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MacroPsychanalyse
L’économie de l’inconscient
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Introduction
1ère Partie L’individu
Chapitre 1 - Les idées du Dr. Freud
Chapitre 2 - L’homme cognitif
Chapitre 3 - L’homme freudien
Chapitre 4 - La rationalité en question
2ème Partie Le groupe
Chapitre 5 - Le psychisme collectif
Chapitre 6 - La cohésion sociale
Chapitre 7 - Pathologies du psychisme collectif
(I) Les névroses
Chapitre 8 - Pathologies du psychisme collectif
(II) Les psychoses
Chapitre 9 - Pathologies du psychisme collectif
(III) Les troubles de l’identité et de la communication
3ème Partie Etude de cas
Chapitre 10 - Portrait de familles
Chapitre 11 - L’entreprise en analyse
Chapitre 12 - Le management au risque de la psychanalyse
Chapitre 13 - Etudes cliniques
Chapitre 14 - La fin des empires
Chapitre 15 - La modernité
Annexes
1
La psychologie des marchés
Vivien LEVY-GARBOUA et Gérard MAAREK ©
9 mai 2007
La psychologie des marchés
1. Les limites de la rationalité
2. L’équilibre du marché : les limites de
l’arbitrage
3. L’approche psychologique
(psychanalytique) des « bulles »
3
La théorie des marchés financiers :
une démarche en deux temps
1er temps : Formulation d’hypothèses sur le
comportement des investisseurs
2ème temps : Calcul des rendements et des prix
d’équilibre égalisant l’offre et la
demande sur les différents marchés.
Propriétés. Existence.
4
Le comportement de l’investisseur
rationnel
•
•
•
•
•
L’investisseur est rationnel.
A partir de l’information disponible, il détermine une distribution de
probabilités sur les Etats du Monde futurs, donc sur la valeur de chacun des
actifs en fin de période.
L’investisseur est « adverse au risque ». Sa fonction d’utilité est croissante
et concave.
Il choisit son portefeuille d’actifs, en considérant comme donnés les prix de
ces actifs, donc sa richesse à l’instant initial.
Pour cela, il maximise l’espérance de l’utilité de sa richesse en fin de
période.
Utilité
5
Les méthodes de la « Finance
comportementale »
L’objectif
• observer le comportement effectif des
investisseurs face au risque.
• Expliquer ainsi les anomalies du marché.
Les méthodes
•
•
•
•
Expérimentations
Enquêtes par questionnaire
« Neuroeconomics »
Modélisation
6
L’investisseur rationnel maximise l’espérance de l’utilité de
sa richesse en fin de période. En réalité, ….
• Les investisseurs sont sensibles aux
variations de leur richesse et non à la
richesse elle-même (*).
(*) «Prospect Theory : Decision Making Under Risk» (D. Kahnemann
et A. Tversky, 1979)
7
L’investisseur rationnel maximise l’espérance de l’utilité de
sa richesse en fin de période. En réalité, ….
Utilité
Perte
Gain
• « Loss aversion» : les
investisseurs donnent plus
d’importance aux pertes
qu’aux gains.
• Leur utilité croît moins que
proportionnellement aux
gains et décroît moins que
proportionnellement aux
pertes. (*)
(*) «Prospect Theory : Decision Making Under Risk » (D.
Kahnemann et A. Tversky, 1979)
8
L’investisseur rationnel maximise l’espérance de l’utilité de
sa richesse en fin de période. En réalité, ….
1
La probabilité des
événements rares
est majorée. La
probabilité des
événements
fréquents est
minorée.(*)
Probabilité « subjective »
0
Probabilité « objective »
1
(*) «Prospect Theory : Decision Making Under Risk » (D. Kahnemann et A.
Tversky, 1979)
9
L’investisseur rationnel maximise l’espérance de
l’utilité de sa richesse en fin de période.
En réalité,…
La rareté des ressources cognitives induisent des comportements
« heuristiques ».
Conservatisme : i.e. reconduction des évaluations antérieures
Extrapolation abusive (à partir de petits échantillons)
Ancrage sur des valeurs arbitraires
Application de « règles empiriques » (analyse technique, stop
loss, etc.)
Petit nombre des variables prises en compte (framing effect)
Recours à l’expérience personnelle
10
L’investisseur rationnel maximise l’espérance de
l’utilité de sa richesse en fin de période.
En réalité, ….
Les comportements sont aussi
dictés par les « émotions ».
Interprétation
psychanalytique
Excès de confiance en soi
Syndrome maniaque
Excès d’optimisme
Syndrome maniaque
Excès de pessimisme
Syndrome dépressif
Self deception , wishful thinking
Dissonance cognitive, déni du réel
Actualisation hyperbolique
Manque de self control
Soumission aux pulsions
Syndrome du « je vous l’avais bien dit »
Syndrome « paranoïde »
Syndrome du « J’ai manqué de chance »
Syndrome « paranoïde »
« Ambiguity aversion » : recours à une
expertise extérieure.
Identification à un tiers
11
L’investisseur rationnel maximise l’espérance de l’utilité de
sa richesse en fin de période.
En réalité, ….
Les comportements des acteurs sont interdépendants.
• Le coût de collecte et de traitement de l’information incite
l’investisseur rationnel à se fier aux seules séries de prix.
• Ce coût incite l’investisseur rationnel à imiter le comportement
d’individus qu’il pense mieux informés que lui.
• Contagion des idées par la communication interindividuelle
• Les commentateurs influencent leurs lecteurs par une
schématisation excessive.
• Sous-estimation de l’hétérogénéité des opinions
• D’où le dilemme : se tromper avec les autres ou tenter d’avoir
raison tout seul ?
12
La psychologie des marchés
1. Les limites de la rationalité
2. L’équilibre du marché : les limites de
l’arbitrage
3. L’approche psychologique
(psychanalytique) des « bulles »
13
Le modèle d’équilibre des Actifs
Financiers (MEDAF)
• Les investisseurs ont une utilité de la forme « espérance-variance ».
• Les prix Pi des actifs Ai sont déterminés par les équations du type :
• Offre en actif i = Demande en actif i
• Il existe un actif sans risque (actif monétaire) de rendement Rf.
• On prête aux investisseurs les mêmes anticipations quant à la
distribution de probabilité des Zi (valeur finale de l’actif i).
• Le MEDAF donne une relation satisfaite à l’équilibre entre
l’espérance du rendement E(Ri) de chaque actif, l’espérance du
rendement du portefeuille de marché E(Rm) et leurs variabilités
respectives.
• E(Ri) = -1 + E(Zi) / Pi
• E(Ri) = Rf + {cov(Ri,Rm)/V(Rm)} * (Rm –Rf)
• Théorème de séparation des « fonds »
14
Des anomalies de marché, conséquences
de la présence de «noise traders»(*).
• Excès de prime de risque
Aux Etats-Unis : en théorie 0,1% au lieu des 3,9% constatés au XX° siècle. Il
faut admettre une forte « loss aversion » et des évaluations fréquentes de la
performance.
• Excès de volatilité du cours des actions
Le cours des actions est plus volatil que la valeur actualisée des dividendes
futurs.
• Excès de volume
La théorie « standard » considère que les prix et rendements d’équilibre
peuvent être atteints sans transaction, puisqu’il y a identité des anticipations
et seulement hétérogénéité des préférences…
• Prévisibilité des cours
Les séries de prix passés n’ont pas de capacité prédictive, pas plus que les
consensus des économistes. Les martingales de « l’analyse technique »
sont inopérantes.
Mais quelques présomptions : Les volumes, momentum & reversal. Prévisibilité
croisée des styles, value, growth, small cap, etc. Le data mining n’a pas de
limites.
(*) « noise traders », ici investisseurs ayant un comportement non-conforme à celui postulé
par le modèle standard.
15
Un peu de « raison » dans un
monde de « fous »
Un marché comportant des «noise traders» peut-il être
arbitré ?
• Le «risque non diversifiable» ne peut pas être facilement éliminé
(limites des ventes à découvert).
• Les «noise traders», s’ils sont nombreux et que leurs
comportements sont homogènes, peuvent éloigner durablement le
prix de sa valeur «fondamentale ».
• Un investisseur « stratégique » (i.e. qui essaye de tenir compte de la
présence de noise traders) se heurtera aux mêmes limites
cognitives que l’investisseur rationnel.
• Il doit prévoir non seulement l’état futur de l’économie, mais aussi
l’état futur de la prévision.
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La psychologie des marchés
1. Les limites de la rationalité
2. L’équilibre du marché : les limites de
l’arbitrage
3. L’approche psychologique
(psychanalytique) des « bulles »
17
Les Bulles financières selon
Kindleberger (*)
Charles Kindleberger distingue 5 phases à tout cycle financier :
Phase 1 : Le Déplacement Evènement « exogène » qui modifie le
contexte, la perspective du marché.
Phase 2 : Le Boom
Un « objet » de spéculation apparaît.
Phase 3 : L’euphorie
Période justifiant le terme de « mania ».
Phase 4 : La « financial distress »
Période d’angoisse, de confusion. Justifie
le terme « Panic ».
Phase 5 : Le crash
Période de retournement brutal. Provoque
en général une intervention (« lender of last resort »).
(*) Charles P. Kindleberger : Manias, Panics and Crashes, Basic Books, 1978.
18
La MacroPsychanalyse (*) :
3 idées fondatrices
1. Les groupes structurés (GS)
2. Le passage « micro-macro » de la Psychanalyse
3. Avec notamment :
- les Pulsions (de vie / de mort)
- la coexistence Raison / Emotion (Processus primaire / secondaire)
- l’interaction des instances psychiques du G.S.
(*) V. Levy-Garboua et G. Maarek : Macropsychanalyse, l’économie de
l’incoscient, PUF, 2007.
19
Les instances du Psychisme collectif :
les 4 « pouvoirs »
Pour l’individu
Pour le G.S
Moi
Surmoi
Prince
Réel
Prêtre
Professeur
ça
Producteur
20
L’approche MPA (*) : la communauté
financière comme « groupe structuré »
•
Le Producteur : les hommes de marché, les commerciaux (sales men), le backoffice, les analystes, etc.
•
Le Prince : les dirigeants des intermédiaires financiers, les régulateurs nationaux
•
Le Professeur : les économistes et les stratégistes, les théoriciens de la finance,
et internationaux, ex. : l’AMF, la Commission bancaire, la SEC ou la FED, etc.
etc.
•
Le Prêtre : les autorités morales prônant la loyauté, la transparence, la référence
aux fondamentaux, etc. Identifications aux « success stories » de grands banquiers
ou de grands financiers.
(*) MacroPsychAnalyse = MPA
21
La Bulle Internet
•
•
GS = la communauté financière internationale
Instances :
Prince = Grands Argentiers
du monde
Prêtre =
« Consciences »
du marché
Professeur = Universitaires
Analystes Buy side
Producteurs = Investisseurs / Analystes
sell side
• Objet de désir = Les actions Internet
• Le choc initial = révolution dot.com
• Le mythe = nouvelle économie/changement de paradigme
22
Processus de révision des « croyances »(*)
•
Phase maniaque
Les informations confortent la « croyance ». Sa vraisemblance est
surestimée. Excès de confiance. Complicité et rivalité des acteurs.
•
Phase d’assimilation
Quelques informations viennent contredire la « croyance ».
L’investisseur censure ou minimise la portée de ces informations.
Syndrome psychotique.
•
Phase d’adaptation / accommodation
Prise de conscience. L’investisseur abandonne la « croyance », pour un
nouveau modèle.
Fort sentiment de culpabilité. Recherche de « boucs émissaires ».
•
Phase de normalisation
La nouvelle « croyance » a peut-être surévalué l’importance de l’information
nouvelle. On rentre à nouveau dans un cycle assimilation / adaptation
(*) « croyance », ici synonyme de distribution de probabilités sur les Etats du Monde
23
La bulle Internet
24
Comparaison des deux approches
Kindleberger
VLG / GM
Déplacement
---------------------------------------------Boom
----------------------------------------------
Phase Maniaque
Euphorie
---------------------------------------------------------------------------------------------------Phase d’assimilation
Financial Distress
----------------------------------------------Crash
---------------------------------------------------------Phase d’adaptation / accommodation
--------------------------------------------------------------------------------------------------------Phase de normalisation
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Phase maniaque
La Bourse de Paris est emportée par l'euphorie économique qui règne
aux Etats-Unis
LE MONDE | 5 mai 1999
L'appel du futur
LE MONDE | 26 mai 1999
L'Amérique euphorique
LE MONDE | 24 juillet 1999
Les sirènes de la " nouvelle économie "
LE MONDE | 29 juillet 1999
Une semaine bénie sur les places boursières
LE MONDE | 26 décembre 1999 |
Economie.com, la nouvelle Amérique
LE MONDE | 2 janvier 2000 |.
Le triomphe de l'Internet
LE MONDE | 12 janvier 2000
26
Phase d’assimilation
« Plutôt que de parler d'une bulle sur les valeurs Internet, je
préfère parler d'effervescence »
LE MONDE | 22 janvier 2000 nervosité.
Exubérance de la réalité
LE MONDE | 25 février 2000
Le record du Nasdaq illustre l'engouement boursier pour la «
nouvelle économie »
LE MONDE | 11 mars 2000
Wall Street est partagée entre ancienne et nouvelle économie LE
MONDE | 23 mars 2000
PARADOXALEMENT, le tour de vis monétaire décidé, mardi 21 mars, par la Réserve
fédérale américaine a été salué par les boursiers. L'indice Dow Jones a terminé en
hausse de 2,13 %, à 10 907,34 points et l'indice Nasdaq a gagné 2,21 %, à 4 711,68
points.
Les valeurs sûres du Nasdaq résistent
LE MONDE | 19 avril 2000
L'optimisme retrouvé de la « gourou » Abby Cohen
LE MONDE | 19 avril 2000
A Wall Street, « les investisseurs refusent d'accepter la réalité »
LE MONDE | 21 avril 2000
27
Phase d’adaptation
Internet : la bulle dégonfle
LE MONDE | 25 mars 2000
L'entrée en Bourse des valeurs Internet n'est plus un
jackpot
LE MONDE | 25 mars 2000
La chute des valeurs technologiques s'accélère
LE MONDE | 1 avril 2000
Apocalypse Net !
LE MONDE | 18 avril 2000 | PAR PIERRE GEORGES
| 569 mots
L'ORCHESTRE, bravement, jouait Titanic. com !
28
La Bulle comme phénomène de
Groupe
1.
Une bulle est le signe d’une croyance collective forte. L’éclatement de la
bulle est la marque d’un changement de cette croyance.
2.
Si les noise-traders (NT) sont peu nombreux ou dispersés, les
investisseurs rationnels (IR) suffisent à les arbitrer.
3.
La bulle ou l’éclatement d’une bulle nécessite par conséquent que les NT
soient très nombreux et plutôt homogènes dans leur croyance, de sorte
que l’intérêt des IR soit de les suivre.
4.
Il y a donc toujours un phénomène de Groupe dans les mouvements
excessifs de la Bourse.
29
Et maintenant ? …
30
Les analystes financiers comme
investisseurs rationnels (1)
Leur mission : à partir des faits observés …
1. Faire des projections dans le futur
2. Valoriser les titres (fixer une « norme »)
3. Expliquer le passé
2000 / 2007 : une mutation
31
Les analystes financiers comme
investisseurs rationnels (2)
2000
 Beaucoup (trop) d’analystes
inexpérimentés, bien payés
2007
 Moins nombreux, moins payés
Plus professionnels : travail
d’équipe, mieux contrôlé.
 Intrumentalisation des
analystes pour la vente
 Indépendance plus forte et
autonomie des analystes.
SOX et conflits d’intérêts mieux
analysés.
 Long only, avec une moins
forte exigence de  de la
part des asset managers
 Culture du Long-short.
Recherche de . Culture de
vente et d’achat simultanés.
mais tout n’a pas changé :
 le business emporte toutes les normes/biais excessif des marchés.
 l’horizon des marchés reste celui du très court terme.
32
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