Troubles psychiques

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Troubles psychiques
Faculté de médecine Xavier Bichat
Troisième cycle
Demande d ’un travail psychique
Jean-Claude Bouix, Jean-Pierre Aubert, Hervé Moula
Demande de travail psychique
Trois grandes difficultés :
– FAVORISER la demande
• travail d ’écoute et de reprise de certaines
formulations du patient au cours des
consultations
• s ’appuyer sur l ’anamnèse et les symptômes
– EVALUER la demande
• Souvent implicite
– ADRESSER le patient au psy.
Demande d ’une psychothérapie
Méthodologie

Faire émerger cette demande :
– demande d ’emblée (rare)
– demande différée, fréquente
– S ’APPUYER SUR L ’ANAMNÈSE

Le bon moment de l ’adresse

A qui adresser ?
Evaluer la demande

Parler du passé psychique du patient

Avez-vous déjà fait une Ψthérapie?
– Si oui, dites-moi...
Sinon, y-avez-vous déjà pensé?

– Si oui, dites moi…

Les préoccupations présentes :
– viennent alors d ’elles-mêmes

Ne jamais dire d ’emblée :
– je vous conseille une psychothérapie
Emergence d ’une demande
Circonstances

Parfois d ’emblée, souvent latente

Après un long suivi médical

Suite à des symptômes récurrents

Par désir de se « traiter » autrement

Favorisée par une reprise de l ’anamnèse

Favorisée par un certain discours du
médecin
Demande d ’emblée
assez rare


Soit demande explicite = adresse
Soit demande implicite d ’emblée :
– Tonalité du discours du patient
– Capacité d ’élaboration du patient
– Symptomatologie : répétition handicapante

adresse d ’emblée ou après évaluation
Rendez-vous à proposer
L ’ADRESSE N ’EST PAS UN REJET
Demande différée
délicate


Après des consultations répétées
La demande sera dépendante du
praticien :
– Sa qualité d ’écoute
– Sa faculté de relever un mot, une
expression
– Sa capacité de suivi
– Son aptitude à évoquer un autre travail
– Sa perception du moment de l ’adresse
Reprise de l ’anamnèse (I)


S ’appuyer sur elle dans le suivi
Chercher les symptômes peu évoqués :
– Troubles phobiques, sexuels,
hallucinations, délire
– Anorexie, boulimie avec vomissements
provoqués

L ’approfondir :
– leur place pour le sujet

Questionner l ’ « évidence » :
- Dépression il y a 2 ans après séparation
Reprise de l ’anamnèse (II)

Votre dernière dépression?
• C ’était comment? A quelle occasion?

Parlez-moi de vos craintes...phobies…
• A quel moment? Centrées sur qui ou quoi?

Et vos attaques de paniques?
• Décrivez-les…

Vos troubles du comportement
alimentaire?
• Précisez…Vous vous faisiez vomir?
Le moment de l ’adresse


Temps capital au cours du suivi
S ’évalue à l ’aune :
– des limites thérapeutiques
– du désir implicite du patient et de ses
capacités


Ni trop tôt : risque d ’échec
Ni trop tard : risque d ’enkystement de la
relation médecin-malade
L ’adresse
sera toujours nominative
Psychanalyste
ou
Thérapeute cognitivo-comportementaliste
(T.C.C.)
Travail Psychanalytique
Le cadre
– L ’analyste entend la plainte du patient
comme un discours (inconscient) du
patient.
– C ’est parce que le patient pressent que
l ’analyste entend sa plainte autrement que
le transfert s ’instaure.
• Face à face ou sur le (fameux?) divan
• Séances : nombre par semaine et durée
• Prix et mode de règlement des séances
Travail Psychanalytique
Le transfert

Le travail psychanalytique ne se réalise
que dans un transfert singulier
• le transfert est « l ’outil » qui permet le
travail

Le transfert rend possible:
• les associations « libres » du patient et
l ’utilisation par le patient de ses rêves,
lapsus, actes manqués, mots d ’esprit
(référencés à son inconscient)
• les interprétations de l ’analyste
Travail Psychanalytique
Bases théoriques I


Les hystériques : Charcot puis Freud
Découverte de l ’inconscient comme une
instance à visée curative (S. Freud)

Toute névrose de l ’adulte s ’origine d ’une
construction infantile névrotique

La notion de refoulement dans la névrose

Névrose, psychose et perversion
L ’inconscient est structuré comme un
langage (Jacques Lacan) signifié/signifiant

Travail Psychanalytique
Bases théoriques II
Le travail analytique aide l ’analysant à
repérer ce qu’il a refoulé parce que c ’était
inacceptable pour lui (désir de tuer son frère
par exemple)


Le symptôme (conscient) venant témoigner
d ’un refoulement qui s ’est mal opéré
(inconscient)
Travail Psychanalytique
Bases théoriques III

Permettre au sujet de cerner son Fantasme
(inconscient) :
• ce qu ’il a construit et qui le structure

Tout au long de sa cure, le patient devra
vaincre ses propres résistances avec l ’aide
de l ’analyste :
• Rationalisations, intellectualisations,
résistances, défenses
Approche psychanalytique
Expertise collective INSERM

Efficacité prouvée pour les troubles de la
personnalité

Amélioration significative dans la dépression
majeure traitée par anti-dépresseurs

Présomption d ’efficacité pour le trouble
panique (sous anti-dépresseurs) et pour
l ’état de stress post-traumatique
Thérapies cognitivo-comportementales
Le cadre I


Type de relation = collaboration empirique
Elle est fondée sur :
• La chaleur, l ’empathie, l ’authenticité, le
professionnalisme, la confiance,
l ’acceptation

La relation thérapeutique s ’organise
dans « l ’ici et maintenant » :
• Problèmes concrets à résoudre
• Testing des hypothèses thérapeutiques
Thérapies cognitivo-comportementales
Le cadre II

Durée des séances:
• 30 à 45 minutes
• Etalées sur trois à six mois

Les séances sont limitées en nombre:
• 10 à 20 : troubles anxieux ou dépression
• une centaine pour troubles de la
personnalité et réhabilitation des sujets
psychotiques
Thérapies cognitivo-comportementales
Indications

Les principales indications :
• Les troubles phobiques ou anxieux
• Les troubles obsessionnels-compulsifs
• Dépression non mélancoliforme

Les indications certainement utiles :
• Alcoolisme, tabagisme, sevrage BZD,
boulimie
• Douleurs chroniques, stress posttraumatique
• Problèmes de couple, problèmes sexuels
• Réhabilitation psychosociale des
schizophrènes
Thérapies cognitivo-comportementales
Principes théoriques I

Fondées sur la notion de schémas
cognitifs :
• structure imprimée sur l ’organisme par
l ’expérience
• stockés dans la mémoire à long terme
• Sélectionnent et traitent l ’information de
manière automatique (non consciente)
Thérapies cognitivo-comportementales
Principes théoriques II

Les schémas cognitifs représentent des
interprétations personnelles de la réalité :
 Stratégies individuelles d ’adaptation
 Interactions entre comportements,
émotions, attention et mémoire
 Préjugés et attitudes irrationnelles
 Modèles adaptatifs sélectionnés qui
deviennent inadaptés (dans les
pathologies)
Thérapies cognitivo-comportementales
Evaluation OMS 1993

Rapport coût-efficacité favorable dans :
– Le trouble panique
– L ’agoraphobie
– La phobie sociale
– Les TOC
– Le stress post-traumatique
– La dépression
– La schizophrénie
Bibliographie

Sigmund Freud et Jacques Lacan

Cottraux J. Impact médecin, les dossiers du
praticien. 2000, Les thérapies comportementales
et cognitives, n°492

Expertise collective INSERM (mises à jour en 2004)
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