les symptômes d`évitement

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ETAT DE STRESS POST-TRAUMATIQUE
Chloé CARLIER
Marine LECOINTE
Hélène LOUVART
CUMP- SAMU 59
Consultations du psychotraumatisme, Psychiatrie générale, CHRU Lille
École d’infirmiers, DOUAI
Mai 2007
RAPPELS HISTORIQUES
2ème moitié du 19ème siècle
Duchesne (France) et Erichsen (GB) : accidentés de chemins de fer
1884
Oppenheim : « névrose traumatique » et « traumatisme psychologique »
1919
Janet : « traumatisme psychique » et « symptôme de l’accrochage »
Shell shock : approche organisciste
1907
Honigmann : « névrose de guerre »
1919
Freud : « névrose de guerre », conflit intrapsychique entre moi pacifique et moi
guerrier
Situation traumatique surprend les défenses psychiques qui sont dépassées
1980
Guerre du Vietnam : pathologie séquellaire chez les vétérans
« Post Traumatic Stress Disorder », notion réactive et temporaire
Évolution nosographique
DSM III R : notion de durée
DSM IV : définition d’un événement traumatique comprend la réponse
émotionnelle
Se voulant athéorique le DSM récuse le terme de névrose  concept de
stress
Aujourd’hui syndrome psychotraumatique pour souligner les différences
entre stress et trauma
PLAN
I.
A.
1.
2.
Concept de Stress
Les agents stressants
La durée
La nature
B. La réponse au stress
1. Approche physiologique
2. Approche psychologique
II. Concept de Trauma
A. Événement traumatogène
B. Conséquences post-traumatiques immédiates, à court et à long terme
1. Stress adapté et stress dépassé
2. L’État de Stress Post-Traumatique
3. L’état de stress aigu
4. L’ESPT handicape le fonctionnement social et professionnel
C. Facteurs de vulnérabilité
1. Facteurs pré-trauamatique
2. Facteurs péri-traumatique
3. Facteurs post-traumatique
D. Modèles de l’ESPT
1. Le modèle de conditionnement de Mowrer (1960)
2. Le modèle de traitement émotionnel de Foa et al. (1989)
3. Le modèle de traitement de l’information d’Horowitz (1986)
E. Comorbidité de l’ESPT
III. Travailler auprès de victimes traumatisées
A. La communication soignante
B. Le contexte traumatique : un contexte particulier
C. Les capacités de l’infirmier
D. Rôle du thérapeute ≠rôle de l’infirmier
I. Le concept de stress
Le stress : de l’adaptation à la pathologie
Multiples
tracas quotidiens
Événements
de vie majeurs
STRESS
STRESS
REACTION
D’ADAPTATION
Événements
traumatogènes
STRESS
TRAUMATISME
PSYCHIQUE
A. Les agents stressants
Tous les stimuli que l’organisme perçoit comme une menace
à sa préservation ou à la satisfaction des besoins physiques
ou psychologiques
3 caractéristiques principales
La durée
La nature
L’aspect concret
ou relationnel
1) La durée
Les agents stressants
Soudain
Vécu comme
dangereux ou incontrôlables
Chroniques et répétitifs
la réaction du sujet devient
permanente ou très fréquente
 État d’épuisement
Ex : Accidents de voiture,
Agressions
Viols
Ex : Surcharge professionnelle
Conflits avec les beaux-parents
Les embouteillages pour se rendre
au travail ou rentrer chez soi
Les agents stressants
Les caractéristiques
2) La nature
Changements existentiels
Les agents stressants
peuvent recouvrir
Tracas quotidiens
Stresseurs professionnels
Les changements existentiels
Certains événements peuvent impliquer des changements nécessitant
des efforts d’adaptation et de réajustement de la part de l’individu
L’accumulation d’un certain nombre de points de stress dans les 2
années précédentes  les risques de présenter une maladie physique
ou psychologique
Échelle de Holmes et Rahe (1967)
Les changements existentiels (Holmes et Rahe, 1967)
Mort d’un conjoint
100
Divorce
73
Séparation conjugale
65
Temps passé en prison
63
Mort d’un proche dans la famille
63
Blessure ou maladie
53
Mariage
50
Licenciement
47
Reprise de vie conjugale
45
Mise à la retraite
45
Ennui de santé d’un parent proche
44
Grossesse
40
Problèmes sexuels
39
Arrivée d’un nouveau membre dans la famille
39
Difficultés professionnelles significatives
39
Modification de situation financière
38
Mort d’un ami intime
37
Changement de situation professionnelle
36
Multiplication de disputes conjugales
35
Hypothèque ou dette importante
31
Changements de responsabilités professionnelles 29
Les agents stressants
Les caractéristiques
Enfant quittant la maison
Problèmes avec les beaux-parents
Exploit personnel marquant
Conjoint se mettant à travailler ou s’arrêtant
Début ou fin de scolarité
Changement de conditions de vie
Modification d’habitudes personnelles
Difficultés avec un patron
Changements d’horaires / de conditions de travail
Déménagement
Changement d’école
Changement de loisirs
Changement religieux
Changement d’activités sociales
Hypothèque ou emprunt minime
Changements dans les habitudes de sommeils
Changement du rythme de réunions de famille
Changement des habitudes alimentaires
Vacances
Noël
Infractions mineures à la loi
43 items, pondérés en fonction du degré de changement (effort d’adaptation et de
réajustement) qu’implique l’événement
29
29
28
26
26
25
24
23
20
20
20
19
19
18
17
16
15
15
13
12
11
Tracas quotidiens
Le stress résulterait aussi (et surtout) de l’accumulation
quotidienne d’une multitude de petites contraintes, irritations
et frustrations
Soucis ménagers
Tracas de santé
Pression du temps
Soucis financiers
Problèmes d’environnement
Tracas professionnels
Soucis pour l’avenir
Problèmes relationnels
Pris isolément : caractère stressant réduit
MAIS
leur répétitivité  stresseurs à prendre en compte
Stresseurs professionnels

Présents dans de multiples contextes

Nombreux
3 catégories de stresseurs :

Physiques

Sociaux

Psychologiques
Causes du stress professionnel
Caractéristiques de la tâche
Climat social
Interactions sociales
Interface travail/famille
Exercice de responsabilité
Contraintes psychologiques dues à la situation
B . La réponse au stress
1. Approche physiologique (premiers travaux sur le stress)
Stress = réponse physiologique de l’organisme
à toute demande qui lui est faite
Dépense énergie
Les travaux de Hans Selye (1956)
Rats + différents agents stressants de nature physique (bruits,
froid, chocs électriques,…)
Mesure des constantes physiologiques
Face à une agression,
tout organisme présente une
réaction bio-physiologique standard
d’alarme et de défense.
le Syndrome Général d’Adaptation (SGA)
Les 3 phases du SGA
Phase
de résistance
Phase
d’alarme
Phase
d’épuisement
Niveau normal
de la résistance
Mobilisation
urgente
des moyens de
défense
Effondrement
des défenses
Maintien de la défense
Reconstitution des
réserves d’énergie
A partir de 1950, Selye attache au SGA le nom de : STRESS
Hypothalamus
Hypophyse
Cortico-surrénales
Libération de cortisol
 des dépenses énergétiques
 de la réponse inflammatoire
 de la réponse immunitaire
Hypothalamus
Système nerveux
sympathique
Médullo-surrénales
NA, A
 réponses cardiovasculaires
 respiration
 transpiration
Envoi du volume sanguin
vers les muscles
 activité mentale
 métabolisme
Cinétique de la réponse au stress
Concentrations
circulantes
10
0
ACTH
CORTISOL
A
50
NA
0
Temps
2’ 5’
15’
30’
Utilité de la réponse au stress
la réponse « fight or flight »
(le combat ou la fuite)
du rythme cardiaque
 de la pression artérielle
 de la perfusion des muscles et
organes vitaux
Mobilisation du glucose
 de l’énergie disponible pour les
muscles
Conclusion : l’approche physiologique
Stress =
réaction d’alarme et de défense
indispensable à la survie de l’individu
réponse dépendant d’un système biologique
développé au cours de l’évolution animale
But :
rétablir l’équilibre intérieur rompu par les
demandes extérieures
MAIS études chez le rat...
2. L’approche psychologique du stress
Les réponses à un agent stressant donné
ne sont pas stéréotypées
Facteurs jouant un rôle
La nouveauté de la situation
L’importance des buts personnels menacés
La possibilité de contrôler la situation
La capacité à prévoir l’évolution des événements
La perception de la situation
A stresseur égal,
réactions de stress souvent inégales
Il existe des processus intermédiaires que
l’organisme interpose entre l’événement
stressant et lui-même
Stress => stress perçu
Le stress perçu = double évaluation
FACE À UNE SITUATION LE SUJET ÉVALUE
1. l’agent
stressant
2. sa
capacité à
faire face
Ressources
Menace
Il y a stress lorsque la menace est évaluée comme
supérieure aux ressources
Le modèle transactionnel de Lazarus & Folkman (1984)
Stresseurs
Evaluation primaire
Perception d’une menace
Evaluation
secondaire
Perception d’une
incapacité à faire face
Réaction de stress
Pas de perception
d’une menace
Perception d’une
capacité à faire face
Pas de réaction de stress
Rôle essentiel de la connaissance de notre propre
capacité à contrôler la situation :
le contrôle perçu
Ressources personnelles
perçues
CONTRÔLE
PERÇU
Ressources
sociales perçues
Stratégies (efforts cognitifs et comportementaux) mises en
place par le sujet pour faire face à la situation stressante
(stratégies d’ajustement = coping)
Stratégies centrées sur le problème
Stratégies d’approche du stresseur qui visent à agir
pour réduire les exigences de la situation et/ou
augmenter les propres ressources du sujet pour y faire
face
Résolution de problème, recherche d’informations,
acceptation de confrontation, esprit combatif
Stratégies centrées sur l’émotion
Stratégies qui visent à aménager, réduire ou réguler les
émotions de détresse provoquées par le stresseur
Prise de distance, intellectualisation, évitement, bulle,
réévaluation positive, recherche de soutien social, toxiques
Conclusion : l’approche psychologique
Dans l’approche psychologique du stress, le stress n’est
plus seulement physiologique, il est devenu un stress perçu
En conséquence, les facteurs à prendre en compte sont :
 l’importance que le sujet accorde à l’agent stressant et non
l’agent stressant lui-même
 le sentiment subjectif de contrôle qu’il a sur l’agent
stressant
Utilité de la réponse au stress
BENEFIQUE
Mobilisation de toutes les
ressources de l’individu pour
s’adapter
La réaction de
stress peut être
NOCIVE
Mobilisation des ressources de
façon inadéquate ou insuffisante
II. Concept de Trauma
A. Évènement traumatique
Événement impliquant la mise en danger de son intégrité
physique ou de sa vie ou encore de celles d’autrui
+
Peur intense, sentiment d’impuissance ou d’horreur
Accidents causés
Actes de
par la main de l’homme
violence interpersonnels
ou erreur technique
Catastrophes
naturelles
(agression physique/sexuelle, (accident de la circulation,
(inondation,
tremblement de terre…)
de travail…)
braquage, prise d’otage…)
Prévalence des événements traumatisants
Type d’événement
Prévalence (%)
Mort soudaine est imprévue d’un proche
Agressions
60%
38%
Témoin de quelqu’un gravement blessé ou tué
Accident grave de voiture
Menacé d’une arme
29%
28%
25%
Désastre naturel
Battu sévèrement
Viol
Agression sexuelle
17%
11%
6%
6%
Diagnostic imprévu de maladie mortelle
5%
Combat militaire
2%
Kessler et al. (1995)
Le discours du sujet :
Pourquoi ? Comment ?
Je suis un rescapé,
J’ai vu la mort de près, j’ai vu la mort en face, je me suis
vu mort,
Je suis revenu de parmi les morts,
Mais aussi : pourquoi moi ? Qu’ai je fait ?
B. Conséquences post-traumatiques immédiate, à court et long
terme
Un événement traumatogène peut entraîner
chez certains individus
des difficultés sévères
à court terme (État de Stress Aigu, ESA)
et/ou à long terme (État de Stress Post-Traumatique,
ESPT)
1. Stress adapté et stress dépassé
Un stress peu intense permet de faire face à la situation
(stress adapté),
mais trop intense il peut entraîner des réactions
inappropriées (stress dépassé)
STRESS DEPASSE
Intensité
du stress
ressenti
Émotions > Cognitions
Cognitions > Émotions
STRESS ADAPTE
Sidération stuporeuse
Agitation
Fuite panique
Action automatique
Focalisation de l’attention
Mobilisation de l'énergie
Incitation à l’action
Stress adapté
Réaction utile
focalisatrice d’attention
mobilisatrice d'énergie
incitatrice à l’action
Réaction d’exception
se déroule sous tension psychique
coûteuse en énergie
s’accompagne de symptôme gênants
suivie d’une sensation d’épuisement + soulagement
Stress dépassé
Quand le stress est dépassé, l’individu peut présenter 4
types de réponse
 Sidération stuporeuse
 Fuite panique
 Action automatique
 Agitation
Avec 3 points communs
 Incapacité à élaborer une décision adaptée
 Impression d’être dans une bulle hypnotique
 Impression de décrocher de la réalité
Sidération stuporeuse
Stupeur
Immobilité
Fuite panique
Soustraction brutale au danger
Fuite de la zone de catastrophe n’importe où et
n’importe comment
Parfois presque adaptée
Mais souvent inadaptée voire suicidaire
Contagion  panique collective
Action automatique
Séquence, spontanée ou par mimétisme, de gestes
automatiques
Pour l’observateur extérieur : semble cohérent et adapté
Agitation
Incoordonnée et stérile
Besoin impérieux d’agir
Impulsion irréfléchie
Gesticulation désordonnée
Critères diagnostiques de l’ESA et de l’ESPT (DSM IV)
ESA
ESPT
Exposition à un évènement traumatique et
peur intense, un sentiment d’impuissance ou d’horreur
Symptômes de reviviscences
Symptômes d’évitement
Hyperactivité neurovégétative
Altération du fonctionnement social et professionnel
Durée : 2 jours à 4 semaines
Symptômes dissociatifs
Durée > 1 mois
1-3 mois : aigu
> 3 mois : chronique
2. État de Stress Post-Traumatique
Critère A
Exposition du sujet à un événement
caractérisé par :
A1
la mise en jeu de son intégrité physique ou de sa vie
ou encore de celles d’autrui
A2
la provocation d’une peur intense, d’un sentiment
d’impuissance ou d’horreur.
Exemples de manifestations de ces symptômes
A1
- « Le souffle de l’explosion m’a propulsé au sol… Après, il y a eu un silence de
mort et j’ai mis quelques minutes à réaliser que j’étais toujours vivant et à me
relever. »
A2
- « Quand j’ai vu arriver la voiture, je savais que quoique je fasse, je ne pourrai
pas l’éviter »
- « La peur me paralysait complètement. J’étais submergé »
- « J’entendais les hurlements de douleur du gars. En même temps, je recevais
une pluie de choses que je ne parvenais pas à identifier… J’ai ressenti de
l’horreur quand j’ai compris qu’il s’agissait de lambeaux de chair humaine et du
sang »
Critère B : les symptômes de reviviscence
B1
Souvenirs répétitifs et envahissants de l’événement,
provoquant un sentiment de détresse et comprenant
des images, des pensées ou des perceptions
B2
Rêves répétitifs de l’événement provoquant un
sentiment de détresse
B3
Impression ou agissements soudains « comme si »
l’événement traumatique allait se reproduire
B4
Sentiment intense de détresse psychique lors de
l’exposition à des indices internes ou externes
évoquant ou ressemblant à un aspect de l’événement
traumatique en cause
Réactivité physiologique lors de l’exposition à des
B5 indices internes ou externes évoquant ou ressemblant
à un aspect de l’événement traumatique en cause
Exemples de manifestations de ces symptômes
B1
- « Je n’arrête pas d’avoir des images du braquage »
- « Je ne peux pas m’empêcher de penser sans arrêt à cet accident »
B2
- « Je me réveille tout en sueur après avoir fait des rêves de violence »
- « Je fais des cauchemars dans lesquels je revois le cadavre »
B3
- « A certains moments, j’entends encore la voix de mon agresseur »
- « Quand j’ai senti cette odeur de brûlé, j’ai eu une image très forte de l’incendie »
B4
- « Hier dans le métro, j’ai croisé un homme qui ressemblait à mon agresseur et je
me suis senti très en détresse »
- « Je me suis sentie si vulnérable quand je suis remontée en voiture »
B5
- « Je me sens paniquée dans un endroit public, j’ai peur des autres »
- « Quand je monte en voiture, j’ai des palpitations et mes mains sont moites »
Critère C : les symptômes d’évitement
C1
Efforts pour éviter les pensées, les sentiments, ou
les conversations associés au traumatisme
C2
Efforts pour éviter les activités, les endroits ou les
gens qui éveillent des souvenirs du traumatisme
C3
Incapacité à se rappeler un aspect important du
traumatisme
Exemples de manifestations de ces symptômes
C1
- « Je refuse à tout prix de parler de l’accident »
- « Je me force pour ne pas penser à mon agression et je tente de me changer
les idées »
C2
- « Je cherche plein d’excuses pour ne pas aller en centre-ville »
- « J’évite de rencontrer des collègues de travail, cela me rappelle trop de
mauvais souvenirs »
C3
- « C’est bizarre, je suis incapable de me rappeler son visage »
- « Je suis incapable de me souvenir de ce que j’ai fait juste avant l’incendie »
Critère C : les symptômes d’émoussement
C4
Réduction nette de l’intérêt pour des activités
importantes ou bien réduction de la participation à
ces mêmes activités
C5
Sentiment de détachement d’autrui ou bien de
devenir étranger par rapport aux autres
C6
Restriction des affects (e.g. incapacité à éprouver des
sentiments tendres)
C7
Sentiment d’avenir « bouché » (e.g. penser ne pas
pouvoir faire sa carrière, se marier, avoir des
enfants, ou avoir un cours normal de la vie)
Exemples de manifestations de ces symptômes
C5
- « Je me désintéresse complètement des autres; ce qu’ils vivent me laisse froid »
- « Même avec mes amis, je me sens seul. Je me sens si différent des autres
maintenant »
C6
- « je me sens incapable d’exprimer de l’affection à ma femme depuis le vol. Et je
n’ai plus aucun désir pour elle »
- « Je dois me forcer pour montrer de l’intérêt et de la tendresse à mes enfants »
C7
- « Je ne crois plus que je pourrais mener une vie normale à nouveau »
- « Je me sens dans un cul-de-sac, l’agression a détruit tous mes rêves d’avenir et
ma confiance en moi; ça m’a brisé »
Critère D : hypertonie neurovégétative
D1
Difficultés d’endormissement ou sommeil interrompu
D2
Irritabilité ou accès de colère
D3
Difficultés de concentration
D4
Hyper-vigilance
D5
Réaction de sursaut exagérée
Exemples de manifestations de ces symptômes
D1
- « Je suis incapable de dormir dans le noir. J’attends le lever du jour. Mon
sommeil est agité et non récupérateur »
- « Je me réveille à 3h du matin et je suis incapable de me rendormir »
D2
- « Je n’ai aucune tolérance. Tout le monde me tape sur les nerfs ! »
- « Je suis devenu soudainement très irritable. J’explose à la moindre
contrariété »
D3
- « J’oublie plein de choses, il faut que je me fasse des listes »
- « Je suis incapable de lire un livre. Quand j’essaie, je dois relire plusieurs fois
la même page »
D4
- « Je me sens tout le temps sur mes gardes »
- « Je suis toujours sur le bout de ma chaise, incapable de me détendre »
D5
- « Je sursaute au moindre bruit suspect »
- « Je réagis de façon exagérée »
Critère E : Durée de plus d’un mois
Les symptômes B, C et D
doivent durer depuis plus d’un mois
pour diagnostiquer
un État de stress post-traumatique
Critère F : Détresse importante
La perturbation entraîne
une souffrance
cliniquement significative
ou une altération du fonctionnement
social, professionnel ou
dans d’autres domaines importants
Minimum requis
Critères diagnostiques
A. Événement traumatique
Minimum requis
A1 Menace à sa vie, à son
intégrité physique
A2 Présence de peur intense,
d’horreur ou d’impuissance
B. Reviviscences
1 des 5 symptômes possibles
C. Evitement et émoussement 3 des 7 symptômes possibles
D. Hyperactivité
2 des 5 symptômes possibles
E. Durée d’un mois
Durée minimale d’un mois
symptomatique
F. Détresse significative
Détresse et séquelles des
sphères significatives
Particularité chez l’enfant
Critère A
 un comportement désorganisé ou agité peut se
substituer aux manifestations de peur intense, de
sentiment d’impuissance ou d’horreur
Critère B
 on peut relever la présence de rêves effrayants
sans contenu reconnaissable
Chez les jeunes enfants
 on relève fréquemment des reconstructions tout à
fait spécifiques et précises du traumatisme
3. État de Stress Aigu
opérationnalisation de ce que nous pourrions
appeler familièrement un « état de choc »
Comporte des similitudes avec l’ESPT
Principale différence : symptômes dissociatifs
Critères diagnostiques
Critère A : le sujet a été exposé à un événement traumatique
Mêmes critères A1 et A2 de l’ESPT
Critère B : présence de symptômes dissociatifs
Critère C : l’événement traumatique est constamment revécu
Même critère B de l’ESPT
Critère D : évitement des stimuli associés au traumatisme
Mêmes critères C1, C2 et C3 de l’ESPT
Critère E : présence de symptômes d’activation
neurovégétative
Même critère D de l’ESPT
Critère F : détresse importante
Même critère F de l’ESPT
Critère G : durée de moins d’un mois
Critère H : la perturbation n’est pas due aux effets
physiologiques directs d’une substance
Critère B : les symptômes dissociatifs
Durant l’événement ou après, l’individu a présenté
au moins 3 des symptômes dissociatifs suivants
B1
Un sentiment subjectif de torpeur, de détachement ou
une absence de réactivité émotionnelle
B2
Une réduction de la conscience de son environnement
B3
Une impression de déréalisation
B4
Une impression de dépersonnalisation
B5
Une amnésie dissociative
Exemples de manifestations de ces symptômes
B1
- « Étonnamment, alors que je voyais ma collègue pleurer et trembler, je ne
ressentais rien »
- « Ce qui se passait devant moi me laissait froid, comme si je n’étais pas
concerné »
B2
- « Par moment, j’étais incertain de l’endroit où je me trouvais »
- « Pendant le braquage, pour moi, les choses se déroulaient au ralenti »
B3
- « J’avais l’impression que les choses se déroulaient comme dans un film dont
j’étais le spectateur »
- « C’était comme si j’étais dans un rêve: tout me paraissait irréel »
B4
- « Après l’accident, ma jambe blessée m’apparaissait deux fois plus grande que
l’autre »
- « Pendant toute la journée, j’ai eu l’impression que mon cerveau était
déconnecté de mon corps »
B5
- « Les collègues sont venus me chercher, mais je n’en ai aucun souvenir »
- « Pendant tout le trajet qui mène à la salle des coffres, c’est le trou noir »
4. L’ESPT handicape le fonctionnement social et professionnel
Altération du fonctionnement social et professionnel
Les séquelles psychotraumatiques
peuvent handicaper profondément le
fonctionnement social et professionnel
des victimes
Sont touchés :
Le travail
L’école
La maison
Les relations interpersonnelles avec la famille et les amis
L’utilisation des temps de loisir
Keller (1987) montre que cette altération persiste à un an.
Le coût économique de l’ESPT est important
Étude réalisée auprès de 391 victimes d’un accident de la
route (Chan, Air & McFarlane, 2003)
Type de victimes
Victimes souffrant
d’un ESPT
Victimes
indemnes d’ESPT
Coût des soins
Coût économique
7 662 A$
15 592 A$
4 377 A$
9 454 A$
Arrêt de travail
L’ESPT allonge la durée des arrêts maladie
Présence du
trouble
Pourcentage d’accidentés de la route ayant repris le
travail à 8 mois
Avec ESPT
58%
Sans ESPT
89%
Données tirées de Matthews (2005)
Des difficultés relationnelles souvent majeures
En cause:
Symptômes posttraumatiques dépressifs
et/ou de dépendance
Impact
négatif
Tensions, disputes ou
même ruptures
Relations avec le
conjoint et les enfants
Des difficultés relationnelles
La symptomatologie peut
influencer les relations avec l’employeur ou les collègues
favoriser une perte d’intérêt, une diminution de la productivité…
Difficultés
supplémentaires quand
l’événement traumatisant
s’est produit sur le lieu
de travail
Remontée des
pensées intrusives
au travail
et de l’anxiété
retour
Données épidémiologiques
Exposition à un évènement traumatique
condition nécessaire mais non suffisante
Population générale
Trauma: 60 %
ESPT: 5 %
Kessler, 1995
C. Facteurs de vulnérabilité à l’ESPT
1. Facteurs pré-traumatiques
Antécédents personnels ou familiaux de troubles
psychiatriques
Age jeune au moment de l’exposition traumatique
Expériences traumatiques antérieures
Événements de vie antérieurs négatifs
Faible niveau socio-économique
Sexe féminin
2. Facteurs péri-traumatiques
 Événement
Nature, Intensité
Durée
Imprévisibilité
Gravité
 Individu
Proximité de l’exposition
Réactions émotionnelles et cognitives
Gravité des blessures
Intensité de la menace vitale perçue
Intensité de la dissociation
3. Facteurs post-traumatiques
Poursuites légales
Événements de vie négatifs
Apparition précoce des symptômes
Séquelles physiques
Stratégies pour faire face à la situation (coping)
Faible qualité du soutien social
D. Les modèles de l’ESPT
1. Le modèle de conditionnement de Mowrer (1960)
Dans ce modèle, les deux formes d’apprentissage
expliquent le développement et le maintien de l’ESPT
Le conditionnement
classique
Le conditionnement
opérant
Apprentissage des
réponses de peur
Apprentissage des
comportements d’évitement
Les symptômes de peur s’expliquent d’abord par
un conditionnement classique
SI
RI
Situation d’horreur
et de menace
Réactions émotionnelles de peur
sur 3 niveaux (moteur,
physiologique et cognitif)
SN
Lieu, bruits, odeurs,
couleurs, etc.
RC
ASSOCIATION
Réactions émotionnelles de peur
sur 3 niveaux (moteur,
physiologique et cognitif)
Les conduites d’évitement s’expliquent ensuite
Par un conditionnement opérant
Exposition à un SC lié
à la situation
traumatique
Renforcement des
comportements
d’échappement et
d’évitement
Procédure de
renforcement négatif
Diminution de
l’anxiété
Réponses
anxieuses
Echappement
Evitement
Mécanisme de renforcement négatif
Evitement
Niveau d’anxiété
Exposition à un élément conditionnel
2. Le modèle de traitement émotionnel de Foa et al. (1989)
BASE DE DEVELOPPEMENT DE L’ESPT
Attribution d’une signification de danger à un
lien S-R autrefois sécuritaire ou neutre dans
la structure de peur du sujet
Apeurée
Moi
Non contrôlable
Vio
l
Seul
e
Homme
Grand
Attaqu
e
Chauve
Banlieu
e
Crie
Arme
Paralys
e
Dangereux
Apeurée
Moi
Non contrôlable
Vio
l
Seul
e
Banlieue
Homme
Grand
Attaqu
e
Chauve
Crie
Arme
Paralys
e
Confuse
Incompétente
Dangereux
3. Le modèle de traitement de l’information d’Horowitz (1986)
EVENEMENT
Protestation
Peur, tristesse, rage
Déni
Submersion
Anéanti par la réaction émotive immédiate
Panique ou épuisement
Refus de faire face à la mémoire
de l’événement
Résultant de réactions émotionnelles s’intensifiant
Intrusion
Découlant de mesures telles que l’abus d’alcool ou
de drogues pour prévenir la douleur
Pensées intrusives de
l’événement
Intégration
Faire face à la réalité de ce qui
est arrivé
Résolution
Poursuivre sa vie
Évitement extrême
États d’immersion
Images et pensées persistantes et perturbantes de
l’événement.
Réponses psychosomatiques
Des plaintes physiques se développent s’il n’y a pas
de résolution
Troubles caractériels
Perturbation à long terme de la capacité
d’aimer ou de travailler
Comparaison des modèles
Modèle
Mowrer (1960)
Foa et al. (1986)
Horowitz (1986)
L’événement
traumatique est
vu comme…
Un SI aversif
Un SI aversif créant
une structure de peur
Une énorme source
d’information non
assimilable
immédiatement
La victime
souffre d’un
ESPT parce
qu’il y a…
Conditionnement
classique et
opérant et
renforcement
négatif de
l’évitement
signification de
danger à des
associations neutres
créant une structure
de peur élargie
Évitement, tendance
intrinsèque à l’intégration
de l’information
Perception d’
«incontrôlabilité» et
d’imprévisibilité,
sentiment
d’incompétence
Styles cognitifs,
mécanismes de défense
B1, B2, B3, B4, B5,
C1, C2, D
B1, B2, B3, C1, C2, C4,
C5, C6, C7
Certaines
variables
influencent le
développement
de l’ESPT…
Ce modèle
explique bien
les
symptômes…
B4, B5, C1, C2
E. Comorbidité de l’ESPT
80% des personnes atteintes d’un ESPT
souffrent ou souffriront d’un autre trouble
Troubles associés
syndrome dépressif majeur
autres troubles anxieux
conduites addictives
risque suicidaire
Pourcentage de troubles comorbides
Comorbidité par sexe chez les
personnes atteintes d’ESPT
Hommes Femmes
Aucune comorbidité
12%
21%
Un trouble comorbide
15%
17%
Deux troubles comorbides
14%
18%
Pourcentage de troubles comorbides chez les victmes souffrant d’un ESPT
Données tirées de Kessler et al. (1995).
Comorbidité selon le sexe
Trouble comorbide
Hommes
Femmes
Dépression majeure
Dysthymie
48%
21%
49%
23%
Abus alcool
Abus drogue
TAG
Trouble panique
52%
35%
17%
7%
28%
27%
15%
13%
Phobie sociale
28%
28%
Phobie spécifique
31%
29%
Troubles présents de façon comorbide à l’ESPT selon le sexe des victimes
Kessler et al. (1995)
STRESS
Origine
théorique
SGA
(modèles
neurobiologiques)
réaction
biologique,
physiologique,
psychologique
d’alarme
Caractéristiques
adapté : focalise et
mobilise
dépassé : parfois
pathologique
Séquelles d’un
événement
traumatogène
TRAUMA
psychopathologie
vécu propre du sujet lors de
l’événement
« rencontre manquée avec la
mort »
caractère irreprésentable de sa
propre mort
blessure psychique :
Cicatrisation
Réparation
Séquelles
liées au trauma et non au stress
III. Travailler auprès de victimes traumatisées
A. Communication soignante
3 niveaux d’écoute soignante
 Le verbal : Recueil de la parole du patient. Position psychologique
du soignant pour recevoir la parole du patient
 Le non verbal : Confrontation entre le verbal et le non verbal
=> congruence
 Les émotions et sensations : Attention portée aux émotions
accompagnant l’évocation de la situation du patient + répercussion
des émotions sur les sensations corporelles
(ex : anxiété => maux de ventre)
Maniement de l’écoute par le soignant
Décision du soignant de se rendre disponible pour le
patient
Faire la part des choses entre :
 Le factuel : formules de politesse
 Le nécessaire : verbalisation des symptômes
 L’indispensable : expression débordante (pleurs, repli)
Protection du soignant pour une écoute efficace (prendre
du recul)
B. Le contexte traumatique : un contexte particulier
contact profond avec ce que la violence et la
méchanceté humaine entraînent comme
séquelles psychologiques
Le travail auprès de victime ESPT se distingue d’autres
troubles anxieux par ces aspects particulièrement
interpellant et émotionnels
Récit détaillé du
traumatisme
Contact empathique avec la
détresse intense de la victime
C. Les « capacités » de l’infirmier
 Bonne capacité de tolérance à l’horreur associée aux
événements traumatogènes (exigence de base)
 Entendre et accompagner des victimes peut être profondément
bouleversant
Remise en question de notre propre conception du monde, de la vie
ou de la nature humaine
Peut avoir un impact bouleversant sinon traumatisant sur nous
 victimisation tertiaire
Souvent émotions très intenses (honte, humiliation, culpabilité,
colère, rage, sentiment d’injustice, sentiment de trahison, désespoir)
 savoir supporter le contact avec cette forte charge émotionnelle
Important de reconnaître ses propres émotions pour mesurer leur
impact sur la relation thérapeutique
 Être le plus alerte possible à nos propre réactions à l’égard de ce
qu’ils nous expriment et de ce qu’ils ont vécu
 Certaines expériences traumatisantes vécues par des patients
peuvent nous rappeler nos propres expériences difficiles
 tendance à ne pas aborder ce sujet à cause de la réaction que cela
peut nous provoquer
 Prévoir des mécanismes de ventilation des émotions que nous
pouvons ressentir
 soutien social (collègues/ amis attention peur victimisation tertiaire)
 Se ménager dans le quotidien, adopter un mode de vie sain, loisirs,
activités plaisantes, ressourçantes, apaisantes, positives
D. Rôle du thérapeute ≠Rôle de l’infirmier
Thérapeute
 Prise en charge des victimes juste après l’événement
(débriefing/defusing)  prévention
 Prise en charge des victimes en thérapie
 Travail thérapeutique
Infirmier
 Vérifier si les symptômes psychologiques ne sont pas liés à une
cause organique (trauma crânien, pb cardiaque, ...)
 Remettre la personne dans le « monde des vivants »
 contexte sécurisant, besoins primaires (alimentation, boisson,
repos,…)
 Attitude très empathique et supportante
Ressenti de profonde trahison méfiance
Endroit où les victimes se sentent respectées, soutenues et
comprises…
Sentiment de confiance et de sécurité à privilégier   de l’empathie
 Adopter une attitude de non-jugement
Tendance au jugement : volonté de garder intactes nos croyances en
un monde juste et bienveillant. Difficulté d’envisager la responsabilité
du hasard ou d’autrui (« cela pourrait aussi m’arriver »)
Même si la victime semble avoir fait une erreur de jugement lors du
trauma, elle ne mérite pas qu’un tel événement lui arrive (stress
dépassé)
 Adopter une attitude détendue lors de la description de l’événement
traumatique
La victime doit sentir :
notre capacité à l’entendre et à l’accueillir
qu’elle n’a pas besoin de prendre soin de nous ou de nous
ménager
qu’elle ne doit pas avoir honte et cacher des éléments du
traumatisme
 Mettre en évidence les ressources de la victime
Souligner son courage, sa détermination à entreprendre une
démarche
Réactiver le soutien social disponible (amis, famille, psy,
personnel médical)
Normaliser les symptômes
 Être indulgent envers nous-mêmes et légitimer nos réactions
Normal de ressentir du dégoût, de l’horreur, de l’impuissance
 réactions humaines
Le patient a besoin de sentir que nous réagissons « humainement »
à ce qu’il vit et que nous sommes à l’aise avec nos propres
émotions
 L’écouter
Prendre en considération l’ampleur de l’événement même si
objectivement il n’est pas stressant
Le plus important est le vécu du patient
Intervention d’urgence type débriefing requière une
formation spécifique et une expérience
Ne pas faire cela sans connaissance,
peut être délétère pour la personne
Devant une situation de crise, il est pertinent penser à
CAPRI
(Dr RAULT)
Calme
Attentif
Positif
Réactif
Imaginatif
CAPRI
Calme et confiance en soi
=> influencent dans le même sens le patient et les intervenants
Les déplacements : sans précipitation
Les mots : rythme tranquille
Éviter les cris
Seuls les intervenants indispensables sont présents
Attentif à l'environnement, aux réactions des personnes impliquées
 adapter son comportement
Positif
Expliquer tous les gestes techniques : de la banale sonde à oxygène
aux électrodes du scope (perçues comme agressives)
A proscrire : expressions du type "la jambe est explosée", "ça saigne la
rage", "le scope déconne encore" !!
CAPRI
Réactif
Rester en alerte et avoir confiance dans la communication
Imaginatif
Éviter les expressions comme "ne vous inquiétez pas", "n'ayez pas
peur"
Nécessaire de trouver une autre manière de s'exprimer : "je comprends
votre anxiété", "je perçois votre peur, nous allons faire ce qu'il faut
pour vous rendre service"
IV. Etudes de cas
A. Mr A
A1
Absence de A2
M. et Mme A sont retraités. Un matin alors que Mme A venait de partir à son cours
de sport, M. A se reposant dans sa chambre entendit un bruit important au rez-dechaussée. Trois hommes cagoulés venaient de casser la baie vitrée de la salle à
manger. M. A fut roué de coups. Alors qu’un des hommes le surveillait, les deux
autres fouillaient la maison à la recherche d’argent liquide. M. A se dit que sa
femme allait bientôt rentrer, et qu’aux vues de la situation et de ses antécédents
cardiaques, elle pourrait faire un malaise. M. A a concentré tous ses efforts pour se
sortir de cette situation. Allongé par terre dans le couloir, il essaya alors de s’enfuir
par la porte d’entrée mais en fut empêché par les agresseurs. Il décida de simuler
une crise cardiaque. Il fit semblant d’être essoufflé, de se tenir la poitrine, de ne pas
se sentir bien. Il demanda à avoir de l’air car il avait d’énormes difficultés à respirer.
L’homme qui le surveillait l’assit dans un fauteuil. M. A supplia l’agresseur d’être pris
en charge par un médecin. L’homme alla demander conseil à ses complices et M. A
en profita pour s’échapper par la baie vitrée brisée et cria à l’aide. Les 3 hommes le
rattrapèrent, M.A tomba et perdit connaissance. Quand il se réveilla, les agresseurs
étaient partis. Il alla demander de l’aide à la maison la plus proche. S’en suivirent la
police, les pompiers, le dépôt de plainte.
Pas d’hypervigilance
Pas de reviviscence
15 jours plus tard M. A ne présente pas de cauchemars ni de flash back.
Les difficultés à s’endormir des premiers jours ont disparu aujourd’hui.
Il pense parfois à l’événement et songe à s’acheter une alarme et un chien. Il
habite toujours chez lui, il n’a pas changé ses habitudes de vie mais reste
quand même sur ses gardes. Il se dit qu’il n’aurait peut être pas dû descendre
en entendant un bruit aussi violent. Il dit qu’il faut qu’il accuse le coup, c’est
pour cela qu’il a ralenti ses activités sociales. Mais il compte dès la semaine
prochaine retourner à son club de bridge.
Diagnostic :
Pas d’ESA
Pas d’évitement
Absence critère A2
Absence symptomatologie post-traumatique
B. Mme P
A1
A2
Mme P travaille dans la station service d’une grande surface. A la fin de son
service, au moment ou elle sortait de sa cabine accompagnée de l’agent de
sécurité, elle entendit des pneus crissés et un bruit de moteur tonitruant. Une
voiture les a alors percutés. Mme P a été projetée sur le capot de la voiture avant
de chuter sur le macadam. Elle s’est relevée, un des agresseurs a pointé une arme
sur eux, elle s’est alors dit «si je ne leur donne pas la caisse, je vais mourir ». Elle
leur a donc jeté la caisse et s’est enfuie. Elle s’est dirigée vers le magasin ou
l’attendaient sa sœur et sa fille. Elle rentre chez elle sans porter plainte. Chez elle,
elle en discute avec sa mère et sa sœur qui la soutiennent de façon satisfaisante.
hypervigilance
reviviscences
Un mois plus tard, elle est en arrêt de travail. Elle fait beaucoup de cauchemars de la
scène traumatique, elle présente de nombreux réveils nocturnes avec une difficulté
de ré-endormissement. La journée elle s’occupe beaucoup de sa fille et ne pense
pas à l’événement. Elle devient très irritable, ne sort plus de chez elle sauf
accompagnée et pour des rendez-vous importants. Des qu’elle entend un bruit dans
la rue (crissement de pneu) elle s’arrête et attend que la voiture passe. Elle refusait
au début de retourner travailler dans une station service mais acceptait de retravailler
dans une grande surface. Néanmoins au cours du temps, ce refus de reprendre le
travail s’est généralisé à tous les emplois.
Diagnostic :
Évitement + altération du fonctionnement social
Critères A1 + A2
Reviviscences Hypervigilance Évitement
=> ESPT
Altération fonctionnement social
Durée > 1 mois
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