion des glandes.
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B) La sous-muqueuse
Elle est constituée d'un tissu conjonctif plus dense qui contient :
- des vaisseaux
- des nerfs (notamment les plexus de Meissner)
- des éléments lymphoïdes dans le colon
- des glandes exocrines au niveau de l'œsophage et du duodénum uniquement
C) La musculeuse
Elle est généralement répartie en 2 couches de muscle lisse : une circulaire interne et une
longitudinale externe perpendiculaires entre elles. Dans l'estomac, on a 3 couches : une oblique
interne, une circulaire moyenne et une longitudinale externe.
La musculeuse est responsable du péristaltisme le long du tractus. Entre les deux couches, on
observe les plexus nerveux d'Auerbach
Circulaire interne
Longitudinale
externe
Plexus D'Auerbach
D) L'adventice
C'est une mince couche de tissu conjonctif. C'est la voie d'accès pour les vaisseaux et les nerfs.
Cette tunique va s'identifier à la séreuse péritonéale dans la portion sous-diaphragmatique. Au
dessus du diaphragme, on parle d'adventice, en dessous on parle de séreuse.
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II – Vascularisation de la paroi
A) Vascularisation sanguine
Le sang artériel provient des différents territoires aortiques. La vascularisation est de type
périphérico-centrale étagée, c'est à dire que les vaisseaux forment des plexus à différents étages de
la paroi.
En vert :
la vascularisation lymphatique
En rouge et bleu :
la vascularisation sanguine
On a donc de l'extérieur vers l'intérieur :
- les vaisseaux adventitiels ou sous-séreux
- les vaisseaux perforants qui vont traverser la musculeuse dans les cloisons conjonctives et
dont les branches vont soit à la musculeuse soit à la sous-muqueuse.
- les réseaux sous-muqueux et intra-muqueux
- les réseaux interglandulaires et sous-glandulaires constitués de capillaires fenestrés
Le retour veineux chemine en sens inverse du réseau artériel.
B) Vascularisation lymphatique
Le réseau lymphatique va débuter au niveau des capillaires borgnes intra-muqueux. On a 3 réseaux :
- intra-muqueux
- sous-muqueux
- adventitiel ou séreux
La lymphe va être drainée vers les troncs lymphatiques puis vers les ganglions mésentériques, à
l'exception de la lymphe de la partie basse du colon qui rejoint les ganglions latéro-aortiques et
inguinaux.
Les ganglions mésentériques sont en état de stimulation permanente.
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III – Innervation de la paroi
L'innervation est assurée par le système nerveux autonome via deux types de fibres :
•
Des fibres parasympathiques qui sont des fibres préganglionnaires et font synapse au niveau
de ganglions intramuraux réalisant ainsi des plexus nerveux. Au niveau des plexus on a des
cellules ganglionnaires de grande taille à grand noyau et nucléolées, entourés de cellules
gliales.
Exemples : - le plexus sous muqueux de Meissner
- le plexus musculeux d'Auerbach qui est situé entre les 2 couches de la
musculeuse
•
Des fibres orthosympathiques qui sont des fibres postganglionnaires et qui atteignent
directement les vaisseaux et les muscles.
Cette innervation de type végétatif va réguler :
–
la sécrétion glandulaire
–
la vasodilatation et la vasoconstriction
–
la motilité des fibres musculaires lisses
Les fibres orthosympathiques diminuent la motilité et les fibres parasympathiques stimulent la
motilité.
IV - Tissu lymphoïde
Il est représenté par le tissu lymphoïde associé aux muqueuses (MALT) et le tissu lymphoïde
associé à l’intestin (gut en anglais) (GALT).
Il s’agit d’un tissu lymphoïde diffus à l’exception de 3 formations bien individualisées :
- les amygdales
- les plaques de Peyer dans l’iléon terminal
- l’appendice
Une couche lymphoïde est souvent présente sous les glandes du chorion.
Ces cellules lymphoïdes peuvent être isolées ou regroupées en amas de tailles variables constituant
des follicules lymphoïdes primaires ou secondaires. Ces follicules contiennent principalement des
lymphocytes B et confèrent au chorion ses propriétés de défense immunologique face aux infections
bactériennes. Ils sont présents particulièrement dans la muqueuse mais peuvent aussi être visibles
dans la sous muqueuse notamment au niveau du colon.
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On trouve aussi des plasmocytes sécréteurs d’IgA. L’IgA a pour rôle principal d’enrober les
antigènes luminaux afin d’empêcher l’adhérence et la pénétration des protéines étrangères dans les
muqueuses et donc de neutraliser les organismes infectieux et leurs toxines. Ces IgA ont donc une
action locale en particulier dans la lumière intestinale.
On a également des lymphocytes intra-épithéliaux dans l'épithélium de revêtement qui participent à
la réponse immunitaire locale surtout dans l’intestin où ils sont responsables d'une réponse
immédiate. Il s’agit ici de lymphocytes T (LGL : grands lymphocytes à grains).
V - Les cellules endocrines (ou cellules neuroendocrines)
Elles sont présentes au sein de l'épithélium de revêtement ou glandulaire et existent tout au long du
tube digestif sous diaphragmatique. On parle du système endocrinien diffus.
Elles ont été identifiées à l’origine par leur capacité à s'imprégner du sel d’argent ou du chrome
d’où leur nom de cellules chromoargentaffines ou cellules argentaffines.
Elles sont mises en évidence par des techniques d’immunocytochimie où l’on utilise des marqueurs
généraux pour les cellules neuroendocrines (la chromogranine A et B) et des marqueurs spécifiques
des sécrétions de ces cellules.
Les cellules neuroendocrines peuvent être Isolées ou en amas, et sont intercalées entre les cellules
exocrines. Leur sécrétion peut être de type endocrine ou paracrine.
• Morphologie
Il s’agit de petites cellules piriformes, le pôle apical est étroit avec quelques microvillosités
atteignant parfois la lumière glandulaire.
Ces cellules sont remplies de granulations de forme et de taille variable, elles présentent toutes les
caractéristiques de la synthèse peptidique (noyaux clairs, REG abondant, appareil de Golgi
volumineux et nombreux microtubules).
• Exemples de cellules neuroendocrines
- Les cellules entéro chromaffines (cellules EC)
Elles produisent de la sérotonine avec une action puissante sur les muscles lisses.
Elles sont à l’origine des tumeurs carcinoïdes.
- Les cellules entéro chromaffines like (cellules EC-L)
Elles produisent de l’histamine.
- Les cellules D
Elles sécrètent de la somatostatine qui inhibe la plupart des mécanismes digestifs. Sécrétion
surtout endocrine et un peu paracrine.
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STRUCTURE
DES DIFFERENTS SEGMENTS du
TUBE DIGESTIF
I - Œsophage
A) Topographie
Il s’agit d’un tube musculaire vertical de 25 cm de long qui traverse la base du cou, le médiastin
thoracique et le diaphragme.
La partie sous diaphragmatique est courte (1-2cm).
La lumière à l’état de vacuité est irrégulière en raison de l'existence de nombreux replis
longitudinaux formés par des soulèvements de la sous muqueuse, les replis disparaissent quand
passe le bol alimentaire.
A l’état frais, la muqueuse de l'œsophage a une couleur blanc mate.
B) Histologie
1) La muqueuse
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Elle est composée chez l’homme de 3 éléments :
•
Un épithélium de revêtement pavimenteux pluristratifié
mécanique.
qui a un rôle de protection
•
Un chorion constitué de tissu conjonctif relativement lâche avec un réseau de fibres
élastiques et de fibres de collagènes, ces dernières étant plus abondantes dans la partie
inférieure de l'œsophage.
Les glandes du chorion se trouvent dans l’extrémité inférieure seulement, elles sont
appelées glandes œsophago-gastriques ou glandes cardiales. Ces glandes sont tubuleuses,
ramifiées, contournées, de type muqueux. Elles sécrètent des mucoprotéines neutres
permettant une protection contre l’acidité gastrique. Ces mucoprotéines sont PAS+
(réagissent à l'Acide Périodique de Schiff).
On trouve dans le chorion des vaisseaux, des nerfs et du tissu lymphoïde.
•
La muscularis mucosae discontinue. Dans le tiers supérieur elle remplace progressivement
la limitante élastique du pharynx. A partir du tiers moyen, elle est formée principalement
par des cellules musculaires lisses à disposition longitudinale.
2) La sous muqueuse
Il s’agit de tissu conjonctif plus dense, richement vascularisé et innervé, possédant éventuellement
des lymphocytes. Des lobules adipeux sont souvent situés en profondeur.
On y trouve des glandes œsophagiennes (rares et éparses chez l’homme). Il s’agit de glandes
acineuses sécrétant des mucoprotéines acides (mucines), PAS+. Le mucus permet la lubrification du
bol alimentaire, favorisant sa progresion vers l'estomac et le début de la digestion.
3) La musculeuse
Elle est constituée d’une couche circulaire interne mince et d'une longitudinale externe épaisse.
Dans le tiers supérieur de l’œsophage, ce sont les fibres musculaires striées qui prédominent.
Ces faisceaux striés prolongent le muscle pharyngien (striés car la déglutition est sous contrôle
volontaire).
Les fibres musculaires striées sont remplacées progressivement par des fibres musculaires lisses qui
formeront la totalité de la musculeuse dans le tiers inférieure de l’œsophage.
Au niveau du cardia (passage œsophago-gastrique), le plan interne de la musculeuse s’épaissit sans
former de véritable sphincter anatomique mais un sphincter physiologique sous contrôle nerveux
qui assure le tonus permanent de la paroi avec relâchement lors de la déglutition.
Ce sphincter est d’importance capitale, car son dysfonctionnement représente les trois quarts de la
pathologie œsophagienne.
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4) L’adventice
Elle est constituée de tissu conjonctif lâche qui se confond avec le tissu conjonctif environnant,
notamment celui de la trachée en avant. On y trouve des fibres de collagène, des fibres élastiques, et
du tissu adipeux.
II - L’estomac
A) Topographie
L'estomac est une région dilatée du tube digestif, située dans la cavité abdominale. Son volume
varie de quelques centilitres à l’état de jeûne, à plus d'un litre après un repas.
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Histologiquement, on définit 3 territoires topographiques en fonction de la muqueuse :
• La région cardiale : petite zone autour de l’orifice œsophagien
• La région fundique : ensemble du fundus et du corps de l'estomac. Elle correspond à 80 %
de la surface gastrique et c’est la partie verticale de l'estomac.
• La région pylorique (ou antre pylorique) : partie horizontale de l'estomac
La muqueuse de l'estomac est rose pale. Elle est parcourue de plis longitudinaux qui disparaissent
avec le passage du bol alimentaire.
L’examen à la loupe révèle l’existence de lobules gastriques polygonaux de 3 à 4 mm de diamètre
séparés par des sillons (= relèvement de la musculaire de la muqueuse). Les lobules sont criblés
d’orifices : les cryptes gastriques (= infundibulum).
La paroi gastrique mesure 5 mm d’épaisseur.
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B) Histologie
Œsophage
Cardia
Glandes cardiales
Fundus
Glandes fundiques
Glandes cardiales
oesophagiennes
Muqueuse
Sous-muqueuse
Glandes
oesophagiennes
Musculeuse
Passage oesophago-gastrique
1) La muqueuse
a) L'épithélium de revêtement
On observe un passage brutal d'un épithélium pavimenteux (œsophage) à un épithélium prismatique
(estomac) au niveau de la ligne Z. C'est un épithélium prismatique simple qui s’invagine dans la
paroi en diminuant de hauteur pour former les cryptes (ou infundibulum) au fond desquelles
débouchent les glandes.
Les cryptes de la région fundique sont plus nombreuses et moins profondes que celles de la région
pylorique où elles s’enfoncent jusqu’à la moitié de la hauteur de la muqueuse.
L’épithélium de revêtement est constitué de mucocytes qui sont des cellules prismatiques hautes
avec un noyau basal, et reposent sur une membrane basale.
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Les mucocytes sécrètent du mucus neutre en continu. Ce mucus est un polymère de glycoprotéines
qui forme une sorte de gel semi fluide constituant la 1ère ligne de défense de l’estomac qui protège
la muqueuse de l'acidité gastrique, de la pepsine, de certains médicaments (AINS) et de l'alcool.
Les mucocytes sont unis entres eux par des systèmes de jonctions cellulaires : zonula occludens,
zonula adherens, desmosomes. Ces jonctions constituent une barrière étanche : c’est la 2eme ligne
de défense de l’estomac.
La sécrétion de mucus est stimulée par les prostaglandines E qui constituent la 3ème ligne de
défense.
Les cellules à mucus sécrètent aussi du bicarbonate qui tamponne l'acidité gastrique.
b) Le chorion
Le chorion est un tissu conjonctif lâche dans lequel se trouve des glandes entourées d'un réseau de
capillaires fenestrés.
Entre ces glandes, le chorion est très réduit dans l'estomac fundique car les glandes sont plus
nombreuses. Au contraire, il est abondant dans l'estomac pylorique car les glandes sont moins
nombreuses.
c) Les glandes gastriques
•
Les glandes fundiques
Ce sont les glandes les plus importantes de l'estomac. Ce sont des glandes tubuleuses droites
serrées les unes contre les autres (6 à 8 glandes par crypte). Elles présentent un collet (qui
participe au renouvellement de l'épithélium), un corps et une extrémité inférieure ou zone
renflée.
Mucocytes
Crypte gastrique
Cellules bordantes
Cellules endocrines
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Ces glandes se composent de 4 types de cellules, qui reposent sur une membrane basale.
- Les cellules muqueuses au niveau du collet :
Ce sont des cellules cubiques, basses. Elles sécrètent un mucus différent de celui de l'épithélium de
revêtement. C'est aussi la zone de mitose pour le renouvellement des cellules épithéliales et
glandulaires.
- Les cellules principales du corps et du fond des glandes :
Ce sont les cellules les plus nombreuses. Elles sont prismatiques basses, séreuses, et leurs grains de
sécrétion contiennent du pepsinogène (précurseur du pepsine)
- Les cellules pariétales ou bordantes :
Elles sont moins nombreuses que les cellules principales. Elles occupent la moitié supérieure des
glandes et elles bossèlent le corps des glandes car elles sont volumineuses. Ces cellules sont très
riches en mitochondries et en lysosomes.
La particularité des cellules bordantes ou pariétales est de présenter un réseau intracellulaire très
développé de canalicules ramifiés en communication avec la lumière glandulaire bordés de
microvillosités. Ces canalicules résultent de l'invagination de la membrane plasmique et augmentent
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la surface de contact avec la lumière et donc augmentent la sécretion glandulaire. Dans les périodes
de sécrétion, des éléments tubulo-vésiculaires intra-cytoplasmiques migrent vers ces canalicules
avec lesquelles ils fusionnent, formant de nouvelles microvillosités. Cela permet d'augmenter la
surface des canalicules..
=> En période de sécrétion : les éléments tubulo-vésiculaires diminuent et les canalicules
(nombre et longueur) augmentent, et inversement hors des périodes de sécrétions.
Les cellules pariétales sécrètent :
– de l'acide chlorhydrique qui est nécessaire à l'activation du pepsinogène en pepsine. Il y
a donc un couplage fonctionnel entre cellules pariétales et principales.
– une grande partie de l'eau et des électrolytes du suc gastrique
– le facteur intrinsèque (il se combine avec la vitamine B12 dans la lumière gastrique et
permet son absorption au niveau iléal).
- Les cellules endocrines ou neuro-endocrines :
Elles s'intercalent entre les cellules exocrines et peuvent être isolées ou regroupées
On retrouve des cellules EC (majoritaires dans le fundus), des cellules EC-L, des cellules D et des
cellules G (secrètent la gastrine, plus abondantes dans l'antrum).
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•
Les glandes pyloriques
Les glandes pyloriques sont espacées dans le chorion inter glandulaire, plus profondes et moins
nombreuses que celles du fundus. Ces glandes débouchent dans de profondes cryptes. Il existe 2 à 3
glandes par crypte. Ce sont des glandes tubuleuses ramifiées contournées à large lumière.
On retrouve 2 types de cellules :
- Les cellules muqueuses :
Cellules claires à noyau basal qui secrètent du mucus, qui a un rôle de protection de la muqueuse
contre l'acidité.
- Les cellules neuroendocrines :
On observe surtout des cellules G, mais aussi de nombreuses cellules EC et quelques cellules D.
La gastrine a un rôle primordial dans la sécrétion de l'acide chlorhydrique.
•
Le glandes cardiales
Elles ressemblent aux glandes pyloriques.
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c) La musculeuse muqueuse (muscularis mucosae)
La muscularis mucosae est épaisse au niveau de l'estomac. Elle comporte de 2 à 3 couches.
La circulaire interne envoie des prolongements en direction de l'épithélium de surface, c'est ce qu'on
appelle les relèvements majeurs, créant ainsi en surface des sillons délimitant les lobules gastriques.
Il existe d'autres prolongements moins hauts, ce sont les relèvements mineurs de la musculaire
muqueuse. Ils favorisent l'évacuation du contenu glandulaire.
2) La sous muqueuse
Elle contient des fibres nerveuses du plexus de Meissner ainsi que des vaisseaux sanguins et
lymphatiques.
3) La musculeuse
Dans l'estomac, elle est entièrement faite de cellules musculaires lisses et est très épaisse. Elle
représente la moitié de l'épaisseur de la paroi gastrique.
Ces cellules musculaires lisses sont unies par des nexus ou gap-junction qui leur confèrent un
fonctionnement unitaire.
Elles sont disposées en 3 couches dans l'estomac :
•Une couche interne oblique, présente au niveau de la grande courbure de l'estomac. Cette couche
n'existe pas dans le cardia et dans le pylore.
•Une couche moyenne circulaire continue qui s'épaissit pour former le sphincter pylorique. Ce
sphincter aide à contrôler l'évacuation du contenu gastrique.
•Une couche externe longitudinale plus importante et plus forte au niveau de la petite courbure.
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4) La séreuse péritonéale
C'est une couche conjonctivo-adipeuse bordée par un épithélium pavimenteux simple, appelé
mésothélium. C'est la voie de passage des nerfs et des vaisseaux
C) Histophysiologie
La nourriture ingérée séjourne dans l'estomac 2 à 3 heures en moyenne et y subit un morcellement
mécanique (notamment grâce à la musculature puissante) et chimique (grâce aux sucs gastriques
sécrétés) qui aboutit à la formation du chyme. Le chyme est une bouillie acide dans laquelle les
molécules alimentaires sont en solution ou en suspension.
Le suc gastrique est composé d'eau, d'électrolytes, d'acide chlorhydrique, de pepsine et de
mucus. On estime que la sécrétion gastrique est de l'ordre de 1,5 à 2 L par jour.
Le malaxage est assuré par des vagues de contractions péristaltiques de la musculeuse toutes
les 20s environ, le pylore étant fermé, ce qui assure la digestion. Quand la phase gastrique de
digestion est terminée, le sphincter pylorique s'ouvre et de plus fortes contractions de la musculeuse
éjectent le chyme dans le duodénum.
Seuls l'eau, l'alcool et certains médicaments sont absorbés dans l'estomac.
Les mécanismes régulant les sécrétions :
La sécrétion gastrique acide est stimulée directement par la sécrétion de gastrine,
d'acétylcholine et d'histamine.
Lorsque l'estomac se remplit, la sécrétion de gastrine est stimulée par :
•
un stimulus mécanique qui est la distension gastrique due à l'arrivée des aliments
•
un stimulus chimique qui est l'alcalinité des aliments
•
des neurotransmetteurs comme par exemple le GRP (Gastrin Releasing Peptid)
=> Cette sécrétion gastrique acide entraîne la diminution du pH, ce qui va créer les conditions
nécessaires pour l'activation du pepsinogène en pepsine.
La sécrétion de gastrine est inhibée par la somatostatine en réponse à l'acidité croissante. Il existe
donc une autorégulation de la gastrine pH dépendante (rétrocontrôle négatif à partir de pH 2).
Les neuropeptides digestifs :
Les neuropeptides digestifs sont produits par les neurones intrinsèques de la paroi et sont sous
contrôle des neurones cholinergiques. Ils agissent sur l'épithélium digestif, notamment sur la
sécrétion.
Exemples de neuropetides : le GRP, la substance P, le VIP (Vasoactive Intestinal Peptid, puissant
vasodilatateur)
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D) Pathologies
•
Gastrite : inflammation aiguë ou chronique de la muqueuse. Sa complication principale est
l'ulcère gastrique, surtout au niveau de l'antre pylorique où ils peuvent devenir perforants.
Des cancers peuvent se développer au niveau des lésions des ulcères si ils ne sont pas traités.
Les causes de gastrites sont multiples : médicaments (AINS), bactéries (helicobacter pylori),
alcool, …
•
Cancer : 2ème cause mondiale de mortalité par cancer. L'helicobacter pylori est aussi
impliquée.
•
Tumeurs neuroendocrines : par exemple les cellules entéro-chromaffines à l'origine de
tumeurs carcinoïdes.
•
Anémie de Biermer due à une absence de facteur intrinsèque qui entraîne une absence
d'absorption de la vitamine B12 au niveau de l'iléon terminal. Le traitement consiste en
injections de vitamine B12 par voie parentérale après gastrectomie totale.
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