Méditation - Café

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Réunion préparée avec
Didier-David Fernandez et Didier Juif.
1. Étymologie / Définitions :
2. Citations choisies :
3. Notions / Concepts / Prises de vues :
Penser / Réfléchir.
4. Questions / Discussion : 3 questions, 20 mn environ par question.
5. En guise de conclusion
Étymologie et définitions
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
Étymologie
Méditation vient du latin meditatio, de meditari, méditer, fréquentatif de mederi, donner des
soins à, d’où provient médecine.
Définitions :
Larousse sur internet (extrait) :

Action de réfléchir, de penser profondément à un sujet, à la réalisation de quelque chose :
Cet ouvrage est le fruit de ses méditations.

Attitude qui consiste à s'absorber dans une réflexion profonde : Se plonger dans la
méditation.

Oraison mentale, application de l'esprit à des vérités religieuses.

Méditation transcendantale : Technique de détente qui consiste à s'abstraire des stimulus
sensoriels et kinesthésiques et à se concentrer sur un mot secret répété jusqu'à arriver à un
état de conscience altéré.
Synonymes : Approfondissement, étude, pensée, recherche, réflexion, spéculation, contemplation.
Dictionnaire de philosophie Christian Godin (extrait) :

Pensée particulièrement attentive et profonde, qui ne cesse de travailler son objet pour le
déterminer le plus exactement possible.

En Inde (hindouisme, bouddhisme), la méditation (dhyâna) est la pensée en tant qu’elle abolit
tout objet autre qu’elle-même et peut aller jusqu’à s’abolir dans la saisie de sa propre illusion.
Citations choisies
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Par Didier-David :
« Par la méditation, réaliser combien l'être humain pense à l'inutile, combien
l'esprit de l'homme est désordonné. » Léonard de Vinci
Par Didier :
« La méditation c'est une conscience claire de tout évènement, un souffle
apaisé, un accord avec le monde. » Pascal
Par Jean-Paul :
« La béatitude est le bonheur du sage, ou la sagesse elle-même comme
bonheur. Son contenu est de joie, donc d’amour. Son objet est la vérité, donc
tout. C’est l’amour vrai du vrai. » André Comte-Sponville
Notions / Concepts / Prises de vues
Penser / Réfléchir
1. Penser :
Qu’est-ce donc que je suis ? Une chose qui pense. Qu’est-ce qu’une chose qui pense ? C’est une
chose qui doute, qui conçoit, qui affirme, qui nie, qui veut, qui ne veut pas, qui imagine aussi, et qui
sent » disait Descartes.
Au sens large, comme l’a précisé Kant « Penser, c’est unifier des représentations dans une
conscience », n’y aurait-il aucune pensée possible sinon à partir de la conscience ?
Au sens plus restreint, si l’on se réfère à l’étymologie selon laquelle, penser c’est peser, (les
arguments, les expériences, les informations et jusqu’à la pensée elle-même), ne faut-il pas penser
avec ACS que : « Penser, c’est unifier des représentations dans une conscience, sous la norme de
l’idée vraie donnée ou possible » ?
2. Réfléchir :
Au sens large, réfléchir ne serait-il rien d’autre que penser, mais plus intensément avec un effort
particulier ?
Au sens plus restreint, réfléchir (du latin reflectere, recourber, ramener) ne suppose-t-il pas un retour
de la pensée sur elle-même ?
Autrement dit, réfléchir, est-ce :
 Se regarder penser, s’enfermer dans la réflexivité du sujet pensant donc sur le sujet lui-même
 Ou, au contraire, philosopher, à la façon des Grecs (comme dit Marcel Conche) en essayant de
penser le réel du monde en vérité dont le moi n’est qu’une partie ?
Méditer, est-ce réfléchir ?
Méditer, est-ce s’abstraire du monde ou, au contraire, vouloir y adhérer ?
QUESTIONS
1. Méditer, est-ce réfléchir ?
2. A quoi peut servir la méditation ?
3. Méditer, est-ce s’abstraire du monde ?
1.
Méditer, est-ce réfléchir ?
Animation Didier Juif
Méditer et réfléchir : similitudes et différences ?
Méditer, est-ce penser profondément ou cesser de penser ?
1. Méditer, est-ce réfléchir ?
1. Réfléchir ?
 Si la pensée peut être diffuse, toute réflexion ne suppose-t-elle pas une concentration de la
pensée ?
 De par son étymologie même, toute réflexion ne suppose-t-elle pas un retour en arrière,
comme une espèce de mise à plat ou en cohérence des idées reçues ?
 Chez Kant, la réflexion n'est-elle pas, en effet, la conscience du rapport de certaines
représentations données à nos différentes sources de connaissance ?
Que le moi en soit l'objet (introspection) ou qu'il ne le soit pas (l'objet est alors tout ce
qui l'entoure), toute réflexion n'est-elle pas connotée par l'absence de précipitation
afin de mieux comprendre les causes ou les raisons de ce que je perçois ?
2. Méditer ?
Qu'il s'agisse d'une pensée :
 Qui ne cesse de travailler son objet de façon particulièrement attentive ou profonde
pour le déterminer le plus exactement possible (méditation philosophique).
 Ou qui abolit tout objet autre qu'elle-même et peut aller jusqu'à s'abolir dans la saisie
de sa propre illusion (méditation de type religieux ou oriental)
Toute médiation n'est-elle pas une pratique qui permet de calmer ses pensées,
à la fois par le repos physique et/ou mental ?
Toute méditation ne tend-elle pas à un mieux être ?
Toute réflexion intense où le moi parvient à s'oublier ne débouche-t-elle pas sur la méditation :
•
Sans renoncer à la raison et en accédant à la sagesse
•
Ou en y renonçant et en abolissant le moi dans sa propre illusion ?
2.
A quoi peut servir la méditation ?
Animation Didier-David Fernandez
Dans quels buts médite-t-on ?
Faut-il distinguer la méditation mystique de la méditation philosophique ?
2. A quoi peut servir la méditation ?
1. Pourquoi méditer ?
 Pour apprendre à se concentrer ?
 Pour se relaxer physiquement ou mentalement ?
 Pour mieux se connaître ? (en accédant à son inconscient ?)
 Par amour de la vérité ?
 Pour atteindre l'ataraxie (tranquillité de l'âme avec ou sans recours au divin) dans l'action ?
Si les objectifs de méditation sont divers, la recherche d'une plus
grande tranquillité de l'âme en acte ne les fédère-t-elle pas tous ?
2. Méditation mystique / méditation philosophique ?
Méditation mystique:
Si l'étymologie rattache le mot aux mystères, le mystique, n'est-il pas celui qui voit la vérité en
face en parvenant à n'être plus séparé du réel :
 Ni par le discours : il est silence. Ni par le manque : il est plénitude
 Ni par le temps : il est éternité. Ni par lui-même : il est simplicité (anatta bouddiste) ?
Par la méditation mystique, le sage athée (sans croire en Dieu) et/ou le saint (en y croyant)
ne font-ils pas l'expérience de l'absolu ici et maintenant ?
Méditation philosophique :
 Toute méditation philosophique consistant à penser sa vie, puis vivre sa pensée n'est-elle
pas un acte menant à une sagesse permettant de mieux vivre ?

La méditation philosophique ne serait-elle pas le point de passage obligé entre le discours et
l'expérience, entre la philosophie théorique et la philosophie en acte qu'on appelle sagesse ?
Toute méditation philosophique ne serait-elle pas une méditation mystique inachevée (avec ou sans Dieu) ?
Absolument chez le sage ou le saint et relativement chez la plupart d'entre nous, la méditation
n'est-elle pas le moyen d'atteindre l'ataraxie du plaisir en repos et du bonheur en acte ?
3.
Méditer, est-ce s’abstraire du monde ?
N'y-a-t-il pas deux façons de s'abstraire du monde ?
N'y-a-il pas deux types principaux de méditation ?
3. Méditer, est-ce s’abstraire du monde ?
1. N'y a-t-il pas deux façons de concevoir une abstraction ?
 Abstraction vient du latin abstractio du verbe abstrahere, enlever en tirant, arracher.
 Dire d'une table, par exemple, qu'elle est rectangulaire, n'est-ce pas effectuer une
abstraction, dès lors que, de toutes les qualités de cet objet, on ne retient que sa forme ?
 N'en va-t-il pas de même de toute science, comme de toute connaissance qui, en ce sens,
serait une abstraction consistant à unir par la pensée ce qui n'existe que séparément ?
 En revanche, si toute croyance constitue également une abstraction, n'est-elle pas d'un type
opposé qui consisterait à isoler par la pensée ce qui en réalité n'existe qu'avec autre chose ?
S'abstraire du monde est-ce s'en isoler ou, au contraire, vouloir faire corps avec lui ?
2. N'y-a-il pas deux types principaux de méditation ?
 Dont l'une consisterait à abolir tout objet autre qu'elle-même et qui pourrait aller jusqu'à
s'abolir dans la saisie de sa propre illusion (méditation de type religieux)

Et dont l'autre ne cesserait de travailler son objet de façon particulièrement attentive ou
profonde pour le déterminer le plus exactement possible par l'usage de la raison (méditation
de type philosophique).


Autrement dit, ne peut-on pas penser que :
La méditation de type religieux revient à se séparer du monde, ici et maintenant
Alors que la méditation de type philosophique, sans renoncer à la raison dont elle
fait partie, tend, au contraire, à s'unir à lui ?
Si toute méditation, quel qu'en soit le type, est une abstraction qui mène au silence
et à l'amour, ne faut-il pas distinguer celles qui consistent, ici et maintenant, à se
retirer du monde, de celles qui, au contraire, tendent à faire corps avec lui ?
Si, au point culminant de sa méditation, le mystique, accède, ici
et maintenant, au silence de l'amour absolu, cette absoluité là
n'est-elle pas le maximum de mystère pour le mystique religieux
et, au contraire, le maximum d'évidence pour le mystique athée ?
Prochaines réunions
MDS Agde
de 18h30 à 20h :
Conférence-débat "Qu’est-ce qu’être beau ?" mardi 27 janvier de 21h à 22h30
• "Solitude" : mardi 10 février
• "Education" et choix des thèmes de la saison prochaine : mardi 10 mars
MAM Béziers de 18h30 à 20h :
• " Vivons-nous dans le temps ou sommes-nous le temps même? " : mercredi 25 mars.
Par prudence, n'oubliez pas de réserver vos places (04 67 94 67 00)
Informations et documents sont disponibles sur :
http://www.cafe-philo.eu/
Sans amalgame avec la religion islamique dans son
ensemble, que nous partagions ou pas l'humour de
Charlie Hebdo, comment pourrions-nous ne pas être
totalement solidaires des 17 victimes si lâchement
assassinées au nom d'Allah la semaine dernière ?
Quelle croyance en Dieu digne de ce nom, pourrait-elle,
en effet, renier à ce point l'amour et célébrer la haine ?
Puisse cette minute de silence affirmer avec force notre
totale solidarité, ainsi que notre absolue mobilisation
unitaire et républicaine contre de telles exactions !
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