O 2

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On évalue la quantité de fer détruite
annuellement par corrosion à
1 / 4 de la production annuelle de fer !
La corrosion désigne le phénomène par lequel, les
métaux tendent à revenir à l’état sous lequel ils se
trouvent dans la nature :
oxydes, sulfates, carbonates, …
Le fer est présent, à l’état naturel, sous forme
d’oxydes.
Il doit être réduit dans des hauts-fourneaux .
Les métaux qui, comme l’or se trouvent dans le sol
à l’état natif résistent très bien à la corrosion .
Ferrihydrite (Islande)
5FeOOH.2H2O
Goethite (France)
-FeOOH
R.M .Cornnel et U. Schwertmann, Iron Oxides (VCH ed. 1996)
Hématite (Brésil)
Lépidocrocite (Brésil)
Fe2O3
-FeOOH
R.M .Cornnel et U. Schwertmann, Iron Oxides (VCH ed. 1996)
Fe2+ et oxyde ferrique
Comment expliquez vous la
présence de Fe2+?
La corrosion désigne l'ensemble des
phénomènes par lesquels un métal ou un
alliage métallique tend à s'oxyder sous
l'influence d’agents oxydants
 oxydants gazeux (corrosion sèche)
ou
 en solution (corrosion humide).
L’atmosphère terrestre contient toujours un
peu de vapeur d'eau ; par condensation sur les
pièces métalliques, cette vapeur forme un film
d'eau chargé de diverses substances présentes
dans l'atmosphère:
dioxygène, dioxyde de carbone, oxydes
d’azote, …
C’est pourquoi la corrosion humide est le
phénomène sur lequel nous allons nous
pencher !
La présence simultanée de dioxygène et d'eau est
un facteur favorable à la corrosion humide.
Il en est de même de la présence d'ions, même
quand ils ne participent pas au bilan des réactions !
La corrosion humide se traduit par une
réaction à laquelle des espèces chimiques et des
charges électriques prennent part.
On parle, alors, de corrosion électrochimique.
Elle résulte de l’établissement de courants locaux
dus à l’existence de piles locales, la réduction
cathodique et l’oxydation anodique étant localisées
en deux zones distinctes.
L’oxydation d’un métal, en milieu humide se
traduit, la plupart du temps, par la dissolution de
celui-ci dans le milieu aqueux, sous forme d’ions.
Cependant, il peut y avoir formation d’un oxyde
solide.
Les phénomènes de corrosion sont complexes…
Les réactions sont fonction des concentrations des
réactifs en présence, de la température, de l’état
de surface des corps en présence, …
1°) Potentiel d’électrode (rappels)
Soit une lame métallique ( métal M )
plongeant dans une solution contenant les
métal M
ions métalliques M n + .
Il existe une différence de potentiel
entre la lame métallique et la solution.
solution
M n+
Par définition, cette différence de
potentiel est appelée potentiel d'électrode.
E ( M n+ / M )
Ce potentiel est caractéristique du couple mis en jeu.
Diagramme de Pourbaix : organisation générale
E ( en V )
Milieux
oxydants et
acides
25 °C
0
Milieux
oxydants et
alcalins
pH
7
Milieux
réducteurs et
acides
Milieux
réducteurs et
alcalins
• Oxydation du fer (zone moins aérée)
Fe ( s )
oxydation
  Fe 2 + + 2 e -
• Réduction du dioxygène (zone plus aérée )
1
réduction
+
+





O2
H 2O
2e
2 OH
2
• Formation de la rouille
Fe
2+
Fe ( OH ) 2( s )
+ 2 OH
-
 Fe ( OH ) 2 ( s )
Fe ( OH ) 3 ( s )
ROUILLE
• Oxydation du fer (zone moins aérée)
Fe ( s )
oxydation
  Fe 2 + + 2 e -
• Réduction du dioxygène (zone plus aérée )
1
réduction
+
+





O2
H 2O
2e
2 OH
2
• Formation de la rouille
Fe
2+
Fe ( OH ) 2( s )
+ 2 OH
-
 Fe ( OH ) 2 ( s )
Fe ( OH ) 3 ( s )
Fe 2 O 3 , n H 2 O
LES ROUILLES VERTES
Hydroxyde mixte d'ions Fe2+ et Fe3+, doté d'une structure en
feuillets,caractérisée par des couches d'hydroxyde et
des
intercouches constituées de molécules d'eau et d'anions du
milieu tels que :
(SO42-)
Anions tétraédriques
(Cl-) ou (CO32-)
Anions sphériques ou plans
Type 1 (Rhomboédrique)
Type 2 (hexagonale)
Rouille verte 1 chlorurée
[FeII3 FeIII (OH)8 ]+ [ Cl, 2H2O]-
Rouille verte 2 sulfatée
[FeII4FeIII2(OH)12]2+[SO4,8H2O]2-
Rouille verte 1 carbonatée
[ FeII4FeIII2(OH)12]2+ [ CO3,2H2O ]2-
Structure des rouilles vertes 1
C
a
B
c/3
Intercouche, chargée négativement
B
Couche d’hydroxyde,
chargée positivement
c
A
b
OH-
Cl-
H2O
Fe (Fe2+ ; Fe3+)
RV1
Refait et al. Corros. Sci., 40 (1998)1547.
Structure des rouilles vertes 2
b
a
y
z
3+ Fe2+
Fe
OH
H2O
x
SO42-
c
Vue générale de l’organisation des ions sulfates et des
molécules d’eau dans l’intercouche.
L. Simon, Thèse Nancy, 1998
Rouilles Vertes
7
Outils et techniques expérimentales
la spectrométrie Mössbauer du 57Fe
Elle a été utilisée pour étudier les produits d'oxydation. Cette spectrométrie est née
de la découverte par R. Mössbauer en 1958 de l'absorption résonnante d'un
rayonnement gamma, sans recul des noyaux dans un cristal. Les principaux
avantages de cette méthode sont les suivants :
-Elle n’est sensible qu’aux atomes de fer, et donc ignore tout ce qui n’en comporte
pas dans le produit analysé.
-Elle permet de déterminer l'état de valence dans lequel se trouvent les atomes de
fer, renseignement de première importance dans le cas de l'étude des processus
d'oxydation de ce dernier.
-Elle fournit divers renseignements sur la structure cristalline et la structure
magnétique du composé étudié.
Analyse par diffraction des rayons X (DRX).
Elle différencie les rouilles vertes de type 1 et 2.
La spectroscopie de photo électron X
Elle permet de déterminer les phases adsorbées en surface.
8
Synthèse et oxydation
des rouilles vertes sulfatées RV(SO42-)
Solution de
FeSO4
O2
Solution NaOH
RV(SO42-)
Formation de
Fe(OH)2
O2
RV(SO42-)
Oxydation de
RV(SO42-) en
oxyhydroxyde
ferrique
27
Effet des phosphates sur
l’oxydation de la rouille verte
carbonatée
+ (Na2HPO4  7H2O)
à tg
O2
0,4
Eh
Eh (V)
0,2
tf
0,0
-0,2
-0,4
-0,6
0
100
200
300
Temps (minutes)
400
rouilles vertes
Phosphate/ RV1
rouilles vertes
+ phosphate
Oxydation de
RV(CO3)2- en
oxyhydroxyde
ferrique
16
Rouille verte dans un sol hydromorphe de la forêt de Fougère
(Bretagne, France)
Fe(II)-Fe(III)
Fe/sols
Trolard et coll., 1996, 1997
Génin et coll., 1998, 2001
44
Formation de la rouille verte dans les sols
(Ona-Nguema et coll., 2002)
Reduction
CO2
Fe(III)
Oxyde ferrique
CO2
Fe2+
syrup
Rouille verte
Fe(III)-Fe(II)
Matière organique
L’activité bactérienne par biorédution des oxydes
ferriques est à l ’origine de la formation de la rouille verte
dans les sols.
G. Ona-Nguema, M. Abdelmoula, F.Jorand, O. Benali, A. Géhin, J.C. Block, J.- M. R. Génin
Environ. Sci. Technol. 36 (2002) 16
Les phosphates sont utilisés comme
inhibiteur de la corrosion depuis une
cinquantaine d’années mais le mécanisme par
lequel cette inhibition se fait n’a jamais été
élucidé.
Nous pouvons aujourd’hui dire que la
passivation se fait via cette stabilisation des
produits d’oxydation qui résistent à toutes
les conditions environnantes.
39
Application des phénomènes à la corrosion
R. Balasubramaniam (2000)
Le pillier en fer de Delhi datant de 1600
ans.
R. Balasubramaniam, Corros. sci., 42
(2000) 2103
Corrosion
Il s’est avéré que la formation d'une
couche protectrice compacte mal
cristallisée d'oxyhydoxide ferrique en
présence de phosphore confère une
résistance à la corrosion. La
caractérisation par spectrométrie
Mössbauer et spectroscopie infra
rouge à transformé de fourrier (FTIR)
de cette couche a permis de
confirmer
la
présence
des
oxyhydroxydes ferriques suivants -,
-, -FeOOH
ainsi que de la
magnétite Fe3-xO4. L’analyse par
diffraction de rayons X a montré que
ces produits étaient très mal
cristallisés.
40
Corrosion des armatures métalliques dans le béton
Génin et coll. 2002
L a présence de
phosphate
Béton:
(NaHCO3, Na2 CO3 )
Agent agresseur:
NaCl
Fe
(Armatures)
RV (CO32-)
Ferrihydrite
Amorce de la corrosion par
voie électrochimique
J.M.-R. Génin, L. Dhouibi, Ph. Refait, M. Abdelmoula et E. Triki,
Corros. NACE, 58 (2002) 467.
Corrosion
41
Corrosion des conduites d ’eau potable
Les phosphates sont aussi utilisés dans
les réseaux de distribution d’eaux
potables aux USA, dont les canalisations
sont installées pour de longues périodes
(>> 50ans). Volk et Coll. ont observé que
le taux de corrosion augmentait lors des
saisons chaudes mais qu’une légère
augmentation du taux de phosphate
ajouté régulièrement permettait de
réduire cette augmentation de la
corrosion. Cela réduit aussi la libération
des ions ferriques dans l’eau, ce qui évite
l’effet
appelé
«
eau
rouge
».
La corrosion dans les conduites d’eau se manifeste par la
formation de tubercules sur la paroi interne de la conduite.
(R. M. Cornell et U. Schwertmann,The Iron Oxides, (VCH ed.) 1996)
42
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