de maladie (ou de syndrome) rattachée à une possible lésion cérébrale,
indépendante en quelque sorte de la personne du sujet, les représentations
de la maladie mentale aux Etats-Unis adoptaient très rapidement une
conception psychodynamique. J'entends par là une représentation de la
maladie mentale comme l'expression d'un conflit ou d'un mode de réaction à
une situation traumatique ou comme la conséquence d'un trouble du
développement psychologique dans l'enfance et des premières relations avec
la mère.
En France, l'influence de la psychanalyse s'est manifestée d'abord dans la
pratique psychiatrique en consultations privées. La grande affaire de ces
« praticiens de ville » était l'exercice de la psychothérapie au service de
patients atteints de troubles anxieux, obsessifs ou caractéristiques de ces
phénomènes polymorphes rattachés, depuis Charcot et Janet, à l'hystérie, qui
fut, on le sait, beaucoup étudiée par Freud. L'approche psychanalytique a
apporté beaucoup plus de rigueur et de connaissance dans la pratique
psychothérapique.
Ces troubles anxieux, obsessifs ou hystériques, qui correspondaient à la
classe des névroses, étaient conçus schématiquement dans l'optique
psychanalytique à partir de la conflictualité du complexe d'OEdipe, complexe
associant, on le sait, un désir incestueux pour la mère et l'interdit paternel.
Avec l'évolution culturelle, cette référence a perdu peu à peu de sa valeur car
la transmission aux enfants de cet interdit paternel semble influencer de
moins en moins la structure familiale. Et il semble bien que cette interprétation
des névroses soit de plus en plus abandonnée au profit du concept de
blessure narcissique, c'est-à-dire l'atteinte à l'amour porté à l'image de soi. Et
cette atteinte se manifeste par l'état dépressif.
Autre aspect de l'impact de la psychanalyse sur la pratique psychiatrique, la
pratique des psychoses et de la schizophrénie en milieu d'hospitalisation,
publique ou privée. Elle reste toujours d'actualité, même si l'évolution de la
psychopharmacologie, d'une part, l'essor des thérapies cognitivo-
comportementales, d'autre part, en limitent peu à peu l'extension. Dans la