NEPHROLOGIE

publicité
NEPHROLOGIE
CHAPITRE 4 : Dialyse péritonéale
Ketty Deléris - Diététicienne
Définition.
 technique d’épuration  élimination des déchets
toxiques accumulés dans le sang et l’eau en excès
 épuration faite au travers du péritoine : sang vers le
dialysat. Le dialysat est introduit dans la cavité
péritonéale via un cathéter implanté à demeure.
 dialyse tous les jours : 12-15h/jour.
Définition.
 Cette technique est moins chèr que l’hemodialyse, mais
elle ne peut durer que pendant quelques années. Le
passage à l’hémodialyse sera systématique par la suite.
NB : on ne peut proposer cette dialyse qu’aux personnes
ayant encore une diurèse résiduelle.
le cathéter est posé 15 jours avant la première dialyse
péritonéale.
Deux mécanismes
 Diffusion :
 les molécules passent du milieu le + concentré vers le –
concentré jusqu’à l’équilibre, les déchets contenus dans le
sang (urée, créatinine, acide urique) diffusent ver le dialysat.
 Osmose :
 l’eau passe du milieu le – concentré vers le + concentré et ceci
jusqu’à l’équilibre des concentrations. Le dialysat contient du
glucose à forte concentration (c’est l’agent osmotique). Le
sang est moins chargé en glucose. Le glucose va attirer l’eau
plasmatique vers le dialysat. Ce phénomène s’appelle l’ultra
filtration.
 Il va donc falloir faire attention à la consommation de
glucides, car une petite quantité de glucose du dialysat va
passer dans le sang. On éviter donc de proposer la dialyse
péritonéale pour les patients diabétiques.
2 sortes de dialyse péritonéale.
 DPCA : dialyse péritonéale continue ambulatoire.
 s’effectue le jour.
 4 poches de 2l/j.
 durée de la stase = 4h soit 16h de dialyse
 DPA : dialyse péritonéale automatique.
 s’effectue la nuit.
 15l, la machine gère automatiquement les échanges de
liquides propre/salle.
 On la propose rarement, seulement quand on n’a pas le choix,
car il n’existe que de peu de machine pour réaliser cette
dialyse.
Surveillance du poids
 reflet de l’équilibre hydro-sodé.
 PI fixé par le médecin en fonction de l’état général du
patient (œdèmes, dyspnée, HTA).
 Le contrôle du poids se fait 1 fois par jour
 la perte de poids : Déshydratation s’accompagnant de
fatigue, hypotension artérielle, crampes et sensation de soif.
 On augmente les apports hydriques ou changer TTT.
 La prise de poids : surcharge hydrosodée, s’accompagne
d’une augmentation de la TA, œdèmes des MI.
 Diminution des apports hydriques, et éventuellement le sel.
Prise en charge diététique
 Il faut surveiller le transit intestinal. Si le patient est
constipé, il va y avoir des difficultés de drainage et un
risque de déplacement du cathéter. Il faut s’assurer que
le patient consomme suffisamment de fibres pour
réguler son transit.
 Bien que l’épuration se fasse en continue, la
surveillance diététique est obligatoire, car il y a des
inconvénients :
 Perte de protéines (surtout en acides aminés)
 Apport de glucose via le dialysat
 Perte de potassium : on aura moins à lutter contre
l’hyperkaliémie
Prise en charge diététique
PROTEINES : 1,2g/kg de poids/jour.
Les patients peuvent perdre de 3 à 9g d’acides aminés par
séance de dialyse, selon le type de poche et le nombre
par jour.
Il faut donc compenser ces pertes. Ce sont donc des
patients à haut risque de dénutrition. On veillera à ce
qu’ils aient un apport énergétique suffisant.
Prise en charge diététique
GLUCOSE : comme il est considéré comme un agent osmotique,
il peut déséquilibrer un état pré-diabétique, être à l’origine
d’une hyperglycémie et/ou d’un surpoids.
Pour 1 Litre de dialysat : 9g de glucose sont absorbés.
On limitera donc la consommation de glucides simples
(Saccharose du sucre, et fructose des fruits).
On fera quand même attention :
 Une personne âgée : on peut lui laisser sa pâtisserie du dimanche
 Un enfant avec des antécédents de diabète : on est strict et on
limite les fruits à 2 par jour. Si sa glycémie et sa kaliémie sont
normales, et qu’il n’y a pas de prise de poids, on peut lui laisser 3
fruits par jour sans problème.
Prise en charge diététique
POTASSIUM : il y a rarement de restriction contrairement à
l’hémodialyse.
Il y a des pertes de potassium dans le dialysat, et les patients
gardent une diurèse résiduelle.
Par contre, s’il n’y a plus de diurèse, il passe en hémodialyse de
suite. L’hyperkaliémie est rare avec la dialyse péritonéale.
EAU : 500mL + le volume de diurèse.
Il y a peu de restriction sévère car il reste une diurèse
résiduelle. Par contre, s’il y a une restriction sodée et que le
patient a beaucoup d’œdèmes, la restriction hydrique sera plus
sévère.
Prise en charge diététique
SODIUM : régime normosodé à 6-8g de sel par jour, sauf s’il
y a des œdèmes, une IC, une HTA, une prise de poids, … car
cela signifie que les apports en sel sont trop importants.
LIPIDES : on essaie de garder un bon équilibre des AG, en
privilégiant les AGMI et les Oméga 3. Il faut adapter
l’alimentation si le taux de LDL Cholestérol est élevé. Les
ANC seront les mêmes que pour le bien portant.
Prise en charge diététique
EQUILIBRE PHOSPHO-CALCIQUE :
on n’agit qu’en cas d’hyperphosphorémie (Phosphorémie >
1,8 mmol.L-1).
On ne fait jamais de régime hypophosphorique stricte. Les
médecins préfèrent prescrire des chélateurs de
phosphore.
S’il y a une hyperphosphorémie, on limite la
consommation de phosphore à 900mg par jour, mais il faut
veiller à ce que le patient ne soit pas dénutri, car on sait
que les sources alimentaires de phosphore sont également
source de protéines.
Conclusion
Le patient va donc devoir effectuer un suivi régulier par une
équipe de médecins, diététiciennes, infirmières, …
On fait des bilans sanguins mensuels, et on demande au patient
de remplir un semainier alimentaire au moins 1 fois par an afin
de refaire le point avec lui.
La dialyse péritonéale présente de bons résultats, mais il faut
bien tenir compte de l’anorexie du patient, car le dialysat
appuie sur la paroi du patient et augmente la pression
abdominale entrainant une perte d’appétit.
La complication majeure à redouter avec cette dialyse, est la
péritonite. Rares sont ceux qui n’en ont pas fait. Par contre,
s’ils en font souvent, on les passe en hémodialyse.
Téléchargement