Sujet de droit

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Fondements d’économie pour
l’entreprise
Droits de propriété et
concurrence
Bernard Ruffieux
ENSGI – 1A
2005-2006
Plan du chapitre
• Problèmes économiques liés aux questions de droits de
propriété
• Les droits de propriété et l’entreprise
• Contrôle et bénéfices résiduels
• La tragédie des communaux
• Externalités
• Les biens publics : exclusion et rivalité Les solutions
au problèmes d’externalités
• Compléments sur l’innovation
Plan du chapitre
• Problèmes économiques liés aux questions de droits de
propriété
• Les droits de propriété et l’entreprise
• Contrôle et bénéfices résiduels
• La tragédie des communaux
• Externalités
• Les biens publics : exclusion et rivalité Les solutions
au problèmes d’externalités
• Compléments sur l’innovation
Protection – Affectation – Cessibilité
• La caractérisation des droits de propriété est un
élément important de l’efficacité.
• On identifie plusieurs questions importantes
relatives aux droits de propriété pesant sur
l’efficacité économique.
Droits de propriété et économie :
Protection – Affectation – Cessibilité – Existent-ils ?
– Sinon problèmes liés à la non exclusion : Tragédie des Communaux
• Cas des poissons de la mer, des théorèmes mathématiques, des œuvres de
Shakespeare
– Sont-ils correctement protégés ?
– Sinon Étendue des droits, préemption
• Cas des logiciels, des CD, des capitaux étrangers ou des médicaments
– Sont-ils permanents ou transitoires ?
– Problème de Durée des droits.
• Cas des brevets, des licences, des pièces de théâtre ou de la musique
– Sont-ils individuellement ou collectivement détenus ?
– Si affectation collective : problème des biens publics
• Cas d’un garage d’immeuble, d’instruments médicaux d’un cabinet de médecins
Droits de propriété et économie :
Protection – Affectation – Cessibilité – Sont-ils cessibles ?
– Sinon, problème de mauvais allocation
• Cas d’entreprises, de noyaux durs d’actionnaires, de l’eau des paysans, du
fuel, des droits à polluer
– Sont-ils séparables d’autres droits de propriété ?
– Problème des Paniers de droits
• Cas des brevets.
– Sont-ils complets ?
– Sinon, problème de motivation Adéquation contrôle et bénéfice résiduel
• Cas d’une voiture de location, de l’ordinateur d’un enseignant
Plan du chapitre
• Problèmes économiques liés aux questions de droits de
propriété
• Les droits de propriété et l’entreprise
• Contrôle et bénéfices résiduels
• La tragédie des communaux
• Externalités
• Les biens publics : exclusion et rivalité Les solutions
au problèmes d’externalités
• Compléments sur l’innovation
… Un peu de droit …
• L'univers juridique privé distingue deux grandes
catégories d'unités :
– Les sujets de droit
– Les objets de droit
• Les sujets de droit ont des droits sur les objets de droit.
• C'est le cas lorsqu'un individu détient une table.
Sujet et objet de droit : la table et son
propriétaire
• Une personne physique propriétaire d'une table peut
l'utiliser, la louer, la vendre, la brûler, etc.
• Le propriétaire est le sujet de droit et la table est son
objet de droit : il en est le propriétaire.
• Le sujet de droit est libre de faire ce qu'il veut de sa
propriété privée sur un objet de droit.
• La propriété est exclusive. Un tiers ne peut utiliser un
objet de doit dont il n’est pas propriétaire.
La propriété
• Article 544 du Code civil :
"La propriété est le droit de jouir et disposer des choses
de la manière la plus absolue, pourvu qu'on n'en fasse pas
un usage prohibé par les lois ou par les règlements."
Les lois et les règlements sont donc les premières limitations
des droits de propriété….
… l’économiste rajoute les contrats.
La société : sujet de droit
• La personne physique (depuis 1848 en France) ne
peut être que sujet de droit… la table ne peut être
qu'objet de droit.
• Une société est un sujet de droit. Ainsi, pour le droit,
elle est une personne. A ce titre, elle a :
un état civil
un nom
une activité
un patrimoine
une date de naissance (et de mort)
une adresse
une nationalité
des droits et des devoirs
La société : sujet de droit
L'entreprise détient un "patrimoine" : puisqu'elle est un
sujet de droit, elle peut détenir des droits de propriété,
notamment sur des biens et des services :
- Matières premières,
- Machines,
- Immeubles,
- Brevets,
- Etc.
L'entreprise ne peut détenir de personnes physiques
(1848) : elle ne peut que louer le travail salarié.
Société, Contrats et Droits de propriété
• La société est une personne juridique
• En tant que personne juridique, elle peut
détenir des droits de propriété en son nom.
• En tant que personne juridique, elle peut
passer des contrats en son nom.
La société anonyme
Une société anonyme a deux caractéristiques
essentielles :
- Elle est à responsabilité limitée : le propriétaire de
parts sociales n'a pas de responsabilité au delà du
montant apporté.
- Elle est ouverte : le propriétaire des parts sociales
peut les revendre, sans autorisation des autres
actionnaires.
La société anonyme
Actionnaire
Propriétaire des parts sociales
représentant le capital de la société
Société
Propriétaire des actifs
et signataires des contrats
Achète et vend
Noue des contrats
Formes de propriété
Individu
Sujet de droit
Droit de propriété
Bien
Objet de droit
Formes de propriété
Individu
Bien
Sujet de droit
Objet de droit
Bien
Bien
Objet de droit
Objet de droit
Droit de propriété
Formes de propriété
Individu
Bien
Sujet de droit
Objet de droit
Bien
Bien
Objet de droit
Objet de droit
Droit de propriété
Individu
Sujet de droit
Individu
Sujet de droit
Formes de propriété
Individu
Bien
Sujet de droit
Objet de droit
Bien
Bien
Objet de droit
Objet de droit
Droit de propriété
Individu
Société
Sujet de droit
Sujet de droit
Individu
Individu
Sujet de droit
Sujet de droit
Formes de propriété
Individu
Bien
Sujet de droit
Objet de droit
Bien
Bien
Objet de droit
Objet de droit
Droit de propriété
Individu
Société
Individu
Sujet de droit
Sujet de droit
Sujet de droit
Individu
Individu
Société
Sujet de droit
Sujet de droit
Sujet de droit
Formes de propriété
Individu
Bien
Sujet de droit
Objet de droit
Bien
Bien
Objet de droit
Objet de droit
Droit de propriété
Individu
Société
Individu
Société
Sujet de droit
Sujet de droit
Sujet de droit
Sujet de droit
Individu
Individu
Société
Biens
Sujet de droit
Sujet de droit
Sujet de droit
Objet de droit
Formes de propriété
Individu
Bien
Sujet de droit
Objet de droit
Bien
Bien
Objet de droit
Objet de droit
Droit de propriété
Individu
Société
Individu
Société
Société
Sujet de droit
Sujet de droit
Sujet de droit
Sujet de droit
Sujet de droit
Individu
Individu
Société
Biens
Société
Sujet de droit
Sujet de droit
Sujet de droit
Objet de droit
Sujet de droit
La "propriété" d'une société sur une autre
Taux de détention
Actif
A
Passif
Immobilisations
financières
Taux de détention de X %
Actif
B
Passif
Capital social
On appelle “taux de
détention” d'une
société B par une
société A le % du
capital social de B
détenu directement par
A, au titre des
immobilisations
(placements exclus).
Plan du chapitre
• Problèmes économiques liés aux questions de droits de
propriété
• Les droits de propriété et l’entreprise
• Contrôle et bénéfices résiduels
• La tragédie des communaux
• Externalités
• Les biens publics : exclusion et rivalité Les solutions
au problèmes d’externalités
• Compléments sur l’innovation
La théorie économique du droit
de propriété
• Pour l'économiste, le droit de propriété est "complet"
s'il intègre deux dimensions :
– Un droit au contrôle résiduel.
– Un droit au bénéfice résiduel.
– Celui qui détient ces droits est le requérant résiduel
(residual claiment).
• Le terme de "résidu" signifie : « une fois tenu compte
du droit et des engagements contractuels ».
La notion de droit de contrôle
résiduel
• Une personne qui est propriétaire d'un actif
a certains droits et obligations concernant
son usage.
Exemple d’une automobile
– Liberté de la conduire … mais permis de conduire
– Liberté de la garer … mais parkings
– Liberté de la peindre et décorer … mais visibilité et
offense publique
– Liberté de la transformer … mais services des mines
– Liberté de la prêtes … mais assurance et permis
– Liberté de la vendre … mais procédures strictes
Exemple d’une entreprise
• Liberté d’embauche et de licenciement…
mais cadre légal, conventionnel et
contractuel
• Liberté de choix des produits fabriqués…
• Liberté de technologie …
• Liberté de stratégie …
Les droits de propriété varient
d’une époque à l’autre
• L’exemple de la voiture automobile
• L’exemple de la propriété artistique
• L’exemple de la propriété technologique
Les droits de propriété varient
d’un lieu à l’autre
• Exemple des droits de propriété sur les
marques ou les noms : Champagne.
• Exemple de l’automobile
• Exemple des logiciels
• Exemple de l’emploi : on peut avoir le droit
d’embaucher, mais pas celui de licencier.
Notion de contrôle résiduel
• L'analyse économique interprète la
propriété d'un actif comme un droit de
contrôle résiduel. C'est le droit de prendre
des décisions sur l'utilisation de l'actif si
celles-ci ne sont pas explicitement
préétablies par la loi, les règlements, ou
réservées à autrui par contrat.
La notion de bénéfice résiduel
• La notion légale de propriété dépasse les seuls
droits de contrôle.
• La marque de la propriété est souvent définie par
la notion d’exclusivité d’usage : la capacité de
refuser l'usage d'un actif à toute personne qui ne
paiera pas le prix demandé.
• Ainsi, le propriétaire peut recevoir et garder les
bénéfices résiduels de l'actif (ou ses pertes
résiduelles).
La notion de bénéfice résiduel
Ces bénéfices résiduels peuvent être des
flux de trésorerie courants directs (cash
flow) ou des variations dans les flux de
trésorerie futurs, qui dépendront alors de
l'évolution de la valeur de l'actif.
Bénéfice résiduel et contrats
incomplets
• Tout comme le contrôle résiduel, la notion de
bénéfice résiduel est intimement liée à celle de
contrat incomplet.
• Dans un contrat complet, le partage des richesses
dans chacune des situations serait spécifiée de
manière précise par le contrat et il ne pourrait y
avoir de bénéfices résiduels.
Bénéfice résiduel et contrats
incomplets
• Ambiguïté des droits aux bénéfices résiduels : les
bénéficiaires résiduels peuvent varier selon les
circonstances.
Premier exemple :
• Quand une firme ne peut rembourser ses dettes,
ses gains peuvent être utilisés pour payer ses
créanciers.
• Dans ce cas, les créanciers deviennent des
requérants résiduels.
Bénéfice résiduel et contrats
incomplets
Deuxième exemple :
• La réussite ou l'échec de la firme influe sur
l'opinion des marchés relatifs aux aptitudes
de gestionnaire des dirigeants. Elle a donc
des conséquences sur leurs opportunités et
revenus futurs. Les dirigeants deviennent
ainsi des requérants résiduels d'une partie
des bénéfices dégagés.
Bénéfice résiduel et contrats
incomplets
Troisième exemple :
• Lorsque la conjoncture est favorable, les
firmes augmentent les salaires, accordent des
primes et des promotions à un plus grand
nombre d'employés. Mais puisqu'il ne s'agit
pas d'avantages contractuels, on peut
considérer qu'au moins une partie des
employés de la firme sont des requérants
résiduels.
Efficacité et droit de propriété
• Pour l’économie contemporaine, une source
importante de l’efficacité des droits de
propriété, dans un contexte de contrats
incomplets, réside dans la mise en adéquation
des droits de contrôle résiduels et des droits
de bénéfices résiduels.
Efficacité et droit de propriété
• Si le requérant résiduel détient aussi le
contrôle résiduel, alors dans une logique de
poursuite de ses propres intérêts, il sera
incité à prendre des décisions efficaces.
• Lorsqu'un individu peut avoir à la fois le
contrôle résiduel et recevoir les bénéfices
résiduels, les décisions résiduelles tendront
vers l'efficacité.
Efficacité et droit de propriété
• En revanche, si le preneur de décisions ne
reçoit qu'une partie des bénéfices de ses
choix, ses intérêts ne reposeront que sur une
partie de ces facteurs de motivation.
• Cela pourra conduire à des décisions
inefficaces.
Efficacité et droit de propriété :
exemple d’une voiture louée
• Les droits et bénéfices résiduels expliquent les motivations
différentes du propriétaire et du locataire d'un véhicule.
• Dans la location, il est très difficile de mesurer les performances
(impossibilité de déterminer exactement la dépréciation de la valeur
du véhicule durant la location).
• Ainsi, la société de location est incapable d'établir ses tarifs en
fonction des coûts réels.
• Au lieu de cela, elle détermine ses tarifs de location en fonction
d’éléments observables (durée de location, kilométrage effectué,
dommages causés).
Efficacité et droit de propriété :
exemple d’une voiture louée
• Ces condition de location ne correspondent pas
exactement à chaque situation réelle de location.
• De ce fait, il est impossible d'adapter les tarifs en fonction
du traitement subit pas le véhicule.
• Dès lors le locataire, qui décide du mode d'utilisation de
l'actif, détient le contrôle résiduel du véhicule (pendant le
temps de la location), mais n'est pas requérant résiduel.
Efficacité et droit de propriété :
exemple d’une voiture louée
• En revanche, le propriétaire d'une voiture reçoit à la fois le
contrôle résiduel et le bénéfice résiduel du véhicule.
• S’il exerce ses droit de ne pas entretenir son véhicule, il
s’expose à une baisse de ses performances et à une
diminution de sa valeur.
• Ainsi, les voitures louées ont-elles moins de valeur sur les
marchés que les voitures de propriétaires.
Efficacité et droit de propriété :
autres exemples
• Pour des actifs plus globaux, puisque les performances ne
peuvent être mesurées de manière parfaite, l'utilisateur qui
ne reçoit pas les bénéfices résiduels de l'actif ne sera pas
incité à fournir un effort maximum pour maintenir sa
valeur, et n'en fournira aucun pour l'accroître.
• Exemple des tronçonneuses chez les bûcherons.
• Exemple des camions.
• Exemple des Saving and Loans
Plan du chapitre
• Problèmes économiques liés aux questions de droits de
propriété
• Les droits de propriété et l’entreprise
• Contrôle et bénéfices résiduels
• La tragédie des communaux
• Les biens publics : exclusion et rivalité Les solutions
au problèmes d’externalités
• Externalités
• Compléments sur l’innovation
La notion de ressource commune
• Certaines ressources naturelles ont un caractère
collectif :
– les océans,
– Certains pâturages ou une partie des forêts sous l’ancien
régime.
• Si ces ressources peuvent être exploitées par tous et
sans prix, on les appelle des ressources communes ou
des communaux.
La notion de ressource commune
• Plus techniquement (définition) :
• Lorsque plusieurs parties peuvent utiliser une
ressource, chacune pour son bénéfice individuel on dit
qu’il y a une situation de ressource commune.
• Les droits de propriété sont alors définis de telle façon
que chaque partie ne supporte pas l’ensemble des coûts
qu’engendrent ses actions.
Tragédie des communaux (ou des
communs)
• Une ressource commune existante a tendance à être
surexploitée.
• C’est une source d’inefficacité.
• Cette inefficacité est nommée tragédie des communaux
(ou des communs).
• Exemples : pêche, nappe pétrolière sur une frontière, …
et les frites à la cantine pour les enfants.
Tragédie des communaux (ou des
communs)
• Le problème de la surexploitation ne se pose
évidemment que si la ressource naturelle est
épuisable.
• Si cette ressource est sans limite, ou lorsqu’elle ne
s’use pas ou ne se détruit parce qu’on l’utilise – la
lumière du soleil, la beauté des paysages – le
problème de surexploitation ne se pose pas.
Tragédie des communaux (ou des
communs)
• Supposons que vous ayez une vache dans un champ collectif, que
vous partagez avec les autres habitants de votre village.
• La vache est votre propriété personnelle. Son lait vous appartient.
• Supposons que vous soyez dix propriétaires de vaches dans le
village.
• Tant qu’elle est dans le pré, un brin d’herbe appartient au dix
propriétaires, dont vous. Disons que vous détenez un dixième de ce
brin d’herbe.
• En revanche, une fois mangé par votre vache, ce brin d’herbe est
entièrement à vous, puisque le lait et la viande seront à vous.
Tragédie des communaux (ou des
communs)
• Ainsi, dans votre comptabilité personnelle, chaque fois
que vous mettrez une vache additionnelle dans le pré
commun :
– d’un coté vous gagnerez 1
– et de l’autre coté vous perdrez 1/10°.
• Chacun des dix propriétaires raisonnera de même.
• Ainsi, le champ sera surexploité par rapport à une
situation de référence où il n’y aurait qu’un seul
propriétaire.
Tragédie des communaux (ou des
communs)
• Notons que la surexploitation s’accroît non pas parce
qu’il y a plus de bouches à nourrir, mais parce que l’écart
entre le coût public et le gain privé s’accroit avec le
nombre de propriétaires.
• Un autre exemple : celui de deux nappes de pétrole
situées de part et d’autre d’une frontière.
– L’exploitation est optimale.
– Un jour, on apprend que les deux nappes communiquent entre
elles !
– Puis un autre jour, il y a démenti des experts.
Des communaux aux biens publics
• Les ‘communaux’ sont fournis par la nature, on les
surexploitent et quand ils ne sont plus là, on n’en a
plus… Mais ne se pose pas la question de leur
création.
• Certains biens ou service – notamment de type
équipements – produits par l’homme peuvent avoir des
caractéristiques semblables à celles des ‘communaux’.
• On les appellent des biens publics.
La notion de bien public
• Un bien public est un bien qui a les deux caractéristiques
suivantes :
– Il ne peut pas être exclu de la consommation ou de
l’usage d’une partie une fois produit.
• On dit qu’il s’agit d’un bien non appropriable, ou, par un
horrible barbarisme d’un bien non excludable.
– Le coût marginal d’un utilisateur marginal additionnel
est nul.
• On dit que la consommation est non rivale.
Exclusion (excludability)
• La notion d’exclusion (excludability) renvoie à la
possibilité d’un vendeur de forcer les consommateurs à
être acheteur, et donc de payer, pour le bien ou pour le
service qu’ils utilisent.
• La notion d’appropriabilité (appropriability) est
similaire. Elle se réfère à la possibilité d’exclusion d’un
tiers par l’utilisateur.
• Les deux notions ont une dimension juridique (droits de
propriété), une dimension culturelle et une dimension
technique.
Exclusion
• Certains biens ou services sont totalement ‘excludables’
– Une boîte de Coca-Cola
• Certains biens ou services sont totalement ‘non-excludables’
– La défense nationale pour une nation.
• Certains biens ou services sont partiellement ‘excludables’
– Les logiciels ou les CD ou DVD.
• Les lois et les techniques permettent de changer les choses
– Les inventions ou œuvres artistiques
– Les chaînes de télévision cryptées
Exclusion
• L’exclusion est une question de technique et de droit, mais aussi
de culture.
• Les voleurs, les pilleurs mettent en péril les droits de propriété.
• La pratique de photocopies, la copie des CD et des jeux vidéos est
une pratique courante dans les pays occidentaux.
• En Chine, les droits de propriété sur les produits d’information
sont moins acceptés qu’en Europe ou aux Etats-Unis.
• L’OMC a pour tâche d’étendre et d’homogénéiser l’exclusion à
l’échelle internationale.
Exclusion et nouvelle économie
de l’information
• Dans le nouvelle économie de l’information, le
propriétaire d’un bien ne peut pas facilement et sans frais
exclure l’usage illégal de ce bien.
• Le coûts de l’exclusion est élevé, la légitimité culturelle
de cette exclusion est mal assurée.
• La tradition est que ceux qui paient peuvent utiliser le
bien et que ceux qui ne paient pas sont exclus. Avec la
nouvelle économie, cette tradition est remise en cause et
devient plus incertaine.
Exclusion et nouvelle économie de
l’information
• Or, sans exclusion, la relation entre le producteur et l’utilisateur se
transforme en une relation de don ou de coercition, non plus
d’échange marchand.
• Les paradigmes appropriés deviennent de type redevance (levée de
fonds publics) ou de type réciprocité.
• Une autre solution possible est de faire payer autre chose que le
produit non exclu. Les publicités à la télévision, à la radio ou sur
le web par exemple.
• Mais alors, la concurrence n’est plus de même nature.
Rivalité (Rivalry)
• La notion de rivalité concerne l’effet sur les coûts et sur
la valeur d’une multiplication du nombre des usagers.
• La rivalité est une structure de coûts dans laquelle deux
unités ne peuvent pas être obtenues pour le même prix
qu’une unité. On dit qu’un produit est rival si, par
exemple, le structure de coûts est telle que produire deux
millions d’unités du produit coûtera à la société environ
deux fois plus de ressources que de produire un million
d’unités.
• La rivalité est liée à la nature intrinsèque du processus de
production et du bien ou du service considéré.
Rivalité
• Certains biens ou servies sont totalement rivaux : le
beurre ou les gâteaux, une coupe de cheveux. Ils restent
rivaux en présence d’économies d’échelle ou de champs.
• Certains bien sont non rivaux jusqu’à un certain seuil :
l’autoroute, le théâtre. On dit que ce sont des biens nonrivaux mais saturables.
• Certains biens ou servies sont non rivaux et non
saturables : la radio, les logiciels.
Rivalité et nouvelle économie de
l’information
• Dans les produits de la nouvelle économie, l’usage ou la
jouissance d’un bien basé sur l’information n’implique souvent
aucune rivalité et ces produits sont non saturables.
• Dans l’ancienne économie, faire payer à l’utilisateur marginal le
coûts de production marginal de ce bien conduit à un prix de
marché qui récompense suffisamment le producteur pour qu’il soit
incité à produire.
• Le prix conduit également au niveau approprié de production :
ceux qui n’ont pas les moyens de payer le coût ne consomment
pas.
Rivalité et nouvelle économie de
l’information
• Si les biens ne sont pas rivaux (deux peuvent
consommer au même coût que un), le fait de faire
payer un prix quelconque limite arbitrairement le
nombre d’usagers. En économie du bien-être statique,
en présence de coûts marginaux presque nuls et une
fois les investissements initiaux réalisés, tout le
monde devrait pouvoir consommer le bien.
• Mais un prix nul est non incitatif : personne ne fera
les investissements initiaux fixes et irrécupérables.
Rivalité et nouvelle économie de
l’information
• L’existence d’un nombre important de biens de grande
valeur non rivaux conduit à mettre en cause l’intérêt
même de la concurrence.
• La concurrence est la manière classique de contenir le
pouvoir des producteurs sur les consommateurs. Si vous
n’aimez pas les termes d’une offre, vous traversez la rue
et allez chez le concurrent.
• Mais ce pouvoir s’estompe et devient très coûteux si les
concurrents passent leur temps à dupliquer leurs efforts
et à rendre leurs offres compatibles.
Quatre catégories de biens
Consommation
Consommation
Rivale
non rivale
Bien privé
Bien public
appropriable
Bien
Exemple : le lait
Exemple : Canal +
Ressource commune
Bien public « pur »
Bien non
Exemple :
Exemples :
appropriable
poissons de la mer
l’éclairage public, la
appropriable
défense nationale
Bien public et passager
clandestin
• Par nature, un bien public, une fois créé, peut être
utilisé par tous.
– Ainsi, un individu contraint de payer un bien public en
fonction des avantages qu’il en tirera, à intérêt à sousestimer cet avantage.
– La propension au sous-investissement dans un bien
public est particulièrement élevée dans le cas où la
contribution est volontaire.
Solutions au problèmes des biens publics
• Peut-on compter sur des comportements naturellement
collectifs pour éliminer le comportement de passager
clandestin ?
• Les dons, la recherche médicale, les appels à contribution
volontaire, les logiciels gratuits.
• Les résultats expérimentaux.
• Tout ceci reste néanmoins insuffisant et incertain sur les
marchés
Solutions au problème des biens publics
• Redéfinir les droits de propriété
• Fiscaliser le financement des biens publics
(routes, ponts, armée, police, etc.)
• Le paiement indirect (la publicité à la
télévision ou sur le web).
Les externalités
• Intuition :
• Sur un marché, on dit qu’il y a externalité lorsqu’un
échange, ou la production nécessaire à cet échange, ou
l’usage du produit de cet échange, affecte un tiers qui n’est
pas partie prenante de cet échange.
Les externalités
• Exemples sur les marchés :
• Un Night Club occasionne des désagréments aux riverains (-)
• Mes voisins dans ma rue refont leurs façades (+)
• Une entreprise trouve une nouvelle manière d’organiser la production (+)
• L’ozone dans les aérosols engendre des effets de serre (-)
• Une entreprise en s’implantant dans une ville engendre de nouvelles activités
commerciales (+)
• Une entreprise qui fait de la publicité pour son produit accroît la demande
adressée aux produits concurrents (+)
• Une entreprise qui fait de la publicité pour son produit réduit la demande
adressée aux produits concurrents (-)
Les externalités
• Il existe aussi des effets, non reliées à un échange marchand
direct, mais à forte dimension sociale, qui peuvent être
assimilés à des externalités :
• Exemples d’externalités ‘hors marchés’ :
• Je brûle un feu rouge (-)
• Je fume dans un restaurant (-)
• Je me fais vacciner (+)
• …
Les externalités
• Définition
• Les externalités (externalities) ou effets externes
(external effects) apparaissent lorsque les coûts et
bénéfices d’une transaction ne sont pas tous
supportés par le même agent économique et qu’ils
ne sont pas totalement reflétés dans les prix de
marchés.
Les externalités
• Définition originale de Pigou (1920)
• « L'essence du phénomène est qu’une personne A, en
même temps qu’elle fournit à une autre personne B un
service déterminé pour lequel elle reçoit un paiement,
procure par le même occasion des avantages ou des
inconvénients d’une nature telle qu’un paiement ne
puisse être imposé à ceux qui en bénéficient ni une
compensation prélevée au profit de ceux qui en
souffrent. »
Les externalités positives et négatives
• On distingue :
• Les externalités négatives ou coûts externes
Un coût assumé par quelqu’un qui n’est pas impliqué dans
l’échange qui occasionne l’activité qui engendre ce coût.
– Exemple de la pollution
• Les externalités positives ou bénéfices externes
Un bénéfice perçu par quelqu’un qui n’est pas impliqué dans
l’échange qui occasionne l’activité qui engendre ce bénéfice.
– Exemple des innovations
Des biens publics aux externalités
• Certaines externalités ont une dimension de bien privé,
une solution efficace peut est trouvée : c’est le cas de
l’arbre dans ma propriété et qui fait de l’ombre dans le
jardin de mon voisin.
• Mais beaucoup d’externalités créent des biens publics :
pollution, innovation.
• On peut s’intéresser à la fonction de production de ces
biens publics créés par externalités.
Externalités et biens publics
• Cette fonction de production n’a pas de raison a priori
d’être croissante (ou décroissante pour les externalités
négatives) en tout point.
• Une telle fonction peut par exemple se saturer.
• Ainsi, les abeilles pour la pollinisation, … ou
l’innovation.
• C’est le cas, notamment, pour ce que l’on appelle les
externalités de position.
externalités de position
Une externalité de position :
Apparaît quand un accroissement des performances d’une
personne réduit le gain attendu d’une autre personne,
les gains ne dépendant que des performances relatives.
(Concours, sports, etc.)
Apparaît quand toute amélioration relative d’une partie
conduit nécessairement à dégrader la position d’une
autre partie.
externalités de position
Les externalités de position conduisent à une
course de position qui génère des
inefficacités :
 Des investissements en renforcement de
performances, même si ils sont mutuellement
inefficaces, sont stimulés par les externalités de
positions.
externalités de position
Les externalités de position conduisent à une course aux
positions socialement inefficace.
Une série d’investissements en renforcement de performances
qui sont mutuellement inefficaces et qui sont stimulés par les
externalités de positions.
Il est efficace de les limiter : interdire de faire 5/2. Limiter les
budgets des campagnes électorales.
Notion de concurrence destructrice
Les ‘biens clubs’
• Certains biens peuvent être exclus, mais la
valeur du bien s’accroît avec le nombre
d’utilisateurs : l’usage est en quelque sorte
‘anti-rival’.
– Le téléphone
– Internet
– Un standard
• Pour ces biens, l’optimum de production est
souvent le monopole, surtout si la dimension de
club n’est pas saturée.
Externalités et efficacité
• La présence d’externalités sur les marchés conduit à
l’inefficacité. En présence d’externalités, le produit
socialement efficace d’un marché concurrentiel peut ne
pas se réaliser.
• Les externalités posent le problème de la non
correspondance entre la valeur sociale et la valeur
privée des biens ou services.
Externalités et efficacité
• Pourquoi n’y a-t-il pas d’externalités dans la concurrence
pure et parfaite de Walras ?
• Parce que :
• 1. Les marchés sont complet
• 2. Les droits de propriété sont complets
Externalités et efficacité
• La présence d’externalités, qu’elles soient positives ou négatives
sur les marchés est toujours une source de défaillance de ces
marchés :
– dans le cas d’externalité négative, il y a trop de production au
sens de l’économie du bien être.
– dans le cas d’externalité positives, il y a trop peu de
production au sens de l’économie du bien être.
• C’est coûts pour la société de produire moins
d’externalités négatives, c’est aussi coûteux de produire
plus d’externalités positives.
How External Costs and Benefits
Affect Resource Allocation
Solutions
• Peut-on s’attendre à une solution – même partielle –
par les comportements des agents sur les marchés des
externalités ?
• Exemples des produits bio : des consommateurs
(nombreux) semblent prêts à payer plus cher pour des
produits qui protègent l’environnement.
• Mais :
– Les enquêtes de consommateurs montrent que ceux-ci
croient que les produits bio sont meilleurs (goûts, santé)
– L’efficacité de l’environnement n’est pas assurée par ces
achats
Préalable aux solutions : la question
du montant optimal d’externalités
Le montant optimal d’externalités négatives
n’est pas nul
Il est probable qu’il soit supérieur à zéro
Eliminer la pollution a des avantages et des
coûts
La meilleure politique consiste à éliminer la
pollution jusqu’à ce que le coût marginal d’une
réduction additionnelle égalise ses bénéfices
marginaux.
Solutions efficaces aux externalités
• Quatre grands types de solutions sont disponibles et
utilisés (c’est une part importante des interventions
publiques) :
* Etendre les droits de propriété.
* Interdire les externalités négatives, rendre obligatoire les
externalités positives (service public).
* Contingenter par des permis (négociables ou non).
* Inciter les comportements privés à être compatibles avec
l’efficacité sociale par des mesures fiscales discriminantes.
Etendre les droits de propriété
• Puisque les externalités sont une carence de droits de
propriété, étendre ces droits résout en principe le
problème.
• Exemple : Droits de propriété intellectuelle (scientifique
ou artistique)
• Droits de propriété sur le déchets (on crée des marchés
à prix négatifs).
• Problème : pas toujours possible (contrôle,
information, etc.), ni efficace (innovation).
Interdire ou obliger
• Interdire certaines activités polluantes (où les
délocaliser : équilibre coûts-bénéfices).
• Rendre obligatoire certaines activités à forte externalités
positives : formation, recherche fondamentale.
• Problème : Difficile à définir : quel est l’optimum
d’externalités ? Qui doit polluer pour que la société soit
efficace ? Quel est le montant optimal de recherche
publique?
Contingenter par des droits négociables
• Revient à contrôler le montant global en laissant au
marché la fonction de répartition des droits, à la fois
initialement et dans le long terme.
• Exemple de la pollution.
• Avantage : le poids des ajustements est porté par ceux
qui ont les coûts d’ajustement les plus faibles.
• Problèmes : contrôler, définir le montant optimal de
contingentement (l’optimum n’est pas de ne pas
polluer). Dimension internationale (équité et efficacité
des quotas).
Au total, résoudre les problèmes
d’externalités est rendu difficile par :
• La définition socialement acceptée d’une norme
d’externalités optimales
• La dimension souvent collective des externalités
• L’information asymétrique
• La difficulté de contrôle pour le régulateur public
• Les incidences sur la redistribution des revenus
• La dimension internationale de beaucoup
d’externalités
• Le taux d’actualisation de longue période des
pouvoirs publics et des opérateurs privés.
Mesures fiscales
• On subventionne les activités à effets externes
positifs : formation, recherche, etc.
• On taxe les activités à effets externes négatifs :
pollution, tabac.
• Problème : Ici encore, la définition de
l’optimum. Pas d’allocation optimale (mesure
fiscales non négociables).
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