Hémofiltration

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Épuration extra-rénale
Cours IADE
Dr Thomas RIMMELE
([email protected])
Département d’Anesthésie-Réanimation,
Pavillon P Réanimation,
Hôpital Edouard Herriot, Lyon
Avril 2007
Plan
- Hémodialyse
- Hémofiltration
- Hémodiafiltration
- Acétate Free Biofiltration
- Dialyse péritonéale
- EER et choc septique
Suppléance rénale : oui mais…
• REIN
300 m2 de membrane glomérulaire
150 km de tubules
Epuration de 180 litres de sang / 24 heures
• DIALYSEUR 0,5 à 2 m2 de membrane
Pas de travail tubulaire
Epuration de 40 à 60 litres / 4 heures
• EER
Transfert de solvant et de solutés à
travers une membrane semi-perméable
Hémodialyse
INDICATIONS URGENTES
• Hyperkaliémie aiguë menaçante
• Hyperhydratation : surtout OAP, HTA sévère,
hyponatrémie profonde avec signes neuro.
• Acidose métabolique sévère (pH < 7)
• Encéphalopathie urémique
• Anurie
• On peut dialyser un patient qui est en :
- insuffisance rénale aiguë
- Insuffisance rénale chronique
- Sans insuffisance rénale
Hémodialyse
Sang
Dialysat
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* **
* Molécules
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• Principe physico-chimique : DIFFUSION
• Passage d’ions au travers de la membrane semiperméable selon un gradient de concentration
• Intermittente
Faible transfert volumique : 2 à 3 litres / séance
Avantages
Facile à mettre en œuvre, technique ancienne
Bonne efficacité pour les petites molécules
Inconvénients
Faible performance pour les moyennes et grosses
molécules
NATURE DES ECHANGES
1
Sang
Membrane
Dialysat
2
1 - Globules
rouges
2 - Bactérie
Bicarbonate
Sodium
Potassium
Chloride
Urée
Créatinine
Beta 2-m
(Soluté PM>5000)
Acide urique
Diffusion ou dialyse
Transfert moléculaire de solutés
par Gradient de concentration


Dialyse ou Diffusion
• Influencée par le gradient de concentration des
solutés de part et d ’autre de la membrane, la
surface de la membrane et ses caractéristiques
physico-chimiques
• Efficace pour les petites molécules
(350 < PM < 500 daltons)
• Principe essentiel de la dialyse conventionnelle
et de la Dialyse péritonéale
• Comment avoir perte de poids en hémodialyse ?
La perte de poids en hémodialyse est possible grâce à
une petite ultrafiltration de 2 à 3 litres / 4 h. On garde le
terme « hémodialyse » tant qu’il n’y a pas de liquide de
substitution (= réinjection).
Des que l’on met en route une réinjection, il faut alors
employer le terme « hémodiafiltration ».
TECHNIQUE
HEMODIALYSE
Chlorure de sodium
Pompe héparine
Pompe artérielle
Sang
Manomètre
Pression
PV
Clamp veineux
D
I
A
L
Y
S
E
U
R
Dialysat stérile
Dialysat usé
Prescription d’une hémodialyse
•
•
•
•
Débit sang
Débit dialysat
Perte de poids
Durée
• Bain de dialyse (bicarbonates, potassium,
conductivité)
• Anticoagulation
Prescription type hémodialyse
•
•
•
•
•
Débit sang : 200 mL/min
Débit dialysat : 500 mL/min
Perte de poids : 3 kg
Durée : 4 h
Bain de dialyse : K+ = 3,5 mmol/L
Bicarbonates normaux
• Conductivité : 14,5
• Anticoagulation à l’héparine PSE à adapter selon
temps de coagulation
Hémofiltration
Hémofiltration continue
ΔP
Sang
Ultrafiltrat
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* Eau + molécules
**
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*
• Principe physico-chimique : CONVECTION
• Epuration du sang en eau plasmatique et en
diverses molécules selon un gradient de pression
hydrostatique
• Notion de point de coupure de la membrane
d’hémofiltration
• Nécessité d’un liquide de substitution
Hémofiltration veino-veineuse continue
Avantages
Bonne performance pour les moyennes et grosses molécules
(jusqu’à 50 000 D)
Inconvénients
Faible efficacité pour les petites molécules (si faible débit
d’ultrafiltration)
TECHNIQUE
HEMOFILTRATION
Chlorure de sodium
Pompe héparine
Réinjection
Mode prét-dilutionnel
Pompe artérielle
Sang
Mb d’HF
Réinjection
Mode post-dilutionnel
Manomètre
Pression
PV
Clamp veineux
Ultrafiltrat
Prescription d’une hémofiltration
•
•
•
•
Débit sang
Débit d’ultrafiltration
Perte de poids
Durée
• Anticoagulation
• Perte de poids = (débit d’UF) - (débit du
liquide de substitution)
Prescription type hémofiltration
•
•
•
•
Débit sang = 200 mL/min
Débit d’ultrafiltration = 3000 mL/h
Perte de poids = 100 mL/h
Durée = continue
• Anticoagulation : héparine PSE à adapter
aux temps de coagulation
• Hémofiltration = technique pouvant être
utilisée en continu ce qui permet une
relative bonne stabilité hémodynamique.
Débit d’ultrafiltration
• Corrélation entre débit d’ultrafiltration et survie
des malades
• Plus débit d’UF augmente, plus la survie des
malades placés en HF continue augmente !
• Recommandation : au moins 35 mL/kg/h
• Malades en choc septique : au moins 45 mL/kg/h
Ronco, Lancet 2000
En somme, 3 types de principes
physicochimiques guidant les
échanges
• 1) Diffusion pour l’hémodialyse
• 2) Convection pour l’hémofiltration
• 3) Adsorption en plus pour HD et HF selon le type
de membrane d’HD ou d’HF utilisée.
Adsorption
Domaines hydrophobes
Interactions
ioniques
solide
Protéine
Interactions polaires
Charges
électriques
Interface
solide/solution
Adsorption membranaire de solutés
par Gradient d’affinité
Adsorption
• Dépend de la distribution des domaines hydrophiles
et hydrophobes de la membrane et donc de sa charge
électrique (AN69)
• Efficace pour des molécules 350 kDa (albumine,
fibrinogène, 2 microglobuline, cytokines, fragments
de compléments activés et endotoxiniques)
• Fonction de la membrane utilisée
EFFICACITE de l ’EER
• Somme des transferts diffusifs, convectifs
et adsorptifs
EFFICACITE de l ’EER
• Somme des transferts diffusifs, convectifs et
adsorptifs  type de membrane - modalité de la
séance
• Fonction
– du dialyseur : nature de la membrane - surface
d ’échange
– du gradient de concentration des solutés
– des conditions d’utilisation : débit sanguin - débit
dialysat - accès vasculaire
Hémodiafiltration
HEMODIAFILTRATION
Association de la diffusion et de la convection
En mode continu ou intermittent
Pré ou post-dilutionnel
TECHNIQUE
HEMODIAFILTRATION
CONTINUE
Dialysat stérile
Liquide de
substitution
Diffusion
+
Convection
Dialysat usé
+
ultrafiltrat
CAVHDF
CVVHDF
Hémodiafiltration artério-veineuse
continue
Hémodiafiltration veino-veineuse
continue
Prescription d’une hémodiafiltration
•
•
•
•
•
Débit sang
Débit dialysat
Débit d’ultrafiltration
Perte de poids
Durée
• Bain de dialyse
• Anticoagulation
Hémodiafiltration en
Acétate Free Biofiltration (AFB)
TECHNIQUE
HEMODIAFILTRATION
ACETATE FREE BIOFILTRATION
• Caractérisée par un dialysat sans tampon
bicarbonates et une réinjection post-dilution de
soluté bicarbonaté
• Très bonne tolérance hémodynamique
CHOIX DU GENERATEUR
INTEGRA
Générateur permettant
-Dialyse bicarbonate
-Dialyse acétate
-Ultrafiltration séquentielle ou
continue (UF)
-Hémodiafiltration (CVVHDF)
-Biofiltration sans acétate
CHOIX DU GENERATEUR
PRISMA
Système polyvalent pour les thérapies
extra-rénales continues et le contrôle
de la balance des fluides, permettant
- CVVH
- CVVHD
- CVVHDF
CHOIX DU GENERATEUR
PRISMA
Moniteur adapté
- pour les unités
sans traitement d’eau
- pour les thérapies
d’EER continues
DIALYSAT
• Soit solutions prêtes à l ’emploi et stériles
CVVH ou CVVHD manuelles (BSM22) ou
moniteur type PRISMA
• Soit solutions obtenues par dilution au
1/35 de concentrés avec eau « ultrapure »
Toutes techniques avec générateur
Nécessité d ’un osmoseur et de contrôle de qualité
du dialysat (analyse physico-chimique et
bactériologique - dosage d’endotoxines)
ROLE DU SODIUM EN
HEMODIALYSE
• Le sodium est l’élément prépondérant de
l’osmolarité plasmatique
• La concentration en sodium du dialysat et le
gradient de concentration de part et d’autre de la
membrane déterminent les transferts du sodium
par convection et diffusion
• Seul le sodium plasmatique électriquement actif
(non lié aux protéines et aux lipides soit ≈ 95% du
Na plasmatique) participe aux transferts
ROLE DU SODIUM EN
HEMODIALYSE
DIALYSAT ENRICHI EN SODIUM
TRANSFERT DU DIALYSAT VERS LE COMPARTIMENT VASCULAIRE
=
RETABLISSEMENT D’UNE OSMOLARITE EFFICACE
Refilling:
Stabilité tensionnelle
Liquides cellulaires
Interstitium
Secteur vasculaire
Durant la séance
Relation concentration dialysat Na+
et conductivité
Corrélation entre [Na+] du dialysat et conductivité
Composition du dialysat en mmol/L: Na 139, K 2, Mg 0.5, HCO 35
Relation concentration plasmatique
Na+ et conductivité du dialysat
La concentration plasmatique du sodium est le résultat des
transferts diffusifs et convectifs du sodium à travers la
membrane, corrigée du facteur de Donnan (environ 0.95 pour
une concentration plasmatique normale)
Donc pour obtenir un équilibre des concentrations avec le dialysat,
il faut établir un gradient transmembranaire entre eau
plasmatique et dialysat
HD (essentiellement diffusion): gradient ≈ 5 à 6 meq/L
HDF (UF ≈ 50 à 65 ml/mn): gradient ≈ 9 meq/L
AFB (UF ≈ 30 à 40 ml/mn: gradient ≈ 15 meq/L
ACCES VASCULAIRE
Cathéter double lumière co-axial concentrique
ACCES VASCULAIRE
Fistule artério-veineuse
ANTICOAGULATION
• Patient sans risque hémorragique
Héparinothérapie standard non fractionnée perdialytique
Héparinothérapie de bas PM toutes les 4 à 6 heures
• Patient avec risque hémorragique
Héparinisation minimisée: soit HNF soit HBP
• Anti-coagulation contre-indiquée
Protocoles « sans héparine » : rinçage du circuit - prédilution - membrane de
surface traitée type AN69ST
• Allergie à l’héparine
Citrate de sodium - Orgaran
EFFICACITE TOTALE DE
L ’EER
• Clairance totale du système affectée aussi
par:
• Recirculation du sang (5 à 20%) au niveau
de l ’accès vasculaire
• Phénomènes de rétrofiltration (UF
insuffisante avec membrane haute
perméabilité)
RETROFILTRATION
Pe
Ps<Pe
Qb
Qb
SANG
DIALYSAT
RETROFILTRATIO
N
Pression oncotique
Pression hydrostatique
Pression transmembranaire
Dialyse péritonéale
Le liquide de dialyse est introduit
dans la cavité abdominale par
l’intermédiaire d’un cathéter
La dialyse péritonéale utilise
le péritoine comme
surface d’échanges
• Plusieurs cycles de remplissage et de vidange de la
cavité péritonéale.
- Remplissage de la cavité péritonéale par dialysat (2 litres)
- Échanges pendant une durée déterminée
- Vidange
• Le péritoine fait office de membrane d’échange.
• Technique très intéressante quand il persiste encore une
diurèse résiduelle
• En moyenne 4 échanges par jour
Risque de péritonite et de diminution progressive des capacités
de filtration du péritoine
La dialyse en France en 2003
• 30882 dialysés
Age moyen de 63 ans
D.P. : 8.7 %
• 9% en dialyse péritonéale
Age moyen 67 ans
Enquête SROS juin 03
RDPLF 2004
Coût Moyen de Traitement
en Dialyse
• Hémodialyse
HD Centre Lourd : 61 000 Euros
HD Autodialyse : 38 000 Euros
HD à Domicile : 32 000 Euros
• Dialyse Péritonéale
DP : 32 000 Euros
Santé publique 2002, vol.14, n°2, pp107-119
Intérêts de la DP chez le patient IRC
• Au plan médical:
- Diminution de l’instabilité hémodynamique et du risque
d’arythmie
- Facilité de la pose de cathéter/création de FAV sur vaisseaux
fragiles
- Préservation du capital vasculaire du patient
- Bonne survie dans un contexte de prise en charge intégrée
• Indépendance/autonomie
- Domicile
- Régime plus élargi qu’en HD si pas d’anurie
• Coût
- Réallocation des ressources pour traiter plus de
patients
- Diminution des coûts de transport
- Possibilité d’assistance par des IDE à domicile
Différentes modalités de cycles !
8H
12H
16H
20H
Cycle de nuit
Cycle de jour
Interversion des cycles selon type dialysat & système
8H
19H
Cycle de jour
23H
4H
Cycle de nuit
DPIN
DP Intermittente
Nocturne
ventre vide le jour
Cycles de nuit
DPCC
DP Continue
Cyclique
ventre plein le jour
Cycles de nuit
DPF
DP
Fluctuante
ventre plein le jour
Cycles de nuit fluctuants
DPCO
DP Continue
Optimisée
ventre plein le jour
Cycles de nuit
DPFO
DP
Fluctuante
Optimisée
ventre plein le jour
Cycles de nuit fluctuants
EER et choc septique :
Au-delà de la suppléance rénale !
- Hémofiltration à haut débit
- Hémofiltration à très haut débit
- Pulse High Volume Hemofiltration
Coupled Plasma Filtration Adsorption
Le choc septique
• Sepsis : SIRS + infection documentée
(SIRS = Syndrome de réponse inflammatoire systémique)
• Sepsis sévère : apparition de la dysfonction d’un ou
plusieurs organes
• Choc septique : aggravation du sepsis sévère avec
hypotension artérielle réfractaire au remplissage
vasculaire (amines)
• Infection initiale très variée
• 1ère cause de mortalité en réanimation
Taux de mortalité = 50 % environ
• Stabilité du taux de mortalité dans le temps malgré les
progrès de la médecine.
• Physiopathologie partiellement comprise :
- Libération d’endotoxines dans le sang
- Activation du système immunitaire
- Réponse inflammatoire : libération de plusieurs médiateurs
inflammatoires (cytokines) : SIRS
- Notion de cascade inflammatoire
- Réponse inflammatoire inappropriée
Syndrome de défaillance multiviscérale
Décès
Schéma illustrant la notion de « cascade » de cytokines pro- et anti-inflammatoires
au cours du temps après une injection de lipopolysaccharide.
• Modulation de cette réponse inflammatoire :
nombreuses voies de recherche…
• Hémofiltration à haut débit et CPFA : techniques
pouvant épurer de manière non spécifique les
médiateurs inflammatoires en excès.
CPFA est un traitement extracorporel
pour les patients avec défaillance multiviscérale ou sepsis,
utilisant une cartouche de résine adsorbante spéciale.
Adsorption non-spécifique
Un plasmafiltre sépare le plasma du sang.
Plasma
Ce plasma passe dans une cartouche à
même d’absorber une vaste gamme de
médiateurs inflammatoires.
Le plasma ainsi purifié est restitué au
patient.
UF sortie
Substitution
Après ce premier stade suit, en série, un
hémofiltre qui se charge de l’épuration
par convection ainsi que de l’équilibre
hydrique et de l’équilibre acido-basique
par
l’injection
d’un
liquide
de
substitution en post-dilution.
Schéma CPFA
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