COURS DE CATALYSE INTRODUCTION (1h30) Catalyse hétérogène (7h30) M.-C. GAZEAU Catalyse homogène acide-base et enzymatique (6h) F. RAULIN Catalyse homogène par les métaux de transitions (7h30) S. CONDON LA CATALYSE - INTRODUCTION Les réactions catalytiques jouent un rôle important dans notre vie : dans notre corps, dans notre quotidien Réactions biologiques : respiration, transport et assimilation des aliments, photosynthèse des plantes, … Processus industriels majeurs (fabrication des produits chimiques usuels): engrais (synthèse de l’ammoniac NH3 par processus catalytique) colles, plastiques, peintures (synthèse du méthanol CH3OH par processus catalytique) raffinage du pétrole brut (forme non utilisable) : obtention de produits utilisables carburants (Gaz de Pétrole Liquéfié, essences, gasoils), combustibles (fioul), produits spéciaux (cires ou paraffines), … Voitures, usines engendrent des composés nocifs : élimination ou transformation de ces derniers en produits inoffensifs I) ETUDE D’UNE TRANSFORMATION CHIMIQUE - RAPPELS I-1) Etude thermodynamique : permet de répondre aux questions : est ce que la réaction est possible ou non ? est ce que le système peut atteindre une position d’équilibre stable ? apprend : qu’ une fonction locale ou fonction d’état est associée à une quantité de matière (énergie) qu’une réaction chimique se traduit par une perte ou un gain d’énergie ne traite que les différences d’énergie entre l’état initial et l’état final ainsi la variation d’énergie lors de la transformation chimique ne dépend pas du trajet I-1) Etude thermodynamique (suite) : Grenoble Gène Altitude = fonction d’état locale définie pour les 2 villes 214 m de différence d’altitude descente Grenoble Gène Montée !!! Mais ne donne pas de renseignement sur la route …. I-2) Etude cinétique : Permet de répondre aux questions (lorsqu’une réaction a été déterminée comme possible par la thermodynamique) : à quelle vitesse la réaction va-t-elle avoir lieu ? est ce que l’équilibre est rapidement atteint ou non ? La vitesse de la réaction dépend de la barrière énergétique (ou énergie d’activation) que les réactifs doivent surmonter lors de leur transformation en produits. La hauteur de cette barrière est déterminée par le mécanisme de la réaction. Grenoble Gène Des routes plus faciles que d’autres : passer par les Alpes passer par Marseille puis longer la mer I-3) Activation d’une réaction chimique réactions opposées, concurrentes consécutives à la réaction envisagée DIMINUTION DU RENDEMENT DE LA REACTION Rendement horaire et pondéral avec un minimum de matière première et en limitant les dépenses d’énergie Activer les systèmes chimiques dont l’évolution est trop lente Dans le cas de systèmes complexes : Favoriser sélectivement les réactions qui conduisent au produit désiré I-3-a) Activation thermique Température mouvements moléculaires qui facilitent le regroupement des constituants du système en molécules nouvelles MAIS : • dans le cas d’un équilibre : A+B C+D principe de Le Châtelier si réaction exothermique alors Température active la réaction inverse • dans le cas de réactions parallèles : ! P1 P2 P3 Température active toutes les réactions simultanément ! R I-3-b) Activation catalytique favorise et accélère une réaction thermodynamiquement possible mais lente en CHANGEANT SON MECANISME L’action du catalyseur consiste à ce que la transformation chimique se fasse par une suite de réactions dont l’énergie d’activation résultante est INFERIEURE à celle de la réaction non catalysée Energie Etat intermédiaire Eac (= Eac(1) + Eac(2)) < Eanc Eanc Eac(1) Etat Initial Eac(2) H < 0 Réaction exothermique Etat Final Coordonnées de la réaction II-3-b) Activation catalytique (suite) Le catalyseur agit en fin de compte UNIQUEMENT sur la cinétique : Il remplace une étape de faible constante de vitesse (réaction lente) par des étapes de constantes de vitesse plus élevées (réactions rapides) Selon la loi d’Arrhénius : k = A exp (- Ea/RT) d’où ln k = ln A - Ea x 1 R T Comme Eac < Eanc Le tracé de la droite ln k = f(1/T) montre une pente plus faible plus faible si la réaction est catalysée montre une pente plus élevée si la réaction est non catalysée II-3-b) Activation catalytique (suite) Ln k 6 5 4 3 2 Tc < Tnc pour 1 k donné X 1 2 3 T donnée kc > knc Y 4 10-3 x 1/T 5 6 X domaine de 1/T dans lequel les réactions non catalysées sont observées Y domaine de 1/T dans lequel les réactions catalysées sont observées II-3-b) Activation catalytique (suite) Dans le cadre de notre analogie : Grenoble Gène la catalyse s’apparente au choix du moyen de transport qui va permettre un voyage soit moins coûteux soit plus rapide soit plus touristique….. II) LA REACTION CATALYTIQUE L’abaissement de la barrière d’activation est le principe fondamental de la catalyse homogène, hétérogène et enzymatique. Ce but est atteint par l’adjonction d’une substance étrangère qui, sans être consommé, permet de modifier profondément la CINETIQUE de la transformation, tout en affectant pas la thermodynamique : le CATALYSEUR Le catalyseur n’apparaît pas dans l’équation bilan de la réaction Il suffit en principe de mettre en œuvre une petite quantité de catalyseur pour transformer une quantité illimité de matière Mais une perte d’activité (décomposition, changement d’état physique…) II-1) Implication de la définition du catalyseur • Cas d’un équilibre : A ⇄ B À l’équilibre v1 = v2 k1 [A]eq = k2[B]eq Constante thermodynamique de l’équilibre K (T) = [B] eq /[A] eq = k1/ k2 K ne dépend que de la température elle est donc inchangée en présence ou en l’absence d’un catalyseur. Si un catalyseur est présent, il modifie la vitesse de réactions antagonistes dans le même rapport : s’il active une réaction directe, il active également la réaction inverse ! • Cas d’un système de réactions parallèles R P1 P2 P ;;; i Pn Le catalyseur peut influencer de manière très différente des réactions concurrentes, il oriente le système vers l’UN des nombreux produits possibles L’intérêt des catalyseurs est la SELECTIVITE de leur action S(i) = nombre de molécules du produit i formé nombre de molécules de produits formés II-2) Les différentes catalyses Suivant les cas, les catalyseurs sont des gaz, des liquides, des solides ou même de la matière organique (morganismes, ferments, virus,…) Catalyse homogène : le catalyseur se trouve dans la même phase que les réactifs catalyse acido-basique : concerne le domaine de la chimie organique, une réaction est alors catalysée par les acides ou les bases ou les 2 catalyse par les métaux de transition : concerne le domaine de la chimie organométallique Catalyse hétérogène : le catalyseur constitue une phase indépendante, il intervient en tant que solide. Dans ce cas, la réaction se fait à l’interface gaz/solide ou liquide/solide catalyse enzymatique (domaine de la biochimie) LA CATALYSE HETEROGENE I) Caractères généraux la détermination de la cinétique d’une transformation est plus complexe que dans le cas d’une catalyse homogène pour lequel seuls la détermination de la T et de la concentration suffisent on a à faire à des phases différentes qui ne peuvent agir les unes avec les autres que par leur seule SURFACE DE CONTACT. C’est le déplacement de celle-ci qui fait que la vitesse s’effectue à une certaine vitesse. l’étude cinétique est difficile car il est pratiquement impossible de mesurer les concentrations réellement agissantes au sein de la réaction I) Caractères généraux (suite) La vitesse de la transformation en catalyse hétérogène est nommée ACTIVITE = moles de molécules transformées . m-2catalyseur . h-1 = moles de molécules transformées . g-1catalyseur . h-1 L’activité d’un catalyseur n’est pas lié à sa concentration proprement dite mais à sa SURFACE. Le pouvoir catalytique d’un catalyseur donné augmente avec sa DIVISION I) Caractères généraux (suite) R P1 P2 P ;;; i Pn Définition du RENDEMENT du catalyseur en produit i , R(i) : R(i) = ACTIVITE x S(i) II) Importance de la catalyse hétérogène Considérable au niveau économique : Consommation mondiale annuelle de catalyseur : 7 milliards d’Euros 33% raffinage 22% pétrochimie et traitement du gaz de synthèse 45% chimie et polymères Importance dans la politique volontariste de dépollution permet d’opérer dans des conditions meilleures (faible coût) mais aussi permet d’obtenir sélectivement des produits de base qui vont avoir de multiples applications industrielles III) Le catalyseur en catalyse hétérogène C’est un solide insoluble dans le milieu 3 familles : • les métaux : Fe, Co, Ni, Cu, Ag, Pt, Pd, Rd réactions d’hydrogénation et d’hydrogénolyse pour ce type de catalyseur, on définit la dispersion D du métal nbre d’atomes de métal à la surface du catalyseur D= car nbre total d’atomes de métal dans le catalyseur x 100 atomes de métal à la surface du catalyseur les seuls atomes actifs dans le processus catalytique III) Le catalyseur en catalyse hétérogène (suite) • les oxydes d’éléments à valence variable : (Molydbène, Tungstène, Métaux de transition) réactions d’oxydation • les oxydes d’éléments à valence fixe : (métaux des familles Ia et IIa et métalloïdes des familles IIIb, IVb et Vb) ils ont des propriétés acide-base : - acide : alumine Al2O3 ; silice SiO2 ; zéolithes* - base : oxyde de magnésium , oxyde de zinc, oxyde d’alcalins réactions acido-basiques • 4 ème famille ! : catalyseurs bi-fonctionnels ou multi-fonctionnels combinaison des familles précédentes Les zéolithes Le mot "Zéolithe" est d'origine grecque (Zeo = bouillir et Lithos = pierre). Les zéolithes sont des aluminosilicates cristallisés naturels ou artificiels hydratés dont la structure tridimensionnelle est formée par un assemblage de tétraèdres SiO4 et AlO4 mettant en commun tous leurs atomes d'oxygène et dont la formule est : Mx/n. (AlO2)x. (SiO2)y. mH2O, dans laquelle n est la valence du cation M, appartenant aux groupes IA ou IIA et m représente la teneur en eau. Selon la manière dont s'arrangent les tétraèdres TO4 (avec T = Al ou Si) les uns par rapport aux autres, différentes structures cristallines sont obtenues. IV) La recherche de nouveaux catalyseurs Elle est toujours empirique : il est impossible de prévoir le résultat de l’interaction de substances dont la nature est mal connue : les catalyseurs ne sont pas des corps simples mais des mélanges souvent très complexes ! Leur activité dépend de : - leur STRUCTURE : c’est-à-dire leur composition chimique y compris l’arrangement atomique (système cfc de Pt, Ni : faces cristallines activités ) - leur TEXTURE : c’est-à-dire la taille, la géométrie, la surface spécifique*, le volume poreux, la porosité Surface spécifique : c’est la surface accessible aux réactifs elle s’exprime en m2 par gramme de catalyseur Surface spécifique >>>> Surface externe du catalyseur car ELLE TIENT COMPTE DE TOUTE LA POROSITE (elle est donc principalement constituée par la surface interne des pores) Elle varie beaucoup d’un solide à l’autre et pour un même solide d’une préparation à une autre 10 m2g-1 < Surface spécifique < 500 m2g-1 Elle doit être la plus grande possible, connaître sa dimension est donc essentiel. On verra dans ce cours une méthode de détermination de cette surface spécifique : méthode B.E.T. basée sur l’adsorption physique d’un gaz sur le catalyseur V) Qualités d’un bon catalyseurs • Activité importante • Grande sélectivité Rendement en produit désiré important (R(i) = A x S(i)) • Stabilité : durée de vie la plus longue possible diminuer la fréquence des régénérations • résistance à l’empoisonnement • régénérabilité • bonne tenue mécanique • bonne tenue thermique (réactions exo ou endo thermiques) • Coût raisonnable VI) Représentation schématique d’un catalyseur Le catalyseur peut se trouver sous plusieurs formes nommées grains dont la taille est d’environ 1 mm Extrudé, billes, pastilles, poudre VI) Représentation schématique d’un catalyseur (suite) Grain : 1 mm Macropores > 50 nm Micrograins : 0,1 à 10 mm Mésopores 20 nm<d<50 nm Particules élémentaires : 2 à 10 nm Micropores d < 2 nm 2 types de porosités : Structurale (zéolithes) & texturale (catalyseurs normaux) VII) La réaction en catalyse hétérogène L’activité du catalyseur dépend de sa surface et non de la masse engagée Elle a lieu au contact intime du catalyseur Diffusion extra-granulaire des réactifs qui doivent entrer en contact avec la surface du catalyseur Diffusion intra-granulaire des réactifs : au sein même du grain (dans les pores) C’est là que va avoir lieu la réaction chimique Diffusion intra-granulaire des produits qui migrent pour être évacués Diffusion extra-granulaire des produits : récupération des produits VII) La réaction en catalyse hétérogène (suite) Les molécules qui entrent en contact avec la surface et réagissent ne se décomposent pas instantanément. Elle forme avec le catalyseur une combinaison labile qui peut Soit restituer la molécule originelle soit se transformer par une suite d’étapes en produits qui ne seront pas non plus restitués instantanément réaction chimique en phase adsorbée B A C D Bads Aads Equilibre d’adsorption des réactifs Cads Dads Equilibre de désorption des produits VIII) L’adsorption d’un gaz sur un solide Étude pour les gaz : Méthode directe = pesée directe de la quantité adsorbée sur le solide Méthode indirecte = mesure de la diminution de pression du gaz libre gaz Mesure de l’élongation manomètre VIII) L’adsorption d’un gaz sur un solide (suite) Dans un solide, les particules qui constituent son réseau (ions, atomes, molécules) sont soumises dans les couches profondes à des forces qui s’équilibrent (1) mais au voisinage de la surface (2) les centres constitutifs du solide ne peuvent être soumis qu’à des forces dissymétriques qui se traduisent à sa périphérie par un champ de force attractif (portée limitée de l’ordre de grandeur de la dimension des atomes) mais suffisant pour attirer les molécules du fluide, liquide ou gaz, situées au voisinage immédiat de l’interface. 1 2 Ce sont ces forces qui provoquent la fixation des molécules à la surface, phénomène que l’on appelle « ADSORPTION » Le phénomène inverse s’appelle le « DESORPTION » P=P0 :condensation ; P<P0 : adsorption VIII-1) Mesure et résultats ADSORPTION : phénomène de surface que l’on devrait évaluer par la masse de gaz adsorbée par unité de surface du solide. Comme la surface d’une quantité donnée de catalyseur ne peut être évaluée qu’indirectement, les valeurs sont dans la pratique données par unité de masse du catalyseur. L’expérience montre que pour un adsorbat et un gaz donné, m ne dépend que de 2 paramètres : la température et la pression mads = f(T, P) Pour construire la surface mads = f(T, P) on peut opérer de 2 façons différentes P constante et T varie = ISOBARE = tracé de mads = f(T) mads Phénomène exothermique (2) (1) zone de faux équilibre T Hautes T Basses T Adsorption physique (3) Adsorption chimique T stationnaire et P varie = ISOTHERME = tracé de mads = f(P) en fait comme P < P0 on trace mads = f(P/P0) mads m0 TYPE I 0 1 P P0 La quantité adsorbée tend vers une limite quand tend P/P0 vers 1 saturation de la surface par une COUCHE MONOMOLECULAIRE Cas de solide non poreux ou possédant des pores très petits où les molécules ne peuvent pas pénétrer ( = 25 Å) +SIEURS COUCHES DE MOLECULES MULTICOUCHES TYPE II mads 0 1 P P0 TYPE IV mads 0 TYPE III mads 0 1 1 P P0 TYPE V mads P P0 1 P P0 0 TYPE II mads 0 TYPE III mads 1 P P0 0 La masse adsorbée est infinie Ce phénomène s’apparente à la condensation Cas des solides macroporeux ( = 200 Å) 1 P P0 TYPE IV mads 0 TYPE V mads 1 P P0 0 1 P P0 La masse adsorbée est finie Cas des solides de porosité moyenne (25 < < 200 Å) Quand les pores sont saturés adsorption sur la surface géométrique <<<<< surface catalytique TYPE II mads 0 TYPE III (rare) mads 1 P P0 0 Pente à l’origine traduit l’interaction forte (type II et IV) ou faible (type III et V) entre l’adsorbat et le solide catalytique 1 P P0 TYPE VI mads 0 mads P P0 TYPE V P P0 1 0 1 Phénomène d’HYSTERESIS : Le retard observé lors de la désorption s’interprète par l’existence de pores en forme de bouteille La désorption du gaz dans le pore plein commence à une pression inférieure à celle correspondant à son remplissage VIII-2) Adsorption physique -adsorption chimique (chimisorption – physisorption) désorption Réflexion élastique diffusion Adsorption physique La molécule se fixe avec une interaction faible Elle peut diffuser à la surface Adsorption chimique Si les conditions expérimentales sont favorables, La molécule rencontre UN SITE PARTICULIER où elle se fixe en formant un COMPLEXE Il y a mise en jeu d’énergie importante VIII-2-a) Adsorption physique – propriétés : Aux basses T, l’adsorption se produit avec une grande vitesse même aux températures les plus basses Processus ne nécessitant pas d’énergie d’activation Phénomène exothermique (cf 1re partie de l’isobare d’adsorption) Ne fait intervenir que des forces faibles de l’ordre de grandeur des Énergie des liaisons de Van der Waals Elle est peu spécifique (adsorption de beaucoup de gaz sur sur n’importe quel solide) Elle intéresse TOUTE LA SURFACE DU SOLIDE VIII-2-b) Adsorption chimique – propriétés : l’adsorption ne se produit avec une vitesse mesurable qu’à des températures élevées Processus nécessitant une énergie d’activation élevée Phénomène exothermique (cf 3re partie de l’isobare d’adsorption) Elle est très spécifique et dépend entièrement des (adsorbat/solide) en présence Elle met en jeu des énergies de liaisons importantes et tout se passe comme si la molécule sous forme de complexe (M-surface) était activée, elle peut alors facilement se préter à la réaction L’adsorption chimique des molécules n’a lieu que sur des SITES PARTICULIERS ET NON PAS SUR TOUTE LA SURFACE, Il s’agit donc TOUJOURS d’adsorption en couche MONOMOLECULAIRE les isothermes d’adsorption chimique sont donc toujours de type I IX) Interprétation des isothermes IX-1) Isotherme d’adsorption de Langmuir : Limite atteinte lorsque P saturation de la surface par une couche MONOMOLECULAIRE S S0 ST S = surface recouverte par une couche monomoléculaire adsorbée S0 = surface libre ST = surface totale ST = S + S0 Adsorption S S0 ST Proportionnelle au nombre de molécules qui frappent la S2 donc à P Uniquement celles qui heurtent la surface libre S0 peuvent se fixer Conditions énergétiques et stériques Vads = kads P S0 désorption S S0 ST Proportionnelle au nombre de molécules qui quittent la surface À une T donnée = fraction définie des molécules adsorbées Directement liée à la surface recouverte S Vdes = kdes S = kdes (ST – S0) À l’équilibre dynamique Vads = Vdes kads P S0 = kdes (ST – S0) équation I On nomme la fraction de surface recouverte S ST-S0 = = d’où ST – S0 = ST ST ST La fraction de surface libre est définie alors comme 1- S0 1- = d’où S0 = (1- ) ST ST En remplaçant dans l’équation I , on a : kads P (1- ) ST = kdes ST Alors 1- = kads kdes P= P avec =coefficient d’adsorption équation II = kads kdes propre à la nature du gaz et à la surface , ne dépend que de T On peut écrire l’équation II de manière différente : 1- = P = (1- ) P = P - P (1+ P) = P = P Équation III 1+ P m0 = la masse de gaz fixée quand toute la surface du solide est recouverte = mads/m0 ST On obtient l’expression de Langmuir P mads = m0 1+ P P Langmuir mads = m0 mads m0 1+ P Équation d’état isotherme type I Gaz très dilué P faible ou petit P <<<< 1 mads = m0 P mads = f(P) droite mads = f(P1) Gaz forte P ou grand Surface saturée P >>>> 1 mads m0 mads = f(P) droite horizontale mads = f(P0) P Valeurs intermédiaires de pression mads = f(P1/n) avec n > 1 mads = m0 P1/n log mads = log m0 + 1/n log P IX-2) Isotherme d’adsorption de B.E.T. : Brunauer Emmet Teller : Dans la plupart des cas, on a empilement anarchique des molécules à la surface du solide. A une température donnée, on a : L’hypothèse de B. E. T. repose sur la formation de multicouches Les molécules se posent les unes sur les autres pour donner une zone inter-faciale qui peut contenir plusieurs épaisseurs de molécules adsorbées Hypothèses de bases : Les couches polymoléculaires sont constamment présentes même au début de l’adsorption À l’état stationnaire, on admet que chaque couche garde une étendue constante Il ne peut y avoir instantanément adsorption et désorption de plusieurs couches à la fois L’état d’équilibre se traduit en écrivant que la vitesse de formation d’une couche est égale à sa vitesse de disparition S0 S1 S2 S3 S4 ….Si ...Sn Posons S0 la portion de surface inoccupée du solide S1 la portion de surface occupée par une couche d’adsorbat S2 la portion de surface occupée par deux couches d’adsorbat . . . Si la portion de surface occupée par i couches d’adsorbat . . . Sn la portion de surface occupée par n couches d’adsorbat . . . À l’équilibre dynamique, la surface d’une couche reste constante donc pour chaque couche Vformation = Vdisparition pour la surface nue S0, on a : v formation de S0 = v disparition de S0 v désorption de S1 = v adsorption de S1 kdes1S1 = kads1 P S0 kads1 S1 = k P S0 des1 (A) pour la surface recouverte de 1 couche (S1), on a : v formation de S1 = v disparition de S1 v ads de S1+ v dés de S2 = v ads de S2 + v dés de S1 kads1 P S0 + kdes2 S2 = kads2 P S1 + kdes1 S1 kads1 Comme S1 = k PS0 des1 (A) kads1 P S0 + kdes2 S2 = kads2 P S1 + kdes1 kdes2 S2 = kads2 P S1 S2 = kads2 PS1 kdes2 En généralisant : Si = kads i kdes i Psi-1 kads1 kdes1 PS0 À partir de i = 2 et pour i > 1, il s’agit toujours d’une fixation de gaz sur les mêmes molécules et non sur la surface du catalyseur, donc : kads2= kads3= … = kads i = … = kads n et kdes2= kdes3 = … = kdes i = … = kdes n d’où kads i P = cste = x kdes i La formation de la première couche est, elle, de nature différente : Il s’agit d’un véritable processus hétérogène de fixation de la molécule sur la surface du catalyseur k Le terme kads 1 est des suivants mais on peut poser ads 1 P = C x kdes 1 kdes 1 kads 1 S1 = PS0 = C x S0 kdes 1 S2 = kads 2 kdes 2 PS1 = x S1 = x C x S0 = C x2 S0 On a donc S0 S1 = C x S0 S2 = C x2 S0 . . Si = C xi S0 La surface du catalyseur est telle que (en la ramenant à l’unité) : Si = 1 = S0 + S1 + S2 + ……………….+ Si = S0 + C x S0 + C x2 S0 +………+ C xi S0 = S0 [1 + C (x + x2 +………+ xi) ] S = x/1- x D’où Si = 1 = S0 1 + C x 1- x si x < 1 En fait, les surfaces (ou portions de surface) ne sont pas accessibles directement par l’expérience , il faut les relier à un paramètre expérimentalement mesurable : la masse (ou le volume) du gaz adsorbé. on appelle m0, la masse hypothétique de gaz fixée par la surface si elle était entièrement recouverte d’une couche monomoléculaire, m0 et on connait m, la masse réellement fixée par cette même surface dans l’hypothèse B.E.T. (multicouche) m S0 S1 S2 S3 S4 ….Si ...Sn On a alors, pour chaque portion de surface, une masse correspondante à 0 m0S1 2m0S2 … im0Si Car la portion de surface comportant i couches fixe i fois plus de gaz que la monocouche Ce que l’on mesure expérimentalement, c’est la masse totale m m = i mi m = 0 + 1m0S1 + 2m0S2 + 3m0S3 + …..+ im0Si m = m0 (S1 + 2S2 + 3S3 + …..+ iSi) or Si = C xi S0 D’où m = m0 (CxS0 + 2 Cx2S0 + 3 Cx3S0 + …..+ i Cxi S0) m = m0Cx S0 (1+ 2x + 3x2 + …..+ i xi-1) S’= 1/(1- x)2 m = m0CxS0 1 (1- x)2 si x < 1 m = m0CxS0 1 (1- x)2 On a vu que Si = 1 = S0 1 + C D’où S0 = x 1- x 1 x 1- x En remplaçant S0 par son expression en fonction de x, on obtient : 1+C m0Cx m= (1-x)2 1 + C x 1- x Expression équivalente : m0Cx m= (1-x) 1 + (C-1) x Pour x = 1, m tend vers : ceci ne peut se produire que pour P = P0 Tout ce qu’il y a dans la phase gazeuse se retrouve condensé à la surface kads i P = cste = x On a posé kdes i Alors kads i P kdes i kads i P 0 kdes i Si x =1 alors P = P0 d’où = x 1 P P0 =x kads i P0 = 1 kdes i x1 En remplaçant x par P/P0 m0CP/P0 m= (1-P/P0) 1 + (C-1) P/P0 On multiplie numérateur et dénominateur par P0 m= m0CP (P0-P) 1 + (C-1) P/P0 Equation d’état de l’isotherme B.E.T. L’équation d’état de l’isotherme de B.E.T. peut se réécrire sous la forme : P (P0-P) m 1 = m0C 1 + (C-1) P P0 Le tracé de est une droite dont l’ordonnée à l’origine et la pente sont donc - ordonnée à l’origine : 1 / moC - pente à la droite : C - 1 / moC Représentations linéaire et réelle de l’isotherme de B. E. T. En réalité, on obtient généralement une bonne linéarité seulement quand la valeur de x est telle que : 0,05 < x < 0,35. À l’aide de cette ordonnée à l’origine et de la pente, on a deux équations dont les inconnues sont C et mo. On peut donc atteindre la connaissance de ces deux paramètres. Il faut mentionner, puisqu’il y a proportionnalité entre la masse et le volume de gaz correspondant, que l’on peut substituer, dans les formules précédentes, m et mo par V et Vo. Détermination de la surface spécifique du solide : -ordonnée à l’origine : 1 / moC - pente à la droite : C - 1 / moC On déduit m0, la masse hypothétique de gaz fixée par la surface si elle était entièrement recouverte d’une couche monomoléculaire, m0 m0 correspond au nombre de molécule N0 donné par : N N0 D’où N0 = m0 M m0 = M N masse nombre masse de de molaire molécules moles Si on connaît la surface S occupée par une de ces molécules S m0 On a S = surface du catalyseur = N0S = m0 N M S De la même manière, on a S = N0S = V0 N VM On détermine ainsi la surface spécifique du catalyseur : surface spécifique = S (m2) / m(g) S L’adsorption physique et le traitement par la méthode B.E.T. permet donc de déterminer la surface spécifique d’un catalyseur Dans le cas de surface spécifique grande : on va utiliser l’azote et travailler à basse température (77 K : température de N2 liquide ) SN2 = 16,2 Å molécules-1 Dans le cas de surface spécifique petite : on va utiliser le Krypton Dans le cas de surface spécifique encore plus petite : on va utiliser le Krypton radioactif : mesure des désintégrations radioactives (méthode de mesure très sensible) X) La réaction chimique en catalyse hétérogène X-1) Généralités La physisorption grâce à la relation B.E.T. permet de comprendre les interactions entre molécules gazeuses et surface solide. C’est un moyen d’investigation de la surface spécifique. Cependant, elle ne permet pas d’expliquer les réactions en catalyse hétérogène qui ont lieu généralement à des températures élevées (T>100°C) pour lesquelles la physisorption est négligeable La chimisorption libère une énergie élevée du même ordre de grandeur que celle dégagée lors de la formation d’une liaison covalente. Il s’établit entre l’adsorbat et le solide une interaction qui est du même type que celle qui lie 2 atomes dans une molécule. C’est elle qui intervient dans la réaction chimique en catalyse hétérogène X-2) Etude de la chimisorption X-2-a) Hypothèse de Langmuir -la réaction catalytique a lieu sur des sites particuliers de la surface G du catalyseur : s G (adsorption monocouche) s s s s -tous les sites de chimisorption sont de même nature et restent inchangés au cours de la réaction - la chaleur de chimisorption Q reste également inchangée [Chaleur dégagée par l’adsorption ramenée à une mole de gaz (10 à 100 kcal mol-1)] s+G s-G Q = Edes – Eads > 0 Phénomène exothermique G G s s s s sT = s-G sT 1- = s sT À l’équilibre : vads = vdes kads s P = kdes [s-G] kads(1- ) sT P = kdes sT 1- kads P =P = kdes Fraction de sites occupés Fraction de sites libres kads = k°ads exp (-Eads/RT) avec Eads énergie d’activation de l’adsorption kdes = k°des exp (-Edes/RT) avec Edes énergie d’activation de la désorption = k°ads exp (-Eads/RT) = ° exp k°des exp (-Edes/RT) -Eads + Edes RT s+G Eads Edes s-G = ° exp (Q/RT) Q = Edes – Eads > 0 L’expérience montre que l’adsorption dans certains cas s’accompagne d’une rupture de liaison ou de l’ouverture d’une liaison multiple au niveau de la molécule de gaz. Les atomes se fixent alors sur des sites voisins. On dit que l’adsorption est DISSOCIATIVE G2 G G s s s s sT Et kads s2 2 s(contigus) + G2 À l’équilibre PG2 = kdes [s-G]2 s2 x [s-G]2 sT2 sT2 2 G-s 2 [G-s] K= s2 P G2 [s-G]2 = P G 2 s2 = P G2 [s-G]2 s2 x On a vu que 2 x 1 (1-)2 1- sT2 sT2 [s-G]2 sT2 = PG2 = s-G sT 2 = PG2 = PG2 et (1-)2 1/2 1- = sT2 s2 x s sT = PG2 = = PG2 1- PG2 1/2 1 + PG2 1/2 2 = PG2 D’autre part, lorsque plusieurs gaz présents peuvent être simultanément chimisorbés sur le même type de sites, une compétition s’établit. Chaque gaz possède sa propre vitesse d’adsorption et de désorption. Les sites occupés par une molécule de gaz A ne sont plus accessibles à une molécule de gaz B. On parle d’une adsorption COMPETITIVE s-A A B A = A B A B sT B A A A B B B s s s s s s s s s s s B = s-B sT sT pour le gaz A : kadsA(1- A- B) sT PA = kdesA AsT A = 1- A- B kadsA kdesA PA = A PA Équation I Pour le gaz B, de la même manière : B = 1- A- B Si on fait I kadsB kdesB PB = B PB On a : II D’où : A B = Équation II A PA B PB B = B PB A PA On remplace B par son expression III dans I : A B PB 1- AA PA A = A PA A Équation III A = 1- A- B PB A PA A A PA A = A PA - A PA A - B PB A A + A PA A + B PB A = A PA A (1+ A PA + B PB) = A PA De la même manière on aura : d’où B = A PA A = 1+ A PA + B PB B PB 1+ A PA + B PB En généralisant à i gaz s’adsorbant sur les mêmes sites i = i Pi 1+ i iPi X-2-b) Hypothèse de Temkin - Les sites de chimisorption sont petit à petit perturbés au cours de la réaction par l’adsorption du gaz sur les sites voisins -l’énergie d’activation d’adsorption et de désorption varie linéairement en fonction de de la manière suivante : Eads = a + b et Edes = d - c Pour l’adsorption : vads = kads(1- ) sT P vads = k°ads exp (-Eads/RT) (1- ) sT P vads = k°ads exp [- (a + b) /RT] (1- ) sT P vads = k°ads exp (- a/RT) exp (- b /RT) (1- ) sT P De même pour la désorption : vdes = kdes sT vdes = k°des exp (-Edes/RT) sT vdes = k°des exp [- (d - c) /RT] sT vdes = k°des exp (- d/RT) exp (+ c /RT) sT A l’équilibre : vads = vdes k°ads exp (- a/RT) exp (- b /RT) (1- ) sT P = k°des exp (- d/RT) exp (+ c /RT) sT k°adsexp (- b /RT) c + a exp P= RT 1- k°desexp(- d /RT) ° (c + a) exp = RT 1- °P = 1- exp ( ) Avec = c+a RT Équation de Temkin On a alors ln °P = ln 1- + Si on se place à = 0,5 alors ln 1- D’où ln °P = =0 = 1 ln °P Est une fonction linéaire de ln °P on peut ainsi déterminer X-3) Cinétique réactionnelle - équation de vitesse La catalyse hétérogène ne peut concerner que les molécules chimisorbées La réaction chimique n’affecte que le réactif fixé à la surface du catalyseur La vitesse de la réaction est donc proportionnelle au nombre de molécules de réactif fixées à la surface du catalyseur c’est-à-dire à s-G Soit vm la vitesse pour une masse m de catalyseur dP = q [s-G ] avec q la constante de vitesse à la surface vm = + dt du catalyseur alors vm = q sT or = s-G sT P et d’après Langmuir = 1+P P sT vm = q 1+P P sT vm = q 1+P Or sT est proportionnel à la masse de catalyseur On définit alors V la vitesse de la réaction catalytique ramenée à l’unité de masse du catalyseur V= vm m = qsT m P P =k 1+P 1+P Avec k la constante de vitesse de la réaction catalytique ramenée à l’unité de masse du catalyseur X-4) Mécanismes en catalyse hétérogène En se limitant à 2 réactifs, 2 cas peuvent se présenter X-4-a) Mécanisme de Langmuir -Hinshelwood Les 2 réactifs sont chimisorbés La vitesse de la réaction est alors proportionnelle à CHACUNE des concentrations de G et G’ chimisorbés à la surface [(s-G) et (s-G’)] vm = q [s-G ] [s-G’] = q G sT G’ sT Dans le cas d’une adsorption compétitive, on a vu : G PG G’ PG’ i Pi donc vm = q i = 1 + G PG + G’ PG’ 1+ i iPi 2 sT2 k= q sT2 m V= G PG G’ PG’ vm = k m 1 + G PG + G’ PG’ 2 V= G PG G’ PG’ vm = k m 1 + G PG + G’ PG’ 2 Cas particuliers : • Si les gaz sont faiblement chimisorbés G et G’ sont petits G PG et G’ PG’ <<< 1 V = k G PG G’ PG’ = k’ PG PG’ Vitesse ordre 1 / G et ordre 1 / G’ Ordre global = 2 • Si l’un des gaz (G) est beaucoup plus adsorbé que l’autre (G’) G PG >>> G’ PG’ et G PG >>> 1 G PG G’ PG’ V= k G PG 2 =k G’ PG’ G PG Vitesse ordre -1 / G et ordre 1 / G’ Le réactif G, par son occupation massive de la surface du catalyseur, empèche la réaction entre les 2 réactifs chimisorbés X-4-b) Mécanisme de Eley Rideal Un des réactifs (G) est chimisorbé, l’autre (G’) non La vitesse de la réaction est alors proportionnelle à s-G et à la pression partielle du gaz non adsorbé G’ vm = q [s-G ] PG’ vm = q G sT PG’ vm = q G PG sT PG’ 1 + G PG q sT k= m V=k G PG PG’ 1 + G PG